Bienvenue sur le site (non officiel) du village de Teyjat (Dordogne)
Vous trouverez sur ce site un aperçu sur l’histoire du village, particulièrement détaillée pour le 19ème siècle où l’histoire de France est vue à travers l’histoire locale, une toponymie des lieux-dits, les personnalités locales, des galerie photos avec des cartes postales anciennes, des idées de randonnées, des pages sur la vie locale actuelle et passée…
Ce site n’est pas celui d’un géographe ni d’un historien, pas davantage un guide touristique mais simplement celui d’un amateur qui se plait à rechercher dans notre présent les traces du passé (dans tous les sens du terme: coutumes, histoire récente ou plus lointaine, préhistoire, toponymie, géologie…) dans son village d’adoption de Teyjat.
Remerciements
Teyjat, commune de Dordogne, est situé à 12 km à l’ouest de Nontron, et à 2 km au nord de Javerlhac ( localiser Teyjat) est un charmant village du Périgord vert qui a su préserver son calme et son authenticité.
Teyjat fait partie du parc naturel régional Périgord-Limousin ainsi que de la communauté de communes du haut Périgord qui regroupe Etouars, Soudat, Teyjat et Varaignes.
Situé aux confins de 3 départements et de 3 régions (Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes), Teyjat exprime cette richesse par la variété de ses paysages et de ses terroirs où se mèlent harmonieusement parmi collines et vallons bois, prairies, cultures et quelques carrés de vigne qui rappellent l’importance de cette activité autrefois.
Le relief a heureusement préservé les paysages ruraux des remembrements abusifs du XXème siècle.
Teyjat doit sa notoriété à la découverte en 1903 de gravures magdaléniennes (11500 ans) dans la “grotte de la mairie” et d’un abri sous roche dont les fouilles ont révélé de nombreux objets.
Comme beaucoup de communes rurales, le nombre d’habitants a fortement diminué depuis un maximum recensé de 883 en 1830 (et probablement plus de 1000 au XVIIIème siécle), jusqu’à 278 en 2004, bon nombre d’habitations rurales ayant été remplacées par des résidences secondaires fort prisées de la communauté anglaise.
En 1888, Pierre-Henri Ribault de Laugardière présentait ainsi le village:
“La commune de Teyjat est bornée: au nord par celle de Soudat; à l’est par les communes d’Etouars et du Bourdeix; au sud et à l’ouest par celles de Javerlhac et de Varaignes.
Son terrain, granitique au nord, est en majeure partie en calcaire de première formation, avec des collines de 198, 201, 206, 217, 226 et 230 mètres d’altitude.
Il contient les bourgs, villages, hameaux et lieux ci-après:
Lauterie, Le Chatelard, Laborie, Le Bouchage, Malibas, Vaubrunet, Brognac, Boueyre, Bos-Bernard, Teyjat, Beaumont, Chauffour, Le Forestier, Laronde, Laudonie, Cailleau, Le Mège, Chez-Gourjon, Boisseuil.”
La nature calcaire du sol au sud-ouest est propice aux céréales, aux prairies et à la vigne. Le nord-est granitique est davantage le domaine des bois de chataigniers et les paysages sont proches de ceux du Limousin. La frontière entre ces deux zones géologiques est riche en gisements de minerai de fer. Associé à la présence de forets qui fournissaient le charbon de bois et de cours d’eau qui fournissaient la force motrice, cette situation explique la présence de nombreux hauts fourneaux et forges dans la région, qui fonctionnèrent jusqu’au milieu du 19ème siècle.
Teyjat est traversé par deux cours d’eau: Le marcorive et le ruisseau de l’étang d’Assat qui autrefois actionnaient chacun un moulin.
Teyjat est à l’écart des routes de grande communication. La commune est traversée par la D93 Mareuil-Piégut , la D92 Varaignes-Piégut, et limitrophe de la D 75 Angoulème-Nontron.
Nous ne traiterons pas ici de la période préhistorique , très riche à Teyjat et abondamment illustrée et documentée par ailleurs.
Cette première partie se termine arbitrairement à la révolution, car à partir de 1789, nous disposons grâce aux comptes rendus de délibation des conseils municipaux, d’une chronologie plus détaillée sur la vie de la commune. Des informations sont disponibles au parc du Puy du Fou.
Sauf mention contraire, la première partie de cette chronologie est tirée de la monographie de Ribault de Laugardière (1888).
« Cette paroisse, dépendant de la châtellenie de Nontron, eut dans le principe, le vicomte de Limoges pour seigneur suzerain et elle dépendait de la justice du Bourdeix.
Elle passa successivement, et à partir des premières années du XVème siècle, aux mains de la famille d’Escars et ensuite dans celles de Hélie de Pompadour…; plus tard, elle fut vendue à M de Lavie ainsi qu’il a été constaté au chapitre de la commune du Bourdeix. »
1291
Bernard Ranulphi, seigneur de Javerlhac, lègue une réfection de pain et de vin au chapelain de Teyjac (Teyjaco)
1365
78 habitants pour 13 feux.
1536
1er mars : mariage de Geoffroy Hélie de Pompadour avec Suzanne d’Escars ou des Cars, fille de François, seigneur de Roussines, la Coussière, Varaignes et Teyjat, à la suite de quoi Teyjat passera dans la famille de Pompadour.
1590
Vente du fief du Chatelard par Jacques de Chevreuse au seigneur du Bourdeix.
1619
Vente du fief du Chatelard par le seigneur du Bourdeix à Nicolas Gaultier, sr de Jomelières, écuyer.
1636
Jean de Labrousse est sr de Brognac, conseiller du roi et vice-sénéchal du Périgord.
1658
Puyargues est curé de Teyjat.
1677
Devant Jalanihat, procuration par Louis de Labrousse, sieur de Vaubrunet, comme exerçant les droits de Marie de Labrousse, sa femme donataire de son père feu Etienne de Labrousse, sr de Mirebeau, à Joseph de Labrousse, sr de Brognac, son frère.
1682
Etienne Bounithon est curé de Teyjat.
1683
Beaumont appartient à Pierre Bounython.
1705
Cession du fief de Vaubrunet par Louis de Labrousse à Jean-Baptiste de Marendat, sr du Cousset, gendarme de la garde du roi, habitant en sa maison noble du Cousset, paroisse de Varaignes.
1707
Jean de Labrousse est curé de Teyjat.
1708
Devant Jalanihat testament mutuel fait par Jean de Labrousse, sr de Boisseuil, et François de Labrousse, sr de Lavergne, gardes du corps du roi, au moment de leur départ de Teyjat pour aller au service de sa Majesté. Testament ouvert en 1716 à la requête dudit Jean.
1711
Mariage de Jean de Labrousse, sr de Brognac, avec Madeleine de Masfrand.
1716
Ouverture du testament de 1708.
Difficile de s’y retrouver dans la famille de Labrousse avec ses multiples branches et toujours le même prénom Jean :
« Ouverture de ce testament à la requête du dit Jean (de Labrousse) en présence de Dame Marguerite du Noble, leur mère , veuve d’autre François de Labrousse, sr de Boisseuil, Jean de Labrousse, sieur de Chauffour, messire Jean de Labrousse, docteur en théologie, curé de Souffreignac, Jean de Labrousse, sr de Laudonie et Marie de Labrousse, veuve de Jean de Labrousse sieur de Barouffières, frères et sœur. »
1717
7 juillet : Le produit annuel des dîmes est consigné par le notaire Jalanihat en présence de François-Antoine Salviat, docteur en théologie, prêtre, curé de la paroisse de Teyjat :
« … premièrement le village de caillaud a esté délivré à 35 sestiers de bled… a scavoir tiers froment, tiers bonne mesture, tiers d’avoine, sept boisseaux pour quatre et un boisseau bled d’Espagne bon et marchand et permis à M le curé de faire vaner le dit bled audevant de sa porte, en cas qu’il ne fut marchand, aux despends des dits fermiers.
Plus le village de Forestier … pour 33 sestiers dans les mesmes proportions et deux boisseaux de bled d’Espagne aux mesmes conditions.
Plus Vaubrunet et Malibas… pour 25 sestiers comme dessus.
Plus Bosbernard et Larondet … pour 16 sestiers deux boisseaux, comme dessus.
Beaumont … pour 25 sestiers comme dessus.
Brogniat… pour 15 sestiers et un sestier de bled d’Espagne.
Chauffour… donné à lever au boisseau comme dessus.
Boischeuil… donné à lever au boisseau comme dessus.
Boyret… pour 25 sestiers et deux boisseaux de bled d’Espagne comme ci-dessus.
Le dit bled livrable pour le plus tard à Notre-Dame de septembre. »
1723
20 juin : 3 actes du notaire Jahalaniat afferment les dîmes ‘ à partager par moitié entre le curé et le seigneur de Pompadour, sous la réserve de 300lt que celui-ci s’est engagé à payer annuellement au premier, par transaction du 6 mars 1722…’
1732
19 mars : Au chapitre des faits divers, François Labrousse, sieur de Laudonie, est sévèrement battu et blessé au bourg de Teyjat. Les Bonithon, en particulier Jean Bonithon dit Pradelle sont accusés (Les cahiers de la Chapelle St Robert n°24).
1733
Vente par le fondé de pouvoir de Mme de Pompadour de diverses rentes à Joseph de Labrousse, sr de Mirebeau, demeurant au lieu noble de Vaubrunet.
1748
Le fief du Chatelard passe à la famille Pabot (Jean Pabot, sieur du Chatelard)
23 février : Michel Cheyrade, sr de Beaumont épouse Anne de Fornel.
1743
27 mai :
« je soussigné atteste que le vingt sept may mille sept cent quarante trois étant allé voir monsieur le curé de Teyjat je l’ai trouvé absent étant allé donner le secours de son ministère à Mademoiselle Des Rivailles très dangereusement malade. Dans ce temps la femme sage nommée Denise Fauconnet du village de Bouchardière paroisse du Bourdeix accompagnée de Jeanne Aupy, femme du village de Beau Bernard, m’ont présenté un enfant à baptiser et incertain si Mr le curé de Teyjat serait long temps à venir j’ai cru leur faire plaisir de faire ce baptême et alors Martial Nadau se présenta pour être parrain. Ledit enfant étant par moi baptisé et nommé Martial. Son parrain a été ledit Martial Nadau du bourg de Teyjat et ladite Jeanne Aupy, femme de Léonard Garene marraine. Ledit baptême étant fait ladite femme sage m’a dit que l’enfant est illégitime, qu’il est né aujourd’huy chez le nommé Jean Du uiet audit lieu de Beaubernard que la mère luy a déclaré se nommer Jeanne Delachèze, à l’égard du nom du père il m’est inconnu. Le parrain et marraine aussy que la dite matronne m’ont déclaré ne scavoir signer.
Tandeau curé de Javerlhac qui atteste pareillement que la dite Jeanne Delachèze mère dudit garçon baptisé est de la ville de Nontron.
Tandeau curé de Javerlhac ».
L’enfant n’a pas survécu très longtemps à cette aventure car en marge de l’acte on trouve la mention " Obit ".
Marie de Labrousse, veuve de François Basset sieur des Rivailles est décédée le premier juin suivant malgré l’intervention du curé de Teyjat.
1753
28 juin : Sentence rendue par le marquisat du Bourdeix concernant Jean et François Bonithon, (les protagonistes de l’affaire de 1732) accusés d’avoir assassiné leur frère Guilhem. Ils seront condamnés au supplice de la roue (Les cahiers de la Chapelle St Robert n°24).
1754
2 janvier : Joseph Nadaud est nommé curé de Teyjat.
« Je sousigné , Joseph Nadaud, natif de Limoges, curé de St Léger la Montagne près de l’abbaie chef d’ordre de Grandmont, en vertu d’un visa daté du 28 décembre précédent ai pris possession de la cure de Teyjat par acte reçu par devant Boyer notaire royal de Nontron. »
Il y restera jusqu’en 1775 et sera assisté successivement des vicaires Lombardie, Barthélemy Le Page, Jacques Bayet, J-J Sudraud, Deperet, Frère Lafon, cordelier, Raymond de la Croix. (R. Bouet, chroniques nontronnaises n°1)
1759
18 septembre : Le curé Nadaud écrit : « Nous sommes allés en procession à Etouars à une mission que donnent Messieurs du séminaire de Périgueux, nommés de Marony, Lavergne, Pey, de l’académie de Bordeaux, Goutier, Vergnaut et un jeune homme minoré. Les paroisses circonvoisines y furent en procession ainsi que nous à la demande de Messieurs les missionnaires. La majeure partie de la notre se rendit à l’église de Teyjat, nous chantâmes pendant tout le chemin les litanies des Saints, le plus ancien de Messieurs les missionnaires vint à l’avance au delà du cimetière d’Etouars pour nous accueillir. Nos paroissiens assemblés se trouvèrent au nombre d’environ trois cents. Nadaud ».
30 septembre : inhumation à l’église de Louis Antoine Basset de Rivailles, habitant le château du Forestier, d’une riche famille d’avocats au parlement.
(R. Bouet, chroniques nontronnaises n°1)
1760
D’après Nadaud, la paroisse compte 810 communiants, ce qui donne une estimation d’environ 1080 habitants si on ajoute à ce chiffre 1/3 pour les enfants de moins de 10 ans.
1763
Mariage de damoiselle Marie de Labrousse, fille de Joseph de Labrousse, seigneur de Vaubrunet, ancien officier d’infanterie, avec messire Jean Joseph de Maranda, seigneur du Cousset et autres lieux. (registres de Varaignes)
1764
31 janvier : « le ruisseau de Teyjat était si débordé qu’on ne put venir chercher ce congé (de mariage), il plut à Monsieur le curé de Javerlhac de faire ce mariage, mon congé n’est daté que du deux février, ne l’ayant écrit que ce jour là ».
1769
Le curé Nadeau relate dans le registre d’état civil de Teyjat l’affaire qui l’oppose à Joseph Labrousse. Cette affaire débute en 1767 et se conclue en Août 1769:
« Entre Mre Joseph Nadaud, docteur en théologie et curé de la paroisse de Teyjac, demandeur à être réintégré dans la possession où il étoit avant le trouble de percevoir la dixme de la vendange dans les vaisseaux vinaires qu’il fait conduire sur les vignobles de la paroisse dans laquelle il a été troublé par le cy après nommé en ce qu’il a mis ou fait mettre la dixme de la vendange de la recette dernière de vigne dans les vases desdites vignes, qu’il lui soit fait inhibition de récidiver et qu’il soit condamné à payer ladite dixme… d’une part
Et Joseph de La Brousse sr de Vaubrunet défendeur et demandeur à ce que vu les faits insérés dans la requête du 11 janvier dernier (1769) il soit relaxé des conclusions contre lui prises avec depens, d’autre »
Après plusieurs appels, est condamné aux dépends qui s’élèvent à 1142 lt « dont je fus payé le soir même puis pour la vendange jetée par terre en total 1155 lt ».
Toujours consigné dans les registres du curé Nadaud: « Mathieu Doumeng dit la cave ou Jannetau, peigneur de laine … veuf de Marie Viroulaud âgé d’environ soixante ans domicilié au présent bourg mourut à l’hôpital de Périgueux le … octobre 1769. Il avoit été conduit dans les prisons comme accusé de débiter des liards convertis en sols marqués, d’où étant malade on le transféra à l’hôpital. »
1775
5 octobre : mort à Nontron de l’érudit historien et curé de Teyjat Joseph Nadaud.
1787
Vente de Braugnac par Benoit de Labrousse à Antoine Grelet, contôleur de la monnaie à Limoges.
25 décembre : Par contrat reçu Grolhier, notaire, M le Comte de la Ramière, acquéreur verbal et fondé de pouvoir de M Arnaud de Lavie, revend la terre et seigneurie de Teyjat à dame Marie de Marcillac, veuve de M Moreau, seigneur de Villejalet, sous la réserve de l’hommage au marquisat du Bourdeix.
A partir de la révolution, nous disposons d’une chronologie précise de la vie de la commune basée sur l’exploitation des registres de délibération des conseils municipaux.
Les registres des années 1789 à 1808 sont archivées aux archives départementales ( E DEP 1691) et à partir du premier juin 1808 à la mairie de la commune. Malheureusement, les cahiers des années 1793 et 1794 à 1798 sont très détériorés (les souris les ont trouvés à leur goût) et quasiment inexploitables. M Bernard Bonithon a exploité et transcrit une partie de ces registres et nous le remercions pour sa contribution.
Pour les transcriptions, j’ai respecté l’orthographe du texte original, me limitant à ajouter au besoin accents et ponctuation afin d’en faciliter la lecture.
1789
Le premier cahier est intitulé « Registre du comité de la paroisse du 27 août 1789 au 26 décembre 1789 ».
Le dimanche 27 septembre, les habitants sont convoqués après la messe.
« Considérant que tout bon françois doit concourir de tout son zelle et de toutes ses forces à l’observation des lois et au maintien de la sureté publique.
Considérant que ces précautions deviennent surtout nécessaires dans ces tems de crise amenés par les ennemis de la nation où les lois sont presque sans vigueur et ou les malheurs d’une année vraiment dizettente (sic) se réunissent aux agitations d’une régénération totale dans l’ordre politique.
Désirant d’ailleurs se conformer autant qu’il est en leur pouvoir aux sages intentions de l’assemblée nationale ;
Ont arrêté de se constituer en comité patriotique composé de neuf personnes sages et notables et en secrétaire greffier soit pour représenter la commune entière dans les cas qui pourront l’intéresser, soit pour veiller à l’observation des lois de police et générallement à la maîtrise de l’ordre public dans l’étendue de son territoire comme aussy d’établir une milice ou garde bourgeoise et nationale composée d’un commandant Simeon Guillaume Reitier de Lagrange fils, premier lieutenant François Dapiend, second lieutenant Antoine Gautier Desplanes ainé, sous lieutenant Pierre Ruben jeune… »
On trouve ensuite 4 sergents, 2 caporaux, 2 ‘appointés’, un tambour et 36 simples soldats, plus une compagnie de grenadiers avec un caporal, 2 sergents et 12 soldats.
Jean Bounithon aîné est premier sergent, Jean Bounithon, fils puîné est caporal, Mathieu Bounithon, fils troisième est appointé. Nous trouvons également Jean Aupy et Jean Bruneaud comme simples soldats. Que faisait donc « la milice ou garde bourgeoise et nationale » à Teyjat ? La réponse est donnée par le même registre : « laquelle sera chargée de faire exécuter les décrets dudit comité et de réprimer par la force les malfaiteurs qui pourraient troubler la tranquillité publique ». Un Jean Bounithon est conseiller du comité.
Ci-dessous, les signatures des principaux membres de la garde, ‘ceux qui ont su signer’.
1790
Début du registre officiel d’état civil, remplaçant les registres paroissiaux. C’est cependant encore le curé De Lacroix (qui signe Lacroix à partir d’août 1790) qui tient le registre.
Le « Registre des délibérations » de la commune de Teyjat va du 18 février 1790 au 24 novembre 1792 (AD DEP 1691)
18 février : Election de Officiers Municipaux par les « citoyens actifs ». Le vote a lieu à l’église.
« On a fait l’appel nominal de chaque citoyen actif pour écrire sur le bureau ou faire écrire chacun son billet par lesdits scrutateurs. »
Masfrand, est élu maire au premier tour par 26 voix sur 37 votants. Les officiers municipaux ne recueillent pas de majorité au premier tour. Au second tour, qui a lieu 2 heures plus tard, André Bernard, dit Piolée, Antoine Macari, Jean Boniton, dit Janot, André Dapien, dit Brunet et François Bernard, dit Bujou, Jean Marvaud, dit Ménager sont élus officiers municipaux, François Desmoulins, dit Brenier, est procureur de la commune.
L’élection de 12 notables a lieu le dimanche suivant « à l’issue de la messe ». Sont élus M le curé (Lacroix) par 30 voix sur 37 votants, puis le sieur d’Autherive, 26 voix, François Nadaud, 24 voix, Jean Marvaud, le sieur Beyli, Antoine Desmolin, Mathieu Laurençon, Jean Delesport, François Bernard, Pierre de Lavallade, Pierrre Laurent, Géral Garene.
Enfin, François Dapien est élu secrétaire greffier.
20 février :
Le curé Lacroix est tenu de déclarer ses revenus devant les officiers municipaux, conformément au décret de l’assemblée nationale du 13 novembre dernier.
Le revenu de M le curé consiste en la moitié des dîmes de la paroisse, l’autre moitié appartenant au seigneur suzerain à charge que celui-ci reverse 300 livres au curé.
La moitié des dîmes se compose en année moyenne de :
47 septiers de froment
25 septiers de seigle
7 septiers d’avoine
300 bottes de paille
25 sacs de ‘bled d’Espagne’ (maïs)
32 barriques de vin rouge et blanc
50 livres de chanvre
60 livres de laine
M le curé dispose aussi d’une maison, grange, écurie et terre qui lui procurent 80 livres de revenus.
Côté dépenses, le curé verse 223 livres de décimes, dépense annuellement 150 livres pour l’entretien de ses propriétés et de l’église et du presbytère et il a offert 200 livres de don patriotique pour les besoins de l’état.
9 mai : taxation du pain et du vin.
Vin vieux : 14 sols la pinte
Vin nouveau blanc et rouge : 7 sols la pinte
Pain en toute sa fleur : 4 sols
Pain méture : 3 sols 6 deniers
On distingue les électeurs éligibles et les électeurs non éligibles. Ils sont 79 éligibles ; on trouve parmi eux de La Croix curé et de la Croix vicaire, oncle et neveu, Jean Bonithon, François Bernard ‘colon’ et François Bernard dit ‘bujou’, Jean et Joseph Labrousse de Vaubrunet, André Dapien… et 20 non éligibles parmi lesquels Pierre Macari, Jean Bernard dit Picote fils.
9 juillet : François Bernard, « l’un de nos officiers municipaux dit et expose que le 4 juillet, issue de messe, le nommé Bertrand Sala, du village de Lauterie, se serait permis en place publique et notamment parlant à Monsieur le mère (sic), que mois François Bernard était un coquin, sur cela Monsieur le mère (resic) lui a répondu que ce n’étoit pas de la manière qu’un citoyen actif devait héler un officier municipal… ». Jean Bonithon, habitant du moulin de Teyjat, vient témoigner « âgé d’environ 26 années déclarant connaître les deux parties n’être ny parent ny allié ny ennemi a déposé somèrement et avec vérité que le quatre du courant quelques temps apprès vespres, il a entendu le nommé Bertrand Sala qui a dit en place publique que le nommé François Bernard l’un de nos officiers municipaux était un coquin … ».
Il signe sa déclaration « Bozeuithow ».
Nous n’en sommes qu’au début de la révolution et cette grave affaire d’insulte à un représentant de la toute nouvelle autorité se termine assez bien, Bertrand Sala est « condamné à venir le dimanche prochain déclarer en place publique, à haute et intelligible voix que méchamment il a traité ledit François Bernard de coquin, que au contraire, il le connaît pour un homme de probité et lui fait pour réparation d’honneur excuse ». On peut frémir du sort qui aurait été réservé à Bertrand Sala quelques années plus tard !
Le 16 septembre 1790 a lieu l’adjudication des « noix du simetière » au plus haut et dernier enchérisseur. Le marché est emporté par « Jean Bonithon, aubergiste du présent bourg, moyennant la somme de 4 livres 5 sols … ».
14 juillet , fête de la fédération : une affaire d’importance éclate. Il s’agit en effet de savoir, dans le différend qui oppose le sieur Bosselut au commandant de la garde nationale Lagrange, si le sieur Bosselut a levé ou non son chapeau et s’il l’a levé de la manière qui convient en prêtant serment.
L’affaire mobilise pendant 3 mois les officiers municipaux qui auditionnent 8 témoins en plus du plaignant et noircissent une bonne douzaine de pages des registres.
Le 1er août, donc une quinzaine de jours après les faits, audition du plaignant François Bosselut qui dépose plainte contre le sieur Lagrange, qui l’a jeté injustement en prison.
« Je demande, messieurs, si le décret du serment donne le pouvoir au commandant de la troupe de faire violance à toute personne qui c’est présenté de bonne volonté et si le décret porte que toutes personnes sont obligée de lever leur chapeau au bout d’un baton … M Lagrange fils en m’otant mon chapeau de dessus ma tête me dit que j’été foutu pour oter mon chapeau et moi je lui répondit la même chose… voilà messieurs la prétendue insulte faite à son fils… »
Suit la déposition des sieurs Lagrange, père et fils :
« … le sieur Bosselut ses présenté le 14 juillet à l’assemblée … a dit ‘sy j’avait seu, je ne serais point venu’ ; quelqu’un lui dit ‘allez dont préter votre serment’ il répliquat que sy il n’y avait pas assez d’un serment, qu’il en donnerait quatre… »
Comme on l’oblige à faire le serment « vive la nation, la loy et le roy » il le fait « avec un air rempli de furie » On lui fait alors remarquer : « lorsque vous parlait de l’auguste asemblée nationale, vous devait auter votre chapeau » il réplique « que personne n’étoit f pour luy faire oter son chapeau… »
Pour faire bonne mesure, le sieur Lagrange fils ajoute que « le sieur Bosselut a été de tout temps un homme à troubler le repos » et son père signe :
Le 9 septembre François Bosselut qui dit être à même de produire les preuves de ce qu’il avance produit quatre témoins, entendus par le procureur Desmoulin.
D’abord Léonard Nadeau, domestique de Jean Bonithon:
« le déposant s’aperçut bien que le sieur Bosselut n’avoit pas levé la main (pour le serment) mais bien pris son chapeau à la main et le mis bas et de suite le remis sur sa tête… le sieur Lagrange fils s’est approché du sieur Bosselut et lui a levé son chapeau de dessus sa tête à quoi lui a répondu le sieur Bosselut qu’il n’étoit pas foutu pour lui oter son chapeau de dessus sa tête et au même instant le sieur Lagrange père a ordonné au fusilier d’arrêter le sieur Bosselut et de le conduire en prison… »
Le second témoin, Antoine Macary, officier municipal, prétend que Bosselut a bien prêté serment en enlevant son chapeau à la demande de ‘Jano’ Bonithon et qu’ensuite Lagrange fils lui prit son chapeau en disant que ce n’était pas suffisant et qu’il fallait le mettre au bout d’un bâton. Il s’ensuit un échange de propos sans doute un peu virils et Lagrange fils, se disant insulté, veut mettre ledit Bosselut en prison, ce qui fut fait avec le concours de Lagrange père et malgré les réticences de la garde. « Les fusiliers obéyrent et prirent au colet le plaignant et le traînèrent dans la maison de Jean Moreau, aubergiste du bourg… »
Le troisième témoin Antoine Gautier sieur des Planes habitant le Forestier, confirme à peu près les propos de Antoine Macary mais en insistant davantage sur le comportement de Jean Bonithon qui a indigné le témoin au même titre que le comportement des Lagrange.
Le quatrième témoin est Louis Nadeau, marguillier habitant chez Galié.
Les officiers municipaux sont dans l’embarras : « Paraissant qu’un des officiers municipaux y est compromis et que l’autre a servi de témoin, il est de la prudence de la municipalité de s’abstenir de la connaissance de cette affaire et de la renvoyer à messieurs du directoire du département. » 26 septembre : Jean Reithier (Lagrange) demande et obtient l’autorisation de faire une contre-enquête et de produire ses propres témoins. 10 octobre : Audition des témoins de Lagrange. Premier témoin, Jean Bonithon, maréchal Il dépose « que le 14 juillet dernier, jour de la Fédération, il s’est aperçu que le sieur de Lagrange, commandant de la garde nationale, étant à la tête de sa troupe, il avait invité tous les bons citoyens à prêter le serment d’être fidèles à la Nation, à la Loi et au Roi, ce qui se serait très bien exécuté et à la fin de l’opération la troupe s’est aperçue de l’arrivée du sieur Bossebut, le sieur commandant a quitté sa troupe, a été au devant du sieur Bossebut et l’a invité le plus honnêtement que possible lui a été de faire le serment comme les autres. Le sieur Bossebut s’est présenté avec un air à déplaire à (troupes ?), le sieur Lagrange fils et lieutenant de la garde nationale, craignant que la troupe ne se porta à quelque excès de violence envers le sieur Bossebut … le porta à prier le sieur Bossebut de faire comme les autres avaient fait, de lever son chapeau. Ce à quoi le sieur Bossebut s’est refusé et le sieur Lagrange fils, s’apercevant du murmure de la troupe contre le sieur Bossebut à l’instant le sieur lieutenant de la garde nationale a levé le chapeau du sieur Bossebut de dessus sa tête … ». Il signe « Bonnithon deposent ». Un second Bonithon témoigne dans cette affaire, il s’agit de Jean Bonithon, 50 ans, habitant du bourg et officier municipal, il déclare avoir « invité honnêtement et même lui avoir touché son chapeau sans le lui lever de dessus sa tête et le sieur Bossebut n’a rien dit au déposant … ». Quand le commandant Lagrange lui fait la même invitation, il répond « que ce n’étoit pas à un homme de son espèce à lui faire oter son chapeau de dessus sa tête et qu’il n’étoit pas foutu pour cela faire… » Troisième témoin, jean Lidonne maître menuisier à Caillaud. Il dépose qu’en réponse au commandant qui lui demande de prêter serment, François Bosselut répond : « faite moy voir vos paparasses, après que je les auroit lue je le dirai si je veux ». Menacé d’être jeté en prison le même François Bosselut répond : « qu’il se foutait de la prison comme de luy. » Invité ensuite à sortir de sa ‘prison’, il répond « qu’il sortiroit quand il voudroit ». Quatrième témoin, Jean Moreaud, l’aubergiste-geolier. Il a vu chez lui le sieur Bosselut avec quatre fusiliers. Ensuite, « Janot (Bonithon) s’est rendu chez lui et a voulu venger ( ?) le sr Bosselut avec le sr commandant en leur offrant de les faire boire ensemble, à quoi le sr Bosselut c’est refusés en disant pour final qu’il se foutoit du commandant de la garde nationale… » Il n’y a pas d’épilogue à cette histoire, l’affaire a dû en rester là. Elle est néanmoins représentative des tensions à cette époque et des clivages politiques qui apparaissent. Beaucoup des protagonistes de l’affaire y compris le récalcitrant sieur Bosselut deviendront par la suite conseillers municipaux. Le 11 novembre a lieu le renouvellement partiel du conseil et des citoyens notables, Jean Bonithon, fils aîné devient notable, Jean Bonithon, dit Janot, est toujours membre du conseil.
1791
Mariage à Varaignes de François Lidonne, 25 ans, meunier, fils de Jean Lidonne et de Henriette Bernard demeurant à Caillaud (Teyjat), avec Françoise Bouthinon, 30 ans, fille de feu Léonard Bouthinon et de damoiselle Françoise Pastouraux.
Signé Lacroix, curé de Teyjat (registres de Varaignes).
6 février : Le curé Lacroix désire prêter le serment sur la constitution civile du clergé.
Les fidèles étant assemblés dans l’église après la messe, le curé monte en chaire et après avoir lu la loi du 26 décembre 1790, « a prêté le serment, la main levée à Dieu en disant je jure solennellement de veiller avec soin sur les fidèles de cette paroisse qui me sont confiés, d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution du royaume décrétée par l’assemblée nationale … parce que selon mes faibles lumières je n’y vois rien qui répunie ma conscience et à ma religion… ».
Le 27 février, Benoît Lacroix, vicaire, prête serment à son tour.
19 février : Pour se conformer au décret de l’assemblée nationale du 23 novembre 1790, le territoire de la commune est divisé en sections : section du bourg, section de Chaufour et section du Chatelard.
Le 20 mars : Pierre Laurent, dit Refou, du village de Lauterie, est accusé d’être « nanti de certain argent monnayé imitant parfaitement la monnaie ayant cour, que cependant cet argent était faux et ne pouvait être fabriqué que par ledit Rifou … en conséquence … nous nous sommes transportés en son domicile pour faire l’examen du fait …
Desmoulins, procureur de la commune … ».
Le même jour le conseil municipal et la garde nationale se déplacent à Lauterie, on trouve un sac de 21 pièces de 6 livres et 15 de 3 livres. Tout le monde est d’accord, après examen, pour dire que « toutes les pièces susdites étaient véritablement d’argent faux, en conséquence moi maire ay déposé sur le champ ledit sac avec lesdites pièces y énoncées entre les mains de Jean Bonithon, l’un de nos officiers municipaux … ».
La perquisition continue et un deuxième sac contenant 42 pièces de 6 livres, également fausses, est découvert. L’ensemble de la saisie représente 423 livres, le maire se charge des pièces. Le 21 le procureur requiert la mise en prison de Pierre Laurent, celui-ci est arrêté dans un champ pour être conduit à Nontron. En attendant il est mis « dans la maison que habite Jean Moreau, aubergiste du présent bourg… ». Il y a des prisons plus désagréables !
1792
16 septembre, an quatrième de la liberté et de l’égalité : Réquisitoire de Nadeau, procureur de la commune aux officiers municipaux « L’article 4 de la loi du 28 août dernier … autorise les municipalités à désarmer tous les citoyens suspects et à distribuer leurs armes à ceux qui se destinerons à la défense de la liberté et de l’égalité. C’est pourquoi je vous requière au nom de la loi … de faire des visites domiciliaires dans les maisons suspectes de notre commune particulièrement les sieurs Vaubrunet et Desrivailles … ».
Le jour même, le maire, les officiers municipaux, accompagnés d’un « nombre suffisant » de soldats de la garde nationale se rendent chez Joseph Labrousse, sieur de Vaubrunet.
Ils se font remettre deux fusils simples dont un hors d’état et un couteau de chasse dans un mauvais fourreau. Le sieur Vaubrunet prétend avoir perdu les deux pistolets qu’il avait déclarés le 24 juillet précédant.
Le surlendemain 18 septembre à 6h du matin, Antoine Basset Desrivailles est perquisitionné à son tour au Forestier. Le maître de maison est absent et son épouse remet un fusil simple et un petit pistolet. Quant aux autres armes déclarées le 24 juillet précédent, elles sont introuvables et la dame Desrivailles prétend que son mari les a emportées avec lui.
21 octobre : Election des citoyens officiers municipaux.
Le maire est François Dapien. Officiers municipaux : Pierre Verneuil dit Boismenut, Andrieux Bernard dit Picote, Antoine Macary, Des planes (s’agit-il de Antoine Gauthier qui se fait appeler des planes ?), Martial Nadaud.
Procureur : Pierre Macary fils ainé
12 notables élus parmi lesquels le curé Lacroix, les deux Jean Bonithon et Labrousse cadet.
18 novembre : « au bourg, place publique, a l’issue de la messe paroissiale, le conseil municipal … en vertu de l’avertissement qui fut fait dimanche dernier pour prendre l’adjudication au rabais de la perception des impositions foncières de la présente année, conformément à l’article premier du titre 5 de la loi du premier octobre 1792 … et ayant procédé à ladite adjudication, plusieurs personnes s’étant présentées, et de rabais en rabais personne ne les a portées à si bas prix que Jean Bonithon, dit Jeanot, qui s’est offert à faire la dite perception moyennant la somme de 55 livres … le conseil municipal … adjuge audit Jean Bonithon, dit Janot, marchand habitant dudit bourg … ledit Jean Bonithon a présenté pour sa caution autre Jean Bonithon, son fils aîné, lequel a dit qu’il se rendait (pleige ?) et caution dudit Bonithon, son père … ».
Le même jour a lieu le recensement des grains. Toute la commune est visitée.
1793
Les deux cahiers enregistrant les délibérations de mars 1793 à 1798 sont malheureusement inexploitables.
On peut supposer que les familles Desrivailles et Labrousse sont toujours dans le collimateur de la municipalité. Dans le cahier de 1793, probablement à propos des réquisitions, on devine la colère de Labrousse qui écrit en grosses lettres : « J’obéis comme contraint et forcé, la comune opinant contre moy et mon fraire ainé. Labrousse Vaubrunet. »
Ledit Labrousse Vaubrunet ne tardera pas à émigrer.
Il faut donc se référer à d’autres sources pour trouver des informations sur cette période charnière comme dans les confiscations de biens d’émigrés :
Les biens de Pierre Basset Desrivailles, (Le frère de Antoine, futur maire de Teyjat) curé de Pluviers, prêtre réfractaire émigré sont confisqués et vendus.
« Je François Bourrinet-Laplante, notaire public résidant à Varaignes, en vertu de la commission à nous donnée par le Directoire du District de Nontron pour faire estimation et division de biens d’émigrés de Teyjat, Varaignes, Saint Martin le Peint etc. Je me suis rendu transporté en la commune de Teyjat et ayant convoqué les représentants de la municipalité, je les ai invités à procéder aux opérations prescrites avec le citoyen Dapien, maire, Andrieux Bernard, Martin Nadaud, officiers municipaux sur les biens ayant appartenu au sieur Desrivailles, prêtre émigré, lesquels nous ont été montrés par le citoyen Antoine Basset Desrivailles, frère dudit émigré et les ayant parcourus, j’ai décidé de concert avec ledit maire de n’en faire qu’un lot, ayant été donné pour les estimations de faire des petits lots pour en faciliter l’achat à des gens aux ressources modestes :
1/ Une petite maison avec en bas et grenier, par dehors petit toit à cochons.
2/ Un lopin de jardin tenant audit toit appelé le colombier, d’une contenance d’environ 20 brasses, un lopin de terre et un four joignant la maison, un jardin d’environ 1 journal : total 2 journaux
3/ Un lopin de pré appelé la vieille font qui confronte d’une part aux héritiers Ruben avec une haie vive entre (1/4 de journal)
4/ Une pièce de terre appelée au Cluzeau (1 journal)
5/ Une vigne confrontant lesdits héritiers
… Je déclare avoir employé dans cette oppération un demi journée. »
en marge : « tout vendu »
(AD DQ835, cité dans les chroniques nontronnaises n°20 par Mme Odette Plazer)
Page du registre de 1793
qui a fait le régal des souris
1794
Le 12 floréal de l’an II (premier mai 1794) réquisition : le district de Nontron doit fournir de 2600 quintaux de pommes de terre destinées à l’ensemencement dans les Basses Pyrénées, la commune de Teyjat participe pour 30 quintaux, Jean Aupy doit fournir 50 livres. Le même jour, réquisition de 432 livres d’avoine, Jean Bonithon en fourni 100.
Le 5 prairial an II (24 mai 1794) réquisition des prunes sèches pour la marine. Jean Bonithon, dit Jannot, est chargé, avec d’autres, de faire « sans délai le recensement des prunes, la moindre négligence de leur part dans l’exécution d’icelui, qui devra être terminé le dix du courant au plus tard, leur ferait encourir les peines les plus sévères … ». On ne badine plus, les choses sérieuses commencent !
Le 28 prairial an II (16 juin 1794) réquisition des journaliers et manœuvres pour la prochaine récolte. Parmi les heureux élus on trouve Antoine et François Aupy, de Chez Gourjout, Jean Aupy et Léonard Garenne, de Chez Boine.
A partir de juillet (thermidor, an II), le curé Lacroix est remplacé par Verneuil comme officier public.
Le 5 fructidor de l’an II (22 août 1794) réquisition pour charroi à la fonderie d’Etouars, Louis Aupy, de Chez le Mège, fait partie des chanceux. A la même date est dressée une liste des « fontes déposées à Varaignes » par les habitants de Teyjat « et que l’on souhaite récupérer ». Jean Bonithon fils souhaite qu’on lui rende « une taque et deux chenets », Jean Bonithon père « un devant de feu », la municipalité ne s’engage pas beaucoup : « le présent arrêté sera envoyé au citoyen Bouthinon, commissaire, pour qu’il veuille bien s’y conformer ».
Le 30 fructidor an II (16 septembre 1794) la famille Basset des Rivailles à maille à partir avec la municipalité qui la soupçonne de tiédeur envers les idées nouvelles. Aussi « pour prouver le patriotisme dudit Desrivailles », sont entendus :
François Aupy, dit Tonnerre, « qui a déclaré que ledit Desrivailles et sa femme lui ont fourny gratuitement un septier méture vu qu’il avait un enfant à la défense de la patrie ».
François Aupy fils, il déclare «que ledit Desrivailles lui a fait offre de le placer à Angoulême à ses frais pour apprendre à fabriquer du salpêtre, ce qu’il a écrit … ».
En frimaire an III (novembre décembre 1794) la commune de Teyjat doit fournir 36 quintaux de blé froment pour les subsistances de l’armée. « Considérant que le bonheur des français dépend des armées et que les 36 quintaux de froment assignés sur la présente commune soient répartis sur les citoyens qui l’habitent… L’agent National … décrète … que les citoyens seront tenus de livrer … leur contingent … dans le courant de la décade. ». En vertu de quoi l’un de nos Jean Bonithon est taxé de trois quintaux !
1795
10 floréal an III (29 avril 1795) : Procès verbal de la séance publique de la commune de Teyjat adressée aux administrateurs de Nontron. C’est l’acte de fermeture de l’atelier de salpêtre de Teyjat qui aura fourni à la nation 151 livres de salpêtre ( cf conférence au GRINH par O.A.Plazer, chroniques nontronnaises n° 21)
« Le maire et officiers municipaux de la commune de Teyjat aux Administrateurs du district de Nontron.
Citoyens,
En conformité de la loi du 17 Germinal qui détermine un rendu pour l’exploitation des salpêtreries ; et de la lettre de l’agent national près le District du 6 du courant ; nous vous fesons passer les états des dépenses ; et objets qui sont entre nos mains qui nous ont servi pour la salpêtrerie de cette commune, et personne ne veulent entreprendre l’extraction du salpêtre à leur risque et péril ; d’ailleurs, il n’y a plus dans cette commune de terre propres à cette extraction ; nous avons remis aux citoyens les objets requis ; il nous reste ceux de Vaubrunet, comme vous le verrez par lesdits états ; dont nous attendons de vous la marche à suivre pour les remettre aux propriétaires, attendu qu’ils le refusent, nous vous l’avons demandé plusieurs fois, vous ne nous avoit fait aucune réponse, nous espérons que nous serons plus heureux cette fois que les autres.
Salut et fraternité. »
Signé : Dapien, maire, Boismenut, Bernard, Nadaud, Macary officiers municipaux.
La commune a dépensé et reçu 700 livres pour le paiement des ouvriers et du chef d’atelier. Elle a dépensé en plus 132 livres 10 S pour les chaudières.
Suit un état des objets provenant de la maison de Vaubrunet, qui avaient été requis pour la salpêtrerie :
« 1° Deux moules de cercles
2° Trois barriques
3° Un mauvais timon
4° Une pelle de bois bonne
5° Quatre chevrons
6° Deux bassines de cuivre jaune et rouge
7° Deux chaudrons de cuivre jaune moyen et petit
8° Un poêlon de cuivre jaune d’une grandeur moyenne
9° Un passe purée
10° Une écumoire et une casserole
11° Un grand bassin de fonte ayant un cercle de fer rapport à une fente
12° Six barriques ou cuviers »
A partir du 21 vendémiaire an IV (13 octobre 1795), le maire Dapien devient l’officier public.
A partir, du 5 frimaire (26 novembre), le registre est tenu par le maire Masfrand ou l’adjoint Nadaud.
1796
25 décembre (4 nivôse an V) : On a abattu l’arbre de la Liberté (Voir l’article de M Belly dans les cahiers de La Chapelle n° 8).
L’affaire, qui ressemble davantage à un chahut de ‘gouyats’ qu’à un complot contre la République mobilise néanmoins la maréchaussée et la justice départementale de décembre 1796 à mars 1797. Elle se soldera après plusieurs mises en détention, par la courte incarcération de Jean Fauconnet à Périgueux, puis par son acquittement. Elle est relatée dans tous ses détails aux archives départementales (24 L 48) et nous en devons la transcription à M Bernard Bonithon.
Les gouyats de Teyjat ne sont pas les seuls à s’en être pris au symbole qu’était l’arbre de la liberté. Le zèle de l’officier de police Duchassaing trouve sans doute son explication dans cet arrêté du Directoire du 25 germinal (11 avril 1796) :
« Le Directoire exécutif, informé que, dans plusieurs communes de la République, les arbres de la liberté ont été coupés, arrachés ou mutilés; que les auteurs de ces délits sont évidemment des ennemis déclarés de la République, et que c’est par erreur que certains tribunaux ont, soit de leur propre mouvement, soit d’après des avertissements peu réfléchis, pensé qu’on ne devait les punir que de la peine déterminée par l’art. 14 du titre Il du décret du 27 sept. 1791 sur la police rurale; - arrête que le ministre de la justice prendra les mesures nécessaires pour que les délits ci-dessus désignés soient poursuivis avec toute l’activité et punis avec toute la rigueur que prescrivent les lois portées contre toute espèce de crime contre-révolutionnaire et attentatoire à la liberté, à l’égalité et à la souveraineté du peuple français, et ce, nonobstant toute lettre ministérielle en instruction à ce contraire. »
A partir de la révolution, nous disposons d’une chronologie précise de la vie de la commune basée sur l’exploitation des registres de délibération des conseils municipaux.
Les registres des années 1789 à 1808 sont archivées aux archives départementales ( E DEP 1691) et à partir du premier juin 1808 à la mairie de la commune. Malheureusement, les cahiers des années 1793 et 1794 à 1798 sont très détériorés (les souris les ont trouvés à leur goût) et quasiment inexploitables. M Bernard Bonithon a exploité et transcrit une partie de ces registres et nous le remercions pour sa contribution.
Pour les transcriptions, j’ai respecté l’orthographe du texte original, me limitant à ajouter au besoin accents et ponctuation afin d’en faciliter la lecture.
1789
Le premier cahier est intitulé « Registre du comité de la paroisse du 27 août 1789 au 26 décembre 1789 ».
Le dimanche 27 septembre, les habitants sont convoqués après la messe.
« Considérant que tout bon françois doit concourir de tout son zelle et de toutes ses forces à l’observation des lois et au maintien de la sureté publique.
Considérant que ces précautions deviennent surtout nécessaires dans ces tems de crise amenés par les ennemis de la nation où les lois sont presque sans vigueur et ou les malheurs d’une année vraiment dizettente (sic) se réunissent aux agitations d’une régénération totale dans l’ordre politique.
Désirant d’ailleurs se conformer autant qu’il est en leur pouvoir aux sages intentions de l’assemblée nationale ;
Ont arrêté de se constituer en comité patriotique composé de neuf personnes sages et notables et en secrétaire greffier soit pour représenter la commune entière dans les cas qui pourront l’intéresser, soit pour veiller à l’observation des lois de police et générallement à la maîtrise de l’ordre public dans l’étendue de son territoire comme aussy d’établir une milice ou garde bourgeoise et nationale composée d’un commandant Simeon Guillaume Reitier de Lagrange fils, premier lieutenant François Dapiend, second lieutenant Antoine Gautier Desplanes ainé, sous lieutenant Pierre Ruben jeune… »
On trouve ensuite 4 sergents, 2 caporaux, 2 ‘appointés’, un tambour et 36 simples soldats, plus une compagnie de grenadiers avec un caporal, 2 sergents et 12 soldats.
Jean Bounithon aîné est premier sergent, Jean Bounithon, fils puîné est caporal, Mathieu Bounithon, fils troisième est appointé. Nous trouvons également Jean Aupy et Jean Bruneaud comme simples soldats. Que faisait donc « la milice ou garde bourgeoise et nationale » à Teyjat ? La réponse est donnée par le même registre : « laquelle sera chargée de faire exécuter les décrets dudit comité et de réprimer par la force les malfaiteurs qui pourraient troubler la tranquillité publique ». Un Jean Bounithon est conseiller du comité.
Ci-dessous, les signatures des principaux membres de la garde, ‘ceux qui ont su signer’ :
1794
Le 12 floréal de l’an II (premier mai 1794) réquisition : le district de Nontron doit fournir de 2600 quintaux de pommes de terre destinées à l’ensemencement dans les Basses Pyrénées, la commune de Teyjat participe pour 30 quintaux, Jean Aupy doit fournir 50 livres. Le même jour, réquisition de 432 livres d’avoine, Jean Bonithon en fourni 100.
Le 5 prairial an II (24 mai 1794) réquisition des prunes sèches pour la marine. Jean Bonithon, dit Jannot, est chargé, avec d’autres, de faire « sans délai le recensement des prunes, la moindre négligence de leur part dans l’exécution d’icelui, qui devra être terminé le dix du courant au plus tard, leur ferait encourir les peines les plus sévères … ». On ne badine plus, les choses sérieuses commencent !
Le 28 prairial an II (16 juin 1794) réquisition des journaliers et manœuvres pour la prochaine récolte. Parmi les heureux élus on trouve Antoine et François Aupy, de Chez Gourjout, Jean Aupy et Léonard Garenne, de Chez Boine.
A partir de juillet (thermidor, an II), le curé Lacroix est remplacé par Verneuil comme officier public.
Le 5 fructidor de l’an II (22 août 1794) réquisition pour charroi à la fonderie d’Etouars, Louis Aupy, de Chez le Mège, fait partie des chanceux. A la même date est dressée une liste des « fontes déposées à Varaignes » par les habitants de Teyjat « et que l’on souhaite récupérer ». Jean Bonithon fils souhaite qu’on lui rende « une taque et deux chenets », Jean Bonithon père « un devant de feu », la municipalité ne s’engage pas beaucoup : « le présent arrêté sera envoyé au citoyen Bouthinon, commissaire, pour qu’il veuille bien s’y conformer ».
Le 30 fructidor an II (16 septembre 1794) la famille Basset des Rivailles à maille à partir avec la municipalité qui la soupçonne de tiédeur envers les idées nouvelles. Aussi « pour prouver le patriotisme dudit Desrivailles », sont entendus :
François Aupy, dit Tonnerre, « qui a déclaré que ledit Desrivailles et sa femme lui ont fourny gratuitement un septier méture vu qu’il avait un enfant à la défense de la patrie ».
François Aupy fils, il déclare «que ledit Desrivailles lui a fait offre de le placer à Angoulême à ses frais pour apprendre à fabriquer du salpêtre, ce qu’il a écrit … ».
En frimaire an III (novembre décembre 1794) la commune de Teyjat doit fournir 36 quintaux de blé froment pour les subsistances de l’armée. « Considérant que le bonheur des français dépend des armées et que les 36 quintaux de froment assignés sur la présente commune soient répartis sur les citoyens qui l’habitent… L’agent National … décrète … que les citoyens seront tenus de livrer … leur contingent … dans le courant de la décade. ». En vertu de quoi l’un de nos Jean Bonithon est taxé de trois quintaux !
1795
10 floréal an III (29 avril 1795) : Procès verbal de la séance publique de la commune de Teyjat adressée aux administrateurs de Nontron. C’est l’acte de fermeture de l’atelier de salpêtre de Teyjat qui aura fourni à la nation 151 livres de salpêtre ( cf conférence au GRINH par O.A.Plazer, chroniques nontronnaises n° 21)
« Le maire et officiers municipaux de la commune de Teyjat aux Administrateurs du district de Nontron.
Citoyens,
En conformité de la loi du 17 Germinal qui détermine un rendu pour l’exploitation des salpêtreries ; et de la lettre de l’agent national près le District du 6 du courant ; nous vous fesons passer les états des dépenses ; et objets qui sont entre nos mains qui nous ont servi pour la salpêtrerie de cette commune, et personne ne veulent entreprendre l’extraction du salpêtre à leur risque et péril ; d’ailleurs, il n’y a plus dans cette commune de terre propres à cette extraction ; nous avons remis aux citoyens les objets requis ; il nous reste ceux de Vaubrunet, comme vous le verrez par lesdits états ; dont nous attendons de vous la marche à suivre pour les remettre aux propriétaires, attendu qu’ils le refusent, nous vous l’avons demandé plusieurs fois, vous ne nous avoit fait aucune réponse, nous espérons que nous serons plus heureux cette fois que les autres.
Salut et fraternité. »
Signé : Dapien, maire, Boismenut, Bernard, Nadaud, Macary officiers municipaux.
La commune a dépensé et reçu 700 livres pour le paiement des ouvriers et du chef d’atelier. Elle a dépensé en plus 132 livres 10 S pour les chaudières.
Suit un état des objets provenant de la maison de Vaubrunet, qui avaient été requis pour la salpêtrerie :
« 1° Deux moules de cercles
2° Trois barriques
3° Un mauvais timon
4° Une pelle de bois bonne
5° Quatre chevrons
6° Deux bassines de cuivre jaune et rouge
7° Deux chaudrons de cuivre jaune moyen et petit
8° Un poêlon de cuivre jaune d’une grandeur moyenne
9° Un passe purée
10° Une écumoire et une casserole
11° Un grand bassin de fonte ayant un cercle de fer rapport à une fente
12° Six barriques ou cuviers »
A partir du 21 vendémiaire an IV (13 octobre 1795), le maire Dapien devient l’officier public.
A partir, du 5 frimaire (26 novembre), le registre est tenu par le maire Masfrand ou l’adjoint Nadaud.
La révolution: de 1789 à 1807
1790
Début du registre officiel d’état civil, remplaçant les registres paroissiaux. C’est cependant encore le curé De Lacroix (qui signe Lacroix à partir d’août 1790) qui tient le registre.
Le « Registre des délibérations » de la commune de Teyjat va du 18 février 1790 au 24 novembre 1792 (AD DEP 1691)
1793
Les deux cahiers enregistrant les délibérations de mars 1793 à 1798 sont malheureusement inexploitables.
On peut supposer que les familles Desrivailles et Labrousse sont toujours dans le collimateur de la municipalité. Dans le cahier de 1793, probablement à propos des réquisitions, on devine la colère de Labrousse qui écrit en grosses lettres : « J’obéis comme contraint et forcé, la comune opinant contre moy et mon fraire ainé. Labrousse Vaubrunet. »
Ledit Labrousse Vaubrunet ne tardera pas à émigrer.
Il faut donc se référer à d’autres sources pour trouver des informations sur cette période charnière comme dans les confiscations de biens d’émigrés :
Les biens de Pierre Basset Desrivailles, (Le frère de Antoine, futur maire de Teyjat) curé de Pluviers, prêtre réfractaire émigré sont confisqués et vendus.
« Je François Bourrinet-Laplante, notaire public résidant à Varaignes, en vertu de la commission à nous donnée par le Directoire du District de Nontron pour faire estimation et division de biens d’émigrés de Teyjat, Varaignes, Saint Martin le Peint etc. Je me suis rendu transporté en la commune de Teyjat et ayant convoqué les représentants de la municipalité, je les ai invités à procéder aux opérations prescrites avec le citoyen Dapien, maire, Andrieux Bernard, Martin Nadaud, officiers municipaux sur les biens ayant appartenu au sieur Desrivailles, prêtre émigré, lesquels nous ont été montrés par le citoyen Antoine Basset Desrivailles, frère dudit émigré et les ayant parcourus, j’ai décidé de concert avec ledit maire de n’en faire qu’un lot, ayant été donné pour les estimations de faire des petits lots pour en faciliter l’achat à des gens aux ressources modestes :
1/ Une petite maison avec en bas et grenier, par dehors petit toit à cochons.
2/ Un lopin de jardin tenant audit toit appelé le colombier, d’une contenance d’environ 20 brasses, un lopin de terre et un four joignant la maison, un jardin d’environ 1 journal : total 2 journaux
3/ Un lopin de pré appelé la vieille font qui confronte d’une part aux héritiers Ruben avec une haie vive entre (1/4 de journal)
4/ Une pièce de terre appelée au Cluzeau (1 journal)
5/ Une vigne confrontant lesdits héritiers
… Je déclare avoir employé dans cette oppération un demi journée. »
en marge : « tout vendu »
(AD DQ835, cité dans les chroniques nontronnaises n°20 par Mme Odette Plazer)
1791
Mariage à Varaignes de François Lidonne, 25 ans, meunier, fils de Jean Lidonne et de Henriette Bernard demeurant à Caillaud (Teyjat), avec Françoise Bouthinon, 30 ans, fille de feu Léonard Bouthinon et de damoiselle Françoise Pastouraux.
Signé Lacroix, curé de Teyjat (registres de Varaignes).
6 février : Le curé Lacroix désire prêter le serment sur la constitution civile du clergé.
Les fidèles étant assemblés dans l’église après la messe, le curé monte en chaire et après avoir lu la loi du 26 décembre 1790, « a prêté le serment, la main levée à Dieu en disant je jure solennellement de veiller avec soin sur les fidèles de cette paroisse qui me sont confiés, d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution du royaume décrétée par l’assemblée nationale … parce que selon mes faibles lumières je n’y vois rien qui répunie ma conscience et à ma religion… ».
Le 27 février, Benoît Lacroix, vicaire, prête serment à son tour.
19 février : Pour se conformer au décret de l’assemblée nationale du 23 novembre 1790, le territoire de la commune est divisé en sections : section du bourg, section de Chaufour et section du Chatelard.
Le 20 mars : Pierre Laurent, dit Refou, du village de Lauterie, est accusé d’être « nanti de certain argent monnayé imitant parfaitement la monnaie ayant cour, que cependant cet argent était faux et ne pouvait être fabriqué que par ledit Rifou … en conséquence … nous nous sommes transportés en son domicile pour faire l’examen du fait …
Desmoulins, procureur de la commune … ».
Le même jour le conseil municipal et la garde nationale se déplacent à Lauterie, on trouve un sac de 21 pièces de 6 livres et 15 de 3 livres. Tout le monde est d’accord, après examen, pour dire que « toutes les pièces susdites étaient véritablement d’argent faux, en conséquence moi maire ay déposé sur le champ ledit sac avec lesdites pièces y énoncées entre les mains de Jean Bonithon, l’un de nos officiers municipaux … ».
La perquisition continue et un deuxième sac contenant 42 pièces de 6 livres, également fausses, est découvert. L’ensemble de la saisie représente 423 livres, le maire se charge des pièces. Le 21 le procureur requiert la mise en prison de Pierre Laurent, celui-ci est arrêté dans un champ pour être conduit à Nontron. En attendant il est mis « dans la maison que habite Jean Moreau, aubergiste du présent bourg… ». Il y a des prisons plus désagréables !
1792
16 septembre, an quatrième de la liberté et de l’égalité : Réquisitoire de Nadeau, procureur de la commune aux officiers municipaux « L’article 4 de la loi du 28 août dernier … autorise les municipalités à désarmer tous les citoyens suspects et à distribuer leurs armes à ceux qui se destinerons à la défense de la liberté et de l’égalité. C’est pourquoi je vous requière au nom de la loi … de faire des visites domiciliaires dans les maisons suspectes de notre commune particulièrement les sieurs Vaubrunet et Desrivailles … ».
Le jour même, le maire, les officiers municipaux, accompagnés d’un « nombre suffisant » de soldats de la garde nationale se rendent chez Joseph Labrousse, sieur de Vaubrunet.
Ils se font remettre deux fusils simples dont un hors d’état et un couteau de chasse dans un mauvais fourreau. Le sieur Vaubrunet prétend avoir perdu les deux pistolets qu’il avait déclarés le 24 juillet précédant.
Le surlendemain 18 septembre à 6h du matin, Antoine Basset Desrivailles est perquisitionné à son tour au Forestier. Le maître de maison est absent et son épouse remet un fusil simple et un petit pistolet. Quant aux autres armes déclarées le 24 juillet précédent, elles sont introuvables et la dame Desrivailles prétend que son mari les a emportées avec lui.
21 octobre : Election des citoyens officiers municipaux.
Le maire est François Dapien. Officiers municipaux : Pierre Verneuil dit Boismenut, Andrieux Bernard dit Picote, Antoine Macary, Des planes (s’agit-il de Antoine Gauthier qui se fait appeler des planes ?), Martial Nadaud.
Procureur : Pierre Macary fils ainé
12 notables élus parmi lesquels le curé Lacroix, les deux Jean Bonithon et Labrousse cadet.
18 novembre : « au bourg, place publique, a l’issue de la messe paroissiale, le conseil municipal … en vertu de l’avertissement qui fut fait dimanche dernier pour prendre l’adjudication au rabais de la perception des impositions foncières de la présente année, conformément à l’article premier du titre 5 de la loi du premier octobre 1792 … et ayant procédé à ladite adjudication, plusieurs personnes s’étant présentées, et de rabais en rabais personne ne les a portées à si bas prix que Jean Bonithon, dit Jeanot, qui s’est offert à faire la dite perception moyennant la somme de 55 livres … le conseil municipal … adjuge audit Jean Bonithon, dit Janot, marchand habitant dudit bourg … ledit Jean Bonithon a présenté pour sa caution autre Jean Bonithon, son fils aîné, lequel a dit qu’il se rendait (pleige ?) et caution dudit Bonithon, son père … ».
Le même jour a lieu le recensement des grains. Toute la commune est visitée.
1798
A partir de frimaire an VII (novembre 1798), le maire Verneuil est officier civil.
1800
Un des premiers recensements de la population dénombre 325 habitants masculins (On n’a recensé que les hommes et les garçons !)
Nous connaissons le lieu de résidence, nom, prénom et âge, la colonne profession est rarement remplie. On relève 112 garçons de moins de 16 ans et seulement 14 personnes de plus de 60 ans. Le doyen a 75 ans.
5 thermidor an VIII (24 juillet 1800), Benoit Verneuil est nommé adjoint par le préfet.
Le 25 brumaire an IX (16 novembre 1800), Arbonneau Jean est nommé instituteur ; il démissionnera le 5 pluviose.
Le deux frimaire an IX (23 novembre 1800), sur un feuillet intitulé « Conscrits réquisitionnaires déserteurs » nous trouvons :
« … nous avons sommé de partir dans les 24 heures les citoyens Jean Larivière, Etienne Coutièras, Jean Bonithon et Elie Plisson, tous conscrits et réquisitionnaires en vertu de l’arrêté du préfet du 24 brumaire. Verneuil adjoint ». Il semblerait donc que si certains aient participé comme « citoyens actifs » à la révolution de Teyjat, d’autres se sentaient moins concernés par les évènements ! La même sommation est faite aux mêmes protagonistes quelques jours plus tard, le 11 frimaire.
1801
Le 28 nivose (18 janvier), Antoine Basset Desrivailles est nommé adjoint en remplacement de Benoît Verneuil et de Verneuil comme maire à la place de Dapien. Nous sommes sous le consulat, dans une période de transition ; le préfet voulant sans doute ménager toutes les tendances nomme un maire et un adjoint qui ne sont pas du même bord politique : Verneuil est un révolutionnaire et Desrivailles un royaliste qui s’accommodera quand même fort bien en apparence du régime impérial.
1er ventose (4 février) : Le ministre de la guerre écrit au citoyen Labrousse Jean, volontaire à la 30e demi brigade d’infanterie légère : « je m’empresse de vous annoncer, citoyen, que par arrêté des consuls en datte du 28 brumaire an IX, votre solde de retraite a été fixé à la somme de deux cent soixante deux francs 50 centimes. »
15 ventose (19 février) : Le maire Verneuil consigne dans le registre : « … sur invitation de plusieurs citoyens de la commune, me suis transporté sur le ruisseau de la Marcorive où existoit une planche appelée planche de Boisbernard pour dresser procès verbal de la situation à laditte planche et du danger où sont exposés les citoyens de pratiquer le chemin y des avenues abordant… »
En attendant la construction d’une nouvelle planche, le maire interdit le passage.
21 avril :« Aujourd’hui, premier floréal an IX de la République Française, en vertu de l’invitation du sous préfet par sa circulaire du 25 germinal, nous avons notifié aux citoyens dont les noms suivent qu’ils sont nommés commissaires répartiteurs de cette commune, savoir les citoyens François Dapien, Antoine Desplanes, Jean Bounithon père, Lafarge et Reiter fils ».
Dès le 4 floréal les répartiteurs signalent de nombreuses erreurs et corrections du rôle des impositions et le 28 floréal une réunion a lieu à lieu à la mairie pour déterminer les changements à y apporter. D’autres modifications sont également apportées le premier prairial.
A la suite de l’établissement du rôle, on procède à l’adjudication au rabais pour la perception. Le 3 messidor ( 22 juin 1801), personne ne se présente, devant cet état de fait l’adjudication est reportée de cinq jours mais le 8 messidor personne ne vient non plus, nouveau report fixé au 13 messidor. Hélas le 13 personne ne sous enchérit et l’attribution est faite à Martial Hauterive pour 5 centimes par franc.
21 messidor (10 juillet ) : A l’occasion du congé définitif accordé au citoyen Verneuil, le maire, nous disposons de son signalement :
« âgé de 24 ans, taille 1m 659 mm, cheveux et sourcils chataings, yeux bleus, front moyen, nez gros, bouche moyenne, menton rond, visage long. »
Le 16 thermidor (4 août 1801), quelques militaires cantonnent à Teyjat car : « Aujourd’hui 16 thermidor an IX de la République Française, il a été délivré quatre billets de logement de militaires, un au citoyen Jean Baptiste Bounithon, l’autre au citoyen Desplanes et l’autre au citoyen Châtelard et l’autre au citoyen Lagane ».
Le 23 fructidor (10 septembre) à dix heures du matin a lieu l’adjudication au rabais pour la perception des impositions de l’an IX. Raymond Allafort fils, sous le cautionnement du citoyen Jean-Marie Lagrelière, tous deux du chef lieu de la commune d’Etouars, les a porté à 4 centimes par franc. Le citoyen Guillaume Raitier Lagrange, de Chez Jouani commune de Bussière Badil, les porte à 3 centimes, « et de suite le citoyen Jean Bounithon père, habitant du présent chef lieu les a porté à 2 centime et demi par franc, sous le cautionnement du citoyen Bertrand Guiot, habitant du village de Tassat commune de Javerlhac et le dit Jean Bounithon nous a déclaré qu’il faisait la dite sous enchère pour le citoyen François Dapien habitant Chez Gourjou, sous le cautionnement du dit Bertrand Guiot … et, attendu qu’il est l’heure de onze heures et que personne ne se présente plus pour sous enchérir … adjugé au citoyen Dapien ».
1802
26 pluviose an X (15 février 1802) : Il est question de déplacer le cimetière.
« Le conseil municipal, considérant que la localité du cimetière actuel est nuisible aux habitants voisins par l’odeur cadavéreuse (sic) qu’ils sont forcés de respirer ; que la transplantation devient urgente pour la salubrité publique, est d’avis que le cimetière soit transféré dans le communal appelé « des Planes » et que les tombes placées dans l’ancien ainsi que les débris des morts soient conduit humainement au nouveau cimetière et que l’ancien soit errigé en place publique. »
Le lendemain, la veuve Masfrand propose pour le nouveau cimetière une pièce de terre appelée « de Moueine » située sur la gauche du chemin allant du bourg aux Planes. L’offre est acceptée.
Au chapitre des faits divers, un certain Joueaud se plaint que les volailles de son voisin ont mangé une partie de sa vendange ; les officiers municipaux constatent qu’ils n’en est rien et il est condamné comme faux plaignant à payer 2 livres aux fusiliers de la garde.
Ces mêmes fusiliers se sont fait insultés « grossièrement … par des paroles de f. et autres blasphèmes » par le nommé Nadaud Léonard qui est condamné à 3 livres d’amende.
15 vendémiaire an XI (7 octobre): Pierre Basset Desrivailles, prêtre réfractaire, de retour d’émigration en Autriche, déclare vouloir adhérer au concordat. Il montre un passeport délivré par le maire de Strasbourg.
2 Brumaire (24 octobre): Jacques Elie Verneuil, émigré amnistié, est placé par le préfet sous la surveillance du maire de Teyjat Benoît Vernneuil. S’agit-il d’un parent?
26 décembre : De Corgnol Jean-Guy, marquis de Rochebertier, né le 21 juillet 1769, émigré puis amnistié le 22 thermidor an X, épouse Marie Jeanne Julie Labrousse, née à Teyjat le 27 avril 1776, fille de François Labrousse (1732-1802), écuyer, seigneur de Vaubrunet.
(mémoire de la société généalogique canadienne française)
1803
2 thermidor an XI (21 juillet 1803) : Bernard Puyraud, prêtre desservant, fait dresser un état des lieux des bâtiments et des objets mis à sa disposition pour célébrer le culte.
Dans l’église, le procès verbal mentionne notamment « près l’autel St Roch un petit tabernacle sans serrure au dessus dudit était un buste représentant St Roch et son chien, à côté était une petite vierge en bois assez bien décorée, un peu au dessus deux tableaux représentant tous les deux St Roch. Nous y avons observé une balustrade séparant le grand autel et celui de Notre Dame d’avec l’église, la ditte balustrade en mauvais état… plus bas un mauvais confessionnal et à côté quatre grands chandeliers en bois servant aux enterrements… Au milieu de cette église sur une colonne est une grande croix ornée d’un grand Christ… puis nous avons observé une assez bonne corde pour sonner la cloche… » 1804 Pour 130 maisons, 784 habitants
A partir de 1808, nous disposons d’une chronologie précise de la vie de la commune basée sur l’exploitation des registres de délibération des conseils municipaux.
Pour les transcriptions, j’ai respecté l’orthographe du texte original, me limitant à ajouter au besoin accents, ponctuation et majuscules afin d’en faciliter la lecture.
1808
Le premier cahier débute le 1er juin 1808 avec la nomination du maire Verneuil Benoit et de son adjoint Desrivailles de Basset Antoine. A cette date, l’adjoint se fait appeler Basset Desrivailles, la révolution n’est pas très loin.
On comprendra par la suite que Verneuil et Desrivailles ne sont pas du même bord : Verneuil est un républicain modéré et Desrivailles un royaliste qui s’accommode quand même fort bien en apparence du régime impérial.
1809
Le premier sujet de délibération est l’acquisition d’un nouveau cimetière. Le cimetière se situe alors près de l’église sur ce qui constitue aujourd’hui une partie de la place du bourg.
Le choix se porte sur un terrain appartenant à Mme du Manadeau situé sur une partie de terre appelée ‘la croix du vieux cimetière’.
Mais la commune n’a pas d’argent et pas d’autres ressources que les centimes additionnels ‘qui à peine pouvoient satisfaire aux dépenses municipales’.
Le conseil propose donc de vendre des ‘communaux’ pour financer l’acquisition du terrain, la construction de murs pour l’enfermer et le remboursement de sommes avancées par plusieurs particuliers pour les réparations de l’église.
Ces communaux sont des terres situées dans différents ‘villages’ de la commune :les Planes, Lauterie, le Chatelard, Boisseuil, Chauffour.
Cette année 1809 et les suivantes, la plupart des pages du registre sont occupées par la présentation de conscrits réformés ou dispensés.
Les motifs de réforme ne sont pas toujours mentionnés. Quand ils le sont, il s’agit dans la majorité des cas de ‘défaut de taille’ (on réformait apparemment en dessous de 1,55m) mais on trouve aussi une difformité de la lèvre supérieure, la perte de l’œil gauche, une faiblesse de constitution, une gibbosité très saillante, une hernie inguinale… S’il y a eu comme c’est probable des réformes par suite de blessures de guerre, celles- ne sont pas mentionnées.
Se présentent spontanément aussi de nombreux conscrits qui souhaitent bénéficier de la nouvelle loi qui amnistie les réfractaires et les déserteurs. Où l’on s’aperçoit que nombreux sont ceux qui avaient échappé à la conscription ou, s’y étant soumis, avaient ensuite déserté.
1811
Communiqué du maire :
« Le vingt mars mil huit cent onze est né au palais de tuileries à Paris le prince Napoléon roi de Rome, fils de notre auguste empereur et roi d’Italie et de l’impératrice Marie Louise, archiduchesse d’Autriche, laquelle naissance m’a été notifiée le 23 du courant et l’ai publié au prône de l’église le 24.
Le maire de Teyjat
Verneuil »
Il est notable que la nouvelle de la naissance du roi de Rome n’a mis que 3 jours pour parvenir à Teyjat. Est-ce à porter au crédit du nouveau télégraphe Chappe ?
1812
Lettre du sous-préfet pour faire arrêter un déserteur à Chauffour. Sur place, on n’y trouve que la mère qui est conduite à la sous-préfecture.
4 octobre : installation de Antoine Desrivailles de Basset, l’ancien adjoint, comme maire.
7 octobre, le nouveau maire fait, dans une annonce aux habitants, l’éloge des ses prédécesseurs :
« Différentes circonstances ayant déterminé le sr Verneuil Latour à donner sa démission de maire, les habitants de la commune appercevrons sans doute la privation d’avoir parmi eux un concitoyen dont l’assiduité à ses devoirs et la prudance a devancé son âge et ils conserveront vraisemblablement le souvenir de ses heureuses dispositions, d’avoir aussi bien secondé le zèle et l’intelligence des autres maires, les srs Mosfrand et Dapien qui l’avoient précédé dans cette administration… »
On trouve par la suite consignés dans les registres les textes de nombreux discours prononcés par ce maire à l’occasion de mariages ou surtout d’évènements politiques. Ces discours présentent l’intérêt de donner une interprétation locale des évènements nationaux du début de cette période 1812-1830 pendant laquelle Desrivailles est maire (avec une courte interruption pendant les 100 jours). J’ai choisi d’en transcrire de larges extraits.
A partir de 1816, on ne trouve plus de mention de discours du maire. La vie locale reprend ses droits.
25 octobre, discours sur la victoire du nord :
« Nous avons déjà fait connaître par l’affiche du bulletin les avantages remportés sur la Russie cette puissance du nord qui oubliant la foi du traité, s’est laissée entraîner au soufle de la discorde et l’orgueil de l’ancienne albion qui croyant anéantir le commerce et l’industrie nationalle vouloit augmenter ses richesses en diminuant celle de l’empire français dont la chute auroit entraîné inévitablement ses autres alliés.
Pour déjouer cette puissance et soutenir une guerre lointaine et aussi dispendieuse étoit une entreprise effrayante pour la nation si elle n’eut été secondée de nos frères d’armes et du génie guerrier de Napoléon, les combats de Mossilouk ( ? ), Smolouk (Smolensk) et la Moscova ou plusieurs milliers de bouches à feu ont vomi la mort, ont enfin décidé la victoire et Moscou, cette capitalle du czar rivale de St Pétersbourg est à notre pouvoir. (note 1)
Si plusieurs de nos braves militaires ont trouvé une fin glorieuse sur le champ de bataille, la peste de l’… a été beaucoup plus considérable en soldat, officier et généraux tués ou faits prisonnier et le reste en fuite (note 2) ; malgré la rage des furibons vaincus à faire de cette grande cité un océan de flamme où ils ont fait bruler plus de trente mille de leurs malades ou blessés, et incendié les trois quart des édifices, il nous est resté encore beaucoup de richesses et d’immenses approvisionnements. D’autres avantages de l’armée du centre en Espaigne annonce aussi la pacification prochaine des révoltés ou plutot des hommes trompés de cette puissante monarchie ; tant de succès prouverons à la postérité ce que peut la valeur française à l’aide de son invincible empereur et s… de la protection irrésistible que le Dieu des armées accorde à ses vastes desseins.
Sa Majesté Napoléon voulant rendre grâce de ses succès à la divinité et ayant fait connaître par la lettre dattée de Moscou à tous les évêques de France son intention de faire des prières publiques ; vous êtes alors invité de vous conformer au mandement du Seigneur évêque et vous réunir à l’heure indiquée par le portier afin de chanter un te deum en reconnaissance de la faveur que Dieu vient d’ajouter à nos triomphes. Cette piété de Napoléon est un exemple à nous fortifier dans les vertus religieuses ; en adressant nos prières au ciel pour la conservation de sa personne auguste et la prospérité de l’état, il faut aussi nous en montrer les fidèles sujets.»
19 novembre 1812
Appel aux conscrits de 1813 pour se rendre à la préfecture devant le cabinet de recrutement.
« Loin de vous affliger des fatigues de la guerre et de la privation d’être parmi vos parents les plus chers, il faut se reporter sur la providence et savoir que vous en obtiendrai récompense…»
6 décembre 1812
Discours sur le couronnement de l’empereur :
« … en leur rappelant aussi l’anniversaire du couronnement de notre empereur et de la victoire d’Austerlitz – ( note3) d’après notre croyance et le témoignage de l’Ecriture, les jours de dimanche qui sont institution divine ont été consacrés au repos de l’homme…
En vain quelques personnes dont l’aveuglement ou influence du cabinet ennemi parmi lesquels étoient trois généraux et complices ont conspirer pour renverser le throne et détruire le droit de l’accessibilité à cet enfant le roi de Rome qui semble avoir pris naissance pour consolider le grand ouvrage élevé par son auguste père avec autant d’admiration pour notre bonheur que pour la gloire de sa postérité ; il est arrivé que les auteurs de cet odieux régicide attirant sur eux l’indignation publique ont été arrêtés et qu’ils ont subi peu de jours après la peine de mort en réparation de leur horrible attentat.(note 4)
Combien de grâce nous devons à la divinité et la faveur qui nous a été accordée à garantir de l’horrible complot des régicides et à protéger aussi ostensiblement les jours de leur majesté Napoléon, de Marie-Louise et du roi de Rome que ces augustes noms restent présent à notre pensée par ce demander chaque jour à Dieu leur conservation, et de même qu’il va être chanté un Te Deum pour célébrer l’époque du couronnement de l’empereur et de sa victoire à Austerlitz, unissons tous nos prières à celles du pasteur de cette église afin que nos armées aussi triomphantes à Moskou du tirant qui les conduit forcent enfin les puissances étonnées d’accepter une paix durable qui ramène près de nous nos enfants et nos frères et que les princes coalisés cessent d’être les ennemis de notre nation et en deviennent pour toujours les fidèles alliés. »
1813
15 août 1813 : traditionnel discours du maire.
« Discours que j’ai prononcé le 15 août, fête de Notre Dame qui concorde avec celle de l’empereur Napoléon :
La fête que nous célébrons en ce jour est trop solennelle pour ne pas se rappeler l’incomparable bonheur que nous devons à la vierge mère de Jésus notre rédempteur et le sauveur des hommes …
Aujourd’hui est aussi la fête de Napoléon, ce nom plus connu depuis l’avènement de notre Empereur dont il est le patron nous oblige ici doublement à l’invoquer ; dans toutes les églises de France nous devons particulièrement le supplier qu’il protège les jours le l’empereur et de la famille royale de Napoléon le grand dont je vais ici donner l’historique par apperçu depuis l’époque de sa naissance jusqu’à celle où il est monté sur le thrône pour nous gouverner. »
Le maire évoque ensuite la naissance à Ajaccio, les études en France et l’ascension dans l’armée, sa sollicitude pour la France
« …qu’il avait laissée couverte encorre d’un crèpe funèbre de plusieurs milliers de personnes victimes les uns du comité révolutionnaire de Robespierre, tandis que d’autres échapés au fer assassin de ce monstre et de ses complices, leur maison étaient pour ainsi dire autant de prisons… c’est alors dis-je, que Bonaparte prend la résolution de ramener l’ordre et de nous sauver. Aussitôt, il franchit les mers et débarque comme par enchantement sur le sol de la république française; arrivé à paris, on lui rend des honneurs à l’infini qu’il reçoit sans en être ébloui et s’occupant moins de sa grandeur particulière dans toutes les fêtes qu’on lui donne que du bonheur général de la nation… »
C’est ensuite le directoire, le consulat qui « fait rouvrir les temples qui avoient été profanés par des mains impies, il assure par un concordat avec Sa Sainteté le retour de la liberté du culte… » (note 5)
Septembre 1813 : Les réquisitions succèdent pour les besoins de l’armée d’Espagne.
Le maire note dans la marge : ‘payant moins de 200F de contribution, on n’est pas sujet à la réquisition des bœufs ni à celle en grain ceux qui payait moins de 100F’.
Les héritiers Labrousse fournissent ‘10 quintaux métriques et demy dont 8 de froment’
Mais les réquisitions n’arrivent pas assez vite ; le 12 novembre, une lettre de la préfecture demande d’activer la rentrée des réquisitions.
5 décembre : le maire ‘indisposé’ laisse à son adjoint le soin de prononcer le discours sur l’anniversaire du couronnement. La fin de l’empire est proche; a-t-il senti le vent tourner ?
1814
30 janvier
On appelle tous les habitants qui ont des fusils à les déclarer. 33 habitants font une déclaration dont 5 pour 2 fusils.
Il est toutefois probable que comme souvent en de telles circonstances, on ne déclarait que les vieille pétoires, les armes de valeur étant dûment graissées, emballées et cachées à l’abri d’une éventuelle perquisition.
23 février : nouvelles réquisitions. Les habitants qui possèdent des bœufs ou des vaches doivent verser 10 livres de froment par paire.
On recense sur la commune 102 paires qui donnent donc lieu à une contribution de 1020 livres de froment.
17 avril : rétablissement de la royauté.
« l’administration municipale de Teyjac déclare donner son adhésion aux actes du sénat et du gouvernement provisoire pour la déchéance de Napoléon et le rétablissement des Bourbons au trône ; le même veus c’est aussi fait entendre des habitants de la commune adressant tous en action de grâce leurs prières au ciel ; les hommes et les femmes ont rivalisé indistinctement de mêler leur voix au son des cloches en réjouissance de cet évènement heureux qui rappelle les dignes successeurs de St Louis pour régner sur nous avec l’olivier de la paix ;
ce jour qui est le présage du rétablissement de l’ordre dans toute l’Europe, devient spécialement pour notre nation la faite des mères de famille et de tous les bons français.
Vive Louis XVIII, vive les Bourbons »
24 avril : discours prononcé par le maire à l’église, à la gloire de Louis XVIII :
« Habitants de Teyjac, les armées victorieuses des grandes puissances de l’Europe ont rappelé la dinastie des Bourbons au trône de France et le roi Louis XVIII c’est fait entandre d’après le décret du sénat qui à cet effet a établi un gouvernement provisoire et prononcé la déchéance de Napoléon.
Combien de fois notre cœur a été oppressé de vous transmettre l’ordre pour faire marcher vous et vos enfants sous les drapeaux qui trop souvent ont ensanglanté notre sol et des régions éloignées au hasard des conquêtes qui ont en fait précipité la chute de Bonaparte en sacrifiant plusieurs millions de nos forces et de nos alliés ; … aujourd’hui, l’aigle de Napoléon dont le vol rapide et les serres ont déchiré la France et de vastes états, cet aigle est enfin abattu, et le retour du lis, emblème de la candeur adoptée par nos anciens rois flotte sur les tours de Paris et les grandes cités du royaume ; puisse cette couleur vierge être le signal d’une heureuse paix et le terme de nos malheurs. Oubli du passé, clémance et justice sont les expressions magnanimes du monarque qui vient nous gouverner. C’est le frère de Louis XVI, victime par une faction dont l’horrible attentat des régicides ont la pluspart subi la peine de leur forfait, ou sont livrés à leurs coupables remords et à l’infamie et dont les faites funestes ont attiré sur nous une guerre meurtrière qui depuis plus de 20 ans a mis toute la France en deuil ; la providance après avoir permis ces terribles évènements, touchée de notre repentir en réparation du crime des grands coupables ou de la faiblesse de ceux qui auraient pu les prévenir, nous rend enfin les Bourbons, nos princes légitimes depuis plus de 800 ans qu’ils avaient été élevés au trône de France ; soyons désormais empressés d’être fidèles à cette dinastie dans tout ce qui pourra concourir au bonheur de leurs majestés royales …
Vive Louis XVIII »
28 avril
« … monsieur le maire ayant rappelé au conseil que la localité du simetière actuel attenant à l’églisse étoit nuisible aux habitans de Teyjeat par la mauvaisse odeur qu’on y respiré et que le transfert devenait urgent pour la salubrité publique ainsi que l’administration municipale l’avoit déjà reconnu dans ses délibérations des 26 pluviose an dis, 26 thermidor an 12 et 4 avril 1809 lesquels sont resté sans effets non obstant les instructions réitérée de la préfecture et l’invitation pressante tant de l’adjoint que plusieurs autres membres de l’administration.
Le conseil ayant délibéré de nouveau sur cet objets en considérant l’inexécution de ses délibérations incohérente et répréhensible aux yeux de la loi, les membres du conseil sont d’avis que sans égard à la protestation insinifiante de l’ex maire en contradiction avec luy même arrette que sa délibération prise le 26 thermidor an 12 sorte sont plain et entier effet. »
29 avril : A cette date figure un intéressant tableau nominatif des habitants formant la garde sédentaire.
90 personnes sont recensées, entre 20 et 58 ans. S’agit-il de tous les hommes valides de la commune? Cela donne en tous cas un aperçu de la répartition de la population à cette époque, répartition qu’on connaîtra plus précisément lors du recensement de 1820:
Beaumont : 8 Boisbernard : 2 Boisseuil :13 Bouchage : 3
Bouene :6 Bouëre : 5 Bourg : 3 Braugnac : 5
Caillaud : 5 Chatelard : 9 Chauffour : 11 Forestier : 7
Galié : 1Gourjout : 4 La borie : 1 Le Mège : 1
Lodonie : 1 Loterie : 1 Malibas : 3 Rondée : 2
Planes : 1 Quillat :1Vaubrunet : 4
13 juin 1814. L’Europe en guerre n’arrête pas les conflits de voisinage : La dame Autiers porte plainte contre Jean Gautier dit ‘le grand’ pour dommage causé par sa chèvre dans un hayé appelé des Baisses. Le dit Jean Gautier prétend au contraire que c’est à lui à réclamer des dommages car un coup de fusil a été tiré à sa chèvre dont elle est blessée.
28 juin, nouveau discours du maire :
« Il n’est sans doute aucun ici dont l’âme ne se soit émue d’un souvenir douloureux sur la mort funeste des personnes augustes qui font aujourd’hui dans cette église l’objet de notre réunion afin d’adresser au ciel les justes regrets que nous devons aux manes de Louis XVI et Louis XVII, et la reine, et madame Elisabeth de France, tous lesquels ont succombé sous la fureur du vandalisme d’une poignée d’hommes pervers qui, ayant teint leur main du sang du meilleur des rois et de son auguste famille, ont aussi refusé à ses honorables victimes le droit des tombeaux dans les mêmes temples qui furent élevés par leurs pères nos premiers rois chrétiens.
Aujourd’hui qu’il nous est permis après vingt ans d’oppression d’élever la voix et leur rendre des publiques prières, réunissons les nôtres à celles des pasteurs catholiques !.. »
Le maire reprend ensuite presque mot pour mot son discours du 24 avril.
25 septembre
Après l’office, les membres du conseil prêtent serment d’obéissance et fidélité au roi.
25 octobre : Délibération sur l’église et le presbytère qui ont besoin de travaux :
Une grande partie de l’église est sans pavé, un des murs adossé au presbytère menace ruine à cause du mauvais état de la toiture, plusieurs cloisons du presbytère sont pourries de vétusté…
Le devis estimatif des réparations est de 290F.
26 décembre : déclaration des Marguilliers Nadaud et Chatelard sur l’état des finances de la fabrique. On y apprend au passage que la toiture de l’église avait été endommagée par un orage en 1792.
1815
8 février : A l’occasion de la commémoration de la mort de Louis XVI (21janvier 1793), le maire reprend dans un discours ses thèmes favoris et de nombreux passages de ses discours précédents.
2 avril :
« Le 2 avril 1815 reçu de la préfecture et publié la proclamation avec les décrets de Napoléon Bonaparte depuis sa rentrée et son rétablissement au trône de France ; à la suite de cette lecture, il a été fait par nous un discour analogue à la circonstance, où nous avons rappelé les motifs de la défection aux armées et du gouvernement qui ont entraîné la chute de la dynastie des Bourbons et fait le triomphe et la gloire de Napoléon, le cri de ‘vive l’empereur’ s’est fait entendre et le drapeau tricolore placé sur le clocher aux acclamations du peuple, chaquun c’est livré le reste du jour à des transports de joie et de réjouissance selon la localité. »
L’empereur est de retour aux tuileries depuis le 20 mars mais l’information a mis près de 2 semaines pour parvenir à Teyjat…
26 avril
Le sieur Macary, adjoint, est nommé maire par la nouvelle administration, en remplacement de Desrivailles qui avait sans doute manifesté trop rapidement son enthousiasme royaliste.
7 mai
Le conseil et les fonctionnaires sont invités à prêter serment : « je jure obéissance aux constitutions de l’empire et fidélité à l’empereur »
Ont signé : « Chatelard, Labrousse, Dapien, Relhier, Nadeau Louis, Martial, Bonniton François, Bosselut, Monmege et nous Macary »
8 mai :
« Ce jourd’hui 8 mai 1815 c’est présenté devant nous, maire de Teyjat le sr Derivailles de Basset, ex maire de ladite commune, lequel nous a déclaré protester contre le vote de l’acte additionnel aux constitutions de l’empire qui exclut les Bourbon du trône de France et nous a requis de recevoir sa déclaration à cet effet, que nous avons transcrit sur le registre de la mairie, dont copie sera adressée par nous à la soupréfecture inssessament selon la demande du déclarant et qui a signé avec nous le même jour et an susdit. »
25 mai :Assemblée générale à l’église pour l’élection du maire et de l’adjoint :
« Ce jourd’hui vingt cinq mai mil huit cent quinze à dix heures du matin, au chef lieu de la commune de Teyjact … les notables et tous les citoyens actifs de la commune convoqués pour le même jour après l’affiche et publication du décret impérial du trente avril et de la loi du 14 décembre 1789, relatifs aux nominations des administrations municipales, la séance a été ouverte par monsieur Antoine Basset Desrivailles l’un des notables été chargé par le conseil sous la présidence du maire d’expliquer l’objet de cette convocation.
L’assemblée s’étant formée dans le local désigné par monsieur le maire, sous la présidence de monsieur Jacques Pabot-Chatelard comme plus ancien d’âge, lequel a pris place au bureau, de même que monsieur François Macary fils pour secrétaire, comme étant le plus jeune et les sieurs François Bosselut père, François Dapien et Pierre Macary, les trois plus anciens d’âge après le président pour être scrutateurs…
Le bureau étant ainsy formé, l’assemblée a procédé aussytôt à l’élection du maire par la voix du scrutin individuel, les bulletins ouverts et les voix comptées par les scrutateurs, monsieur Basset-Desrivailles, sur quarante sept votans ayant recueilli la majorité absolue de trente neuf voix, il a été proclamé maire par le président et les officiers municipaux en exercice… »
Suit l’élection de l’adjoint Pierre Macary avec 33 voix.
Il est intéressant de remarquer que la même assemblée a élu deux représentants qui ne sont pas de la même couleur politique : M Desrivailles est royaliste et M Macary plutôt modéré.
23 juillet : Après la défaite de napoléon à Waterloo le 18 juin, les puissances européennes remettent Louis XVIII sur le trône, au grand soulagement du maire qui fait un discours sur le retour du roi. M Desrivailles ne s’embarrasse plus de ménager l’empereur déchu ou ses partisans, s’il en reste. Napoléon n’est plus le sauveur de la France mais un tyran usurpateur et ses partisans des traîtres perfides :
« Habitants de Tejac, après vous avoir donné lecture de la proclamation du roi, l’ordre du jour du commandant de ce département et l’arrêté de la préfecture sur le rétablissement du gouvernement royal, félicitons nous de cet évènement aussi glorieux pour le monarque qu’avantageux, il faut … pour le bonheur de tous.
En nous rappelant le jour de la convocation à la nomination du maire et l’adjoint de cette commune outre que l’un et l’autre vous ont manifesté leur satisfaction à mériter votre confiance, j’ajoutais que le sentiment est d’autant plus agréable à leur souvenir que vos suffrages sont en harmonie avec les ordres du roi qui est heureusement remonté sur le trône et que votre choix avait enfin obtenu l’approbation du gouvernement établi après la chute de l’usurpateur Bonaparte , époque où la malveillance et les séditieux s’agitaient encore à bouleverser la tranquillité publique comme il est arrivé dans plusieurs communes depuis la rentrée du tyran Napoléon ; heureusement que le bon accord des paisibles habitants de Tejac les a garantis de ces agitations scandaleuses et qu’en reste-t-il à ses furieux partisans sinon la honte de leurs infâmes projets de rébellion dans l’ordre social et plus particulièrement envers les Bourbons ces maîtres des couvents de St Louis dont la puissance fait le tourment de leurs ennemis ; envers cette auguste dynastie qui nous a gouverné plus de 800 ans avec autant de sagesse que de modération et qui par une prévoyante sollicitude aussi éclatante pour leur gloire qu’utille à notre bonheur ont ramené parmi nous les puissances de l’Europe afin d’anéantir pour jamais la perfidie des traîtres et briser le sceptre de fer que l’usurpateur audacieux et ses complices vouloient encore saisir pour régner sur la France au nom disoient-ils de la liberté ; ici, qui ne sait déjà combien les mots de liberté dégénèrée en licence criminelle ont été funeste en France et dans toute l’Europe par la destruction, vous l’aver éprouvé trop, de vos enfants et de vos frères.
Enfin pour se jouer complètement des hommes crédules, ne fut t-on pas servi du mensonge et de l’imposture la plus grossière pour égarer l’opinion publique sur le retour des dîmes et des rentes qui depuis plus de vingt ans ont été abolis sous le meilleur des rois. Jamais notre monarque, je l’affirme en présence des autels, n’a fait connaître l’intention de rétablir les anciennes prestations : mais bien sa résolution à réprimer tout ce qui porte l’empreinte des abus au droits arbitraires et faire propager au contraire de bonnes institutions pour le bien être et le bonheur de ses sujets.
A l’exemple de cette bienveillance royale et par laquelle nous devons mieux croire, oublions avec tous les coupables, oublions ces jours de perfidie et de malheur pour nous rappeler que des avantages du reigne pacifique de Louis le désiré, rallions-nous tous sincèrement aus lis de nos anciens rois et sous le drapeau blan sans tache que nous arborons aujourd’hui, il nous est offert pour gage de notre union avec l’amour paternel du monarque qui doit pour tous les français être le signal de la réconciliation et de leur fidélité aux Bourbons nos légitimes souverains.
Vive le roi !»
1816
20 janvier : nouveau discours du maire qui ne manque pas une occasion de rappeler qu’il est décoré du lys par le roi et prestation de serment de deux nouveaux membres du conseil désignés par la préfecture. La majeure partie du conseil élu le 25 mai reste en place.
28 janvier, déclaration sur le drapeau tricolore :
« Le drapeau tricolore a été déplacé du clocher aussitôt le retour du roi et remplacé par le drapeau blanc aux fleurs de lys et armes de France ; ce premier qui trop longtemps fut un signe de révolte a été déchiré et mis à lambeau en notre présance et le souvenir en est disparu à la joie et satisfaction des habitants de Tejac ; Si celle de tous dans les autres communes avait été sincère, il n’aurait pas falu de loi sur le roi séditieux et il ne serait besoin non plus de commissaire et de garde pour surveiller l’ex impérial usurpateur à St Hélène. »
8 mars :En réponse à une demande du sous-préfet, le maire communique les renseignements suivants au sujet de son adjoint Macary
1 Macary Pierre
2 né le 5 octobre 1764
3 agriculteur, ex-procureur et maire sans être un révolutionnaire exalté
4 agriculteur et actuellement adjoint
5 veuf n’ayant qu’un fils proposé pour la garde nationale
6 jouissant environ d’un revenu de 2000F avec la réputation d’un homme de probité.
11 mars. Comme le drapeau tricolore, l’arbre de la liberté est victime de la chasse aux symboles révolutionnaires :
« L’arbre dit de la liberté dans le sens des révolutionnaires fut abatu sur ma proposition au conseil dès l’arrivée 1ère du roi et réduit en planche à l’usage de l’écurie du presbytèrede la commune. Tel a été l’emploi honorable que nous avons cru lui convenir. »
3 novembre : Le préfet de Dordogne, baron de Montrevaux, colonel, chevalier de l’ordre royal et militaire de st … , de la légion d’honneur et du croissant de Constantinople confirme la nomination du maire et de l’adjoint. Ceux-ci avec tout le conseil, prêtent à nouveau serment de fidélité au roi.
10 novembre : Un arrêté de la préfecture demande d’employer les mendiants valides à la réparation des chemins vicinaux.
Le conseil répond que les mendiants recensés au nombre de 19 sont soit des vieillards, soit des enfants ou des infirmes et que les récoltes suffisent à peine à nourrir les agriculteurs ; il propose donc d’ajourner les travaux en question.
Il propose aussi une contribution de 900F payable par les plus gros contribuables de la commune pour acheter du grain, chacun des gros contribuables se chargeant chaque samedi à tour de rôle de cuire le pain et de le distribuer aux pauvres mendiants. En contrepartie, ils pourraient les employer aux tâches les moins pénibles.
1817
25mai : Plaintes sur le maraudage :
« Il nous a été fait des plaintes que certains quidams se permettent d’arracher les pommes de terre à mesure qu’elles naissent ; le dommage sans doute, ne peut être fait que par ceux qui sont dans le besoin : quoi qu’il en soit, cette conduite est toujours répréhensible, et les expose, s’ils étoient dénoncés, à des peines que nous désirons leur éviter ; les maraudeurs qui font ce pillage ne peuvent ignorer les tords qu’ils font aux propriétaires et que leur enlevant cette semance, ils font perdre dix fois le produit de l’agriculture ce qui devient au désavantage de tous ; si cette année de disette les expose à demander pour soutenir leur subsistance, cette position est pénible à la vérité : mais qui devient non moins humiliante et même plus honteuse pour les personnes qui peuvent faire la charité et qui osent s’y refuser. Nous aimons à croire qu’il n’y a qu’un très petit nombre dans cette commune, à qui l’on peut faire le reproche qui serait un signe de réprobation parmi leurs concitoyens. »
15 décembre : Le maire Desrivailles établit un état des avances qu’il a personnellement accordées pour l’église et le presbytère.
1818
28 juillet : délibération sur le cimetière.
« Le conseil… a voté unanimement qu’une partie de terre appelée de la croix et du pré macon proche le vieux cimetière, appartenant à la dame Manadau du Cousset était le local le plus convenable à l’usage des inhumations tant par sa position et la faculté de le clore de murs à moindres frais possibles, que par la proximité de l’église… »
Le maire est mandaté pour contacter la propriétaire et désigner un arbitre qui estimera le prix.
Pour le financement, on propose une taxe extraordinaire et la vente de communaux situés dans les dépendances de Lauterie, du Chatelard et des Planes, le surplus devant servir aux réparations de l’église et du presbytère. Tout cela avait déjà été évoqué en 1809. Le maire précise :
« Dès que le déplacement du cimetière pourra être effectué, son lieu sera délors converti en place publique où il sera fait des plantations d’agrément aussitot que les restes mortels pourront être transportés dans le nouveau cimetière sans inconvénient. »
26 août : arrêté sur la chasse
« En exécution de la loi du 30 avril 1790 et l’arrêté de la préfecture du 1er juillet dernier, il est défendu à toutes personnes de chasser en quel tems que ce soit sur le terrain d’autrui sans son consentement sous peine de 20 francs d’amende et de payer les dommages qu’on aura fait.
Il est aussi ordonné à tous ceux qui ont des chiens de les fermer ou de les talocher (?), ceux qui en trouveront dans leurs vignes sont autorisés à les tuer sans préjudice des dommages occasionnés envers ceux qui ne se conformeront pas à cet avis. »
12 septembre : arrêté sur les vendanges
« Sur les plaintes à nous faites que des quidams devancent l’époque à ramasser les vendanges sans égard au préjudice , ce qui peut en résulter que d’autres se permettent d’aller nuitament piller dans les vignes de leurs voisins.
… est arrêté :
Art I
Les vendanges sont provisoirement suspandues jus qu’à 21 du courant inclusivement eut égard à la non maturité du raisin.
Art II
Les principaux propriétaires agriculteurs sont invités de nous faire connaître avant le terme de cette époque s’il convient d’en proroger la suspension…
Art III
Dans le cas où il ne nous sera fait nulle représentation jusqu’à ce (mot manquant) la prohibition portée sur l’article I cessera passé le 21 de plein droit. »
L’article IV rappelle les peines encourues par les contrevenants.
1819
12 juillet. Après la mise à mal des symboles de la révolution, on s’en prend cette fois aux symboles de la monarchie :
« Ce jourd’hui 12 juillet 1819, nous maire… instruit que des quidams s’étoient introduits dans l’église le jour précédent environ les 5 ou 6 heures du soir sous le prétexte d’examiner des réparations déjà faites et ayant porté leurs regards sur les armoiries de France que nous y avons fait placer depuis la rentrée du roi, ils s’étoient permis en proférant des expressions outrageantes envers la majesté royale, d’effacer entièrement les trois fleurs de lis avec la pointe d’un sabre.
Nous étant aussitôt transportés sur les lieux, avons en effet remarqué que les fleurs de lis étaient entièrement effacées et que la couronne était aussi un peu endommagée; sur les interpellations par nous faites aux habitants du bourg les plus proches de l’église, savoir Bonithon Cerrier fils, Bonithon dit ‘le petit Faure’, Jean Bonithon aussi Faure et Jeane Bonithon lesquels nous ont déclarés qu’étant ensemble réunis en face et à peu de distance de l’église, ayant entendu du bruit et sur les cris d’une fille en bas âge effrayée sans doute des jurements proférés par les quidams ; ils étoient dès lors accourus et virent seulement dans l’église Léonard Garine, charpentier résident de la commune qui étoit dans un état complet d’yvresse et le nommé Pincou, aussi charpentier habitant anciennement la commune de Varaignes et travaillant pour le présent dans la commune du Bourdeix ou St Estèphe lequel portoit des coups de sabre sur la couronne royale…
Ayant aussi demandé aux déclarants pourquoi ils n’avaient pas désarmé le furieux qui n’a pas le droit de port d’arme auraient répondu qu’ils avoient craint de trop s’exposer et malgré sa résistance ils étoient néanmoins parvenus à le faire sortir de l’église, que leur ayant aussi fait la demande si le dit Pincou étoit aussi ivre nous ont répondu qu’il ne l’était pas à beaucoup près autant que ledit Garine … »
13 septembre. La vente des communaux a été autorisée et annoncée par affichage depuis le 28 août. Le 13 septembre a lieu la vente à la bougie.
Le premier communal appelé ‘de la cave et dépendance de Lauterie’ est acquis par Morfrand Dapien pour 196 F après que la 5ème bougie se soit éteinte sans nouvelle enchère.
La 2ème adjudication concerne les communaux ‘du cheval’ et ‘des Planes’ vendus ensemble à la 7ème bougie au même acquéreur pour 393 F.
1820
4 mars : Après l’attentat du 13 février qui coûta la vie au duc de Berry, neveu du roi Louis XVIII, le maire et le conseil écrivent au roi, comme semble-t-il le firent de nombreuses communes à l’annonce de cet évènement. Mot d’ordre ou réaction spontanée ?
« Le maire de la commune de Tejac et les membres du conseil municipal
A sa Majesté roi de France
Sire
C’est avec une affliction extrême que les habitants de Tejac ont appris le monstrueux assassinat d’un fils de France, le descendant de St Louis. Permettez qu’au cri général de douleur déjà préludé par des écrivains courageux, nous sollicitions votre Majesté de faire prendre les mesures à prévenir de nouveaux attentats et dans l’application de vos paroles magnanimes, homme par le cœur et non par devoir, écarter les flateurs dangereux qui souvent ob… votre auguste personne, fraper sans ménagement les factieux, rendre impuissants ceux rejettés avec horreur de la société qui, au 21 janvier ont aussi fait répandre le sang du Juste courroné, enfin comprimer la doctrine des ultra-libéraux … prononcé du trône et de l’autel que les bons français verront au contraire toujours avec une glorieuse satisfaction être occupé par la dynastie des Bourbons comme étant les plus fermes appuis de la vrai religion.
C’est dans ses sentiments de dévouement le plus respectueux que nous jurons tous à défendre les droits de votre courone et de vivre et mourir vos fidèles sujets.
Ont signé : Desrivailles, Chatelard, Labrousse Mirbeau, Malary, Victor Lagrange, l’aîné Nadaud, Ribadeau Dumaine, Morfrand Dapien et Dapien. »
16 juin : nouveau-né ‘exposé’ à l’église.
« Ce jourd’hui seize juin mil huit cent vingt à six heures du matin s’est présenté à la mairie de Tejac Nadaud l’ainé … lequel nous a déclaré que son fils ainé se rendant à l’église pour … il avait vu un panier au bor de la porte de l’église dans lequel était un enfant nouveau né qui y avait été exposé. Nous étant aussitôt transporté au chef lieu de la commune, avons aperçu à notre arrivée que plusieurs personnes entraient au même instant dans l’église et que les ayant suivis, nous avons reconnu les femmes Bonithon et Nadaud cette dernière ayant sur ses bras un enfant à laquelle avons demandé si c’était celui qui avait été exposé, elle nous a répondu affirmativement et que le desservant de la commune avait donné l’eau à cet enfant qui paraissait en danger de perdre la vie ; interrogée de quel sexe, elle nous a déclaré que cet enfant était du sexe féminin et paraissait avoir trois ou quatre jours, qu’il étoit plié d’un mauvais linge et d’étoffe en laine de racort très usé ayant aussi un mauvais linge qui lui plioit la tête ;
Ayant aussi interpellé monsieur Dumaine, prêtre desservant de nous déclarer s’il avait ondoyé l’enfant, sa réponse a été affirmative et nous a ajouté lui avoir donné le nom de Jeanne auquel nous avons ajouté celui de Régis correspondant au saint du jour ; que nous étant informés d’une nourrice s’est présenté alors Anne Gaudon … qui nous a déclaré vouloir se charger de nourrir l’enfant lequel nous lui avons remis de suite à la charge de le présenter à MM les administrateurs de l’hospice s’ils approuvent qu’elle le nourrisse à salaire competant de quoi il a été dressé procès verbal… »
8 août : A la demande du préfet, on trouve à cette date un intéressant tableau de la population.
Note 1 : Napoléon entre dans Moscou le 14 septembre 1812
Note 2 : Pendant la campagne de Russie, le typhus et la dysenterie tuèrent 5 fois plus d’hommes que les combats
Note 3 : Couronnement : 2 décembre 1804, bataille d’Austerlitz : 2 décembre 1805
Note 4 : 22 octobre 1812 : conspiration Malet, qui tente de prendre le pouvoir en proclamant la mort de l’empereur.
Note 5 : Après le concordat, le Vatican accepte, probablement à la demande de l’empereur, de créer de toutes pièces un ‘saint Napoléon’ qui se fête le 15 août, à la date de l’anniversaire de l’empereur. Ce saint Napoléon n’a jamais existé. On ne trouve la trace que d’un certain saint-Neopoli, martyr à Rome, qui se fêtait le 2 mai et qui se transforma pour les besoins de la cause en saint-Napoléon. Le 15 août fut fête nationale sous le premier et le second empire, avant que la date du 14 juillet ne soit retenue par la 3ème république en 1880.
1821
10 juin : Le conseil vote une somme de 120F pour édifier à Paris un monument à Louis XVI et pour offrir le château de Chambord au prince Henri, duc de Bordeaux.
« Ce jourd’hui dix juin 1821 les membres du conseil municipal et principaux habitants de Tejac ayant été convoqués par le maire de ladite commune lequel ayant fait connaître l’empressement d’un grand nombre de français à voter certaines sommes pour édifier différents monuments à perpétuer le souvenir du règne paternel de nos rois légitimes et encorre d’autres sommes pour acquérir le château de Chambor en faveur du prince Henri, duc de Bordeaux.
Le conseil prenant en considération ce qui a été observé par Mr le maire sur un objet aussi important et désirant ainsi que tous les fidèles sujets du roi y concourir en proportion de leurs moiens.
Après en avoir délibéré tous ont unanimement voté de conter la somme de cent vingt francs savoir soixante francs pour le monument qui serat élevé à Paris au roi martyr Louis XVI et pareille somme pour concourir au payement du château de Chambord offert au prince Henri, duc de Bordeaux… » (note 6)
Il paraît difficile de croire, dans le contexte de difficultés économiques et d’agitation politique de l’époque, que cette décision ait recueilli l’unanimité enthousiaste des habitants. Pourtant, est-ce le charisme du maire ou la peur, aucune opposition ne semble s’être manifestée ou n’a en tous cas été relatée.
12 juin : Les travaux du nouveau cimetière ont commencé. C’est le maire Desrivailles qui a avancé personnellement les fonds dont il dresse un état :
27 septembre : Intéressante communication à la sous-préfecture qui nous apprend que sur la commune, 49 domaines sont exploités par 111 paires de bœufs ou vaches qui exploitent chacune environ 20 journaux, auxquels il faut ajouter environ 280 journaux tenus par des bordiers.
28 septembre : la date des vendanges est fixée au 10 octobre.
16 novembre : renouvellement quinquennal du maire et de son adjoint.
M Desrivailles et Macary sont reconduits respectivement comme maire et adjoint et prêtent serment le 9 décembre : « Je jure fidélité au roi, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume. »
1822
18 mars : La liste des propriétaires de Teyjat qui font partie du collège électoral de Dordogne comporte 4 personnes, toutes membres du conseil municipal : Labrousse, Lagrange, Macary, Desrivailles.
2 août : La commune est autorisée à s’imposer extraordinairement pour 673 F qui se répartissent ainsi :
14 août : le maire rappelle les interdictions de chasser en période prohibée et de laisser divaguer les chiens dans les vignes ‘qui font un grand dommage aux raisins dont la maturité est précoce’. En effet , la date des vendanges sera fixée au 9 septembre.
6 novembre : par suite de grandes pluies et coups de vent, une cheminée du presbytère est tombée sur les toits en endommageant les charpentes et planchers de l’église et du presbytère.
15 novembre : Un enfant nouveau né a été exposé à ‘la croix de Caliaud’. L’enfant est aussitôt remis à Jeanne Nicot, nourrice, femme de Antoine Garène, pour lui donner du lait et le présenter à l’église. L’enfant de sexe masculin et âgé de 1 ou 2 jours est baptisé Antoine Gertrude, du nom de la sainte du jour.
16 novembre : interrogé par le maire sur les revenus de la fabrique, le marguillier déclare qu’il n’y a pas d’autre revenus à la fabrique que le modique produit de 5 chaises, lequel est employé chaque année au luminaire de la semaine sainte.
1823
13 juillet : MM Gautier Jean, Bernard Picote,Bonithon Martial sont nommés membres du conseil et prêtent serment.
A la date du 24 juillet, on remarque cette note sibylline du maire : « Lettre confidentielle de la sous préfecture à laquelle j’ai répondu affirmativement en ajoutant quelques observations conformes à son objet. »
1824
5 fevrier : Suite à un courrier de la sous-préfecture qui s’étonnait de l’absence du maire Desrivailles aux dernières élections du grand collège, le maire répond qu’il éprouvait alors des maux de tête à ne pas pouvoir être à cheval un quart d’heure’ et poursuit en rappelant les devoirs que lui imposent ses ‘doubles liens de beau-frère, oncle et allié de colonel, généraux et Pair de France.
12 août : D’après la nouvelle loi sur les chemins vicinaux, il conviendrait de faire rétablir trois ponts ( il s’agit des ponts de Beaumont, Caillaud et du Forestier) sur le ruisseau de Marcorive pour faciliter la communication intérieure et extérieure de cette commune.
30 novembre : Le maire demande l’appui du curé de Nontron auprès de l’évêque pour obtenir le remplacement du curé de Teyjat dont ‘la grande faiblesse et les infirmités augmentent chaque jour’.
1825
24 février : Le maire écrit à nouveau au sous-préfet au sujet des chemins et particulièrement des ponts sur le Marcorive dont les inondations fréquentes empêchent souvent les communications extérieures et intérieures au chef de cette commune notamment du Forestier à Javerlhat, Nontron et autres communes.
8 avril : M Mège, tailleur de pierre et entrepreneur, a été mandaté pour établir les devis de réparation des ponts.
L’achat des matériaux et les prestations en nature sont estimés 300F plus 900 charrois pour les remblais.
Le paiement des ‘gens de l’art’ est estimé 591F
A ces sommes s’ajoutent 105F pour élargir le chemin du Forestier et indemniser le propriétaire riverain Desmoulin.
Reste le problème du financement pour lequel la commune demande l’aide de l’administration.
19 juillet : Encore un pont à construire sur le ruisseau de Marcorive, ‘faisant la limite de notre commune avec celles de Varaignes et de Javerlhat’. Le pont est sur le chemin Angoulème-Nontron et son intérêt dépasse donc le cadre communal. Le conseil va même jusqu’à affirmer que son usage est nul pour les habitants de Teyjat car bien sûr, la commune ne désire pas en supporter les frais.
3 novembre : MM Laveyssière et Bosselut sont nommés membres du conseil et prêtent serment.
1826
12 mars : renouvellement quinquennal du maire Desrivailles et de l’adjoint Macary.
A cette même date, on délibère sur le détournement du ruisseau de Marcorive au niveau du pont du Forestier.
« … après en avoir délibéré, déclare approuver que les travaux soient continués pour changer le lit du ruisseau sur une étendue d’environ trente trois mètres à partir du mur construit par le sr Desrivailles qu’il pourrat continuer en droite ligne autant que possible jusqu’à un rocher ou grosse pierre en face de la pile qui sépare les arches du pont ; la partie vague de l’ancien ruisseau reste alors réunie à la propriété du sr Desrivailles en compensation du terrain déjà habandonné par lui le long de la chaussée pour faciliter le courant de l’eau et rendre cette partie du chemin plus viable. »
1927
9 février : le maire observe qu’il est indispensable de faire rétablir les ponts appelés de Beaumon entièrement détruit par les fortes innondations de l’année précédente comme aussi à réparer et faire élever la chaussée du pont appelé du Forestier lequel a été dégradé et dont le défaut d’élévation à la chaussée occasionneroit infailliblement la destruction totalle.
A la suite de quoi M Mège estimera le montant des travaux à 291F.
1828
7avril : M Boissière, propriétaire habitant Vaubrunet, est nommé conseiller en remplacement de M Bosselut , de la Borie, décédé.
A cette même date, le conseil est sollicité pour fournir des prestations en nature pour les travaux du pont de la voie Angoulème-Nontron. Après avoir exprimé ses réticences, on apprend que la commune dispose annuellement de 148 journées ‘à bras d’homme’ et 172 journées de charrette bouvière au titre des prestations en nature pour l’entretien des chemins.
1829
4 février : A propos de l’entretien des chemins, le tarif des prestations en nature est fixé ainsi :
La journée de main d’œuvre : 1F
La journée de charrette et son conducteur : 3F50
La journée de cheval et son conducteur : 2F50
Celle de la bête de somme et conducteur : 1F50
17 mai : Mr Maury François, propriétaire, est nommé adjoint en remplacement du Sieur Macary père, démissionnaire.
1830
10 septembre : Démission du maire Desrivailles pour âge avancé et infirmité. Il désigne Elie Labrousse comme le plus apte à le remplacer mais le 23 septembre, c’est Macary qui devient maire et Elie Mazeau adjoint.
15 octobre : Procès verbal des dégradations faites au presbytère par le sr Jarjavaille, fermier occupant dudit presbytère, alors que le sr Lavenaud, curé de Varaignes, en était usufruitier en tant que prêtre desservant Teyjat.
Sont constatés de nombreux carreaux cassés, des disparitions de serrures et de clés, des châssis cassés, un plancher pourri par négligence d’entretien de la couverture ; la boulangerie équipée de deux fours a besoin de réparations.
10 novembre : publication et affichage de la nouvelle charte constitutionnelle des français.(Note 7)
1831
10 avril : le recensement de la population donne les chiffres suivants :
Garçons 263
Filles 209
Hommes mariés 174
Femmes mariées 174
Veufs 17
Veuves 37
Militaires 9
Total 883
18 décembre : désignation par le préfet de Macary comme maire et Elie Mazeau comme adjoint
1833
4 avril : Le maire Macary se plaint au sous-préfet des agissements de son adjoint Mazeau :
« Monsieur le sous-préfet, c’est à regret que j’ai à vous prévenir qu M Elie Mazeau, propriétaire et adjoint de la commune, au moyen de fossés très profonds qu’il vient de faire pratiquer à chaque côté d’une pièce de terre lui appartenant, a entièrement envahi un chemin vicinal qui la traversait en en changé sa direction ; …
Une autre usurpation du même mais d’une autre nature à vous signaler, c’est un communal dans le village de Beaumont… appelé communal de la fontaine lettre B n°425 se trouve également maintenu et désigné sur le nouveau cadastre champ de la commune section B n° du plan 126.»
Mais le sous-préfet fait la sourde oreille et M Macary lui envoie un nouveau courrier et un nouveau procès verbal :
« … le sieur Elie Mazeau a usurpé à la commune depuis quelques mois :
1e Un chemin vicinal qui traverse l’une de ses pièces de terre, situé près le village de Beaumont … chemin de Caillaud à Piégut 2ème classe n°7 et en outre reconnu être très ancien et avoir toujours existé. Ce chemin se trouve coupé en deux endroits par des fossés très profonds qui en change sa direction et en détourne le public qui ne pouvant circuler de ce côté qu’en faisant un long détour, mais dans un autre chemin qui croise celui-ci, où il est impossible de passer avec bœufs et charrette, vu son état de dégradation.
2e Un champ commun appelé communal de la fontaine situé près le village de Beaumont qui était ci devant et avant tout empiètement en friche ; lequel est mentionné dans les anciennes sections champ commun du village de Beaumont lettre B n°425… »
Mais le sieur Mazeau refuse de se retirer et de remettre les chemins dans leur état primitif et le 15 mai, M Macary qui semble-t-il n’est pas soutenu par le sous-préfet , donne sa démission:
« Monsieur le sous-préfet, j’ai l’honneur de vous prévenir que ne pouvant plus abandonner sans cesse mes intérêts personnels pour m’occuper à moi seul de ceux de la commune, et pour tout ce que j’éprouve de désagréable, je donne ma démission de maire que je vous prie bien d’accepter… »
Le 18 août, Elie Mazeau est nommé maire et Jean-Baptiste Fleurat adjoint.
1834
Une ordonnance royale du 19 mars autorise la commune à s’endetter de 2000F pour les réparations du presbytère.
1835
10 janvier : Le sieur Bernard dit ‘Bujou’ a empiété en bâtissant sur le territoire de la commune. L’affaire s’arrange à l’amiable.
20 février : Procès verbal d’installation de Elie Mazeau comme maire et Pabot du Chatelard comme adjoint.
25 mai : Un certain Reitier Lagrange (membre du conseil en 1938) obtient une autorisation préfectorale pour établir une tuilerie et un four à chaux permanent près de Chauffour.
1837
16 mai : « … L’église de la paroisse est dans un état tel que les autels sont dans le plus grand état de dégradation, dépourvus de linges au point de ne plus puvoir célébrer l’office divin, point de livres ou ceux qui s’y trouvent sont très mauvais et totalement usés, ainsi que cela est constaté dans le procès verbal qu’en a fait le curé desservant… »
La fabrique n’ayant pas de ressources, la commune demande l’autorisation de s’imposer de 200F pour faire face aux dépenses.
3 septembre, nouveau procès verbal d’installation de Elie Mazeau et Pabot du Chatelard respectivement comme maire et adjoint.
17 septembre, épisode tragi-comique, on écrit au maire à propos de problèmes de salubrité à Caillaud :
« … plusieurs personnes circulant de la commune de Teyjat à celle de Javerliac ont remarqué sur la voie publique comme bien désagréable et très insalubre un égout de fosse d’aisance situé au haut du roc de Cailleau et directement exposé sur le passage, à droite du chemin de Javerliac ; moi-même, Monsieur le Maire, accompagnant des dames sur cette route, ai été témoin de l’indisposition momentanée de l’une d’elles causée par l’odeur et l’aspect de ces dégoûtantes immondices.
C’est d’après ces motifs, Monsieur le maire, que je prends la liberté d’exposer à votre vigilance administrative la nécessité d’ordonner à qui de droit le nétoiment de la voie publique et l’enlèvement des matières fécales. J’ai l’honneur… »
A partir du 1er mai 1838, les comptes rendus se poursuivent sur un autre cahier.
1840
Un impôt extraordinaire de 764 F est voté pour des réparations urgentes à l’église.
9 aôut : Le maireMazeau et l’adjoint Pabot du Chatelard sont reconduits dans leur fonction.
Note 6 : La somme recueillie par souscription nationale permit d’acheter le château pour l’offrir au petit fils de Charles X, le jeune comte Henri de Bordeaux qui prit ensuite le nom de comte de Chambord et faillit devenir roi de France en 1871 sous le nom de Henri V.
Note 7 : Il s’agit de la charte constitutionnelle qui fonde la monarchie ‘de juillet’.
1841
On équipe l’école communale. 27 F sont dus au sr Devergnes pour la confection de bancs, tables et tableau pour l’école communale.
1842
15 mai : Le conseil vote 300F pour la reconstruction du mur de l’église qui s’est écroulé.
20 novembre :
« Monsieur le Maire a fait part au conseil des difficultés qu’il y avait aujourd’hui d’acquérir d’une manière solide la maison du nommé Bonithon, pour faire une maison d’école par suite du décès de son épouse qui laisse trois enfants mineurs. Il a en même temps communiqué au conseil une proposition que Monsieur Macary, voyant l’embarras de la commune, et pour ne pas la voir exposée à perdre la subvention de 2500 francs que Monsieur le Ministre de l’instruction publique a bien voulu lui accorder, a faite d’une maison toute neuve, située dans un endroit très convenable du bourg, bien aérée, très bien distribuée ainsi qu’on peut s(en convaincre par le plan ci-joint pour le prix de quatre mille cent francs qui seront comptés à Monsieur Macary lors de leurs échéances qui seront fixées plus bas.
Monsieur le Maire a fait apprécier au conseil le plus grand avantage qu’il y aurait pour la commune d’acheter la maison de Monsieur Macary que celle du sieur Bonithon, lors même que cela pourrait se faire, que d’acquisition et de réparation pour l’approprier convenablement, coûterait 4054 francs et qui n’offre pas, à beaucoup près autant d’avantages, tant sous le rapport de la solidité que sous celui de la position et de la distribution… »
Le conseil décide l’acquisition de la maison Macary et vote une somme de 1800 F pour compléter la subvention ministérielle de 2500F.
1843
26 mars : Les habitants de la Chapelle et quelques habitants de Teyjat réclament une ligne de communication pour se rendre à Piégut dont le marché hebdomadaire est réputé.
« Le maire expose qu’il importe beaucoup à la commune qu’une ligne de communication entre Piégut, lieu considérable où chaque semaine se tiennent des marchés de la plus haute importance et le bourg de Javerlhac passant tout près du chef-lieu de la commune de Teyjat au village de Chauffour même commune, soit promptement établi afin de faciliter l’écoulement de nos vins et même de nos produits de toute nature sur le Limousin. »
Le conseil demande que le « très mauvais chemin qui existe soit classé au rang des chemins de première classe .»
14 mai : Le conseil notifie son refus de contribuer au chemin de grande communication de Périgueux à Bussière qui ne serait d’aucune utilité à la commune et plaide pour l’amélioration des chemins vers Piégut et Nontron « lieux si importants pour leurs marchés qui se tiennent toutes les semaines et par leur commerce en tout genre et où les habitants de cette commune se voient forcés de renoncer à aller en hiver tant ils (les chemins) sont impraticables, ce qui leur porte le plus grand préjudice pour la vente de leurs cochons et de leurs vins leur principale ressource. »
Ce passage confirme l’importance de la viticulture à Teyjat à cette époque. Il est encore rappelé lors d’une séance suivante que les vins constituent la principale ressource de la commune.
Le 2 septembre, MM Mazeau et Pabot du Chatelard sont reconduits dans leurs fonctions respectives.
Le 24 septembre, il est toujours question des chemins ; pour la départementale n°15, le conseil se prononce pour un tracé ‘par le haut’ qui profiterait aussi à Etouars et le Bourdeix, plutôt que le tracé qui suit la direction du Bandiat.
1845
18 mai : Délibération sur les indigents.
« Monsieur le maire vu le nombre des pauvres toujours croissant dans cette commune, et la plupart étrangers, a proposé au conseil de faire le dénombrement des indigents de la commune et de faire une collecte parmi tous les habitants en position de faire quelques sacrifices et heureux par là de contribuer au soulagement de leurs malheureux concitoyens, dont le produit versé entre les mains de monsieur le trésorier de la fabrique… sera destiné à soulager ceux dont les infirmités ou l’âge trop avancé les empêchent de pourvoir à leur subsistance et à leur entretien. »
Cela part d’un bon sentiment mais plus loin :
« Monsieur le Maire a fait entrevoir que cette mesure aurait le double avantage 1e de faire l’aumone avec plus de discernement attendu qu’elle ne serait faite qu’aux indigents de la localité, et qu’ainsi les fénéants et qui sont cependant valides se verraient forcés de travailler.
2e que les vrais pauvres qui sont dans la cruelle nécessité d’avoir recours à la charité publique pour subsister seraient certains d’être secourus dans leur malheur, sans être obligés de courir du matin au soir dans des chemins impraticables pour eux par des temps affreux et exposés souvent à succomber à l’excès des fatigues ou à la rigueur du temps. »
1846
10 mai : L’agent voyer réclame 280 F à la commune pour un plan et un devis qu’il a faits de la maison d’école. Le conseil trouve cette somme exagérée, compte tenu que l’agent voyer n’a pas surveillé les travaux comme il aurait dû le faire.
1848
A la date du 8 octobre, un compte rendu révèle que M Pabot du Chatelard est devenu maire et François Dapien adjoint mais on ne trouve pas trace de la date de leur nomination.
1849
15 avril : L’instituteur M Videau Perrière démissionne ; il est remplacé par M Cazenave Henry qui produit son brevet de capacité et un certificat de moralité.
29 juillet : Le projet du curé Vedey de créer à Teyjat une colonie agricole reçoit l’approbation du conseil et une subvention de 4 centimes par franc sur les quatre contributions directes.
« …seraient reçus, nourris et entretenus les enfants abandonnés et ceux qui n’auraient pas de moyens d’existence. Ces enfants recevraient dans cet établissement avec l’instruction religieuse et une saine morale, les premiers éléments de l’instruction primaire, y apprendraient les principes les plus usuels de l’agriculture pratique que des applications journalières graveraient en eux… »
1852
7 décembre : A l’occasion de la proclamation du second empire, des subsides sont distribués aux indigents. La commune reconnaît 20 indigents aux quels sont distribués chacun 5 kg de pain, 1 d’huile et ½ de viande.
(Note 8)
1853
17 février :
« Sire,
Le conseil municipal de Teyjat vient déposer aux pieds de votre majesté ses respectueuses félicitations à l’occasion du grand évènement qui, en assurant l’avenir de votre dynastie, veut conserver la destinée du pays.
Les paroles si nobles, si nationales, si touchantes prononcées par votre majesté en présence des grands corps de l’état ont trouvé dans notre population un écho sympathique dont nous sommes heureux d’être les interprètes.
L’union que votre Majesté vient de faire reporter naturellement tous les souvenirs vers l’auguste Impératrice Joséphine de si bienfaisante mémoire et que le peuple a tant aimée, c’est donc avec une joie profondément sentie, c’est avec bonheur que nous venons nous associer aux acclamations par lesquelles la France entière donne à son glorieux libérateur un nouveau témoignage de sa profonde gratitude et de son fidèle dévouement.
Nous sommes, sire, avec le plus profond respect, de votre majesté les très humbles et soumis serviteurs. »
16 mai : sur proposition du maire, le conseil écrit à l’empereur :
« Sire,
Le décret portant concession des chemins de fer de Lyon à Bordeau et de Limoges à Agen va produire dans nos contrées des bienfaits immences. Aussi Sire le conseil municipal de Teyjat, entrevoyant l’ère heureuse qui va s’ouvrir dans la Dordogne dépose à vos pieds l’expression de sa reconnaissance et de son dévouement.
Nous sommes avec le plus profond respect, Sire, de votre majesté les très humbles et obéissants serviteurs. »
19 septembre : A l’approche des vendanges, on constate des vols considérables de raisin. Le conseil fixe dans un ‘ban de vendanges’ la date du 30 septembre.
1854
23 janvier : Un décret impérial accorde une subvention aux communes qui acceptent de s’imposer pour créer des ateliers de charité pour procurer du travail aux pauvres.
« Le conseil et les plus fort imposés reconnaissant l’urgence de procurer du travail aux malheureux, attendu que la commune n’a aucune ressource particulière pour venir en aide aux pauvres que le vote d’un impôt extraordinaire, est d’avis à la grande majorité de voter un emprunt de mille deux cents francs , à laquelle somme se trouve réunie celle de soixante francs faite pour don aux pauvres de la commune par Mr Pabot du Chatelard, conseiller à la cour impériale de Limoges et celle de deux cents francs pour le même but faite par Mr Pabot du Chatelard, receveur aux douanes à Arles (mot barré) Harles : total 1460F.
Laquelle somme de 1200F le conseil et les plus fort imposés entendent être employée au chantier sus indiqué aux pauvres honteux et mendians »
(Note 9)
En note dans la marge : la somme a été réduite à 400F.
1855
19 août : Un décret impérial impose une taxe sur les chiens. Le conseil la fixe à 6F pour les chiens de première catégorie et 1F pour la 2ème catégorie.
1857
Le traitement de l’instituteur est fixé à 200F par an.
Les élèves sont répartis en 3 catégories suivant leur niveau d’instruction. Ils paient 1F par mois pour la 1ère catégorie, 1,50F pour la 2ème, 2F pour la 3ème. Les indigents sont reçus gratuitement.
858
13 juin : Le conseil « veut témoigner à M Danède, instituteur primaire de la commune, sa gratitude pour les soins qu’il donne aux élèves de cette commune qui fréquentent sa classe » et vote en sa faveur une somme de 100F.
1859
19 mai : Des réparations longtemps différées sont devenues urgentes. A la maison d’école, l’instituteur et les élèves ne sont plus à l’abri et il pleut dans l’église.
Les travaux sont estimés à 120F pour l’école et 400F pour l’église et le conseil, qui considère que la commune a longtemps été oubliée dans les distributions, réclame une subvention au préfet.
A la même date, le conseil vote une somme de 25F pour concourir à l’érection à Périgueux d’une statue au général Daumesnil, l’une des gloires du Périgord.
4 Août, nouvelle missive à l’empereur :
« Sire,
Depuis avoir conduit une vaillante armée sur des champs de bataille déjà connus par un ennemi redoutable, vous n’avez fait, Sire, au milieu de tous vos succès, qu’agrandir votre gloire en signant une paix sure te honorable pour la France.
L’Europe entière s’en étonne et s’en émeut. La France admire votre magnanimité, votre sagesse et en bénit les effets… »
1860
Le conseil vote une somme de 50F pour des dépenses très urgentes : Une carte de France, 10 ardoises pour l’école et 6 bancs tant pour l’église que pour l’école.
6 septembre : Le conseil élu le 19 août prête serment. Pabot du Chatelard reste maire Et François Mazeau adjoint.
Note 8 : Le second empire a été officiellement proclamé le 2 décembre 1852
Note 9: Il s’agit pour le premier de François Xavier Pabot du Chatelard, né en 1809 à Piégut et pour le second de son frère Antoine Théodore , né en 1810 à Piégut, les deux fils du maire Antoine François Pabot du Chatelard.
1861
14 mars : La ligne de chemin de fer Angoulème-Limoges est projetée et différents tracés sont en enquête publique.
Le tracé par le sud de Nontron est préféré car plus économique, plus avantageux à la commune, c’est aussi « celui qui dessert le mieux l’usine impériale de Ruelle, les minerais et les forges du Bandiat, les cantons de Nontron, de Mareuil et de St Pardoux, le seul qui se prête à l’établissement ultérieur d’une communication entre Angoulême et Périgueux par Brantôme. »
26 mai : Travaux urgents au cimetière.
« … il est de la plus grande urgence de procéder à la clôture du cimetière dont les murs croulant de toutes parts, laissent l’entrée de ce lieu sacré libre à tous venants et principalement aux animaux ; que cet état de choses étant contraire à la convenance, il convient de le faire cesser le plus promptement possible… »
La commune qui vient de s’endetter de la somme ‘énorme’ de 4000F pour les réparations de l’église et du presbytère n’a plus un sou vaillant et demande une aide au préfet.
1863
23 janvier : Le conseil estime que les travaux exécutés par M Bonneau, entrepreneur, pour les réparations de l’église et du presbytère, ne sont pas conformes au cahier des charges :
Le béton est déjà traversé, le bois employé pour les portes de mauvaise qualité, les travaux n’ont été terminés que le 5 octobre 1862, avec un retard de 65 jours.
1864
20 mars : Suite de l’affaire des travaux. Le préfet juge convenable de désigner une personne de l’art pour vérifier la conformité des travaux.
4 juin : Selon un arrêté du maire, tout animal mort doit être enfoui le jour même 4 juin : Selon un arrêté du maire, tout animal mort doit être enfoui le jour même à 1m 50 cm de profondeur sur le terrain du propriétaire, profondeur portée à 2m 60cm si l’animal est mort de maladie contagieuse.
Dans le registre des comptes du maires, placé bizarrement à la suite des délibérations de 1864, on relève parmi les paiements de réparations et prestations diverses :
« Donné à la veuve Ribot dix francs pour avoir logé chez elle une vieille pauvre pendant un an. »
« Payé à Bernard Durant 1F50 pour avoir conduit la femme Campo, aliénée, à Nontron. »
1865
En octobre ont lieu les travaux de couverture de l’église et du presbytère, travaux effectués par M Aupy Pierre habitant à Varaignes, pour un montant de 175F.
1866
18 novembre, Bernard André jeune, Bernard André aîné et Donzeau acceptent de céder gratuitement une partie de leur terrain pour le chemin vicinal n°3 en projet.
La population de Teyjat est de755 habitants.
1867
En 1866 et 1867, l’instituteur M Légère, organise pendant la mauvaise saison une classe d’adultes tous les soirs. Le compte-rendu du conseil nous apprend que « cette classe, dirigée avec soin et intelligence était fréquentée par un assez grand nombre de jeunes gens, non seulement de la commune de Teyjat mais encore par les jeunes gens des communes voisines. »
Dans ces années, l’école de Teyjat est encore mixte mais la préfecture demande que dans ce cas, la direction des travaux à aiguille des jeunes filles soit confiée à une femme. La tâche est confiée à Mme Légère, épouse de l’instituteur.
1868
Il est de toute première urgence de faire l’acquisition d’un maître autel en marbre avec chandeliers assortis car celui qui sert au culte, en très mauvais état, « ne permettrait bientôt plus à M le curé de célébrer la messe ». Une somme de 1000F est votée pour l’acquisition du maître autel et de ses accessoires.
28 mai : le conseil approuve des réparations à l’école et en particulier l’établissement de « lieux d’aisances pour M l’instituteur et les enfants de l’école qui seront faits et placés dans les conditions prescrites par les règlements ».
1869
Il est à nouveau question de l’école et du traitement de l’instituteur. A cette époque, les instituteurs perçoivent un traitement annuel fixe de 200F complété par une contribution des élèves.
Les élèves paient en fonction de leur niveau :1F 50 par mois pour le 1er niveau, 2F pour le second et 3F pour le 3ème. Les montants ont augmenté de 50% depuis 1857.
En 1869, les contributions se sont élevées à 235,50 F. En considérant une moyenne d’une douzaine de francs par an et par élève, cela représente une vingtaine d’élèves, plus peut-être quelques indigents qui ne payaient pas ; somme toute, un taux de scolarisation relativement faible puisque on peut estimer à environ 400 la population d’enfants dont une bonne moitié en âge scolaire.
17 avril : le conseil donne son appui à la demande de la commune de Javerlhac qui souhaite obtenir une foire par mois.
27mai : Un rapport détaillé de l’inspecteur primaire de l’arrondissement de Nontron met en évidence le grand besoin de réparations à la maison d’école. Le conseil vote une somme de 700F.
12 septembre : La maison d’école est dans un tel état de délabrement qu’il faudrait de fortes dépenses pour la remettre en état, sans pour autant pouvoir agrandir la classe devenue trop petite. Le maire propose d’acquérir une maison voisine plus spacieuse qui permettrait d’accueillir le logement de l’instituteur, une classe plus grande et la mairie. Après négociations, son propriétaire, M Lidonne accepterait de la céder pour 3460F.
Pour le financement, on compte sur le budget de réparation et la vente de l’ancienne école, la vente de communaux et on sollicite une subvention de l’état.
1870
Contrairement aux guerres du premier empire, la guerre de 1870 ne laisse que peu de traces dans la vie locale. La chute du second empire, les évènements de la commune et l’avènement de la IIIème république n’ont pas davantage suscité de communiqué ni de commentaires de la part du conseil.
L’habillement, l’équipement et 3 mois de la solde des gardes nationaux mobilisés sont à la charge des communes qui doivent pour cela s’endetter. A partir de 1871 (loi du 11 septembre), ces dépenses seront supportées par l’état qui remboursera les communes en 5 annuités.
1871
28 mai : Le conseil renouvelle son appui à la demande de Javerlhac d’obtenir une foire par mois en argumentant :
« Considérant l’importance qu’offrira à notre commune le tracé du chemin de fer d’Angoulème à Nontron passant à Javerlhac ; considérant l’expansion que le commerce tend à prendre dans toute la France par suite de l’instruction qui se répand partout et par contre des progrès de l’agriculture, les besoins d’échanges de produits entre les différentes contrées du pays étant une conséquence des bienfaits de la civilisation, est d’avis à l’unanimité qu’il soit fait droit à la demande de Javerlhac. »
Le même jour, le conseil adresse ses félicitations à M Alfred Perrot pour sa belle conduite pendant la défense nationale, félicitations illustrées d’un petit couplet patriotique :
« La France où le courage, le dévouement et le patriotisme ont fait des prodiges de bravoure et d’abnégation quand il s’est agi de repousser l’étranger envahisseur ; les hommes de cœur doivent être profondément attristés de voir à quel degré de démoralisation et d’égoïsme la patrie est tombée depuis vingt ans.
Dans ce temps de couardise et de lâcheté où la France semble dégénérée, parce qu’on n’a pas voulu vaincre au nom de la République : Il est cependant des hommes qui ont fait courageusement leur devoir. Ainsi est-il juste de faire connaître et de les recommander à l’estime publique.
La commune de Teyjat est heureuse de signaler un des ses braves enfants qui a fait tout son possible pour sauver la patrie en allant volontairement un des premiers au devant de l’ennemi.
Le conseil municipal saisit avec empressement cette bonne occasion pour féliciter avec un légitime orgueil M Alfred Perrot de sa conduite pendant la guerre et de la décoration qu’il a su mériter de la République.
Honneur donc à lui et à ceux qui sont allés bravement au devant du danger quand le devoir et le cœur les y ont appelés… mais honte aussi à ceux qui se sont cachés pour ne pas même remplir leur devoir de citoyens. »
15 octobre : M le sous-préfet fait état d’une pétition qui lui a été adressée en date du 28 septembre par M Perrot Léon, de Vaubrunet et signée par quelques habitants. Nous n’en avons pas le texte mais on en devine la teneur à partir des réactions du conseil :
Les pétitionnaires estiment que les ‘villages’ de Teyjat ne seraient pas assez représentés dans le conseil dont ils contestent de ce fait la légitimité. Ils réclament une représentation communale divisée en deux sections avec, on peut le supposer un nombre d’élus identique pour chaque section, et accusent au passage le conseil de parti pris et de sacrifier l’intérêt général à des intérêts particuliers.
La pétition est bien sûr, rejetée à l’unanimité par le conseil.
1872
La population de Teyjat est de 733 habitants.
1873
21 décembre : Présentation d’un plan et devis pour la construction d’un beffroi à l’église paroissiale :
« Considérant qu’un beffroi ne pourra que consolider le mur de face tenant lieu de clocher et que le devis pour la construction et la fourniture n’est pas trop élevé ;
Considérant que la charpente du clocher servant à abriter les cloches tombe en ruines et qu’il est urgent de le faire refaire et que la dépense serait à proportion plus élevée que celle de la construction d’un beffroi et présenterait beaucoup moins de solidité par égard au mur figurant le clocher ;
Approuve à l’unanimité les plans et devis… »
1874
25mars :
Entre autres devis et factures soumis au conseil :
1875
12 avril : A cause de lenteurs administratives, le problème de l’école n’est toujours pas résolu malgré l’acquisition de la maison de M Lidonne quelques années plus tôt.
« Le conseil municipal a lieu d’être surpris que cette question qui dure depuis trois ans n’ait pas été définitivement décidée à la dernière session du conseil général.
En effet, l’ancienne maison d’école se lézarde de tous côtés et menace de s’écrouler. La maison achetée depuis trois ans n’étant pas habitée se détériore considérablement, la commune paye des intérêts et ne retire aucun revenu de cette maison … »
Dans la même séance du 12 avril, un sujet ne fait pas l’unanimité au conseil : le choix de la future institutrice.
« Le conseil municipal appelé à voter sur le choix d’une institutrice laïque ou congréganiste a pris cette délibération importante d’après les considérations suivantes :
Considérant qu’un brevet est nécessaire à une institutrice laïque pour pouvoir enseigner, tandis qu’une lettre d’obédience suffit à une congréganiste et que les garanties de capacité existent plus pour l’une que pour l’autre.
Considérant en outre que la France plus que jamais a besoin de se régénérer après ses grands malheurs par une éducation solide et patriotique.
Le conseil municipal a voté à l’unanimité moins 2 voix, celles de M Pabot du Chatelard et de M Dapien François, maire et adjoint, en faveur d’une institutrice laïque. »
Toujours le 12 avril, le conseil décide l’acquisition de petits jardins qui se trouvent au centre du bourg pour en faire l’actuelle place du village. L’occasion est d’autant plus favorable qu’un des propriétaires désire faire construire sur son terrain, ce qui en rendrait l’acquisition ultérieure plus difficile.
« Considérant que le bourg de Teyjat est dans un pays riche et fertile et que dans l’avenir il peut prendre comme bien d’autres localités plus d’importance qu’il n’en a actuellement.
Considérant que par sa position topographique, le bourg entouré de rochers formant un fer à cheval irrégulier et un amphithéâtre ne peut ni acheter ni créer une place publique ailleurs qu’au centre de ce fer à cheval… »
Le conseil unanime vote l’acquisition de ces terrains.
1876
16 janvier : élection du délégué de la commune qui participera à l’élection du sénateur.
M Donzeau Adrien est désigné par 5 voix contre 4 à M Desmoulin Antoine.
23 juin : Les travaux du CV n° 2 sont en cours, pour la partie entre Lauterie et le ruisseau de l’étang d’Assat. Les propriétaires demandent à être indemnisés. L’indemnité proposée est de 75F pour un are de pré et 30F pour un are de terre.
8 octobre : élection du maire et de l’adjoint. MM Pabot du Chatelard comme maire et Donzeau Adrien comme adjoint sont élus à l’unanimité des 12 suffrages exprimés.
12 novembre : Le conseil vote une somme de 80F pour venir en aide à Margueritte Fauconnet, veuve Saumagne , habitant le village de Quillac, âgée de 80 ans, malade et alitée depuis 4 ans.
1877
19 août : élection du maire et de l’adjoint. M Donzeau, l’ancien adjoint, est élu maire avec 9 voix contre 1 à M Chalard et 1 à M Desmoulin.
M Chalard est élu adjoint avec 8 voix contre 2 à M Desmoulin et 1 à M Bernard.
La création d’une école de filles, en projet depuis longtemps, est obligatoire, la commune comptant 776 habitants. L’école actuelle, destinée à devenir l’école de filles, a besoin de travaux et la maison acquise pour devenir l’école de garçons n’a toujours pas été mise en état.
La commune doit donc faire face à de grosses dépenses :
7865F pour les deux écoles.
732F pour des travaux à l’église et au presbytère.
2250F pour l’agrandissement et la clôture du cimetière.
Le conseil demande un secours de l’état et du département pour les écoles et propose la mise en vente de communaux qui rapporterait 727F. Malgré cela il manquerait encore 2420F pour lesquels un emprunt sur 13 ans est proposé.
1878
18 avril :
M Perrot est maintenant conseiller (la rature sur la liste ci-dessus montre qu’il sera remplacé par M Lidonne ; en quelle année ?) mais il s’oppose toujours aux autres membres du conseil à propos du CV n°2 :
Le sieur Rougier Dauphin demande une compensation pour les 8 ares de terrain qu’il a concédés gratuitement pour le tracé du CV 2 et la rampe d’accès au village du Chatelard.
M Perrot est d’avis de lui accorder mais le reste du conseil s’y oppose. M Rougier, par l’abandon gratuit de ses terres, aurait favorisé le tracé le plus onéreux pour la commune (par le vallon) et le conseil estime n’avoir aucun engagement vis-à-vis de M Rougier.
12 mai :
L’architecte M Lacotte s’est rendu à Teyjat pour visiter le chantier de l’école et de la mairie (l’entrepreneur est le sieur Bertrand).
Les ouvriers qui commencent à creuser le rocher ont découvert la présence de grottes d’une hauteur de 4 à 5 m (on est à côté de la ‘grotte de la mairie’). Le conseil reconnaît : « on ne songea pas à faire observer à cet architecte que des grottes immenses se trouvaient là. »
Par crainte d’un effondrement et de travaux onéreux, il est décidé de déplacer la construction de 1,50m environ du côté de la cour.
28 juillet :
Le 1er juillet, un orage a provoqué un désastre à Nontron et le préfet sollicite le conseil pour voter une aide à prendre sur les excédents de recette de la commune.
En invoquant les dépenses auxquelles elle doit faire face, la commune regrette de ne pouvoir voter qu’une somme de 50F.
15 septembre :
Le conseil concède gratuitement à M du Chatelard des parties de l’ancien CV2 en échange des terrains qu’il a fournis pour le nouveau tracé « à condition qu’il donnera un chemin à charrette conduisant de la fontaine du Chatelard au chemin vicinal n°2 et renoncera à toute indemnité ».
1879
14 février :
Le traitement total pour l’année 1880 (fixe, rétribution scolaire et supplément) est fixé à 1200F pour l’instituteur et à 700F pour l’institutrice. L’égalité n’est pas encore dans les mœurs !
La rétribution scolaire est fixée à 16F par an « avec abonnement » ou 2F par mois « sans abonnement ».
Pour la classe de garçons le produit de la rétribution scolaire est évalué à 212,50F, ce qui ne correspond qu’à une moyenne de 13 élèves (sans doute un peu plus l’hiver et un peu moins à la belle saison).
Les travaux des écoles sont terminées mais il faut encore faire face aux dépenses d’équipement et de fournitures, d’autant que le conseil fait remarquer « une augmentation notable de la population scolaire ». Un secours est demandé au préfet.
1880
4 janvier :
Il n’y a que quelque indigents âgés et invalides dans la commune. Le conseil a voté une somme de 100F pour leur venir en aide mais c’est insuffisant et le conseil demande une subvention pour « aider à la charité privée ».
15 février, à propos du chemin de fer :
La partie de la ligne entre le Quéroy et St Martin le pin est presque achevée alors que la partie de St Martin à Nontron nécessitera encore 2 ans de travaux. Le conseil considère que la section entre le Quéroy et St Martin le pin pourrait être livrée à la circulation dans le courant de l’année et demande sa mise en service dans le plus bref délai possible, demande réitérée le 12 septembre.
12 septembre :
Avec l’église et l’école, les chemins constituent toujours la plus grande partie des dépenses de la commune. Pour la construction des CV n°3 et 4, le conseil s’engage à voter un emprunt de 10258F, somme qui restera à la charge de la commune après la prise en compte des subventions.
1881
23 janvier : élection du maire
Sur 12 votants, M Donzeau Pierre Adrien est élu maire avec 11 voix contre 1 à M Chalard Pierre.
M Chalard est élu adjoint avec 11 voix contre 1 à M Bernard Etienne.
14 juillet : Une souscription publique pour la célébration de la fête nationale permet d’acheter un drapeau, 20 lanternes vénitiennes et une livre de bougies !
30 octobre : L’instituteur M Lachand (ou Lachaud) et l’institutrice demandent à ce que la classe commence à 9h au lieu de 8h, 8h étant une heure trop matinale en hiver pour les élèves habitant loin du bourg.
1882
29 mai : Un orage a provoqué de gros dégâts dans la commune. Le pont qui franchit la Marcorive sur le CV n°1 a été endommagé. Il a été interdit à la circulation et la traversée se fait à gué. (Le CV n°1 est celui qui relie Teyjat à Javerlhac par Caillaud et la maurandie ; il s’agit donc du pont situé en contrebas de Caillaud).
Un grand nombre de chemins ruraux ont été détruits et des propriétés particulières endommagées.
Dans sa séance du 15 juin, le conseil sollicite l’aide de l’état et du département.
13 août : Délibération sur le tracé du CV n°4 entre Teyjat et le Bourdeix. Le conseil donne son approbation au tracé primitif par rapport au nouveau tracé qui emprunte une partie de la rampe très vive du CV n°2 et « présente un danger sérieux pour les charrettes ».
20 août : Le conseil approuve le projet de reconstruction du pont de la Marcorive sur le CV n°1.
A la même séance du 20 août, on relève une allusion à la crise du phylloxera à propos d’une demande de M Parrot, propriétaire et marchand de vin en gros à Vaubrunet, d’un bureau de régie à Teyjat:
« Considérant que le sol de la commune de Teyjat est essentiellement propre à la culture de la vigne et que, bien que la maladie y ait détruit une grande quantité de vignobles, il y en a encore un bon nombre en rapport ;
Considérant que la maison de commerce de M Perrot prend une extension de plus en plus considérable et qu’une recette établie à Teyjat faciliterait beaucoup son commerce attendu qu’il est à une distance de cinq ou six kilomètres du bureau de régie de Javerlhac ;
Approuve la pétition et demande qu’un bureau de régie soit créé à Teyjat. »
1884
Dans ces années 1884 – 1890, l’entretien des chemins, les nouveaux tracés et le reclassement de chemins existants occupent la plus grande partie de délibérations et mobilisent la plus grande partie des ressources de la commune.
10 février : La commune avait l’habitude de secourir des indigents âgé et infirmes , notamment en payant leur loyer. Par suite de manque de ressources ces dernières années, les loyers impayés se sont accumulés jusqu’à 97 F. Il faut croire que les loyers en question n’étaient pas très élevés.
Le conseil vote le paiement de cette somme sur le budget de 1884 qui présente pour une fois, un excédent.
6 mars : Le conseil demande l’accélération de la construction du chemin de fer de Nontron à Thiviers, Nontron étant la seule sous préfecture de Dordogne qui ne soit pas reliée à Périgueux. Le conseil argumente aussi que la mise en service de la voie Angoulême-Nontron favorise Angoulême au détriment de Périgueux.
M Lidonne n’habite pas la commune et se fait souvent excuser.
30 mars : Le conseil émet l’avis que l’autorisation de la culture du tabac soit accordée dans l’arrondissement pour « compenser dans une certaine mesure celle de la vigne qui constituait le principal revenu dans la commune et qui est devenue presque insignifiante ».
Cette remarque dénote la rapidité de la propagation du phylloxera puisque 2 ans auparavant, le conseil notait qu’il y avait encore bon nombre de vignobles en rapport.
Cela permet de situer l’arrivée du phylloxera à Teyjat peut dans les années 1878-1880 puisqu’il lui faut environ 3 ans pour détruire un vignoble.
1885
8 novembre : Le conseil vote une somme de 20F pour venir en aide aux victimes de la catastrophe de Chancelade (note 15) « Mu par les sentiments de solidarité qui font un devoir strict de toutes les communes du département de venir en aide aux malheureuses victimes de l’épouvantable catastrophe de Chancelade qui a mis un grand nombre de familles d’ouvriers sans travail et sans pain ».
1886
23 mai : « sur la proposition de M Pabot du Chatelard, le conseil, plein d’admiration et de reconnaissance pour l’illustre savant M Pasteur qui par sa merveilleuse découverte du remède contre la rage et par son abnégation si favorables à l’humanité entière, a ajouté à la France une gloire nouvelle.
Vote pour l’institut Pasteur projeté une somme de vingt cinq francs et exprime le regret que les ressources actuelles de la commune ne lui permettent pas de voter une somme plus élevée. »
1887
15 mai : Le mur du cimetière s’est écroulé sur une longueur de 21m. Le conseil vote un emprunt de 600F pour le reconstruire au plus vite mais la somme ne suffit pas et le 6 novembre suivant, le conseil sollicite une aide complémentaire de 200F.
Le devis des réparations se montera l’année suivante à 800F.
1888
20 mai : Election du maire et de l’adjoint.
M Donzeau est réélu maire à l’unanimité des 12 voix.
M Chalard est réélu adjoint, à l’unanimité également.
Parmi les délibérations toujours à l’ordre du jour sur les chemins (CV3 de Teyjat à Varaignes, CV4 de Teyjat au Bourdeix, classement du CV5 de Bussière à Teyjat et Javerlhac…), on relève l’anecdote suivante : « Mme l’institutrice a demandé la jouissance de tout le jardin de la fontaine dont elle n’a actuellement que la moitié environ, M l’instituteur ayant la jouissance de l’autre moitié.
Le conseil après avoir mûrement délibéré a pris à l’unanimité moins un bulletin blanc (au scrutin secret) la délibération suivante :
Considérant que Mme l’institutrice a un autre jardin derrière la maison d’école des filles, que les deux jardins dont elle jouit sont de bonne qualité et très bien exposés ;
Considérant que M l’instituteur a un jardin derrière la maison d’école des garçons de qualité médiocre, exposé au nord, ce qui ne lui permet pas de cultiver fructueusement des primeurs ni de réussir les semis, que la bonne venue des plantes potagères est contrariée par l’ombre produite par une quantité d’arbres fruitiers qui s’y trouvent ;
Considérant que l’instituteur plus que l’institutrice doit enseigner l’agriculture et l’horticulture et y exercer ses élèves, un vaste jardin est donc plus nécessaire à l’un qu’à l’autre ;
Est d’avis que la jouissance des jardins ne soit pas changée. »
Toujours au chapitre de l’école, l’instituteur Jardel écrit au conseil le 11 novembre :
« Pour que l’enseignement géographique donne les résultats désirables, il est nécessaire d’avoir à sa disposition les cartes murales d’Europe, de France et la mappemonde (pour le moins) dont l’école de garçons est actuellement dépourvue. »
1889
Le sieur Gesson François, colon, demande à ce que son fils Gesson François soit laissé dans ses foyers au titre de soutien de famille.
« Le conseil, considérant que le sieur Gesson François père souffre fréquemment de douleurs aux jambes résultant des fatigues et des fraîcheurs (sic) qu’il a éprouvées pendant la guerre d’Italie (1859) et que sa plus jeune fille est sujette à de fréquentes attaques d’épilepsie, ce qui ne lui permet que peu de travail et la rend une charge pour sa famille dont la position est réellement digne d’intérêt ;
Est d’avis que le sieur Gesson François soit laissé dans ses foyers… »
1890
16 septembre : Le sieur Jacques Fauconnet, colon à Braugnac et propriétaire aux Planes, fait construire une grange sans autorisation d’alignement sur le chemin rural qui dessert le village des Planes.
Sur une plainte de plusieurs voisins propriétaires, le conseil décide de se rendre sur les lieux.
« Là étant et en présence dudit Fauconnet, l’empiètement a été parfaitement reconnu par tous. Ledit Fauconnet ayant argué de son ignorance a déclaré se conformer à telle décision que le conseil municipal prononcerait, même s’il lui était enjoint de démolir le mur élevé sur la voie publique. »
Eu égard à sa bonne volonté, le conseil l’autorise à achever sa construction, à charge de faire sur son terrain et à ses frais un chemin de 4,30 m de large le long de sa grange.
1891
5 avril : Le conseil délibère à propos du recensement (on dit alors dénombrement de la population) :
« Considérant que le dénombrement de la population est un travail sérieux, minutieux et d’autant plus pénible que les agents recenseurs seront certainement obligés de remplir la plupart des bulletins individuels et des feuilles de ménage et qu’il est de toute nécessité qu’il soit dirigé par un homme de confiance intelligent possèdant des aptitudes spéciales ;
Désigne M Lachaud, instituteur en retraite pour diriger le travail… »
18 mai : « M Théodore Pabot du Chatelard, décédé à Aix (Bouches du Rhône) le 17 janvier dernier a, par un testament en date du 25 octobre 1880, institué en faveur des pauvres de la commune de Teyjat un legs de la somme de 1000F. (note 16)
Les héritiers du testateur ayant gracieusement acquitté tous les frais résultant de ce legs qui incombaient à la commune, il (le président) engage l’assemblée à accepter ce legs.
Le conseil – ouï l’exposé de M le président envoie un souvenir de profonde gratitude à l’excellente famille Pabot-Chatelard dont la charité éclairée s’est souvent manifestée dans la commune ; vu les pièces formant le dossier ;
Sollicite de l’autorité supérieure l’autorisation d’accepter le legs ci-dessus relaté. »
« Dans la même séance du 18 mai 1891, M le président a exposé à l’assemblée qu’il pensait que la somme de 1000F léguée aux pauvres de la commune de Teyjat par le regretté M Théodore Pabot-Chatelard ne pouvait être employée de façon plus profitable qu’à la création d’un bureau de bienfaisance dans la commune. La destination de ce legs étant laissée à la convenance de l’exécuteur testamentaire M Bourdeau (note 17) , il s’est mis en rapport avec lui ; et celui-ci par une lettre en date du 28 mars dernier donne son assentiment à cet emploi moyennant que le conseil vote les fonds nécessaires pour compléter la rente exigée de 50F.
Le conseil – ouï l’exposé de M le président ;
Considérant que l’établissement d’un bureau de bienfaisance à Teyjat serait très profitable aux pauvres de la commune d’autant plus que la caisse de ce bureau pourra être alimentée par des subventions de l’état et de la commune ainsi que par les dons des personnes charitables ;
Sollicite la création d’un bureau de bienfaisance à Teyjat et est d’avis que la somme de 1000F léguée aux pauvres de la commune par feu M Théodore Pabot-Chatelard soit employée, concurremment avec une somme à déterminer à l’acquisition d’un titre de rente de 50F 3% sur l’état. »
A la même séance, le conseil n’ayant pas de fonds disponibles, vote un emprunt de 700F à employer concurremment avec le legs de 1000F.
15 mai : Election du maire et de l’adjoint à la suite des opérations du 1er mai.
M Donzeau Pierre Adrien est réélu maire à l’unanimité des 12 voix.
M Chalard est réélu adjoint avec 7 voix contre 3 à M Valeix et 2 à M Lachaud.
Cependant, il y a contestation de la part du préfet Fournier le 22 juillet suivant : « … Attendu que le sieur Bernard Etienne, conseiller municipal de la commune de Teyjat, postérieurement à sa nomination en ladite qualité a épousé la mère du sieur Lagrange Jean-François, également conseiller municipal de la même commune ;
Que dès lors ces douze conseillers se trouvent dans le cas d’incompatibilité prévu par la loi ;
Attendu qu’il résulte du procès verbal des élections municipales de la commune de Teyjat que le sieur Bernard Etienne a été élu par 115 suffrages et le sieur Lagrange Jean-François par 92 seulement ;
… Arrête :
Le sieur Lagrange Jean-François est déclaré démissionnaire des fonctions de conseiller municipal… »
22 novembre : Le bureau de bienfaisance bénéficie, en plus du legs de 1000F, d’une subvention de 446F de la préfecture et d’un crédit de 250F de la commune.
1893
Les chemins et leur entretien accaparent encore les délibérations. Le chemin qui passe par Laudonie et Beaumont est classé comme CV n°6.
1894
26 mars : Un devis demandé pour les réparations de l’église (clocher, charpente et couverture) s’élève à 2100F. Le conseil sollicite de la commission départementale « la subvention la plus élevée possible ». Le 8 avril suivant, le conseil pense pouvoir financer les réparations par un emprunt de 1500F et une subvention de 600F.
23 septembre : Le curé de Teyjat, Mounier, reprenant une vieille idée de 1873 qui n’avait pas abouti, demande à remplacer les réparations à faire à l’église, réparations votées par le conseil, par la construction d’un clocher neuf.
Le curé présente une liste de souscripteurs pour un montant total de 270F.
Le conseil « Considérant que la somme souscrite jointe à la subvention de l’état et aux ressources dont pourrait disposer la commune ne pourrait suffire pour faire établir un clocher de bonnes conditions à tous les points de vue ;
Emet à l’unanimité l’avis que le clocher reste dans l’état actuel… »
Exit donc le clocher … pas pour longtemps.
Le 25 novembre, le curé Mounier revient à la charge. Il prétend qu’on peut construire un clocher pour la somme de 6000F, y compris les imprévus, M Lagrange, architecte départemental, lui ayant assuré que la construction était possible pour cette somme.
D’ailleurs, M le curé prend l’engagement, au cas où les plans et devis dépasseraient la somme de 6000F à payer personnellement toutes les dépenses faites pour l’établissement des plans et devis.
On trouve effectivement une attestation signée du curé Mounier, mais pas exactement dans les mêmes termes
Convaincu par l’argumentaire de M le curé, mais désirant s’entourer de toutes les précautions, le conseil accepte de faire établir plans et devis par M Lagrange mais avec pléthore de conditions :
« 1e Le clocher aura une hauteur de vingt sept mètres environ, flèche comprise. Il sera bâti en dehors de l’église actuelle à laquelle il sera adossé en avant et dont le sommet sera rasé ; il sera semblable au croquis présenté au conseil par M le curé.
2e La fenêtre placée actuellement au dessus de la porte d’entrée sera faite ailleurs et sera comprise pour les frais dans le devis.
3e Les réparations à faire à la charpente actuelle de l’église seront aussi portés au devis, y compris la recouverture de l’église actuelle.
4e Les plans et devis dressés précédemment par M Charles, agent voyer cantonal, sur la demande du conseil municipal de Teyjat pour réparation de l’église seront aussi payés sur la somme de six mille francs, montant maximum du futur projet de construction.
5e Toute autre réparation à faire provenant de la construction du clocher s’y trouvera elle-même inscrite.
6e Tous cas imprévus provenant soit de la construction du clocher, soit de toute autre cause visée par les paragraphes 1 à 5 inclus et devant se trouver dans les plans et devis du futur projet seront à la charge de M l’architecte (ou de M le curé). (mots barrés)
7e Les frais de l’architecte seront compris dans les six mille francs.
8e La construction à faire sera donnée à l’adjudication. »
M le curé doit commencer à s’inquiéter pour ses deniers ! Pourtant ces beaux engagements resteront lettre morte. Quand le devis passera à 8000F puis à 9500F, il ne se trouvera plus que deux conseillers à s’opposer au projet.
On relèvera au passage plusieurs éléments intéressants concernant l’aspect primitif de l’église :
-Le sommet de l’église a été arasé, donc le clocher primitif dépassait largement du toit pour laisser la place à deux niches contenant les cloches.
-Contrairement à ce qui était prévu, la fenêtre au dessus de la porte d’entrée a été conservée, mais elle n’est plus visible de l’extérieur.
19 novembre : Un incendie détruit l’immeuble du sieur Tamisier voisin de l’école des filles et y provoque des dommages. L’expertise évalue le montant des dommages à 217,75F plus 22F pour le mobilier scolaire.
1895
Feuille volante dans le cahier des années 1892- 1899 :
« Doit la commune de Teyjat à Pierre Valeix, pour fournitures faites au sieur Lalande Jean pendant sa maladie et pour ses funérailles :
40 fagots à 0,15F l’un
1 stère bûches de chêne 7,50F
5 kg de pain à 0,22F le kg
2 l de vin à 0,50F
½ kg de viande à 1,50F le kg
½ kg de sucre à 1,10F le kg
…
et la dernière fourniture :
4 mètres carrés de planches de châtaignier pour faire un cercueil à 1,50F le m carré »
Ce relevé détaillé de fournitures donne le prix des denrées de consommation courante à cette époque, y compris les planches à faire les cercueils !
17 février : Toujours à propos du clocher, le conseil préfère M Charles, agent voyer cantonal avec qui la commune a coutume de travailler, comme architecte. M Charles soumet donc son projet au conseil et assure qu’il est réalisable pour 8000F, réparations de la toiture comprises.
Moyennant une subvention de 2500F, un emprunt de 3400F sur 25 ans à la caisse des dépôts et consignations, et une souscription de 3000F, le conseil pense pouvoir réunir les 8000F.
On trouve aux archives départementales (12 O 637) la liste des donateurs de cette souscription. Mis à part le curé Mounier qui offre la plus grosse contribution (500F) et M Georges Pabot du Chatelard pour 200F, les souscripteurs les plus importants n’appartiennent pas à la commune. M le curé a dû faire jouer ses relations, on relève notamment :
M Georges Fort, de Cognac pour 200F
M André Lafforêt, de Nontron pour 200F
Mme veuve Larrelu, de Nontron pour 200F
M Frédéric Mounier (un parent du curé ?) de Cognac pour 120F
31 mars : Le devis du clocher se monte maintenant à 9500F. Qu’à cela ne tienne, il suffira de solliciter une subvention de 4000F au lieu de 2500F !
18 août : mise en place d’un service d’assistance médicale gratuite financé à 70% par le département.
1er octobre : M Charles, l’architecte du clocher, a réalisé les plans et aimerait bien être payé. Il présente un mémoire de 320F.
1896
Janvier : M Lagrelière, maire d’Etouars, annonce son intention de poursuivre la commune de Teyjat pour obtenir le remboursement de 10F représentant la dépense pour un permis de chasse qu’il aurait injustement payé.
27 mai : Election du maire et de l’adjoint et changement de majorité. Le maire sortant Donzeau Adrien n’obtient que 4 voix ; il est donc battu par M Valeix Pierre qui est élu avec 7 voix.
M Robert Louis Auguste est élu adjoint avec 9 voix contre 2 à M Michel Emile.
M Georges du Chatelard se retire en annonçant qu’il donne sa démission mais sans déposer de formule écrite.
Ni lui, ni M Donzeau n’assisteront aux réunions suivantes. Ils seront considérés d’office l’année suivante comme démissionnaires. Est-ce l’affaire du clocher qui a eu raison de l’unanimité municipale ? Toujours est-il que le projet de clocher restera en suspend jusqu’en 1902.
1897
21 février : M Parlant André est proposé comme cantonnier.
1898
12 juin : M Charles, qui avait dressé en 1895 les plans du clocher à la demande de ‘l’ancienne municipalité’ n’a toujours pas été payé. Il passe un accord avec le maire et accepte une indemnité de 300F pour solde de tout compte.
Le même jour, le conseil demande une modification de l’itinéraire dans la tournée des facteurs de Javerlhac. Une lettre arrivant à la gare de Javerlhac à midi peut n’être distribuée que le lendemain soir à Teyjat.
MM Delage Léonard de chez Gourjout, Guichon Jean du Forestier, Brandy Pierre de Quillac sont déclarés soutiens de famille.
1899
19 mars : M le maire présente une souscription de 180F pour faire remettre en état le chemin allant de Chauffour à la fontaine du même nom. Cette fontaine alimente le village de Chauffour mais aussi Boisbernard et Bellevue et son chemin d’accès est devenu impraticable.
A son tour, l’adjoint M Robert présente une souscription pour un chemin entre Vaubrunet et le CV n°2. M Hériard, propriétaire à Vaubrunet et notaire à Cognac offrira la somme de 400F pour contribuer à la construction de ce chemin.
11 juin : pour appuyer le budget prévisionnel de 1900, le maire fait un exposé de la situation financière de la commune, sans oublier de mettre en cause la gestion de la municipalité précédente : « Nous avions cependant beaucoup à faire car nos édifices communaux étaient dans un état précaire, les murs de soutènement des jardins et du cimetière tombaient en ruines, l’église, le presbytère et ses dépendances avaient besoin d’être réparés, nos chemins étaient mal entretenus. »
Bien que des emprunts arrivent à échéance, le conseil prévoit de maintenir le taux d’imposition pour « liquider complètement la situation précaire que nous avions trouvée à notre arrivée aux affaires municipales et donner de la marge à nos budgets futurs. »
Le maire justifie 100F d’aide aux pauvres (on a à nourrir une famille pauvre pendant tout l’hiver) et 50F pour le mobilier scolaire (les écoles ne possèdent aucune méthode de lecture ni aucune carte).
A la même séance, le conseil se dit très satisfait de la nouvelle tournée du facteur mais demande encore une seconde levée de courrier au bourg, ce que le facteur Pierre Plazer accepterait de faire sans supplément de traitement.
A cette occasion, nous sommes renseignés sur l’itinéraire du facteur : « … après avoir desservi le chef-lieu puis une partie de la commune, et en dernier lieu la Borie, les Penauds, les Planes et chez Bouère, il vient desservir chez Gailler se trouvant au nord-est du chef-lieu et le Forestier au sud-ouest, le facteur se trouve obligé de repasser par le bourg… »
Le facteur venait évidemment de Javerlhac et repartait à Javerlhac après sa tournée, tout cela à pied, tous les jours de la semaine et par tous les temps, chargé du courrier à distribuer et du courrier relevé !
A la même séance, pour appuyer le budget prévisionnel de 1900, le maire fait un exposé de la situation financière de la commune, sans oublier de mettre en cause la gestion de la municipalité précédente : « Nous avions cependant beaucoup à faire car nos édifices communaux étaient dans un état précaire, les murs de soutènement des jardins et du cimetière tombaient en ruines, l’église, le presbytère et ses dépendances avaient besoin d’être réparés, nos chemins étaient mal entretenus. »
Bien que des emprunts arrivent à échéance, le conseil prévoit de maintenir le taux d’imposition pour « liquider complètement la situation précaire que nous avions trouvée à notre arrivée aux affaires municipales et donner de la marge à nos budgets futurs. »
Le maire justifie 100F d’aide aux pauvres (on a à nourrir une famille pauvre pendant tout l’hiver) et 50F pour le mobilier scolaire (les écoles ne possèdent aucune méthode de lecture ni aucune carte).
1900
20 mai : Après les élections du 6 mai, le maire Valeix Pierre est réélu avec 11 voix sur 12 ainsi que son adjoint Robert Louis Auguste.
Les autres membres du conseil sont : Virouleau Maurice, Gauthier Guillaume, Lagrange François, Pabot-Chatelard Alpinien Bertrand Juste, Mège Pierre, Desport Pierrre, Vertuaux Pierre dit Celin, Forestier Pierre dit Marquet, Arnaudet Dauphin dit Pierre, Pélissire Jean dit Jules.
24 juin : délibération à propos du clocher. M Charles qui a établi les plans et réalisé les modifications demandées n’a perçu que 100F et il demande à nouveau à être payé du complément.
Or, à l’époque de la souscription (1895), M Pabot-Chatelard Alfred, entre temps décédé, avait versé 100F au curé Mounier (maintenant curé de Busserolles) et celui-ci refuse de s’en démunir si le clocher n’est pas construit. Considérant qu’il y a eu déjà un commencement d’exécution puisque des plans ont été établis et des frais engagés, le conseil demande à ce que le montant de la souscription soit versé dans la caisse communale et s’autorise à poursuivre M Mounier si celui-ci s’y oppose.
Fait divers : « Dans la journée du 25 avril dernier, un fou alcoolique de passage au chef-lieu de notre commune, le sieur Puyaucale, castreur, menaçait la sécurité publique… dans la nuit du 25 au 26 avril, la gendarmerie se vit dans la nécessité de procéder à son arrestation et remit le fou au maire… » Les frais de son transport à l’hospice de Périgueux s’élevèvent à 100F et la commune en demande le remboursement à la commune de Montbron, lieu de résidence du ‘fou’.
19 août : Phénomène récent, nombre de nourrissons son placés en nourrice sur la commune.
Les nourrices se plaignent du Dr Mousnier Longpré, médecin à Javerlhac chargé de l’assistance médicale et de la surveillance des nourrissons et lui préfèreraient le Dr Agard Laroche, de Varaignes.
M Lagrange François, ouvrier forgeron, obtient une somme de 50F pour se rendre à l’exposition universelle de Paris, au titre de délégué ouvrier. Le conseil considère que « c’est un bon ouvrier, désireux de se perfectionner dans son art. »
11 novembre : L’état de délabrement du clocher remet à l’ordre du jour le projet d’un nouveau clocher décidé en 1895. « M le maire a exposé au conseil qu’il avait été obligé d’interdire la sonnerie de la grosse cloche de l’église de Teyjat par suite de l’état de vétusté dans lequel se trouve le clocher et qu’il était indispensable de prendre des mesures urgentes pour parer au danger que feraient courir aux habitants la chute de la cloche et de tout le clocher actuel. »
Considérant que des réparations au clocher actuel coûteraient cher et ne donneraient qu’une solidité provisoire, le conseil décide de réactiver de manière urgente le projet de nouveau clocher.
note 15: Catastrophe du 25 octobre 1885 : Le plafond de la carrière de pierre s’effondre brutalement ensevelissant plusieurs personnes et détruisant le hameau d’Empeyraud.
note 16: Il s’agit de Antoine Théodore Pabot du Chatelard, directeur des douanes
note 17: Il s’agit d’Alpinien Bourdeau, demi-frère du donateur
1901
10 février : Les travaux de toiture des écoles et du logement de l’instituteur ont été longtemps ajournés et deviennent urgents. « … la partie de toiture surmontant les bâtiments personnellement occupés par l’instituteur sont dans un état de vétusté tel qu’à tout moment on peut s’attendre à en voir tomber une partie, ce qui serait plein d’inconvénients pour lui et pour la commune. » Le maire fait dans l’euphémisme !
Le conseil approuve les devis de travaux pour un montant de 600F mais étale les dépenses sur 2 ans.
Le conseil approuve une pétition des riverains de la Marcorive qui s’opposent à l’établissement de barrages d’irrigation en amont de la commune.
9 juin : M Bourrinet, l’instituteur, présente une souscription de 130F pour l’établissement d’une bibliothèque scolaire et l’achat d’une ‘lanterne à projections’ pour développer l’instruction des adultes des deux sexes.
Le conseil accepte la souscription et ajoute une somme de 50F « considérant qu’on ne saurait, en effet, trop répandre l’instruction dans nos campagnes parmi une population encore très arriérée. » !
1902
28 septembre : Les travaux du clocher sont adjugés à l’entreprise Aupy Pierre, de Piégut, qui offre un rabais de 4%.
19 octobre : une cantine scolaire destinée à fournir l’hiver prochain la soupe chaude aux enfants des deux écoles pourrait fonctionner à partir du 1er décembre.
Le conseil note que 60 enfants pourraient profiter de la cantine, dont presque tous habitent à plus de 3km de l’école.
1903
6 février : Création d’une caisse départementale de prévoyance et de secours (dispositif d’assurance) contre la mortalité du bétail.
Le conseil fait remarquer que « le signalement de chaque animal, bon pour les chevaux, mulets et ânes qu’on conserve généralement longtemps est impossible ici pour les animaux de l’espèce bovine, les cultivateurs changeant très fréquemment la plus grande partie des bêtes de leur exploitation. »
29 mars : L’emprunt de 3500F sur 30 ans destiné au financement du clocher est approuvé.
Il est contracté auprès du Crédit Foncier de France au taux annuel de 3,85%.
Le 3 mai, les travaux ont commencé mais l’architecte M Charles a fait des modifications au projet (en particulier, il a diminué la hauteur du clocher) sans en avertir le conseil qui ne possède donc pas les nouveaux plans.
M Charles est convoqué par le conseil qui, après un vote, rejette par 6 voix contre 2 le projet modifié en cours d’exécution et veut s’en tenir au projet initialement approuvé.
M Charles se fâche, se refuse à exécuter le projet approuvé et quitte la séance en emportant avec lui ses plans non approuvés.
Le maire est chargé de mettre M Charles en demeure de reprendre les travaux conformément aux plans approuvés et en cas de refus, de désigner un directeur de travaux.
Il s’ensuit un échange de courriers et on s’achemine vers un compromis, M Charles acceptant d’augmenter de 2,50m la hauteur du clocher et le conseil acceptant une diminution de 2,15m par rapport au projet approuvé.
Le 17 mai, M Charles est de nouveau convoqué par le conseil. Le conseil accepte finalement la proposition de M Charles de rehausser le clocher de 1,81m en maçonnerie et de 0,70m en flèche, ce qui porte la hauteur totale du clocher à 24,26m.
1904
7 février : Les pluies des jours précédents ont provoqué divers éboulements, en particulier le mur de la cour du presbytère qui s’est écroulé sur 7 à 8m.
15 mai : réélection du maire P. Valeix et de l’adjoint Robert. M Pabot du Chatelard Christian et Donzeau Jean, fils du maire Donzeau Adrien entrent au conseil.
20 novembre : Il y a de nouvelles et nombreuses plaintes au sujet de la tournée du facteur :
« le facteur actuel, par suite d’une tournée beaucoup trop grande pour lui, ne revient à Javerlhac que fort tard dans la soirée et très souvent après le départ du train de cinq heures et demie. Il résulte de cela que très souvent, on ne peut répondre à une lettre le même jour… il serait urgent qu’une modification se produise sans tarder d’autant plus que personne n’ignore qu’un autre facteur du bureau de Javerlhac a une tournée dérisoire. »
1905
15 juin : Procès verbal de réception définitive des travaux du clocher. Le décompte général de l’entrepreneur s’élève à 8068,38F compte tenu du rabais qu’il a consenti.
1906
Une épidémie de ‘fièvre infectieuse’ s’est répandue sur la commune de décembre 1905 à mars 1906 et lors de la séance du 1er avril, M Pabot-Chatelard tient à remercier l’instituteur M Bourrinet pour son dévouement pendant l’épidémie.
« … personne ne doit ignorer de quelle façon l’instituteur communal M Bourrinet s’est occupé à combattre l’épidémie de fièvre infectieuse qui a désolé notre commune pendant les quatre derniers mois et a causé malheureusement de trop regrettables décès. Chacun sait comment il a soigné les malades, les a encouragés et rassurés ainsi que leurs parents et que malgré la maladie de sa femme et de sa fille, alitées aussi, il n’a pas hésité à passer les nuits près des malades et des mourants lorsqu’il jugeait sa présence nécessaire. M Pabot-Chatelard pense qu’on ne doit pas seulement le féliciter de ces actes courageux et dévoués, mais qu’il est du devoir du conseil de signaler sa belle conduite aux chefs directs de l’instituteur en demandant qu’une récompense bien méritée du reste, lui soit accordée. »
L’heure est décidément aux catastrophes ; à la même séance du 1er avril, le conseil vote une somme de 12F pour venir en aide aux familles des mineurs victimes de la catastrophe de Courrières.
1907
24 février : En vertu de la loi du 2 janvier 1907 (1), la commune dispose de la pleine propriété du presbytère et en propose la location au curé Joseph Grellety pour un montant annuel de 35F. Nous n’avons pas de référence en matière de loyer à l’époque mais le montant semble vraiment faible, il ne représente qu’une dizaine de journées de travail d’un ouvrier.
La commune paiera les impôts afférents au presbytère sauf l’impôt sur les portes et fenêtres en vigueur à cette époque et qui représentait pour le presbytère une somme annuelle de 8F.
Mais ceci n’arrange pas les affaires de M Bourrinet qui a commencé de fouiller l’abri Mège qui se situe malencontreusement sur les dépendances du presbytère.
Le 16 août, il écrit au sous préfet de Nontron et au préfet pour obtenir la location des dépendances du presbytère où se situe l’abri Mège qu’il a commencé de fouiller depuis quatre ans. « Le presbytère de Teyjat et ses dépendances ayant été louées par le conseil au desservant actuel pour une somme insignifiante (35F par an de laquelle il faut déduire les impôts se montant à environ 20F par an soit 15F net, je viens vous prier Monsieur le Préfet, avant d’en accepter les conditions, de bien vouloir inviter le conseil à mettre le loyer desdits immeubles en adjudication, étant sûr que le loyer sera bien supérieur à celui accepté par le conseil ou à défaut de m’affermer à titre privé tous les immeubles dépendant du presbytère pour la somme 100F par an … »
Il conclut : « J’estime cependant que le parti républicain, les sciences préhistoriques, mes finances personnelles et celles de la commune profiteraient avantageusement de cette proposition ». (AD, 12 O 637)
On ne sait pas si M Bourrinet obtient gain de cause mais la première conséquence de sa démarche est un rappel à l’ordre du préfet qui invitera la commune « à fixer un chiffre plus en rapport avec la valeur locative réelle des immeubles dépendant du presbytère. »
On imagine aisément qu’à la suite de cette les relations de M Bourrinet avec le conseil ont dû se rafraîchir sensiblement.
Le 9 juin déjà, M Bourrinet demandait par courrier le paiement par la commune du chauffage des cours d’adultes qu’il avait jusqu’à présent payé de sa poche.
« ne ménageant ni mon temps ni ma peine pour compléter l’instruction des adultes auxquels je consacre jusqu’à quatre soirées par semaine pendant plus de deux mois et demi d’hiver, le conseil municipal et vous-même trouverez juste que la commune prenne à sa charge cette dépense… »
1908
17mai : Election du maire M Pabot-Chatelard Alpinien Juste avec 11 voix sur 12. L’ancien maire M Valeix Pierre est toujours conseiller.
L’adjoint est le docteur Agard-Laroche élu avec 8 voix contre 4 à M Robert Louis Auguste.
M Pabot de Chatelard Daniel, futur maire lui aussi, remplace au conseil M Pabot du Chatelard Christian.
2 août : Lors de la fête patronale, le kiosque que M Forestier a mis à la disposition de la commune s’est incendié et une pierre du kiosque « échappée pendant l’incendie » est tombée sur la toiture de la grange de M Chavalarias, épicier au bourg.
A une date indéterminée mais probablement en 1908, l’instituteur Bourrinet écrit au maire une lettre qui nous donne une photographie vivante de la place du village qui était plus animée à cette époque qu’aujourd’hui. Les plans établis pour l’aménagement de cette place nous aident aussi à comprendre les problèmes de l’instituteur et de ses élèves.
«… depuis le début de la cantine actuelle, les enfants sont obligés de passer dans l’eau, soit près de la maison inhabitée de Brudrieux, soit pour traverser la place, soit même pour passer devant l’école des filles lorsque la buse du pré Desport est fermée… ayant voulu éviter ce premier barbotage en longeant le jardin de Brudrieux, j’ai eu de ce côté l’inconvénient de voir plusieurs enfants glisser sur les rochers du chemin et l’un d’eux déjà infirme, tomber d’échine sur des pierres…
Enfin, quoique le cas ne se soit encore produit qu’une fois, aussitôt que l’eau diminue, les charrettes de topinambours encombrent la route et les élèves sont obligés de passer sous des timons relevés très mal consolidés et qu’un caprice d’enfant peut faire tomber en les touchant si toutefois ils ne tombent pas d’eux-mêmes (se rappeler l’accident Gauthier). Les bœufs de ces charrettes sont presque toujours sur le passage, soit sur la buse formant pont qui, étant fermée, déborde, soit attachés près du marronnier ou à la maison de Brudrieux.
Dans ces cas, ils se mettent en travers et rendent le passage presque impossible ou très dangereux ; alors il faut le plus souvent discuter avec des gens qui – cela m’est arrivé plusieurs fois – ne se dérangent pas ou deviennent même insolents.
Ces faits que j’ai souvent signalés se reproduisent continuellement et continuellement mes enfants se trouvent soit en danger d’accident, soit en danger de maladie par suite de l’eau dont leurs sabots se remplissent… »
1910
10 juin : Le maire a fait établir un plan concernant la reconstruction du logement personnel de l’instituteur. Il rappelle que l’état du logement actuel est non seulement des plus délabré (il l’était déjà en 1901) mais que son ensemble menace ruine et donne de sérieuses inquiétudes de solidité. Le maire ajoute qu’il s’est produit un affaissement général du plancher d’une chambre, que les murs continuent de se désagréger, ce qui entraîne l’envahissement des locaux par les rats les punaises et autres animaux désagréables.
Quant à la salle de classe de l’école des filles, elle est depuis longtemps trop petite et peu commode.
Le conseil approuve les plans et devis pour mener les travaux conjointement.
Le 9 octobre suivant, le conseil accepte l’achat à l’amiable du pré Desport pour 1250F.
1911
En ce début du XXème siècle, une grande partie des délibérations est consacrée à des tâches d’assistance sociale : secours aux vieillards, indigents, malades et infirmes, assistance médicale, examen des demandes d’exemption pour soutien de famille.
On compte cette année là 4 indigents secourus par la commune et y résidant, plus 2 résidant hors de la commune. Les indigents secourus reçoivent 10F par mois.
2 mars : Pierre Bourrinet, secrétaire de mairie, est désigné pour effectuer les opérations de recensement moyennant une indemnité de 90F. Le 27 mars, il se plaint au conseil que son salaire de secrétaire de mairie est resté inchangé depuis 10 ans alors que le travail a considérablement augmenté et qu’il s’occupe bénévolement du bureau d’assistance.
Le conseil accorde l’autorisation au curé Grellety de faire agrandir la sacristie à ses frais.
23 juillet : Election du maire en remplacement de M Pabot-Chatelard démissionnaire.
Rien n’est mentionné dans les registres mais la démission du maire est vraisemblablement motivée par sa mise en minorité au conseil. Il se représente et n’obtient que 5 voix contre 6 à M Vertuaux Pierre qui est donc proclamé maire.
Pour autant, M Vertuaux ne semble pas recueillir l’assentiment du conseil qui manifeste sa mauvaise humeur en ne répondant pas à ses convocations. Ainsi, il ne se trouve qu’un conseiller à répondre à la première convocation pour la session de novembre.
Le maire est systématiquement obligé de faire 3 convocations successives pour chaque session (à la troisième convocation, le conseil peut délibérer quelque soit le nombre de présents).
Les conseillers ne se déplacent que pour les sujets importants ; pour les affaires courantes, les décisions se prennent parfois à l’unanimité de … 1 conseiller !
1912
Les nouvelles élections n’arrangent pas les choses car il n’y a toujours pas de majorité au conseil.
Le 9 mai, l’élection du maire est mouvementée : Au premier tour, MM Gauthier et Valeix obtiennent chacun 6 voix mais M Gauthier déclare qu’il n’est pas candidat à la mairie.
Au 2ème tour, MM Vertuaux et Valeix obtiennent chacun 6 voix. Au 3ème tour, on retrouve à nouveau MM Gauthier et Valeix à égalité. M Gauthier qui fait office de président fait remarquer qu’il a déjà refusé d’être maire et proclame élu M Valeix.
A ce moment, MM Vertuaux, Du Chatelard Daniel, Rougier, Fauconnet, Virouleau, Gesson quittent la salle.
Il ne reste que 6 conseillers pour l’élection de l’adjoint qui ne peut donc être élu à la majorité requise de 7 voix. M Gauthier est élu au Troisième tour à la pluralité des voix.
A la suite de quoi les conseillers qui avaient quitté la salle élèvent une protestation qui laisse perplexe et qui semble écrite dans la précipitation :
« Nous soussignés membres du conseil municipal protestons contre l’élection de M Valeix comme maire de la commune de Teyjat qui au premier tour de scrutin a obtenu six voix, Gauthier Guillaume six voix, 2ème tour Valeix six voix, Vertuaux six voix, 3ème tour Valeix six Gauthier six voix Gauthier étant le plus âgé doit être maire et non Valeix, Valeix doit être maire et non Gauthier, refusons alors de prendre part au vote pour la nomination de l’adjoint tant que M Gauthier n’aura pas donné sa démission de maire. Ont signé les membres du conseil municipal (sur les deux copies du procès verbal d’installation se trouvent les signatures de MM Vertuaux, Fauconnet, du Chatelard, Gesson, Rougier, Virouleau. »
Le 23 juin suivant, seuls les partisans du maire Valeix, Gauthier, Agard, Lagrange, Forestier et Fontaneau se rendent à sa première convocation.
Pour la session d’août, l’absentéisme domine toujours au deux premières convocations mais à la troisième convocation, le conseil est au complet. Il approuve le devis de réparation de la fontaine du bourg dont l’état pourrait provoquer des accidents aux enfants des écoles qui viennent y puiser l’eau.
L’eau sera désormais obtenue « au moyen d’un appareil élévatoire convenable ».
Le Dr Capitan, représentant du ministère des beaux arts, se rend à Teyjat pour examiner les travaux à faire pour rendre plus facile l’accès à la grotte de la mairie.
L’instituteur Bourrinet, correspondant du sous-comité des monuments mégalithiques offre une souscription personnelle de 50F pour faire réparer la rampe de chez Gallié dans sa partie la plus dangereuse surplombant les bâtiments communaux et la grotte de la mairie.
1913
23 février : 12 personnes sont secourues en tant que vieillards, infirmes ou incurables.
Une souscription recueille 730F pour construire un chemin allant de CV2 (de Teyjat à Soudat) au hameau de Lauterie.
Les fournitures scolaires seront gratuites pour les enfants des 2 écoles communales.
8 mai : La commune obtient une subvention ministérielle de 12140 F (sur devis estimatif de 20000 F) pour la reconstruction du logement de l’instituteur et l’agrandissement de l’école des filles, et décide d’emprunter le complément. Ont signé les membres présents sauf MM du Chatelard et Rougier, qui demandent à ce que le conseil soit au complet pour voter l’emprunt.
8 juin : Il y a eu semble-t-il une élection partielle le 25 mai. On apprend que M Gauthier Guillaume a été élu maire mais on ne trouve que le PV d’installation de l’adjoint Donzeau Jean élu avec 7 voix contre 4 à M Lagrange.
15 juin : fait exceptionnel, le conseil refuse à la majorité, de voter le compte administratif de 1912 « pour certaines irrégularités et certains travaux faits à des prix trop élevés. »
Deux ormeaux sis dans le bourg, l’un à la fontaine, l’autre dans la cour de l’école des filles auraient été vendus par le maire sans consulter le conseil municipal « à un prix excessif de bon marché ». PV signé par les opposants au maire, les autres refusant de signer.
La séance se poursuit le 22 juin pour « expédier les affaires courantes » : L’architecte Jacques Brière réclame ses honoraires pour les plans et devis du logement de l’instituteur et de l’école des filles, les frères Bernard, entrepreneurs à Javerlhac demandent à être payés pour les travaux exécutés en 1912 à la fontaine de Teyjat.
Pour la session de juillet, il n’y a que 3 présents à la première convocation ; à la deuxième convocation, tous les conseillers refusent de remplir le rôle de secrétaire, ce qui provoque une troisième convocation.
A la session suivante, M Valeix est élu secrétaire mais refuse cette fonction comme étant membre de la minorité ; la majorité refusant aussi d’assurer cette fonction, le conseil doit être ajourné.
L’absentéisme sévit de plus belle, la municipalité est quasiment paralysée.
En septembre pour une session extraordinaire, un seul conseiller est présent avec le maire , en novembre, 4 présents, en décembre, 5 présents.
M Gesson étant décédé le 1er octobre, les conseillers ne sont plus que onze.
1914
De façon quasi systématique, les conseillers ne se présentent qu’à la troisième et dernière convocation. En mai, une élection partielle voit arriver deux nouveaux conseillers, Forestier Pierre et Mousnier François. Donzeau Jean et Fauconnet Pierre ont été réélus. M Donzeau est reconduit dans ses fonctions d’adjoint. 28 juin : Les travaux de l’école des filles sont presque terminés et l’entrepreneur voudrait commencer la démolition et la reconstruction du logement de l’instituteur, mais on ne trouve pas de logement vacant provisoire convenable pour l’instituteur. « Pour exécuter ces travaux, il faut un logement à l’instituteur, attendu qu’on démolira son habitation actuelle de fond en comble, aussi le conseil municipal se trouve très embarrassé. Le seul moyen pratique auquel le conseil a pensé est celui-ci : Le conseil municipal prie M le préfet de bien vouloir faire demander à M Duroueix, instituteur à Poperdu, s’il accepterait le poste d’instituteur qui serait ainsi un poste double pour quelque temps, Mme Duroueix, institutrice à Teyjat, logerait avec son mari et le logement serait bien suffisant. Cette manière de faire faciliterait les travaux de l’entrepreneur et ferait de notables économies à la commune qui n’aurait pas besoin de payer de logement à l’instituteur. » Ont signé les membres présents à l’exception du maire qui a déclaré ne vouloir signer. On ne serait pas étonné que cette idée vise d’une manière détournée à évincer M Bourrinet qui est manifestement souvent en conflit avec une partie du conseil. Nous n’avons malheureusement pas l’épilogue de cette histoire, la guerre ayant interrompu les travaux, toujours est-il que M Bourrinet restera en poste à Teyjat jusqu’en 1924 mais comment fut-il logé ? Lors de la session du 26 juillet, on ne relève aucune allusion à la guerre imminente mais la séance ne sera reprise que le 7 septembre « pour terminer l’ordre du jour de la séance du 26 juillet dernier qui n’avait pu se continuer par suite de la guerre. » Le conseil considère que par suite de la guerre, il est de toute nécessité que M le maire puisse avoir à sa disposition une somme suffisante pour parer aux nombreuses dépenses occasionnées pour des motifs très divers mais tous urgents et de toute utilité. Les conseillers Rougier, Mousnier et du Chatelard sont mobilisés. Durant ces années de guerre, les séances du conseil se tiennent le plus souvent avec seulement deux membres présents, le maire Gauthier et le conseiller Lagrange, qui se contentent de voter « à l’unanimité » l’approbation des comptes et le budget.
note 1: Suite à la loi de séparation de l’église et de l’état du 9 décembre 1905 et aux inventaires souvent houleux qui ont suivi, la loi du 2 janvier 1907 organise la répartition des biens immobiliers de l’Eglise.
1916
24 février : le comité de secours aux prisonniers de guerre sollicite une subvention communale pour venir en aide aux prisonniers sans famille pour s’occuper d’eux.
Un comité agricole est chargé d’organiser le travail agricole et d’assurer la culture de toutes les terres. Le comité est fixé à 7 membres et – guerre oblige – pourra comprendre des femmes. Ce ne sera pas le cas à Teyjat où le comité regroupe :
Virouleau Maurice à Braugnac
Vertuaux Pierre à Chauffour
Fauconnet Pierre au bourg
Lagrange François au bourg
Chavalarias Elie Jean au bourg
Desport Pierre à Caillaud
Gauthier Léonard à Caillaud
13 juillet : l’allocation mensuelle d’assistance aux vieillards et infirmes est fixée à 10 F par mois se répartissant ainsi :
nourriture 7,50 F
vêtements 1,50 F
logement 0,50 F
chauffage 0,50 F
Le Forestier accueille pendant la guerre des réfugiés belges comme en témoignent deux actes de décès :
-du 27 mars 1916, naissance d’un enfant sans vie de sexe féminin de Denan Marie, non mariée, déclarée par Denan Alice, réfugiée belge, épouse de Van Elverdinghe Jérôme.
-Taeckens Edouard, réfugié belge, ouvrier agricole né le 1er janvier 1877, décédé au Forestier le 1er avril 1917 (déclaration de Pierre Bourrinet, instituteur, et François Lagrange, maréchal).
1917
24 juin : Mme Pabot-Chatelard, propriétaire au Forestier, revendique la propriété du lavoir reconstruit sur sa propriété le long du CV 3 (de Teyjat au Forestier) lors de l’élargissement de ce chemin vers 1907. Par 3 voix contre une (celle du maire), le conseil lui reconnaît cette propriété mais les habitants du Forestier et de chez Gourjout ne tardent pas à protester et en novembre suivant, le maire obtient de Justine Pabot-Chatelard la cession gratuite du lavoir à la commune.
En août, M. Bourrinet, qui est toujours secrétaire de mairie, demande le relèvement de son salaire, ce que le conseil lui accorde reconnaissant que le travail est devenu écrasant et le surcroît de travail considérable.
1918
L’armistice du 11 novembre ne laisse pas de traces dans les archives municipales. Dix-huit jeunes Teyjatois ont perdu la vie au cours de la guerre.
Leurs noms sont gravés sur le monument inauguré en 1925 :
Brudrieux Henri, canonnier au 21ème RI, mort à Toul le 3 juin 1915 à l’âge de 28 ans
Chaumette Jean, adjudant au 7ème RI, mort au combat le 30 mai 1918, à Villers-Helon (Aisne), à l’âge de 32 ans.
Delage Louis, 26 septembre 1916, Thiaumont, Verdun
Donzeau Gabriel dit René, caporal au 52ème RI, mort le 19 avril 1915, à Hartmanns-Weilerkopf.
Fauconnet Pierre
Fontanneau Pierre, soldat au 50ème RI, tué à l’ennemi sur le champ de bataille devant Thélus (Pas de Calais) 25 septembre 1915, à l’âge de 27 ans
Forestier Jean, 10 mai 1915, Carency (Pas de Calais)
Glangetas André, 14 novembre 1915, hôpital de Belfort
Jardrin, 14 juillet 1915, hôpital d’Ondes (Hte Garonne)
Labrousse André, soldat à la 3ème Cie de mitrailleuses du 107ème RI, mort à Bras (Meuse) d’éclats d’obus reçus alors qu’il se trouvait dans la tranchée, le 1er juin 1916 à l’âge de 25 ans.
Lachaise Pierre, soldat au 34ème RI, mort a combat à, Craonne (Aisne) le 5 mai 1917 à l’âge de 25 ans.
Lasnier Pierre, soldat au 100ème RI mort le 28 août 1914 à Carignan à l’âge de 31 ans.
Morelet François, 7 octobre 1914, Saint-Nemmie (Marne)
Pélissier Elie, soldat au 37ème RI, mort sur le champ de bataille aux Alleux (Ardennes) le 31 août 1914, à l’âge de 23 ans.
Petit Julien, soldat au 130ème RI, mort au combat de Thiaumont (commune de Douaumont, Meuse), le 9 juillet 1916, à l’âge de 22 ans.
Rougier Dauphin, soldat au 226ème RI, tué à l’ennemi sur le territoire d’Ablain St Nazaire (Pas de Calais) le 18 mai 1915, à l’âge de 36 ans.
Rougier Pierre, 24 octobre 1914, Laventie (Pas de Calais)
Virouleau Maurice, soldat au 175ème RI, mort des suites de ses blessures sur le champ de bataille à Rosna (Macédoine grecque) le 17 septembre 1916, à l’âge de 22 ans.
1919
1er juin, les conseillers mobilisés Rougier, Mousnier et du Chatelard sont de retour. A l’issue de la séance, le maire Gauthier annonce sa démission :
« M. le maire annonce au conseil qu’étant très fatigué et atteint d’une maladie qui ne lui permet pas de continuer ses fonctions de maire, il se voit dans l’obligation absolue de démissionner dès aujourd’hui même, laissant à l’adjoint M Donzeau la charge des affaires communales… »
L’adjoint Donzeau le remplace mais en juillet suivant, il expose qu’étant souvent absent et occupé par ses affaires personnelles, il ne peut s’occuper efficacement de la commune et demande à être secondé. M. Rougier Adolphe est désigné comme adjoint intérimaire.
10 décembre : à la suite des élections du 30 novembre, M. Rougier Adolphe devient maire et Chavalarias Elie adjoint.
Daniel Pabot du Chatelard est désigné pour recueillir les souscriptions des particuliers pour l’édification d’un monument aux morts.
1920
29 février : M. Bourrinet fait observer que son traitement en tant que secrétaire de mairie avait été fixé avant la guerre à 275F mais que depuis, le coût de la vie a plus que triplé. Le conseil décide de porter son traitement annuel à 825F.
A propos du repos dominical envisagé pour les employés des PTT, le conseil émet l’avis que si l’administration juge utile d’accorder un jour de repos aux PTT, ce repos leur soit accordé par roulement, mais que le service postal ne soit interrompu à aucun titre le dimanche.
4 juillet : nombreux travaux urgents à l’ordre du jour : recouvrir l’école des garçons, la mairie, le presbytère, l’église et une partie de la maison de l’institutrice, réparation des murs des lavoirs du Forestier, de Chauffour, des murs de soutènement de la cour d’école des garçons.
11 juillet : le gros arbre situé sur la place a été vendu à M. Gaillard dit Bouty, de Javerlhac depuis 8 mois mais celui-ci tarde à le faire enlever et ne répond pas aux injonctions du maire. Cet arbre devenant dangereux, le conseil autorise le maire à utiliser les moyens judiciaires pour faire obtempérer M. Gaillard.
1921
20 février : M. Bourrinet est désigné pour effectuer les opérations de recensement prévues le 6 mars et lui alloue la somme de 280F.
13 novembre : les plans et devis du monument à élever aux enfants de la commune de Teyjat morts au champ d’honneur sont soumis au conseil.
La souscription publique a recueilli la somme considérable de 3555F. La commune complète cette somme de 1945F en approuvant le devis de 5500F et décide :
« Le dit monument sera érigé sur la place publique de Teyjat, en avant de l’église, dans l’axe du clocher actuel et à 9 mètres de ses parements, seul emplacement le mieux situé en présentant les moindres difficultés d’érection pour les fondations ».
1922
9 avril : le conseil approuve le marché passé avec M Hérault, entrepreneur du monument.
23 juillet : il est question des réparations à effectuer à la salle de classe des garçons et à la mairie pour un montant total de 3000F.
1923
L’entreprise Hérault construit également le CN n°6.
1924
Le préfet demande à la commune si elle désire s’associer au projet d’électrification rurale de la Dordogne. Réponse favorable du conseil considérant que si chacun des habitants de notre commune pouvait bénéficier à volonté de l’électricité, soit pour l’éclairage, soit pour beaucoup de travaux d’intérieur et même d’extérieur de ferme, on obtiendrait de bien meilleurs résultats.
1925
22 février : le conseil vote une subvention de 400F à l’autobus qui desservira Teyjat sur le trajet Etouars-Javerlhac.
L’inauguration du monument aux morts de Teyjat aura lieu… (date non mentionnée).
M. Vertuaux obtient l’autorisation d’ouvrir un débit de boissons hygiéniques.
17 mai : M. Daniel Pabot du Chatelard est élu maire avec 8 voix contre 3 à M. Vertuaux Pierre.
M. Faure Adrien ayant recueilli 9 voix est élu adjoint contre M. Vertuaux (2 voix).
14 juin : le traitement du secrétaire de mairie Desbordes Adrien, qui remplace M. Bourrinet, est porté à 1500F.
12 juillet : la société hydro-électrique de la Tardoire propose un devis pour l’électrification de la commune. La participation communale serait de 79100F.
Les travaux de l’école des filles, interrompus par la guerre et la mobilisation de l’entrepreneur de Nontron Bertrand Henri, n’ont jamais été achevés et ont été résiliés. Le conseil accorde à M. Bertrand le reliquat de la partie des travaux exécutés mais non payés.
Réparation de la fontaine et du lavoir de Boisseuil.
M. Chaperpoux remplace M. Bourrinet comme instituteur.
1926
1er juin : l’entretien et la construction des chemins est toujours à l’ordre du jour : construction du chemin rejoignant le Forestier à la D 75, du chemin du Bouchage et du chemin des Planes, réparation du chemin de Chauffour.
Le conseil autorise M. le maire à acheter un appareil de chauffage pour le logement de l’instituteur et à faire réparer la cheminée de la cuisine ou d’acheter une cuisinière si c’est plus avantageux.
11 octobre : la décroissance de la population teyjatoise s’accélère (voir la démographie). Moins de 20 enfants en moyenne fréquentent désormais les écoles. Le conseil par 6 voix contre 2 décide de supprimer une des deux écoles et de créer une école mixte.
8 novembre : avis favorable au projet d’électrification présenté par la compagnie d’énergie électrique du sud-ouest.
1927
4 janvier : l’entrepreneur qui a construit le pont de Laudonie est accusé de profanation de sépulture dans un courrier adressé au maire de l’époque M Daniel Pabot du Chatelard : « … un sieur H. entrepreneur de maçonnerie chargé de construire un pont pour la commune de Téjac, s’est permis, pour la construction de ce pont, de prendre dans le cimetière, sur les tombes de la famille P. les pierres qui lui étaient nécessaires.
Cette profanation de sépulture (si le fait est exact) pourrait bien coûter cher au vandale qui l’a commise. »
Le maire se dit complètement étranger à cette affaire de profanation de sépulture qui, semble-t-il, en est restée là.
1er juin : le conseil décide la création d’une bibliothèque municipale qui sera composée essentiellement d’ouvrages d’instruction agricole et scientifique.
Une somme de 15F est versée à M. Hardy pour l’hébergement d’un pigeon voyageur pendant un mois.
La sous préfecture rappelle à la commune qu’une subvention de 12140F avait été accordée à la commune pour l’agrandissement des écoles et qu’aucune demande de paiement n’a été présentée (et pour cause, les travaux sont restés en suspend). Le conseil désire achever les travaux commencés à l’école des filles et construire dès que les circonstances le permettront le logement de l’instituteur. En novembre, le devis remis à jour par M. Cocula, architecte à Périgueux est arrêté à 46 233F.
1928
Janvier : procédure d’enquête publique pour le chemin du Forestier à la D 75
13 juin : avis favorable à M. Glangetas François pour l’ouverture d’un débit de boissons hygiéniques à Bellevue.
Un projet de cabine téléphonique est à l’étude.
9 septembre : suite à une élection partielle du mois d’août, l’élection du maire désigne M. Faure Adrien par 7 voix contre 3 à M. Mousnier. Election au 3ème tour de l’adjoint M. Mousnier avec 5 voix contre 4 à M. Vertuaux et 2 à M Parlant. M. Pabot du Chatelard ne s’est pas représenté.
23 septembre : le directeur des services agricoles de Dordogne demande l’ouverture par l’instituteur M. Laroche d’un cours d’enseignement agricole post-scolaire.
Ne pouvant trouver ni personnel ni local adéquat, le projet de cabine téléphonique est ajourné. On s’en tiendra pour le moment aux pigeons voyageurs !
16 novembre : le conseil adopte le principe de la création d’un syndicat intercommunal pour la gestion du projet d’électrification.
1929
19 mai : Réélection du maire M. Faure, élection de M. Chavalarias Elie comme adjoint, chacun à l’unanimité des 12 voix du conseil.
16 juin : pour le reboisement de la commune, le conseil demande à la pépinière départementale 3500 pins noirs d’Autriche, 3000 pins sylvestres et 100 cèdres.
Le conseil accepte un don de 2000F en faveur des pauvres de la commune, fait par la famille Pabot-Chatelard en souvenir de M. Juste Pabot-Chatelard, ancien préfet et ancien maire de Teyjat, décédé le 1er mars 1929.
1930
2 mars : souscription des habitants de Caillaud pour la réparation du chemin de Caillaud à Javerlhac.
23 mars : souscription des habitants de Bouëre pour la réparation du chemin rural dit Chavaroche.
14 septembre : souscription pour la réparation du chemin de Malibas à Vaubrunet.
Les travaux de l’école interrompus par la guerre n’ont toujours pas été achevés. Le conseil est d’avis de terminer les travaux mais le devis de 1927 (46263F) représente une trop grosse charge pour la commune.
1931
La taxe sur les chiens est fixée à 5 F pour les chiens de 1ère catégorie (agrément et chasse) et 1 F pour les chiens de 2ème catégorie (garde des troupeaux et des habitations).
25 août : décès à Périgueux de Pierre Bourrinet.
1932
Le nouveau devis réactualisé par M. Cocula pour l’achèvement de l’école des filles est établi à 52064F.
1933
7 juin : souscription pour la réparation du chemin des plantiers à Boisbernard.
1934
Affaire Bouthinon. La commune à refusé de payer la somme convenue de 40F à M. Bouthinon pour un élagage qu’elle considérait comme mal effectué. M. Bouthinon dépose une plainte et la commune est condamnée par un jugement du 16 février 1934 à payer les frais de justice en plus des 40F et des intérêts, pour un total de 345,35F.
21 décembre : le syndic intercommunal chargé de l’électrification décide de contracter un emprunt de 1 600 000 F sur 30 ans, chaque commune garantissant sa part de l’emprunt et l’annuité de remboursement. La quote-part de Teyjat se monte à 129 280 F et l’annuité à 8701, 91 F.
1935
Elections des 5 et 12 mai.
M. Faure est toujours conseiller mais ne se représente pas comme maire.
M. Mousnier François est élu maire avec 8 voix contre 4 à M Laforest Georges.
M. Fauconnet Georges est élu adjoint au 2ème tour avec 11 voix contre 1 à M. Laforest.
25 août : une circulaire de la préfecture du 15 juin fixe la taxe sur les chevaux, mules et voitures ; on avait déjà inventé la vignette !
24F pour les voitures à 4 roues, 12F pour les voitures à 2 roues et 12F pour un cheval ou un mulet.
Les traitements du secrétaire de mairie et du cantonnier sont réduits de 3% (décret-loi du 16 juillet 1935).
Le conseil décide que l’école aura lieu dans la salle de classe à côté de la mairie et que l’instituteur sera logé dans le logement attenant. Le logement vacant suite à la suppression du poste de l’institutrice sera loué à M Lagrange Henri.
L’électricité arrive au village mais pas encore dans les hameaux ; en 1953, on trouvera encore deux propriétés non desservies en éclairage électrique et qu’il y aurait lieu d’alimenter dont la maison du garde-barrière de Barrancourt. On discute aussi de l’éclairage des bâtiments communaux ; pour son logement, l’instituteur bénéficiera de 2 lampes à simple allumage plus une en va et vient et d’une prise de courant.
17 novembre : nomination du cantonnier Arnaudet Louis, employé 6 mois par an.
Pour fournir la soupe aux enfants des écoles pendant les 3 mois d’hiver, la somme de 400F est allouée à M Lagrange.
On organise des souscriptions pour la réparation du chemin de Boisseuil, du chemin de chez Gallié aux Planes.
1936
28 juin : considérant le nombre d’enfants de la commune en âge scolaire (58 enfants de 6 à 13 ans), le conseil demande au préfet le rétablissement du second poste d’instituteur supprimé. Refus du préfet se basant sur un rapport de l’inspecteur de l’enseignement primaire qui constate que sur 57 enfants en âge scolaire, seuls 43 fréquentent l’école de Teyjat (il en compte 7 à Javerlhac, 4 à Varaignes, 3 à Etouars).
La cantine scolaire est tenue par Fauconnet Pierre, débitant à Teyjat.
1937
13 juin : vu l’augmentation du coût de la vie, le traitement du secrétaire de mairie est porté de 1740F à 2400F.
17 septembre : à la demande de la compagnie d’assurance et vu la flambée des prix, les biens communaux sont réévalués :
Eglise et dépendances 45 000 F
Clocher 20 000 F
Autels, mobilier, linge, ornements 4 000 F
Bâtiment à usage de presbytère 30 000 F
Ecurie, fournil, étable 3 000 F
Grange 12 000 F
Bâtiment école primaire, mairie 35 000 F
Maison de l’instituteur 25 000 F
Ecole neuve non achevée 6 000 F
Maison de l’institutrice 32 000 F
Mobilier de l’école 1 500 F
Mobilier de mairie 2 000 F
Mobilier scolaire 200 F
Total 215 700 F
1938
Souscriptions pour les chemins de Boisbernard, de Beaumont, le lavoir de la fontaine de Chauffour.
6 mars : un bail est signé entre le maire et Mme veuve Bardy pour la location du logement de l’institutrice : Deux pièces, cuisine et chambre à coucher au dessus exposées au couchant, cave, grenier et jardin situé derrière l’immeuble (ADD 2 Z 238).
20 novembre : un marché est passé pour la construction d’un lavoir à Chauffour et d’un lavoir et abreuvoir à la fontaine de Lauterie.
L’allée de Malibas, qui part du chemin de grande communication 92 pour aboutir au hameau de Malibas est cédée gratuitement à la commune pour en faire un chemin public.
1939
16 août : « Le conseil considérant que les travaux de construction de l’école des filles ont été interrompus par le fait de la guerre en décide l’achèvement, accepte les plans et devis établis par M Cocula en date du début juillet 1939 s’élevant à la somme de 68 445,16F… »
Cette école joue décidément de malchance, 15 jours plus tard, la seconde guerre mondiale allait à nouveau interrompre les velléités d’achèvement des travaux.
La déclaration de guerre ne se traduit pour le conseil que par une indemnité de 180F en faveur du cantonnier pour un travail supplémentaire par le fait de l’affichage de la mobilisation.
A la réunion du 5 novembre, les conseillers Bernard Marcel, Lamouroux Justin et Pélissier François sont absents mobilisés. Lamouroux et Pélissier reviendront dès 1940 mais Bernard, prisonnier, ne sera rapatrié qu’après 1945.
Trois noms viendront plus tard s’ajouter sur le monument aux morts à ceux de la guerre 1914-1918 : Brun Henri, Chanudaud Pierre, Puyrajou René.
1940
En juin, la ligne de chemin de fer Angoulême-Nontron est fermée au trafic voyageurs sans que cela suscite de commentaire de la part du conseil.
9 septembre : étant données les difficultés de ravitaillement de la commune, le conseil demande instamment qu’une autorisation de circuler soit accordée à M Chavalarias, épicier, pour une de ses voitures.
Le 9 octobre, l’architecte M. Cocula réévalue une fois de plus le devis d’achèvement de l’école des filles : 81 214,78F.
Les travaux récents de Patrick Paillet (2011-2016) et les recherches effectuées à l’occasion de la rédaction du livre de J-M Warembourg “Pierre Bourrinet et l’histoire des découvertes archéologiques à Teyjat” (juin 2017) ont grandement complété nos connaissances sur cette grotte et l’histoire de la découverte des gravures. Cet article fera ultérieurement l’objet d’une refonte complète. La grotte est fermée au public mais l’espace muséographique voisin, ouvert tous les jours sauf le mardi en juillet-août, présente une visite virtuelle en 3D de la grotte.
En marge des circuits touristiques classiques, la grotte de la Mairie à Teyjat revêt une importance capitale pour l’art quaternaire : c’est, en France, l’un des très rares sites ornés de l’extrême fin de la dernière période glaciaire ( glaciation de Würm ) il y a 10 000 ans, le seul daté de cette époque qui soit encore ouvert au public.
A 200 m à l’est, se trouve l’abri Mège qui a livré des objets d’art préhistoriques exceptionnels (phoque, « diablotins », têtes de cerfs vues de face…).
La grotte, longue d’une centaine de mètres, est formée de deux galeries divergentes. La roche calcaire qui constitue les parois ne se prête guère à la figuration. Ceci explique la concentration des gravures à proximité de l’entrée de la cavité sur des coulées stalagmitiques. A cet endroit, en effet, la calcite facile à travailler a permis l’exécution des œuvres pariétales.
Teyjat est une grotte très particulière. Non seulement par le fait qu’elle représente la phase ultime de l’art pariétal paléolithique mais aussi parce que l’on sent ici une apogée de cet art : précision des traits sans presque aucun repentir, finesse et miniature des gravures, justesse exquise des attitudes délivrées par les représentations d’animaux exclusivement. Un milieu extrêmement fragile menaçant de s’écrouler à chaque instant (les blocs gravés sont sur des talus d’argile très friables) et mettant en péril les œuvres remarquables de ces derniers chasseurs-cueilleurs nomades de la fin de l’ère glaciaire.
Dès 1889, on fit les premières recherches dans cette petite cavité connue de tous, mais il faut attendre 1903 pour que les premières gravures soient découvertes par Pierre Bourrinet, instituteur à Teyjat qui a donné son nom à l’espace muséographique et Denis Peyrony.
La grotte est classée monument historique en 1910. Les fouilles se poursuivent jusqu’en 1929 et révèlent un outillage lithique et osseux important. Le mobilier est surtout composé de burins, de grattoirs, de lames, de pointes pédonculées et de harpons à barbelures. Toutes ces découvertes témoignent de la présence de l’homme à l’extrême fin du Paléolithique supérieur à une période que l’on nomme le Madgalénien final.
Le relevé des gravures pariétales, réalisé par l’abbé Breuil puis actualisé par N. Aujoulat, permet de recenser 48 figures. Pour les protéger, un mur et une porte sont édifiés, aménageant ainsi un sas d’entrée, et une couverture synthétique draine les eaux d’infiltration entre la voûte et les gravures. Enfin, un caillebotis métallique, posé sur le sol, permet la progression des visiteurs à l’intérieur de la cavité.
L’art pariétal de la grotte, presque exclusivement animalier, est formé de sept panneaux localisés sur de grandes dalles de calcite posées dans le sol ou étagés sur la coulée stalagmitique de l’entrée de la cavité.
La faune représentée est dominée par les cervidés parmi lesquels on compte 10 rennes. Viennent ensuite les équidés au nombre de 10. La grotte de La Mairie abrite également 2 figures d’ours. Toutes ces représentations d’animaux, liés à un environnement froid et de steppe, cohabitent avec un bestiaire de milieu plus tempéré, de forêts denses et de paysages plus clos, comme les cerfs ou les aurochs 6 fois représentés.
Avec beaucoup de réalisme, toutes ces figures traduisent vraisemblablement la succession de deux phases d’occupation et de gravure proches dans le temps mais non contemporaines.
L’initiative conjointe des collectivités et du Centre des Monuments Nationaux a abouti à la création de l’espace muséographique Pierre Bourrinet. Ce lieu permet de rendre compte de l’ensemble des découvertes des sites préhistoriques de Teyjat, inscrits dans le contexte géographique du nord du bassin aquitain, point de rencontre entre les massifs sédimentaires et les terrains granitiques.
La salle d’exposition propose une description du paysage, de l’environnement et de la faune qui peuplait la région lorsque la grotte fut décorée.
On peut y voir notamment :
Article de M Bernard Bonithon
REF: AD 24 cote 24 L 48
L’AFFAIRE
Une affaire importante va animer la commune de Teyjat durant l’an V : l’arrachage et la coupe de l’Arbre de la Liberté. Evidement nous y retrouverons des protagonistes que nous connaissons déjà.
L’affaire débute le 7 nivôse an V :
27 décembre 1796
« L’an cinq de la république française une et indivisible et le sept du mois de nivôse, environ les trois heures de l’après midi, nous, agent et adjoint municipaux de la commune de Teyjat, canton de Javerlhac département de la Dordogne, étant instruits par voix indirecte que le sept du présent mois l’arbre de la Liberté qui avait été planté sur la place du chef-lieu avait été partie arraché et coupé et qu’il avait été transporté dans la cour ci-devant presbytérale, nous nous sommes transportés audit chef-lieu de la commune de Teyjat, où étant nous avons trouvé que par effet ledit arbre a été partie arraché et coupé de la hauteur de deux pieds qui est restée dans la place de sa première position ; de là avons passé dans la cour du ci-devant presbytère où nous avons trouvé le restant dudit arbre qui peut être de la longueur d’environ quinze pieds, nous avons dûment observé que ledit arbre a été coupé par le haut ; avons interpellé le citoyen Etienne Ribadeau Dumaine, ministre du culte catholique de la présente commune, qui est fermier dudit presbytère de nous dire par quelle voie ledit arbre se trouve dans ladite cour, il nous a répondu ne savoir par quel moyen il a été porté dans ladite cour, qu’à cette époque il était absent de la maison ; à quoi nous lui avons répliqué qu’il n’était pas possible qu’il n’eut bien quelque connaissance d’un fait aussi notoire, attendu qu’il fallait qu’il (passe ?) plus de quatre personnes pour faire cet enlèvement pour l’introduire dans cette cour et que même un jour de fête il ne s’absente point de la maison attendu surtout que cette action qui était faite au mépris de la loi s’est passée avant la messe, à quoi il nous a encore répondu qu’il n’avait aucune connaissance et, attendu que ledit citoyen Etienne Ribadeau, comme dit est ministre du culte catholique, persiste dans ses réponses et qu’il n’est pas en notre pouvoir de découvrir les auteurs ni fauteurs de l’enlèvement dudit arbre, nous avons fait et dressé notre présent procès verbal pour être remis au citoyen Commissaire du pouvoir exécutif près l’administration municipale dudit canton de Javerlhac pour y statuer ce qu’il verra bon être fait à Teyjat. Ce même jour et an que dit est de l’autre part et avons signé .
Masfrand agent municipal de la commune de Teyjat
Dapien adjoint . »
L’affaire est menée tambour battant et débute par l’assignation des témoins:
31 décembre 1796 assignation à comparaître au tribunal de Nontron est donnée à « Jean Bounithon, cultivateur, Antoine Gautier des Planes, Martial Nadaud fils, ci-devant sacristain, Thomas Philiou, journalier, Jean Besse, métayer et Jean Bounithon, maréchal, tous demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat … témoins indiqués par l’agent et adjoint municipaux de la commune de Teyjat, et tous autres qu’il appartiendra et qui pourront être indiqués par la suite, à comparaître en personne par devant nous le quatorze du présent mois, heure de neuf heure du matin, pour faire tous déclaration sur les faits et circonstances contenus au procès verbal fait et dressé par l’agent et l’adjoint municipaux de la commune dudit Teyjat le sept du courant. Fait à Nontron le onze du mois de nivôse cinquième année républicaine.
Duchassaing ».
L’assignation est communiquée aux témoins dès le lendemain 12 nivôse, en guise d’étrennes sans doute, et le quatorze nivôse an V (3 janvier 1797) les auditions commencent, elles se poursuivront jusqu’au 29 nivôse.
Audience du 14 Nivôse (3 Janvier 1797)
« Aujourd’hui quatorze nivôse an cinquième de la République française … Dudit jour est comparu Jean Bounithon dit Jeannot père, âgé d’environ soixante quatre ans, demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat. A déclaré qu’il est certain que le quatre du courant sur les six heures du soir, veille de la ci-devant Noël, l’arbre de la Liberté qui été planté sur la place publique de la commune de Teyjat était sur pied ; que le lendemain matin, jour de Noël, et sur les neuf heures du matin, il était presque abattu par terre, étant encore entier, mais qu’il n’a pas vu par qui il avait été arraché, qu’il a ouï dire que le métayer de Joubert qui demeure à Boisseuil, commune de Teyjat, tenait une lampe pendant qu’on arrachait ledit arbre et que le petit fils de Laurençon, du même lieu de Boisseuil, et le nommé Labi, fils de Catherine Vignaud, du lieu de Chez Boine, même commune de Teyjat, étaient présents à l’arrachement dudit arbre. C’est tout ce qu’il a déclaré savoir. Et n’a signé pour ne savoir ce faire interpellé, ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols valeur métallique.
Dudit jour est comparu Antoine Gauthier, marchand âgé d’environ trente huit ans, demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat, a déclaré avoir vu la veille de la ci-devant Noël l’arbre de la Liberté encore sur pied … et que le lendemain, sur les huit heures du matin il le vit presque abattu mais ne savoir ni n’avoir ouï dire par qui il l’avait été … ayant requis sa taxe, l’avons taxé trente sols valeur métallique.
Dudit jour est comparu Martial Nadaud, cultivateur, âgé d’environ cinquante deux ans, demeurant à Chez Galier commune de Teyjat. A déclaré qu’étant sacristain du ministre du culte de la commune de Teyjat, il se rendit sur les onze heures du soir de la nuit du quatre au cinq du présent mois chez le ministre pour savoir s’il voulait dire la messe, qu’en passant il vit environ une douzaine de personnes qui entouraient l’arbre de la Liberté … il aperçut ledit arbre presque renversé mais que l’obscurité ne lui permis de distinguer personne, que le lendemain matin, jour de la ci-devant Noël, passant sur la même place vers les onze heures, il aperçut ledit arbre tout à fait renversé, mais ne savait ni n’avait ouï dire par qui il l’avait été, que le troisième jour de ci-devant fête de Noël, il avait ouï dire que le dit arbre fut porté dans la basse cour du ministre du culte, mais ne sait par qui … nous lui avons taxé trente sols valeur métallique."
Il signe sa déposition « Nadaud ».
“Dudit jour est comparu Thomas Filhoud, laboureur, âgé d’environ cinquante six ans, demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat. A déclaré que, dans la nuit du quatre au cinq du courant, un enfant qui lui est inconnu fut lui demander sur les dix heures une hache qu’il disait qu’on voulait employer à couper l’arbre de la Liberté … laquelle le déclarant refusa vouloir prêter, que le lendemain matin, cinq du courant, étant sorti sur les huit heures du matin pour se rendre à la messe, il aperçut ledit arbre presque renversé par terre et n’avoir vu ni ouï dire par qui il l’avait été … lui avons taxé trente sols valeur métallique.
Dudit jour est comparu Jean Besse, laboureur, âgé d’environ trente huit ans, demeurant à Teyjat.
A déclaré que le cinq du courant, jour de ci-devant Noël, il a vu l’arbre de la Liberté planté sur la place du chef-lieu de la commune de Teyjat, sur les cinq heures du matin, qui était couché par terre, sans être pourtant entièrement arraché, mais ne savoir ni avoir ouï dire par qui ledit arbre avait été arraché, ajoute avoir ouï dire par un enfant, dont il ne sait pas le nom de baptême, qu’on appelle Pierre Cri, fils de feu Pierre Virage, habitant au chef-lieu de la commune de Teyjat, que ledit arbre avait été porté la troisième fête de Noël dans la basse cour du ministre du culte … lui avons taxé trente sols valeur métallique.
Dudit jour est comparu Jean Bounithon fils, maréchal demeurant à Chez Galier commune de Teyjat, âgé d’environ trente ans.
A déclaré qu’il aperçut, sur l’heure de midi du cinq du courant, l’arbre de la Liberté qui était planté sur la place de Teyjat presque renversé par terre, mais ne sait ni n’a vu qui pouvait l’avoir arraché ; ajoute néanmoins avoir ouï dire que le nommé Jean Fauconnet, métayer de Joubert tenait une lampe pendant qu’on arrachaient ledit arbre et que le nommé Jeannot Lapeyre demeurant au lieu du Forestier en qualité de bordier à François Prieuret avait aidé à arracher ledit arbre dans la nuit du quatre au cinq du présent mois, que la femme de lui déclarant lui a fait le rapport, pour le tenir de Marie Bounithon sœur de lui déclarant. C’est tout ce qu’il a déclaré savoir et a signé, ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols métalliques.”
Il signe « Jean Bonithon ».
A la suite de l’audition des premiers témoins une série de mandats d’amener est délivrée dès le quatorze nivôse par Pierre Duchassaing à l’encontre du « nommé Labi, fils à Catherine Peyraud, cultivateur demeurant au village de Boine commune de Teyjat, âgé d’environ vingt ans, taille de cinq pieds deux pouces, cheveux et sourcils châtains pour être entendu sur les infractions dont il est prévenu … ». Le même jour un mandat est délivré contre « Etienne Ribadeau Dumaine, ministre du culte catholique demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat, âgé d’environ cinquante cinq ans, taille cinq pieds deux pouces, cheveux et sourcils châtains pour être entendu sur les infractions dont il est prévenu … ».
Puis c’est au tour « du citoyen Reytier Lagrange, notaire public, demeurant au lieu de Boueyres commune de Teyjat, Marie Marcelly, épouse de Martial Bounithon et Marie Bounithon, fille de Jean Bounithon dit Jeannot, demeurante l’une et l’autre au chef-lieu de la commune de Teyjat, témoins qui ont été indiqués et tous autres qui pourront l’être de nouveau et par la suite à comparaître en personne par devant nous le seize du présent mois, heure de neuf heures du matin pour faire leur déclaration sur les faits et circonstances contenus au procès verbal fait et dressé par l’agent et l’adjoint municipaux de la commune de dudit Teyjat le sept du courant … ».
Et nous continuons par « Jean Fauconnet, métayer de Pierre Nadaud, dit Joubert, demeurant au village de Boisseuil commune de Teyjat, âgé d’environ quarante ans, taille cinq pieds ou environ, cheveux et sourcils châtains pour être entendu sur les infractions dont il est prévenu … Le petit fils du citoyen Laurençon, cultivateur du lieu de Boisseuil, commune de Teyjat, âgé d’environ quinze ans, taille quatre pieds six pouces, cheveux et sourcils châtain clair pour être entendu sur les infractions dont ledit petit fils est prévenu … Le nommé Jean, dit Tejazat, bordier de François Prieuret, demeurant au village du Forestier commune de Teyjat, âgé de trente ans ou environ, taille cinq pieds deux pouces ou environ pour être entendu sur les infractions dont il est prévenu … ». Ils comparaîtront le dix sept nivôse.
Audience du 16 Nivôse (5 Janvier 1797)
Les interrogatoires se poursuivent avec les personnes citées lors des précédentes dépositions.
“Dudit jour est comparu la citoyenne Marie Marcely, épouse de Martial Bonithon, âgé d’environ dix neuf ans, demeurant au chef lieu de la commune de Teyjat.
A déclaré que sur les neuf heures de la nuit du quatre au cinq du présent mois et comme elle allait à la messe de minuit, elle aperçut ledit arbre de la Liberté qui était planté sur la place du chef-lieu de la commune de Teyjat qui était à demi renversé, qu’elle vit dans le rassemblement de plusieurs personnes qui entouraient l’arbre parmi lesquelles elle distingua Jean Aupetit fils, métayer de Joubert, du lieu de Boisseuil en ladite commune de Teyjat, qui tenait à la main une lanterne dans laquelle elle croit qu’il y avait une lampe qui brûlait, mais qu’elle ne vit que le dit Aupetit, ni les autres personnes assemblées s’occupassent de l’arrachement dudit arbre. Que le sept du courant l’arbre n’était plus sur la place, qu’elle a ouï dire qu’il avait été porté dans la basse cour du ministre du culte de ladite commune mais ne savoir qui l’a enlevé ni qui l’a porté dans ladite basse-cour. C’est là ce qu’elle a déclaré savoir et n’a signé pour ne savoir, de ce faire interpellée, ayant requis sa taxe, lui avons taxé vingt cinq sols valeur métallique.
Dudit jour est comparue Marie Bonithon, fille âgée de vingt ans où environ, demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat.
A déclaré que se rendant dans la nuit du quatre au cinq à la messe de minuit, elle aperçut l’arbre de la Liberté planté dans la place du chef-lieu de la commune de Teyjat à demi renversé, qu’elle vit aussi que ledit arbre était entouré par une quinzaine de personnes, autant qu’elle pu en juger, parmi lesquelles personnes elle distingua le nommé Jean Fauconnet, métayer de Joubert, du lieu de Boisseuil, qui tenait une lanterne à la main, dans laquelle il y avait une lampe qui brûlait. C’est tout ce qu’elle a dit savoir et n’a signé pour ne savoir de ce faire interpellée, ayant requis sa taxe, lui avons taxé vingt sols métalliques.
Dudit jour est comparu Guillaume Reytier, notaire public, âgé de vingt sept ans ou environ, demeurant au village de Bouére commune de Teyjat.
A déclaré que dans la nuit du quatre au cinq du courant, environ les onze heures du soir, le déclarant se retirant de chez le citoyen Masfrand, agent municipal de la commune de Teyjat, où il avait été appelé pour aider à corriger les erreurs commises sur le rôle de la contribution foncière de ladite commune de Teyjat, il aperçut sur la place publique de Teyjat un groupe de monde, parmi lesquels étaient la bru et la fille de Jean Bonithon dit Jeannot, qui s’avancèrent vers le déclarant et lui dirent : prenez garde, l’on a couché l’arbre de la Liberté. Le déclarant répondit : tant pis pour ceux qui l’ont fait et il entra à l’instant dans la maison ci-devant curiale où il causa un moment avec les citoyens Beyle et Dumaine, ce dernier ministre du culte catholique et qu’il fut ensuite dire la messe de minuit où le déclarant assista ; après laquelle il partit pour se rendre chez lui, sans qu’il sache qui avait commis le délit. Que le surlendemain, sept du courant, ledit citoyen Masfrand appela encore le déclarant vers lui pour finir de corriger les erreurs dont il a déjà parlé, ce qui étant fait il se retira ; ledit Masfrand accompagna le déclarant avec le citoyen Dapien, agent municipal de ladite commune de Teyjat, que chemin faisant ils entrèrent dans la maison ci-devant curiale, où le déclarant aperçut dans la cour ledit arbre de la Liberté qui avait été coupé par les deux bouts, dont il ne restait qu’une longueur d’environ quinze pieds ; ledit citoyen Masfrand, en sa qualité d’agent municipal, interpella ledit Dumaine, ministre du culte, de lui dire qui avait apporté dans ladite cour ledit arbre de la Liberté, qu’il lui répondit qu’il n’en savait rien. Ajoute le déclarant avoir ouï dire par le citoyen Pierre Lapouge dit Sourdeau, demeurant au village de Beaumont, commune dudit Teyjat, qu’on avait fini de couper ledit arbre de la Liberté le cinq du courant. Et c’est tout qu’il a dit savoir, lecture à lui faite de sa déclaration, a dit qu’elle contient vérité, a persisté et a signé et ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols.”
Comme l’instruction avance, de nouveaux mandats d’amener sont lancés le 16 nivôse contre « le nommé Laina, demeurant au village de Chez Galier, la nommée Jeanne, épouse de Jean Bounithon, demeurant au même village et Pierre Lapouge, dit Sourdeau, demeurant au village de Beaumont, le tout commune de Teyjat, témoins qui ont été indiqués … ». Ils doivent comparaître le dix huit nivôse.
Audience du 17 Nivôse (6 Janvier 1797)
Etienne Ribadeau Dumaine est le premier à être interrogé :
« interrogé de ses noms, surnoms, âge … , déclare se nommer Etienne Ribadeau Dumaine, ministre du culte catholique en la commune de Teyjat, âgé de cinquante deux ans et sept mois. Interrogé s’il a eut connaissance qu’il a été coupé l’arbre de la Liberté … Répond qu’il a vu dans la même journée du cinq du présent mois l’arbre de la Liberté qui était à demi abattu. Interrogé s’il sait que ledit arbre ait été abattu dans la nuit du quatre au cinq audit présent mois, ou à quel autre jour et heure il a été renversé. Répond n’avoir aucune connaissance du jour et heure à laquelle ledit arbre a été arraché. Interrogé s’il sait que l’arbre de la Liberté a été scié et coupé et si les dits arbres ou bouts n’ont pas été porté dans la cour de la maison qu’il habite. Répond qu’il ignore quelles sont les personnes qui ont scié ou coupé ledit arbre, que tout ce qu’il sait c’est qu’il a été scié et coupé toute la journée du six du présent mois sur la place de la commune de Teyjat, que le lendemain, sept du courant et pendant qu’il était occupé dans l’église à des fonctions de son ministère, il y a lieu de croire qu’on apporta quelques portions dudit arbre dans sa basse cour puisqu’en effet à son retour chez lui il aperçut quelque fragment d’arbre qu’il ne reconnut même pas d’abord pour avoir fait partie de l’arbre de la Liberté parce que ledit arbre n’avait aucune marque qui le différenciait d’avec un autre arbre. Interrogé si c’est par son ordre ou par ses conseils que les débris dudit arbre furent portés dans sa basse cour. Répond négativement et ajoute que ce pouvait être d’autant moins par son ordre ou par ses conseils que quelque portion dudit arbre fut portée dans sa basse cour que comme il l’a déjà dit ce fut en son absence et pendant qu’il était occupé dans son église que l’on porta dans sa basse cour une partie du tronc de l’arbre de la Liberté qui allait à la moitié de sa longueur. Observe le répondant que quoique l’arbre de la Liberté fut renversé, et ce depuis le cinq du courant, et qu’il eut été scié et coupé la journée du six sur la place de la commune et qu’il sait à présent que l’agent municipal et son adjoint de la commune en eurent connaissance que le délit avait été commis depuis deux jours, néanmoins ils ne le constatèrent par procès verbal que le troisième jour, jour auquel portion dudit arbre fut portée dans la basse cour du répondant"…
Il persiste et signe et à la suite de ses réponses claires et surtout sincères, Duchassaing ne peut que le remettre en liberté.
Vient ensuite François Lage, dit Labi, recouvreur, fils de Catherine Vignaud, âgé d’environ vingt ans, demeurant Chez Boine commune de Teyjat. « Interrogé s’il a connaissance qu’on ait coupé et arraché l’arbre de la Liberté … Répond négativement, qu’il a vu la souche … qui est encore sur la place … et avoir ouï dire qu’il avait été coupé le sept du courant. Interrogé s’il a connaissance du jour où le dit arbre a été arraché. Répond qu’il a ouï dire que ledit arbre avait été renversé à demi dans la nuit du quatre au cinq du présent mois. Interrogé s’il fut à la messe de minuit dans la nuit du quatre au cinq … Répond qu’il assista à ladite messe. Interrogé à quelle heure il arriva dans le chef-lieu de la commune de Teyjat. Répond qu’il y arriva avant trois heures que la messe se commença ».
L’interrogatoire se poursuit, il lui est demandé ce qu’il fit durant ces heures, il alla chez le bordier de Derivailles et « passa son temps à voir quelques personnes jouer aux cartes ».
Dans la nuit ne vit il pas « du monde rassemblé autour de l’arbre de la Liberté ? ».
En sortant de chez le bordier de Derivailles, et une heure avant la messe, « il aperçut un groupe composé d’à peine cinq personnes qui entouraient l’arbre, l’une desquelles tenait une lanterne à la main, dans laquelle il y avait une lampe allumée ». Il ne connaît pas la personne qui tint la lanterne, s’aperçut-il, « à la faveur de la lumière … que les personnes … travaillaient à abattre l’arbre », il ne vit personne « se donner aucun mouvement … »
N’a-t-il pas lui même renversé l’arbre, bien sur que non, « interrogé si au moins ce n’est pas en sa présence que ledit arbre a été arraché », Non. Il ne faut tout de même pas prendre Duchassaing pour un imbécile et il délivre immédiatement un mandat d’arrêt contre Labi, « prévenu d’être un des auteurs ou complices qui ont arraché ou coupé l’arbre de la Liberté … ».
C’est ensuite Jean Fauconnet, métayer dudit Joubert, demeurant à Boisseuil, âgé d’environ trente cinq ans, qui passe sur la sellette. Il alla bien à la messe de minuit, sait-il que l’arbre à été arraché, « répond que comme il allait le cinq du présent mois à la foire de Monberon, à la sortie de la dernière messe qu’il entendit à Teyjat, il vit l’arbre qui était à demi abattu, que depuis il n’avait plus entendu parler dudit arbre, si ce n’est aujourd’hui, qu’il a ouï dire par le ministre du culte de la commune de Teyjat qu’on en avait porté une partie dans sa basse cour ».
Vit-il « quelques personnes … travailler à l’abattre », il portait une lampe « pour s’éclairer dans sa marche » mais il ne vit personne, était-il nécessaire qu’il passe près de l’arbre pour aller de chez lui à l’église, « répond que ce n’est pas la direction qu’il devrait suivre pour se rendre droit à l’église », pourquoi donc ne suivit-il pas la direction la plus droite, « comme il suivait son chemin pour se rendre à l’église, il s’en détourna pour aller demander s’il put aller devers ledit Reytier Lagrange, le fils et la fille de Jean Bounithon, dit Jeannot, qui partaient ensemble dans un endroit non loin de l’arbre de la Liberté ». A ce moment il n’a vu personne autour de l’arbre. « Interrogé s’il eut connaissance du sujet de l’entretien dudit Retyer Lagrange, du fils et de la fille de Jeannot, répond que non ». Duchassaing n’apprécie pas les réponses données et délivre un mandat d’arrêt.
Audience du 18 Nivôse (7 Janvier 1797)
« Dudit jour est comparue Jeanne Lapoumeyroulie, épouse de Jean Bonithon, âgée d’environ vingt cinq ans, demeurant à Chez Galier commune de Teyjat.
A déclaré avoir ouï dire par Marie Bonithon, sa belle sœur, qu’elle avait vu, Jean de chez Tanpetit tenir à la main une lanterne dans laquelle était une lampe allumée pendant qu’on arrachait l’arbre de la Liberté planté sur la place de la commune de Teyjat, que c’est le seul propos que lui ait tenu sa dite belle sœur. Ne sait personnellement ni n’a ouï dire autre chose … C’est tout ce qu’elle a déclaré savoir, n’a signé pour ne ce savoir de ce faire interpellée et ayant requis sa taxe, lui avons taxé vingt sols.
Dudit jour est comparu Pierre Fontanaud, dit Laina, laboureur, âgé d’environ vingt neuf ans, demeurant au lieu de Chez Galier commune de Teyjat.
A déclaré qu’allant à la messe de minuit dans la nuit du quatre au cinq du présent mois, il aperçut un groupe de monde qui entourait l’arbre de la Liberté planté sur la place au chef-lieu de la commune de Teyjat, au nombre duquel il reconnut le fils de Tantpetit, du lieu de Boisseuil, qui tenait une lanterne dans laquelle il y avait une lampe allumée, qu’entre autres personnes qui composaient ledit groupe, il a reconnu le dénommé Labi qui tenait une barre de chêne en forme de levier dont il se servait pour arracher ledit arbre que le nommé Lambert, domestique dudit Lagarde, du lieu de Boisbernard et le fils de chez Petit Jean, métayer dudit Reynaud, le fils de la Jeannette, du lieu de Chez Chaufour, le fils de chez Laurençon, nommé Mathieu Dijoux, l’assistaient dans cette opération et travaillaient avec lui à abattre ledit arbre avec ledit instrument de bois. C’est tout ce qu’il a dit savoir et n’a signé pour ne savoir de ce faire interpellé, ayant requis sa taxe, l’avons taxé trente sols valeur métallique.
Dudit jour est comparu Pierre Lapouge, laboureur, âgé d’environ trente quatre ans, demeurant à Beaumont commune de Teyjat.
A déclaré que le cinq du courant allant à la dernière messe qui fut dite dans le chef-lieu de la commune de Teyjat, il vit l’arbre de la Liberté qui était planté sur la place de la commune de Teyjat était à demi abattu, qu’il vit aussi plusieurs personnes qui l’entouraient, mais aperçut qu’aucune d’elles le touchaient. C’est tout ce qu’il a dit savoir et n’a signé pour ne savoir de ce faire interpellé, ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols valeur métallique."
Le même jour comparaît Mathieu Dijoux, petit fils de Laurençon, âgé de quinze ans, laboureur à Boisseuil. Il ne sait pas qu’on a coupé l’arbre de la Liberté, il vit seulement, « le cinq sur les neuf heures du matin » l’arbre à demi couché. Il ne sait pas quel jour l’arbre a été couché, oui il fut à la messe de minuit, il arriva au chef lieu vers minuit « puisqu’on commença tout aussitôt la messe », à croire qu’on attendait plus que lui. Poussé dans ses retranchements, il avoue qu’il vit cependant une quinzaine de personnes qui secouaient l’arbre, mais il ne reconnut personne, il ne vit personne qui portait une lanterne, on lui fait remarquer qu’il est étonnant qu’ayant vu les mouvements qui se faisaient autour de l’arbre, il n’ait pas été attiré par la curiosité et ne se soit pas rapproché du rassemblement, à quoi il répond « qu’il ne fut point excité par la curiosité ».
Bien sur il n’a pas participé à l’arrachage, ni même à l’abattage. Duchassaing qui n’est pas en état d’apprécier tout l’humour de ces réponses délivre un mandat d’arrêt.
Mathieu Dijoux comparaît à nouveau et fait une tout autre déposition. Sait-il qu’on a coupé l’arbre ? Il répond « qu’étant sous un pigeonnier qui est auprès de l’église dudit lieu de Teyjat, le fils du nommé Mathieu, métayer de Masfrand, qui demeure au lieu des Planes en cette commune de Teyjat vint inviter lui répondant pour aller lui aider à renverser l’arbre de la Liberté, ce qu’il refusa de faire, que sur ce refus, le fils dudit Mathieu se retira sur le lieu où était planté ledit arbre et se réunit aux personnes qui entouraient ledit arbre et leur aida à le secouer », il était près de minuit. Il croit avoir reconnu le nommé Broussou, fils, résidant au lieu de Beaumont, ainsi que le frère plus jeune dudit Broussou, du même lieu, il vit aussi le fils plus jeune de Broussou qui « faisait partie du même rassemblement ». Il ne vit point « qu’on fit usage d’une barre ni levier mais remarqua qu’on se servait de bâtons pour creuser autour de l’arbre et qu’ensuite ils secouaient l’arbre … », il ne participa pas lui même à l’arrachage.
François Lage, dit Labi, subit également un contre interrogatoire, il fait sensiblement les mêmes réponses que précédemment et il n’a vu personne se servir d’une barre de bois.
Jean Fauconnet subit aussi un contre interrogatoire. Ses réponses vont légèrement varier, maintenant il avait bien une lanterne pour éclairer sa marche mais « il ne l’a faite servir à aucun autre usage », en passant près de l’arbre il a vu « quelques enfants qui le secouaient et creusaient avec leurs bâtons la terre tout autour de l’arbre … », mais personne ne tentait de l’arracher. Il reconnut parmi les enfants « le petit Cri, fils de la nommée Virajaude demeurant près de la fontaine du chef-lieu de Teyjat et le nommé Pierre Saule, cultivateur, métayer de Jean Bounithon, dit Jeannot, demeurant Chez le Mège commune dudit Teyjat, lesquels enfants ils peuvent avoir l’âge de quinze ans ». Lui a vu trois barres de la grosseur du bras autour de l’arbre mais « que personne en fit usage soit pour arracher, soit pour renverser ledit arbre ».
Durant cette même journée du 18 nivôse, dans l’après midi, Léonard Boutesin, huissier public à Nontron, se rend au Forestier à Teyjat. Il est porteur d’un mandat d’amener signé par Duchassaing en date de 14, contre François Prieuret. « En conséquence nous nous sommes rendu au domicile dudit Jean Reygazat, bordier de François Prieuret, où étant nous avons trouvé la porte fermée … et ayant heurté à différentes fois à icelle sans que personne se soit représenté que celle d’un voisin qui nous a déclaré que ledit Reygazat était absent, ce qui fait que nous avons délaissé par attache à la porte dudit domicile le susdit mandat d’amener … ». Il semble que Jean Reygazat ait décidé de prendre un certain recul par rapport à la justice.
19 Nivôse (8 Janvier 1797)
Duchassaing délivre un mandat d’amener à l’encontre du « … fils de la nommée Jeannette, cultivateur demeurant au hameau de Chaufour commune de Teyjat, âgé de seize ans, taille cinq pieds un pouce, cheveux et sourcils châtains, pour être entendu sur les inculpations dont le fils de ladite Jeannette est prévenu … ». Il s’agit d’Elie Duport qui sera interrogé lors de la séance du 21 nivôse.
Il poursuit par un autre mandat à l’encontre de Lambert, domestique du citoyen Lagarde, demeurant à Boisbernard, « … âgé de dix huit ans environ, taille de cinq pieds, cheveux et sourcils châtain brun … ». Le mandat sera délivré par D’Artiague, huissier, le 21 ou le 22 nivôse, les deux dates figurent sur le procès verbal, qui se transporte « au domicile dudit Lambert … où étant avons trouvé la porte fermée et ayant heurté différentes fois à icelle sans que personne se soit représenté que celle d’un voisin qui nous a déclaré que ledit Lambert était absent, ce qui fait que nous avons délaissé par attache à la porte dudit Lambert le susdit mandat d’amener … ».
Mandat d’amener contre « le nommé Petit Cri, fils de la nommée Virajaude, cultivateur demeurant près la fontaine de Teyjat, âgé d’environ dix ans, taille quatre pieds, cheveux et sourcils châtains … ». Il s’agit de Pierre Prieuret qui sera interrogé le 22 nivôse.
Mandat d’amener contre « le fils de chez Petit Jean, cultivateur et métayer du citoyen Baynaud, demeurant au hameau de Chaufour … âgé de douze ans, taille quatre pieds quatre pouces ou environ, cheveux et sourcils châtains … ». Il s’agit de Jean Aufort qui sera interrogé le 22 nivôse.
Mandat d’amener contre « Pierre Saute, cultivateur, métayer de Jean Bonithon dit Jeannot, demeurant au lieu de Chez le Mège commune de Teyjat, âgé de quarante quatre ans, taille de cinq pieds deux pouces, cheveux blancs, sourcils noirs … ». Il sera interrogé le 22 nivôse.
Mandat d’amener contre « le nommé Mathieu, cultivateur et métayer du citoyen Masfrand, demeurant au lieu des Planes commune de Teyjat, âgé de quarante deux ans, taille de cinq pieds un pouce, cheveux et sourcils châtains … ». Il s’agit de Mathieu Fauconnet dont l’interrogatoire est prévu le 22 nivôse.
Une lettre datée du 19 nivôse figure au dossier, elle est signée de Soury Lafond, président de l’administration du canton de Javerlhac :
« Au commissaire du pouvoir exécutif près le tribunal correctionnel de l’arrondissement de Nontron.
Citoyen
Suivant le contenu de votre lettre en date du 18 du courant, j’ai pris toutes les informations possibles relativement à l’abattement de l’arbre qui fut fait l’année dernière dans le chef-lieu de la commune de Teyjat ; l’agent de cette commune m’a dit avoir dressé procès verbal sur ce délit, l’avoir envoyé à l’administration municipale et le citoyen qui faisait les fonctions de commissaire près cette administration m’a dit l’avoir envoyé au département.
Sur le délit qui ces jours derniers fut commis dans ladite commune de Teyjat, si vous ne l’avez déjà fait faire, suivant le rapport de l’agent de Teyjat, il serait à propos d’assigner le citoyen Georges Lamoureux, habitant le lieu de Chez Galier, près le ci-devant bourg de Teyjat, il est un de ceux qui a tout vu et qui a dit que si les fauteurs avaient le malheur qu’il fut assigné, ils étaient perdus ; voila citoyen tout ce qui est parvenu à ma connaissance.
Salut et fraternité ».
Jean Bonithon dit Jeannot
ep. Marguerite Calendreau
Mathurin (8ème enfant)
1765-1790
ep. Léonarde Bernard
23 Nivôse
Ce jour là Duchassaing lance plusieurs mandats d’amener contre le :
« citoyen fils du nommé Philippe demeurant au lieu de la Borie… âgé d’environ dix sept ans, taille de quatre pieds quatre pouces, cheveux et sourcils châtains … .
Pierre Geissout, métayer de Jean Bounithon dit Jeannot, demeurant Chez Galier, âgé d’environ quarante ans, taille de quatre pieds huit pouces, cheveux et sourcils châtains.
Le citoyen Virage, fils de feu Pierre Virage, Pierre dit Petit Cri, demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat, âgé d’environ dix sept ans, taille de environ quatre pieds six pouces, cheveux et sourcils châtains … .
Le citoyen Pierre Tarraud, demeurant à Chez Boine, commune de Teyjat, âgé d’environ vingt quatre ans, taille de cinq pieds deux pouces, cheveux et sourcils blonds … .
Le fils cadet de la nommée Louise, demeurant au Châtelard commune de Teyjat, âgé d’environ quinze ans, taille de quatre pieds dix pouces, cheveux et sourcils châtains … .
Le citoyen Chambard, domestique du citoyen Lagarde, demeurant à Boisbernard commune de Teyjat, âgé d’environ quinze ans, taille de quatre pieds six pouces, cheveux et sourcils châtains … ».
Le citoyen Pierre Soudat plus jeune, métayer de la citoyenne veuve Bernard, au lieu de Chaufour commune de Teyjat, âgé d’environ dix huit ans, taille de quatre pieds neuf pouces, cheveux et sourcils châtains … ».
Audience du 29 nivôse (18 Janvier 1797)
Le dernier témoin est entendu, il s’agit de Georges Lamoureux, celui qui, selon ses dires, avait tout vu et dont il est parlé dans la lettre du 19 nivôse. Ses déclarations seront beaucoup plus sobres que les bravades verbales dont il est question dans la lettre citée.
"Dudit jour est comparu Georges Lamouroux, laboureur, âgé d’environ cinquante ans, demeurant Chez Galier commune de Teyjat.
A déclaré que dans la nuit du quatre au cinq du courant, en allant à la messe de minuit, il vit un certain nombre de personnes qui étaient assemblées autour de l’arbre de la Liberté qui était planté au chef-lieu de la commune de Teyjat, qui le secouaient ; mais que ne s’étant point arrêté et continuant son chemin pour se rendre à la messe, il ne chercha à distinguer personne et ne découvrit aussi aucune de celles qui entouraient l’arbre de la Liberté que à la vérité comme il passait il entendit une personne qui disait que si elle avait une hache elle couperait (des morceaux ?), mais dit ne savoir de quel objet elle entendait parler ni n’avoir reconnu à la voix ni autrement cette personne. C’est tout ce qu’il a dit savoir et n’a signé pour ne savoir de ce faire interpellé, ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols.
Duchassaing Grolhier ».
Premier Pluviose
Léonard Boulestin, huissier public demeurant à Nontron est chargé d’exécuter les mandats d’amener contre Philippe Fontanaud, Laina, Virage, Pierre Taraud, le fils cadet de la nommée Louise, Pierre Soudat, métayer de la veuve Bernard, Pierre Geyssou, métayer de Jean Bounithon, et le citoyen Chambard, domestique du citoyen Lagarde. « En conséquence, nous nous sommes transportés, accompagné des citoyens Barbarin, brigadier, Deschamps, Fouriou, Pastouriaud et Bernard, gendarmes à la résidence de Nontron au domicile du fils cadet de la nommée Louise dudit lieu du Châtelard, où étant l’avons trouvé dans son lit bien malade, et hors d’état de pouvoir nous suivre et avons notifié ledit mandat d’amener et de là nous sommes transportés aux domiciles des susnommés où nous n’avons trouvé personne desdits susnommés ; en parlant à leurs épouses ou mères, ainsi qu’elles nous ont dit être, lesquelles nous ont dit qu’ils étaient absents, ce qui fait que nous avons délaissé à chacune d’elle copie des mandat d’amener … ». Un coup d’épée dans l’eau !
Il faut noter que Andrieux Fauconnet, « le fils cadet de la nommée Louise » a pris la précaution de faire établir un certificat médical :
« Je soussigné, officier de santé résident au chef-lieu du canton de Javerlhac, certifie m’être transporté au lieu du Châtelard commune de Teyjat pour secourir le nommé Andrieux Fauconnet, lequel j’ai trouvé au lit avec un grand mal de gorge, le visage enflé, les yeux larmoyants, éruption de petits boutons rouges et animés, ce qui m’a fait décider que ledit Andrieux Fauconnet est actuellement dans la corruption de la petite vérole bénigne ou confluente, ne pouvant n’en plus décider dans ce moment, sinon qu’il est hors d’état de sortir de son lit sans risquer d’en périr. C’est ce que j’affirme sincère et véritable et que foi y doit être ajoutée ; délivré le présent certificat au Chastelar ce premier pluviôse an 5 de la R Française.
Eyriaud Bechemores off D. S. ».
Boulestin se transporte au domicile de Lagarde à Boisbernard afin de trouver Lambert « y étant et parlant au citoyen Lagarde, avons fait une exacte perquisition et recherche de la personne dudit Lambert, tant dans ladite maison que grange et écurie, sans avoir pu le rencontrer … nous avons interpellé le citoyen Lagarde de nous dire et déclarer où est ledit Lambert, son domestique, nous a répondu qu’il était parti de chez lui depuis huit jours et ne savoir où il est, interpellé de signer a dit n’être de besoin … ».
Quatorze Pluviose
Dartiague, décidément infatigable, porte les convocations à comparaître à Jean Bonithon, dit Jeannot, Antoine Gauthier Desplanes, marchand, Thomas Filhoux, Jean Besse, Marie Marcelly, épouse de Jean Bonithon, Marie Bonithon, fille, Guillaume et Elie Filhoux, tous du chef-lieu de Teyjat. Ils doivent se présenter le dix sept pluviôse « à l’effet de faire leur déclaration sur les faits sur lesquels ils seront interrogés ».
Quinze Pluviose
Dartiague retourne à Teyjat pour convoquer une nouvelle série de témoins : Pierre Marquet, fils aîné demeurant au Châtelard, Pierre Lapouge, de Boisbernard, Reytier Lagrange, notaire public, de Chez Boine, Jean Bonithon fils, maréchal Chez Galier, Martial Nadaud, de Chez Galier, Jeanne Lapouméroulie, épouse de Jean Bonithon et Georges Lamoureux, de Chez Galier.
Dix sept Pluviose
Le jour de gloire est arrivé et l’on procède au tirage au sort des jurés, on dépose seize bulletins dans l’urne et l’on tire les noms de : Lafarge, Boyer, Menestrier, Lescure père, Gessard, Laterrière fils, Dumas père, Feuillade, homme de loi et Grolhier, receveur. Le citoyen Gessard propose une « excuse légitime » et l’on pourvoie à son remplacement par le « citoyen Boyer, notaire public … appelé par le sort à remplir les fonctions de juré spécial à la place du citoyen Gessard … ». La liste officielle des jurés est publiée à la suite :
1° Pierre Grolhier père, receveur.
2° Boyer, notaire.
3° Jean Ribadeau Dumas père.
4° Pierre Saute Lescure père.
5° Feuillade Laterrière fils, homme de loi.
6° Feuillade, aussi homme de loi.
7° Léonard Boyer fils.
8° Jean Lafarge.
« Tous demeurant au chef-lieu de la commune de Nontron ».
Lecture de l’acte d’accusation de Duchassaing, datant du onze pluviôse, qui se termine ainsi: « C’est pourquoi les jurés spéciaux auront à poursuivre, s’il y a lieu … contre les susnommés à raison du délit mentionné non prescrit ».
Le jury donne sa réponse à la suite : « La déclaration du jury est oui il y a lieu contre Jean Fauconnet, non il n’y a pas lieu contre Mathieu Dijoux, François Lage dit Labit, Elie Duport, Mathieu Fauconnet, Pierre Saule, Jean Aufaure dit de Chez Petit Jean, Philippe Fontaneau, Pierre Fontaneau, Guinot Prieuret dit Virage, Lambert, Chambart, domestiques du citoyen Lagarde, Pierre Tarraud, Pierre Soudat et Pierre Geyssou. Nontron le dix sept pluviôse an cinquième de la république française une et indivisible ».
Le même jour la délibération du jury est communiquée à Duchassaing par Grolhier, le président du jury. Duchassaing, qui doit avoir du mal a accepter la décision, fait alors un long résumé de l’affaire et conclut « que le dit Jean Fauconnet, métayer du citoyen Joubert en la commune de Teyjat, âgé de trente cinq ans, taille de cinq pieds, cheveux et sourcils noirs, marqué de la petite vérole, front ovale, yeux enfoncés, détenu en la maison d’arrêt de l’arrondissement de Nontron, sera conduit directement en la maison de justice du tribunal criminel du département de la Dordogne à Périgueux … ». L’ordonnance est signifiée à Jean Fauconnet dès le lendemain par l’infatigable Dartiague qui en laisse copie au prévenu ».« entre les deux guichets de ladite maison en parlant à sa personne à quatre heures du soir » Les gendarmes conduisent Jean Fauconnet à Périgueux le 21 pluviôse.
Vingt deux Pluviose
Interrogatoire de Jean Fauconnet devant François Suchet au tribunal criminel de Périgueux. A la question de savoir si en attendant la messe il était dans ou hors l’église il répond qu’il était dehors, il passa près de l’arbre de la Liberté, était-il sur son chemin « oui » ; la réponse n’est pas habile car il avait précédemment répondu non à cette question lors de son interrogatoire du 17 nivôse, ce qui n’échappe pas au questionneur, ce à quoi il répond « que sans doute il se trompa quand il fit une pareille réponse au directeur du jury ». Il n’a vu personne autour de l’arbre et Suchet, sans doute en veine d’humour, lui demande si c’est à cause de la grande obscurité de la nuit, Fauconnet ne se trouble pas et dit « non, j’en passais si près que malgré l’obscurité j’aurais pu voir des personnes qui auraient été auprès de l’arbre. N’aviez vous pas une lampe allumée dans une lanterne ? Oui je l’avais prise pour éclairer mes pas et ceux d’un petit enfant que j’emmenais avec moi ». Lorsqu’il est passé près de l’arbre, il le vit presque abattu et il entendit dire que le surlendemain il avait été « entièrement abattu et coupé au sortir de vêpres par le fils du sonneur de cloches et celui de Jeannot ». Cet interrogatoire sera le dernier avant le jugement.
En dehors de l’aspect anecdotique de l’incident, qui ressemble plus à un chahut qu’à une conspiration, il est intéressant de détailler les questions qui seront posées à ce dernier jury. Elles font apparaître une certaine paranoïa du complot qui semble propre à ces années de la révolution :
« 1° Est-il constant que l’arbre planté par les citoyens de la commune de Teyjat … a été arraché, renversé et abattu ?.
2° Est-il constant que cet arbre a été coupé avec une hache ?
3° Jean Fauconnet est-il convaincu d’être l’un des auteurs de l’arrachement, renversement et abattement de cet arbre?
4° Jean Fauconnet est-il convaincu d’être l’un des auteurs du coupement de cet arbre?
5° Jean Fauconnet est-il convaincu d’avoir aidé et assisté les coupables de l’arrachement, renversement et abattement de l’arbre dont il s’agit dans les faits qui ont facilité l’exécution de ces actes ?
6° Jean Fauconnet est-il convaincu d’avoir aidé et assisté les coupables du coupement dudit arbre dans les faits qui ont facilité l’exécution de ces actes ?
7° Cet arbre était-il le signe de la Liberté ?
8° Existent-il en France des conspirations et complots contre la sûreté intérieure et extérieure de la république tendant à favoriser ses ennemis extérieurs, à armer les citoyens les uns contre les autres et contre l’exercice de l’autorité légitime ?
9° Jean Fauconnet avait-il agit en cela dans l’intention de favoriser les conspirations et complots contre la sûreté extérieure et intérieure de la république ; de favoriser les projets des ennemis extérieurs d’icelle ; de la troubler par une guerre civile en armant les citoyens les uns contre les autres et contre l’exercice de l’autorité légitime ? ».
L’arbre de la Liberté
Article de M Bernard Bonithon
REF: AD 24 cote 24 L 48
L’AFFAIRE
Une affaire importante va animer la commune de Teyjat durant l’an V : l’arrachage et la coupe de l’Arbre de la Liberté. Evidement nous y retrouverons des protagonistes que nous connaissons déjà.
L’affaire débute le 7 nivôse an V :
27 décembre 1796
« L’an cinq de la république française une et indivisible et le sept du mois de nivôse, environ les trois heures de l’après midi, nous, agent et adjoint municipaux de la commune de Teyjat, canton de Javerlhac département de la Dordogne, étant instruits par voix indirecte que le sept du présent mois l’arbre de la Liberté qui avait été planté sur la place du chef-lieu avait été partie arraché et coupé et qu’il avait été transporté dans la cour ci-devant presbytérale, nous nous sommes transportés audit chef-lieu de la commune de Teyjat, où étant nous avons trouvé que par effet ledit arbre a été partie arraché et coupé de la hauteur de deux pieds qui est restée dans la place de sa première position ; de là avons passé dans la cour du ci-devant presbytère où nous avons trouvé le restant dudit arbre qui peut être de la longueur d’environ quinze pieds, nous avons dûment observé que ledit arbre a été coupé par le haut ; avons interpellé le citoyen Etienne Ribadeau Dumaine, ministre du culte catholique de la présente commune, qui est fermier dudit presbytère de nous dire par quelle voie ledit arbre se trouve dans ladite cour, il nous a répondu ne savoir par quel moyen il a été porté dans ladite cour, qu’à cette époque il était absent de la maison ; à quoi nous lui avons répliqué qu’il n’était pas possible qu’il n’eut bien quelque connaissance d’un fait aussi notoire, attendu qu’il fallait qu’il (passe ?) plus de quatre personnes pour faire cet enlèvement pour l’introduire dans cette cour et que même un jour de fête il ne s’absente point de la maison attendu surtout que cette action qui était faite au mépris de la loi s’est passée avant la messe, à quoi il nous a encore répondu qu’il n’avait aucune connaissance et, attendu que ledit citoyen Etienne Ribadeau, comme dit est ministre du culte catholique, persiste dans ses réponses et qu’il n’est pas en notre pouvoir de découvrir les auteurs ni fauteurs de l’enlèvement dudit arbre, nous avons fait et dressé notre présent procès verbal pour être remis au citoyen Commissaire du pouvoir exécutif près l’administration municipale dudit canton de Javerlhac pour y statuer ce qu’il verra bon être fait à Teyjat. Ce même jour et an que dit est de l’autre part et avons signé .
Masfrand agent municipal de la commune de Teyjat
Dapien adjoint . »
L’affaire est menée tambour battant et débute par l’assignation des témoins:
31 décembre 1796 assignation à comparaître au tribunal de Nontron est donnée à « Jean Bounithon, cultivateur, Antoine Gautier des Planes, Martial Nadaud fils, ci-devant sacristain, Thomas Philiou, journalier, Jean Besse, métayer et Jean Bounithon, maréchal, tous demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat … témoins indiqués par l’agent et adjoint municipaux de la commune de Teyjat, et tous autres qu’il appartiendra et qui pourront être indiqués par la suite, à comparaître en personne par devant nous le quatorze du présent mois, heure de neuf heure du matin, pour faire tous déclaration sur les faits et circonstances contenus au procès verbal fait et dressé par l’agent et l’adjoint municipaux de la commune dudit Teyjat le sept du courant. Fait à Nontron le onze du mois de nivôse cinquième année républicaine.
Duchassaing ».
L’assignation est communiquée aux témoins dès le lendemain 12 nivôse, en guise d’étrennes sans doute, et le quatorze nivôse an V (3 janvier 1797) les auditions commencent, elles se poursuivront jusqu’au 29 nivôse.
Audience du 14 Nivôse (3 Janvier 1797)
« Aujourd’hui quatorze nivôse an cinquième de la République française … Dudit jour est comparu Jean Bounithon dit Jeannot père, âgé d’environ soixante quatre ans, demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat. A déclaré qu’il est certain que le quatre du courant sur les six heures du soir, veille de la ci-devant Noël, l’arbre de la Liberté qui été planté sur la place publique de la commune de Teyjat était sur pied ; que le lendemain matin, jour de Noël, et sur les neuf heures du matin, il était presque abattu par terre, étant encore entier, mais qu’il n’a pas vu par qui il avait été arraché, qu’il a ouï dire que le métayer de Joubert qui demeure à Boisseuil, commune de Teyjat, tenait une lampe pendant qu’on arrachait ledit arbre et que le petit fils de Laurençon, du même lieu de Boisseuil, et le nommé Labi, fils de Catherine Vignaud, du lieu de Chez Boine, même commune de Teyjat, étaient présents à l’arrachement dudit arbre. C’est tout ce qu’il a déclaré savoir. Et n’a signé pour ne savoir ce faire interpellé, ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols valeur métallique.
Dudit jour est comparu Antoine Gauthier, marchand âgé d’environ trente huit ans, demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat, a déclaré avoir vu la veille de la ci-devant Noël l’arbre de la Liberté encore sur pied … et que le lendemain, sur les huit heures du matin il le vit presque abattu mais ne savoir ni n’avoir ouï dire par qui il l’avait été … ayant requis sa taxe, l’avons taxé trente sols valeur métallique.
Dudit jour est comparu Martial Nadaud, cultivateur, âgé d’environ cinquante deux ans, demeurant à Chez Galier commune de Teyjat. A déclaré qu’étant sacristain du ministre du culte de la commune de Teyjat, il se rendit sur les onze heures du soir de la nuit du quatre au cinq du présent mois chez le ministre pour savoir s’il voulait dire la messe, qu’en passant il vit environ une douzaine de personnes qui entouraient l’arbre de la Liberté … il aperçut ledit arbre presque renversé mais que l’obscurité ne lui permis de distinguer personne, que le lendemain matin, jour de la ci-devant Noël, passant sur la même place vers les onze heures, il aperçut ledit arbre tout à fait renversé, mais ne savait ni n’avait ouï dire par qui il l’avait été, que le troisième jour de ci-devant fête de Noël, il avait ouï dire que le dit arbre fut porté dans la basse cour du ministre du culte, mais ne sait par qui … nous lui avons taxé trente sols valeur métallique."
Il signe sa déposition « Nadaud ».
“Dudit jour est comparu Thomas Filhoud, laboureur, âgé d’environ cinquante six ans, demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat. A déclaré que, dans la nuit du quatre au cinq du courant, un enfant qui lui est inconnu fut lui demander sur les dix heures une hache qu’il disait qu’on voulait employer à couper l’arbre de la Liberté … laquelle le déclarant refusa vouloir prêter, que le lendemain matin, cinq du courant, étant sorti sur les huit heures du matin pour se rendre à la messe, il aperçut ledit arbre presque renversé par terre et n’avoir vu ni ouï dire par qui il l’avait été … lui avons taxé trente sols valeur métallique.
Dudit jour est comparu Jean Besse, laboureur, âgé d’environ trente huit ans, demeurant à Teyjat.
A déclaré que le cinq du courant, jour de ci-devant Noël, il a vu l’arbre de la Liberté planté sur la place du chef-lieu de la commune de Teyjat, sur les cinq heures du matin, qui était couché par terre, sans être pourtant entièrement arraché, mais ne savoir ni avoir ouï dire par qui ledit arbre avait été arraché, ajoute avoir ouï dire par un enfant, dont il ne sait pas le nom de baptême, qu’on appelle Pierre Cri, fils de feu Pierre Virage, habitant au chef-lieu de la commune de Teyjat, que ledit arbre avait été porté la troisième fête de Noël dans la basse cour du ministre du culte … lui avons taxé trente sols valeur métallique.
Dudit jour est comparu Jean Bounithon fils, maréchal demeurant à Chez Galier commune de Teyjat, âgé d’environ trente ans.
A déclaré qu’il aperçut, sur l’heure de midi du cinq du courant, l’arbre de la Liberté qui était planté sur la place de Teyjat presque renversé par terre, mais ne sait ni n’a vu qui pouvait l’avoir arraché ; ajoute néanmoins avoir ouï dire que le nommé Jean Fauconnet, métayer de Joubert tenait une lampe pendant qu’on arrachaient ledit arbre et que le nommé Jeannot Lapeyre demeurant au lieu du Forestier en qualité de bordier à François Prieuret avait aidé à arracher ledit arbre dans la nuit du quatre au cinq du présent mois, que la femme de lui déclarant lui a fait le rapport, pour le tenir de Marie Bounithon sœur de lui déclarant. C’est tout ce qu’il a déclaré savoir et a signé, ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols métalliques.”
Il signe « Jean Bonithon ».
A la suite de l’audition des premiers témoins une série de mandats d’amener est délivrée dès le quatorze nivôse par Pierre Duchassaing à l’encontre du « nommé Labi, fils à Catherine Peyraud, cultivateur demeurant au village de Boine commune de Teyjat, âgé d’environ vingt ans, taille de cinq pieds deux pouces, cheveux et sourcils châtains pour être entendu sur les infractions dont il est prévenu … ». Le même jour un mandat est délivré contre « Etienne Ribadeau Dumaine, ministre du culte catholique demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat, âgé d’environ cinquante cinq ans, taille cinq pieds deux pouces, cheveux et sourcils châtains pour être entendu sur les infractions dont il est prévenu … ».
Puis c’est au tour « du citoyen Reytier Lagrange, notaire public, demeurant au lieu de Boueyres commune de Teyjat, Marie Marcelly, épouse de Martial Bounithon et Marie Bounithon, fille de Jean Bounithon dit Jeannot, demeurante l’une et l’autre au chef-lieu de la commune de Teyjat, témoins qui ont été indiqués et tous autres qui pourront l’être de nouveau et par la suite à comparaître en personne par devant nous le seize du présent mois, heure de neuf heures du matin pour faire leur déclaration sur les faits et circonstances contenus au procès verbal fait et dressé par l’agent et l’adjoint municipaux de la commune de dudit Teyjat le sept du courant … ».
Et nous continuons par « Jean Fauconnet, métayer de Pierre Nadaud, dit Joubert, demeurant au village de Boisseuil commune de Teyjat, âgé d’environ quarante ans, taille cinq pieds ou environ, cheveux et sourcils châtains pour être entendu sur les infractions dont il est prévenu … Le petit fils du citoyen Laurençon, cultivateur du lieu de Boisseuil, commune de Teyjat, âgé d’environ quinze ans, taille quatre pieds six pouces, cheveux et sourcils châtain clair pour être entendu sur les infractions dont ledit petit fils est prévenu … Le nommé Jean, dit Tejazat, bordier de François Prieuret, demeurant au village du Forestier commune de Teyjat, âgé de trente ans ou environ, taille cinq pieds deux pouces ou environ pour être entendu sur les infractions dont il est prévenu … ». Ils comparaîtront le dix sept nivôse.
Dix sept Ventose (7 Mars 1797)
Le jury spécial de Périgueux rend ses réponses, il ne répond d’ailleurs qu’aux six premières questions laissant de côté l’aspect symbolique de l’arbre et les questions concernant un éventuel complot. Décidément Teyjat avait une importance considérable pour que la transformation en bûches de Noël de son arbre de la Liberté mette la République Française en danger. Les réponses sont oui aux deux premières questions, on ne peut nier les faits, et non aux questions 3,4,5 et 6. Jean Fauconnet est donc acquitté.
Conclusion
De cette longue procédure, qui mobilisa toute l’énergie de Duchassaing, deux huissiers, des gendarmes, le tribunal de Périgueux, il ressort que l’arbre de la Liberté a bien été arraché puis coupé, mais que personne n’est coupable. Une bonne partie des habitants de la commune a vu son train-train perturbé par les déplacements à Nontron, de solides inimitiés se sont sans doute nouées à la suite des divers témoignages, mais la vie a repris son cours.
Nos Bonithon, qui semblent plutôt soutenir les idées nouvelles si l’on en croit leur engagement dans la gestion municipale, sont probablement scandalisés par les faits, c’est pourquoi ils sont parmi les premiers à les dénoncer. Un grain de sable va cependant venir bloquer ce bel élan civique, en effet, Martial, qui n’a que huit ans, participe avec d’autres garnements à la coupe finale de l’arbre. Une partie de l’arbre fut ensuite portée dans la cour du presbytère par diverses personnes dont Jean Bonithon et Martial Bonithon dit Carier, tous deux fils de Jean. La tête de l’arbre fût récupérée par d’autres habitants dont Petit Pierre Geissoud, métayer de Jean Bonithon dit Jeannot. Il semble que l’arbre obstruait le passage et que la coupe qui suivit l’arrachage avait pour but de rétablir le chemin, mais qui a donné l’ordre de le faire ? La question reste sans réponse, il est peu probable que les trois gamins, Martial Bonithon, Martial Nadaud et Petit Cri aient agit de leur propre chef, d’autant plus que les restes de l’arbre sont ensuite dégagés par des adultes. Mais devant le tribunal il n’est plus question d’avouer quoi que ce soit, les choses prenant alors une ampleur inquiétante.
Pour terminer sur une note humoristique, remarquons que Martial, qui maniait si bien la hache dans sa première jeunesse, exercera ensuite quelques temps le métier de taillandier. Son expérience de l’an V lui avait sans doute ouvert des horizons inconnus.
Vient ensuite François Lage, dit Labi, recouvreur, fils de Catherine Vignaud, âgé d’environ vingt ans, demeurant Chez Boine commune de Teyjat. « Interrogé s’il a connaissance qu’on ait coupé et arraché l’arbre de la Liberté … Répond négativement, qu’il a vu la souche … qui est encore sur la place … et avoir ouï dire qu’il avait été coupé le sept du courant. Interrogé s’il a connaissance du jour où le dit arbre a été arraché. Répond qu’il a ouï dire que ledit arbre avait été renversé à demi dans la nuit du quatre au cinq du présent mois. Interrogé s’il fut à la messe de minuit dans la nuit du quatre au cinq … Répond qu’il assista à ladite messe. Interrogé à quelle heure il arriva dans le chef-lieu de la commune de Teyjat. Répond qu’il y arriva avant trois heures que la messe se commença ».
L’interrogatoire se poursuit, il lui est demandé ce qu’il fit durant ces heures, il alla chez le bordier de Derivailles et « passa son temps à voir quelques personnes jouer aux cartes ».
Dans la nuit ne vit il pas « du monde rassemblé autour de l’arbre de la Liberté ? ».
En sortant de chez le bordier de Derivailles, et une heure avant la messe, « il aperçut un groupe composé d’à peine cinq personnes qui entouraient l’arbre, l’une desquelles tenait une lanterne à la main, dans laquelle il y avait une lampe allumée ». Il ne connaît pas la personne qui tint la lanterne, s’aperçut-il, « à la faveur de la lumière … que les personnes … travaillaient à abattre l’arbre », il ne vit personne « se donner aucun mouvement … »
N’a-t-il pas lui même renversé l’arbre, bien sur que non, « interrogé si au moins ce n’est pas en sa présence que ledit arbre a été arraché », Non. Il ne faut tout de même pas prendre Duchassaing pour un imbécile et il délivre immédiatement un mandat d’arrêt contre Labi, « prévenu d’être un des auteurs ou complices qui ont arraché ou coupé l’arbre de la Liberté … ».
C’est ensuite Jean Fauconnet, métayer dudit Joubert, demeurant à Boisseuil, âgé d’environ trente cinq ans, qui passe sur la sellette. Il alla bien à la messe de minuit, sait-il que l’arbre à été arraché, « répond que comme il allait le cinq du présent mois à la foire de Monberon, à la sortie de la dernière messe qu’il entendit à Teyjat, il vit l’arbre qui était à demi abattu, que depuis il n’avait plus entendu parler dudit arbre, si ce n’est aujourd’hui, qu’il a ouï dire par le ministre du culte de la commune de Teyjat qu’on en avait porté une partie dans sa basse cour ».
Vit-il « quelques personnes … travailler à l’abattre », il portait une lampe « pour s’éclairer dans sa marche » mais il ne vit personne, était-il nécessaire qu’il passe près de l’arbre pour aller de chez lui à l’église, « répond que ce n’est pas la direction qu’il devrait suivre pour se rendre droit à l’église », pourquoi donc ne suivit-il pas la direction la plus droite, « comme il suivait son chemin pour se rendre à l’église, il s’en détourna pour aller demander s’il put aller devers ledit Reytier Lagrange, le fils et la fille de Jean Bounithon, dit Jeannot, qui partaient ensemble dans un endroit non loin de l’arbre de la Liberté ». A ce moment il n’a vu personne autour de l’arbre. « Interrogé s’il eut connaissance du sujet de l’entretien dudit Retyer Lagrange, du fils et de la fille de Jeannot, répond que non ». Duchassaing n’apprécie pas les réponses données et délivre un mandat d’arrêt.
Audience du 18 Nivôse (7 Janvier 1797)
« Dudit jour est comparue Jeanne Lapoumeyroulie, épouse de Jean Bonithon, âgée d’environ vingt cinq ans, demeurant à Chez Galier commune de Teyjat.
A déclaré avoir ouï dire par Marie Bonithon, sa belle sœur, qu’elle avait vu, Jean de chez Tanpetit tenir à la main une lanterne dans laquelle était une lampe allumée pendant qu’on arrachait l’arbre de la Liberté planté sur la place de la commune de Teyjat, que c’est le seul propos que lui ait tenu sa dite belle sœur. Ne sait personnellement ni n’a ouï dire autre chose … C’est tout ce qu’elle a déclaré savoir, n’a signé pour ne ce savoir de ce faire interpellée et ayant requis sa taxe, lui avons taxé vingt sols.
Dudit jour est comparu Pierre Fontanaud, dit Laina, laboureur, âgé d’environ vingt neuf ans, demeurant au lieu de Chez Galier commune de Teyjat.
A déclaré qu’allant à la messe de minuit dans la nuit du quatre au cinq du présent mois, il aperçut un groupe de monde qui entourait l’arbre de la Liberté planté sur la place au chef-lieu de la commune de Teyjat, au nombre duquel il reconnut le fils de Tantpetit, du lieu de Boisseuil, qui tenait une lanterne dans laquelle il y avait une lampe allumée, qu’entre autres personnes qui composaient ledit groupe, il a reconnu le dénommé Labi qui tenait une barre de chêne en forme de levier dont il se servait pour arracher ledit arbre que le nommé Lambert, domestique dudit Lagarde, du lieu de Boisbernard et le fils de chez Petit Jean, métayer dudit Reynaud, le fils de la Jeannette, du lieu de Chez Chaufour, le fils de chez Laurençon, nommé Mathieu Dijoux, l’assistaient dans cette opération et travaillaient avec lui à abattre ledit arbre avec ledit instrument de bois. C’est tout ce qu’il a dit savoir et n’a signé pour ne savoir de ce faire interpellé, ayant requis sa taxe, l’avons taxé trente sols valeur métallique.
Dudit jour est comparu Pierre Lapouge, laboureur, âgé d’environ trente quatre ans, demeurant à Beaumont commune de Teyjat.
A déclaré que le cinq du courant allant à la dernière messe qui fut dite dans le chef-lieu de la commune de Teyjat, il vit l’arbre de la Liberté qui était planté sur la place de la commune de Teyjat était à demi abattu, qu’il vit aussi plusieurs personnes qui l’entouraient, mais aperçut qu’aucune d’elles le touchaient. C’est tout ce qu’il a dit savoir et n’a signé pour ne savoir de ce faire interpellé, ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols valeur métallique."
Le même jour comparaît Mathieu Dijoux, petit fils de Laurençon, âgé de quinze ans, laboureur à Boisseuil. Il ne sait pas qu’on a coupé l’arbre de la Liberté, il vit seulement, « le cinq sur les neuf heures du matin » l’arbre à demi couché. Il ne sait pas quel jour l’arbre a été couché, oui il fut à la messe de minuit, il arriva au chef lieu vers minuit « puisqu’on commença tout aussitôt la messe », à croire qu’on attendait plus que lui. Poussé dans ses retranchements, il avoue qu’il vit cependant une quinzaine de personnes qui secouaient l’arbre, mais il ne reconnut personne, il ne vit personne qui portait une lanterne, on lui fait remarquer qu’il est étonnant qu’ayant vu les mouvements qui se faisaient autour de l’arbre, il n’ait pas été attiré par la curiosité et ne se soit pas rapproché du rassemblement, à quoi il répond « qu’il ne fut point excité par la curiosité ».
Bien sur il n’a pas participé à l’arrachage, ni même à l’abattage. Duchassaing qui n’est pas en état d’apprécier tout l’humour de ces réponses délivre un mandat d’arrêt.
Mathieu Dijoux comparaît à nouveau et fait une tout autre déposition. Sait-il qu’on a coupé l’arbre ? Il répond « qu’étant sous un pigeonnier qui est auprès de l’église dudit lieu de Teyjat, le fils du nommé Mathieu, métayer de Masfrand, qui demeure au lieu des Planes en cette commune de Teyjat vint inviter lui répondant pour aller lui aider à renverser l’arbre de la Liberté, ce qu’il refusa de faire, que sur ce refus, le fils dudit Mathieu se retira sur le lieu où était planté ledit arbre et se réunit aux personnes qui entouraient ledit arbre et leur aida à le secouer », il était près de minuit. Il croit avoir reconnu le nommé Broussou, fils, résidant au lieu de Beaumont, ainsi que le frère plus jeune dudit Broussou, du même lieu, il vit aussi le fils plus jeune de Broussou qui « faisait partie du même rassemblement ». Il ne vit point « qu’on fit usage d’une barre ni levier mais remarqua qu’on se servait de bâtons pour creuser autour de l’arbre et qu’ensuite ils secouaient l’arbre … », il ne participa pas lui même à l’arrachage.
François Lage, dit Labi, subit également un contre interrogatoire, il fait sensiblement les mêmes réponses que précédemment et il n’a vu personne se servir d’une barre de bois.
Jean Fauconnet subit aussi un contre interrogatoire. Ses réponses vont légèrement varier, maintenant il avait bien une lanterne pour éclairer sa marche mais « il ne l’a faite servir à aucun autre usage », en passant près de l’arbre il a vu « quelques enfants qui le secouaient et creusaient avec leurs bâtons la terre tout autour de l’arbre … », mais personne ne tentait de l’arracher. Il reconnut parmi les enfants « le petit Cri, fils de la nommée Virajaude demeurant près de la fontaine du chef-lieu de Teyjat et le nommé Pierre Saule, cultivateur, métayer de Jean Bounithon, dit Jeannot, demeurant Chez le Mège commune dudit Teyjat, lesquels enfants ils peuvent avoir l’âge de quinze ans ». Lui a vu trois barres de la grosseur du bras autour de l’arbre mais « que personne en fit usage soit pour arracher, soit pour renverser ledit arbre ».
Durant cette même journée du 18 nivôse, dans l’après midi, Léonard Boutesin, huissier public à Nontron, se rend au Forestier à Teyjat. Il est porteur d’un mandat d’amener signé par Duchassaing en date de 14, contre François Prieuret. « En conséquence nous nous sommes rendu au domicile dudit Jean Reygazat, bordier de François Prieuret, où étant nous avons trouvé la porte fermée … et ayant heurté à différentes fois à icelle sans que personne se soit représenté que celle d’un voisin qui nous a déclaré que ledit Reygazat était absent, ce qui fait que nous avons délaissé par attache à la porte dudit domicile le susdit mandat d’amener … ». Il semble que Jean Reygazat ait décidé de prendre un certain recul par rapport à la justice.
Jean (7ème enfant)
né en 1762
ep. Jeanne Lapouméroulie
Martial (3ème enfant)
né en 1788
Deux Pluviose
Philippe Fontaneau, âgé de dix sept ans, laboureur au Bouchage est interrogé. Il fut à la messe de minuit, il arriva à Teyjat une demie heure avant la messe, en attendant la messe il resta chez le curé, il n’a pas eu connaissance de l’arrachage de l’arbre et n’y a pas aidé et ne connaît personne qui ait porté les débris dans la basse cour du curé. Duchassaing qui manque décidément d’humour le gratifie d’un mandat d’arrêt.
Guinot Prieuret, dit Virage, dix sept ans, laboureur au chef-lieu, fut aussi à la messe, il ne sait pas que l’arbre a été abattu, « qu’il aurait été passé sa soirée dans ladite nuit chez le nommé Gouillette … » , il ne peut pas connaître les auteurs du délit puisqu’il était chez Gouillette, mais « le fils de la jeannette de Chaufour et le fils de la nommée Matetoinne de Boisseuil, nommé Souridaud vinrent demander audit Gouillette une hache ; et qu’ils disaient pour vouloir employer à couper l’arbre de la Liberté et qu’ils se repentaient de ne pas en avoir pris une de chez eux, que ledit Gouillette aurait répondu qu’il n’en avait pas, qu’aussitôt l’un et l’autre s’en retournèrent en disant que puisque ledit Gouillette ne voulait pas leur prêter ladite hache, ils allaient encore se rendre auprès dudit arbre de la Liberté ». Le six, n’a-t-il pas aidé à couper l’arbre vers trois ou quatre heures de l’après midi , Bien sur que non car ce jour là il était à Javerlhac où il resta toute la journée et il ne se retira pour rentrer à Teyjat que vers quatre heures et demie ou cinq heures. Bien entendu il a droit à un mandat d’arrêt.
Pierre Fontaneau dit Laina, vingt neuf ans, laboureur Chez Galier arriva à Teyjat une heure avant la messe, il vit qu’on secouait l’arbre « que cette circonstance fixa son attention et le porta à s’arrêter à une distance peu éloignée de l’arbre … il vit le fils de chez Tanpetit qui tenait une lanterne … le nommé Labit, le nommé Sourideau, le fils de la Jeannette, le nommé Lambert, domestique dudit Lagarde et le fils de chez Petit Jean qui tenaient une barre de bois à l’aide de laquelle ils tentaient de renverser l’arbre … ». Il n’a pas aidé au forfait. Cette belle franchise lui vaut quand même un mandat d’arrêt.
Trois Pluviose
Deuxième interrogatoire pour Guinot Prieuret, dans la maison d’arrêt de Nontron, cette fois il a ouï dire que l’arbre avait été arraché mais il ne sait pas par qui, il n’a pas participé car il était chez Gouillette et le six à Javerlhac.
Même chose pour Philippe Fontaneau qui, lui aussi, a ouï dire que l’arbre avait été arraché mais il ne sait pas par qui, il ne sait pas qu’il a été coupé le lendemain, il ne sait pas qu’une partie en a été portée dans la cour du curé et il n’a participé à rien.
Pierre Fontaneau est interrogé dans les mêmes conditions, il confirme ses déclarations de la veille.
Duchassaing suspecte fortement Eyriaud, l’officier de santé de Javerlhac, de complaisance à l’égard d’Andrieux Fauconnet. Il commet donc le juge de paix du canton de Javerlhac pour « se présenter et transporter au village du Châtelard commune de Teyjat et au domicile dudit Andrieux Fauconnet pour, en présence et assisté de telle personne de l’art qu’il est autorisé à nommer d’office, faire procès verbal de l’état actuel de la personne dudit Andrieux Fauconnet et notamment s’il est légitimement empêché, pour cause de maladie d’entreprendre aucun voyage sans exposer sa vie … ».
Six Pluviose
Quatre mandats d’arrêt sont lancés contre Pierre Taraud, de Chez Boine, Pierre Soudat plus jeune, métayer de la veuve Bernard, de Chaufour, Chambart, domestique du citoyen Lagarde, de Boisbernard, Pierre Geissou, métayer de Jean Bounithon, tous prévenus d’être les auteurs de l’arrachage de l’arbre de la Liberté.
Huit Pluviose
Le juge de Nontron, accompagné d’Eriaud Bechemore, se rend chez Andrieux Fauconnet, ils s’adressent à sa mère, Catherine Bernard, qui leur dit que son fils est au lit. L’officier de santé constate alors qu’il a la rougeole ou petite vérole, qu’il n’a pas de fièvre et estime qu’il pourrait faire le voyage de Nontron sans « exposer sa vie ».
Neuf Pluviose
Boulestin tente d’exécuter les mandats d’arrêt du six. Il est toujours accompagné de son escorte de gendarmes et se rend chez Lagarde qui lui dit que son domestique est absent et qu’il ne sait pas où il est et « qu’il y avait plus de dix jours qu’il est parti de chez lui ». Le groupe se rend ensuite chez les trois autres inculpés et trouve les portes fermées, ils interpellent les voisins pour savoir où se trouvent leurs clients mais personne ne les a vus. Deuxième coup d’épée dans l’eau !
Dix Pluviose
Acte de renvoi devant un jury spécial des accusés François Lage, dit Labit, Mathieu Dijoux, Elie Duport, Jean Aufort, Pierre Saule, Mathieu Fauconnet, Philippe Fontaneau, Guinot Prieuret, dit Virage, Pierre Fontaneau, dit Laina, détenus en la maison d’arrêt de Nontron, Lambert, domestique dudit Lagarde, Pierre Tarraud, Pierre Soudat, Pierre Geissou et Chambart, autre domestique de Lagarde, contumax. Il sont accusés de délit contre révolutionnaire.
Onze Pluviose
Andrieux Fauconnet semble avoir survécu à son voyage jusqu’à Nontron où il est interrogé ce jour. Il se rendit à la messe de minuit qui commença « tout aussitôt où il fut arrivé ». Comme il l’a déjà dit il se rendit directement à la messe mais « en passant il aperçut un groupe de monde qui entouraient l’arbre de la Liberté que même il observa qu’on le secouait ». Il n’a reconnu personne « étant pressé de se rendre au commencement de la messe ». Bien entendu il n’a participé à rien. Duchassaing qui doit être dans un de ses bons jours le remet en liberté.
Treize Pluviose
Pierre Dartiague porte les convocations aux jurés pour le « dix sept du présent mois, jour de ci-devant dimanche prochain à dix heures du matin ».
Audience du 20 Nivôse (9 Janvier 1797)
Jean Brousse, dit Rejayat, âgé de trente cinq ans, laboureur au Forestier, est sans doute retourné à son domicile et il est interrogé le 20. Il a vu couper l’arbre ; quand et par qui l’arbre a été coupé ? « répond qu’il fut coupé le six du courant, environ une heure de l’après midi, par le petit fils de Jeannot, âgé d’environ six ans, qui fut chercher chez son grand père une hache avec laquelle il donna deux coups sur ledit arbre et que le fils de Jean Nadaud, demeurant à Chez Galier commune de Teyjat, sacristain et de Maurice Virage, bordier dudit Basset Desrivailles, demeurant au chef-lieu de cette commune de Teyjat, se servirent du même instrument pour finir de couper ledit arbre ; ajoute que ledit arbre obstruait le passage, étant renversé par terre et traversant le chemin ». On lui demande si l’arbre n’était pas déjà renversé par terre et s’il sait quand et par qui il l’avait été ? A cette question il répond avec moins de précision : « il a ouï dire que ledit arbre avait été arraché dans la nuit du quatre au cinq … mais ne savoir par qui attendu que le quatre il était allé au marché et que de là il se rendit à Saint Pardoux où il passa la nuit ». Question d’importance : lorsque l’arbre fut coupé, les racines étaient-elles adhérentes à la terre ou en étaient elles arrachées ? « Répond que l’arbre n’était pas encore entièrement déraciné ». Sait-il ou les débris de l’arbre furent portés et quel usage il en fut fait ? Il a « ouï dire que parti dudit arbre avait été porté dans la basse cour du ministre du culte … ». Ces bonnes réponses lui valent la clémence de Duchassaing qui ne peut que le remettre en liberté.
A la suite de cette déposition Duchassaing fait assigner « … le nommé Pierre fils du nommé Marquet, cultivateur et le fils le plus jeune de la nommée Françoise demeurant au hameau du Châtelard commune de Teyjat, témoins qui ont été indiqués … le vingt et un du présent mois, heure de neuf heures du matin … ».
Autre mandat à l’encontre du « fils de Jean Nadaud, sacristain, demeurant à Chez Galier … âgé d’environ douze ans, taille environ quatre pieds, cheveux et sourcils châtains pour être entendu sur les infractions dont il est prévenu … ».
Les 20 et 21 nivôse sont également délivrés deux mandats d’amener, le premier contre Guillaume et le nommé (Mingralon ?), fils de Thomas Fillioud, demeurant au chef-lieu et le second contre Fontaneau, métayer de Derivailles, demeurant à Laudonie. La comparution est prévue pour le 22 nivôse.
Audience du 21 Nivôse (10 Janvier 1797)
« Dudit jour est comparu Pierre Marquet fils aîné, laboureur, âgé d’environ dix neuf ans, demeurant au Châtelard, commune de Teyjat.
A déclaré que s’étant rendu dans la nuit du quatre au cinq du présent mois au chef-lieu de la commune de Teyjat pour entendre la messe de minuit, il aperçut l’arbre de la Liberté … qui était à demi courbé … qu’il ne reconnut personne ni ne vit qu’on travailla à l’arrachement … l’avons taxé trente sols valeur métallique.
Dudit jour est comparu Andrieux Fauconnet fils plus grand de la nommée Fauresse, laboureur demeurant au Châtelard commune de Teyjat, âgé d’environ quinze ans.
A déclaré que s’étant rendu à Teyjat dans la nuit du quatre au cinq du courant pour assister à la messe de minuit, elle fut commencée presque aussitôt son arrivée dans ledit lieu de Teyjat, que comme il passait il aperçut plusieurs personnes qui entouraient l’arbre de la Liberté, le secouaient, mais que comme il ne voulut point s’approcher du lieu du rassemblement il ne reconnut ni ne distingua aucune des personnes qui secouaient ledit arbre. C’est tout ce qu’il a dit savoir et n’a signé pour ne savoir de ce faire interpellé, ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols valeur métallique. »
C’est au tour d’Elie Duport de répondre : « répond se nommer Elie Duport, fils de la nommée Jeannette, laboureur, âgé d’environ seize ans, demeurant à Chaufour commune de Teyjat ». Dans la nuit du quatre au cinq il était bien au chef-lieu, mais pour entendre la messe de minuit, il reconnaît cependant « qu’il y arriva longtemps avant le commencement de la messe ». Que fit-il jusqu’à l’heure de la messe ? « répond qu’il se rendit d’abord sous le pigeonnier, que ensuite il s’approcha près l’arbre de la Liberté où il y avait un certain nombre de personnes qui secouaient l’arbre avec force jusqu’à ce qu’une d’entre elles, dont il ne reconnut que le nommé l’Aina de Teyjat qui lui dit d’aller chercher une petite hache chez le nommé Gouilotte, où il fut à cet effet avec le nommé Laurencon qui demanda la hache qui lui fut refusée, qu’ils demeurèrent l’un et l’autre chez le nommé Gouilotte à voir jouer aux cartes jusqu’au moment où ils se rendirent l’un et l’autre à la messe ». Vit-il quelqu’un porter une lanterne ou se servir d’un pieu pour arracher l’arbre ? « Répond qu’il a vu des personnes qu’il n’a pas reconnues qui se servaient d’une barre pour renverser l’arbre et que la seule personne qu’il a reconnue portant une lanterne est ledit Reytier Lagrange qui en passant devant l’arbre de la Liberté s’y arrêta un instant et se rendit chez le ministre du culte de la commune de Teyjat ».
Bien entendu il n’a pas aidé à l’arrachage de l’arbre. Tout cela lui vaut un mandat d’arrêt immédiat.
Audience du 22 Nivôse (11 Janvier 1797)
« Dudit jour est comparu Guillaume Filhoud, âgé de trente ans environ, laboureur demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat.
A déclaré que venant de Varaignes le six du présent mois, et comme il arrivait à Teyjat sur les cinq heures de l’après midi, il vit l’arbre de la Liberté qui était renversé par terre après deux pieds et demi du côté de la souche et qu’il aperçut trois enfants de l’âge environ six à sept ans ou environ qui coupaient ledit arbre avec une hache que l’un d’eux avait apportée qu’il ne connaît pas mais qu’on lui a dit être le neveu de chez Jeannot, ajoute qu’il n’a vu arracher ni couper ledit arbre, ni ouï dire par qui il avait été arraché. C’est tout ce qu’il a dit savoir et n’a signé pour ne savoir de ce faire interpellé, ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols valeur métallique.
Dudit jour est comparu Philippe Fontaneau, laboureur, âgé d’environ trente ans, demeurant au lieu de Laudonie commune de Teyjat
A déclaré que revenant de Varaignes le six du courant, sur les cinq heures de l’après midi, il vit le nommé Martial Bonithon, petit fils de Jean Bonithon, le nommé Cri et le nommé François Nadaud, fils de Martial Nadaud, sacristain, qui coupaient ledit arbre avec une hache que ledit petit fils de Bonithon apportait. C’est tout ce qu’il a dit savoir et n’a signé pour ne savoir de ce faire interpellé, ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols valeur métallique. Ajoute que le plus vieux des trois enfant pouvait être de l’âge de sept à huit ans.
Dudit jour est comparu Elie Filhoud, laboureur, âgé de dix sept ans ou environ, demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat.
A déclaré que revenant de Varaignes et arrivé au chef-lieu de la commune de Teyjat, à cinq heures de l’après midi, il avait vu le nommé Martial Bonithon, petit fils de Jean Bonithon dit Jeannot, le nommé François Nadaud, fils de Martial Nadaud, sacristain et le nommé Cri qui coupaient ledit arbre avec une hache, laquelle avait été apportée par ledit petit fils de Bonithon, que le plus vieux desdits trois enfants peut être de l’âge d’environ douze ans. Ignore d’ailleurs par qui ledit arbre a été arraché. C’est tout ce qu’il a dit savoir et n’a signé pour ne savoir de ce faire interpellé, ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols valeur métallique. »
François Nadaud , fils de Martial Nadaud répond à son tour. Dans la nuit du quatre au cinq il est resté dans la maison du ministre du culte jusqu’à l’heure de la messe. Il ne sait pas que cette nuit là l’arbre de la Liberté fut arraché, ni en conséquence par qui. Les choses se gâtent pour lui : « interrogé s’il sait par qui ledit arbre de la Liberté a été coupé et s’il n’a pas aidé lui-même à le couper », il répond « que le six du présent mois et environ les deux ou trois heures de l’après midi, Martial Bonithon, petit fils de Jean Bonithon dit Jeannot, fut chercher chez lui une hache avec laquelle lui répondant convient qu’il commença à couper ledit arbre et que ledit Martial Bonithon et le petit ( ? ) prirent successivement la même hache et s’en servirent pour couper … ledit arbre ». Que firent ils des morceaux ? « Répond que dès le même jour qu’il fut coupé, le nommé Pierre Petit Cri, le nommé Pierre Tarraud, de Chez Boine et le nommé Petit Pierre Geissoud, métayer de Jean Bonithon dit Jeannot, de Chez Galier et le nommé Virage, son frère, emportèrent la tête dudit arbre chez eux et que le lendemain, sept du courant, lui répondant, les deux enfant de chez Jeannot nommés Carrier et Jean, Pierre Tarraud de Chez Boine, Pierre Geisson et ledit Petit Cri apportèrent l’autre moitié dudit arbre dans la basse cour du ministre du culte de la commune ». Qui leur a donné ordre ou conseil de porter une partie de l’arbre chez le curé ? « Répond que ce n’est par ordre ou conseil de personne … et qu’ils s’y déterminèrent de leur propre mouvement ». Il est remis en liberté « à raison de la faiblesse de son âge ».
Vient le tour de Pierre Prieuret , dit Petit Cri. Dans la nuit du quatre au cinq il était sous le pigeonnier jusqu’à l’heure de la messe. L’obscurité lui empêcha de voir les personnes qui arrachèrent l’arbre. Comme à François Nadaud il lui est demandé par qui l’arbre a été coupé et s’il a participé au sacrilège. Il ne peut nier et répond « que lui et François Nadaud … ont coupé l’arbre avec une hache qu’avait apporté Martial Bonithon … ». Que firent-ils de l’arbre ensuite ? Ils le laissèrent sur la place. Ne l’emmenèrent-ils pas dans la cour du curé ? Il se souvient que le lendemain, lui, aidé par Pierre Tarraud, Petit Pierre Geissou, François Nadaud et les deux petits fils de Jean Bonithon dit Jeannot, l’un nommé Jean et l’autre Carrier , apportèrent l’arbre dans la cour du curé. Selon lui c’est le curé qui leur demanda de porter dans sa cour « la portion de l’arbre qui restait sur la place ». Il est également remis en liberté « à raison de la faiblesse de son âge ».
Jean Aufort , âgé de douze ans, demeurant à Boisbernard est appelé. Durant la nuit du délit, « il resta à se chauffer dans la maison du ministre du culte … jusqu’au moment où il est allé à la messe de minuit ». En entrant chez le curé il vit bien « du monde qui étaient autour de l’arbre de la Liberté qui le secouaient mais il ne reconnut personne ». Il n’a entendu parler de rien, il ne sait pas par qui l’arbre a été coupé et n’a pas aidé lui même à le couper. Duchassaing n’aime pas être pris pour un naïf et il délivre à son encontre un mandat d’arrêt. Lors du second interrogatoire, il dit être arrivé à Teyjat vers les huit heures, il se mit d’abord sous le pigeonnier attenant à l’église avec d’autres personnes et ensuite il alla se chauffer chez le curé. Il confirme qu’il vit « plusieurs personnes autour de l’arbre qui le secouaient avec force, qu’il aperçut aussi qu’il fut presque à demi renversé, qu’il n’a reconnu aucunes desdites personnes …parce que l’obscurité de la nuit qu’il faisait lui empêcha et ne sait qui a coupé et renversé ledit arbre ».
Il faut remarquer que pour ces trois derniers témoins les âges semblent minorés par rapport à leurs actes de naissance qui figurent au dossier.
Pierre Saute, le métayer de Jean Bonithon, n’alla pas à la messe de minuit, il ne sait pas que l’arbre a été coupé et arraché et bien sur il n’a pas participé à la chose. Il écope d’un mandat d’arrêt immédiat. Lors du contre interrogatoire, le même jour, « il a ouï dire que l’arbre a été renversé dans la dite nuit, que le cinq au présent mois, allant à la messe à Teyjat, environ les huit heures du matin, il aurait aperçut ledit arbre à demi abattu ». Il ne change rien d’autre à sa déposition.
Mathieu Fauconnet, des Planes, ne vint pas non plus à la messe de minuit, ne sait pas que l’arbre a été coupé et n’a pas aidé au sacrilège. Duchassaing délivre un mandat d’arrêt immédiat. Lors de son second interrogatoire, le même jour, après la délivrance du mandat d’arrêt, il se souvient avoir « vu dans la journée du cinq l’arbre de la Liberté renversé et arraché ». il ne change rien à ses autres réponses.
Elie Duport, qui a été arrêté la veille répond à nouveau. Il s’est bien rendu à la messe de minuit, il est arrivé à Teyjat à dix heures, il alla sous le pigeonnier, puis voyant du monde autour de l’arbre de la Liberté il s’en approcha, le nommé Lambert, domestique de ( ? ) Lagarde de Boisbernard et le nommé Laina, de Teyjat, lui dirent d’aller chercher une hache pour couper l’arbre, les époux Gouillette la lui refusent « en l’invitant à rester avec eux, ce qu’il fit, qu’étant sorti à l’heure que la messe allait se dire, il aperçut que l’arbre de la Liberté était abattu ». Il vit Lambert, Laina, le nommé Chambart, domestique, le nommé Pierre dit Soudat plus jeune, le fils de la nommée Louise, le fils du nommé Philippe qui « travaillaient pour arracher et renverser ledit arbre ». Lui même n’a pas participé.
Mandat d’amener est lancé contre « le citoyen Laina, cultivateur demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat, âgé d’environ vingt neuf ans, taille de quatre pieds neuf pouces, cheveux et sourcils châtains … ».
23 Nivôse
Ce jour là Duchassaing lance plusieurs mandats d’amener contre le :
« citoyen fils du nommé Philippe demeurant au lieu de la Borie… âgé d’environ dix sept ans, taille de quatre pieds quatre pouces, cheveux et sourcils châtains … .
Pierre Geissout, métayer de Jean Bounithon dit Jeannot, demeurant Chez Galier, âgé d’environ quarante ans, taille de quatre pieds huit pouces, cheveux et sourcils châtains.
Le citoyen Virage, fils de feu Pierre Virage, Pierre dit Petit Cri, demeurant au chef-lieu de la commune de Teyjat, âgé d’environ dix sept ans, taille de environ quatre pieds six pouces, cheveux et sourcils châtains … .
Le citoyen Pierre Tarraud, demeurant à Chez Boine, commune de Teyjat, âgé d’environ vingt quatre ans, taille de cinq pieds deux pouces, cheveux et sourcils blonds … .
Le fils cadet de la nommée Louise, demeurant au Châtelard commune de Teyjat, âgé d’environ quinze ans, taille de quatre pieds dix pouces, cheveux et sourcils châtains … .
Le citoyen Chambard, domestique du citoyen Lagarde, demeurant à Boisbernard commune de Teyjat, âgé d’environ quinze ans, taille de quatre pieds six pouces, cheveux et sourcils châtains … ».
Le citoyen Pierre Soudat plus jeune, métayer de la citoyenne veuve Bernard, au lieu de Chaufour commune de Teyjat, âgé d’environ dix huit ans, taille de quatre pieds neuf pouces, cheveux et sourcils châtains … ».
Audience du 29 nivôse (18 Janvier 1797)
Le dernier témoin est entendu, il s’agit de Georges Lamoureux, celui qui, selon ses dires, avait tout vu et dont il est parlé dans la lettre du 19 nivôse. Ses déclarations seront beaucoup plus sobres que les bravades verbales dont il est question dans la lettre citée.
"Dudit jour est comparu Georges Lamouroux, laboureur, âgé d’environ cinquante ans, demeurant Chez Galier commune de Teyjat.
A déclaré que dans la nuit du quatre au cinq du courant, en allant à la messe de minuit, il vit un certain nombre de personnes qui étaient assemblées autour de l’arbre de la Liberté qui était planté au chef-lieu de la commune de Teyjat, qui le secouaient ; mais que ne s’étant point arrêté et continuant son chemin pour se rendre à la messe, il ne chercha à distinguer personne et ne découvrit aussi aucune de celles qui entouraient l’arbre de la Liberté que à la vérité comme il passait il entendit une personne qui disait que si elle avait une hache elle couperait (des morceaux ?), mais dit ne savoir de quel objet elle entendait parler ni n’avoir reconnu à la voix ni autrement cette personne. C’est tout ce qu’il a dit savoir et n’a signé pour ne savoir de ce faire interpellé, ayant requis sa taxe, lui avons taxé trente sols.
Duchassaing Grolhier ».
Premier Pluviose
Léonard Boulestin, huissier public demeurant à Nontron est chargé d’exécuter les mandats d’amener contre Philippe Fontanaud, Laina, Virage, Pierre Taraud, le fils cadet de la nommée Louise, Pierre Soudat, métayer de la veuve Bernard, Pierre Geyssou, métayer de Jean Bounithon, et le citoyen Chambard, domestique du citoyen Lagarde. « En conséquence, nous nous sommes transportés, accompagné des citoyens Barbarin, brigadier, Deschamps, Fouriou, Pastouriaud et Bernard, gendarmes à la résidence de Nontron au domicile du fils cadet de la nommée Louise dudit lieu du Châtelard, où étant l’avons trouvé dans son lit bien malade, et hors d’état de pouvoir nous suivre et avons notifié ledit mandat d’amener et de là nous sommes transportés aux domiciles des susnommés où nous n’avons trouvé personne desdits susnommés ; en parlant à leurs épouses ou mères, ainsi qu’elles nous ont dit être, lesquelles nous ont dit qu’ils étaient absents, ce qui fait que nous avons délaissé à chacune d’elle copie des mandat d’amener … ». Un coup d’épée dans l’eau !
Il faut noter que Andrieux Fauconnet, « le fils cadet de la nommée Louise » a pris la précaution de faire établir un certificat médical :
« Je soussigné, officier de santé résident au chef-lieu du canton de Javerlhac, certifie m’être transporté au lieu du Châtelard commune de Teyjat pour secourir le nommé Andrieux Fauconnet, lequel j’ai trouvé au lit avec un grand mal de gorge, le visage enflé, les yeux larmoyants, éruption de petits boutons rouges et animés, ce qui m’a fait décider que ledit Andrieux Fauconnet est actuellement dans la corruption de la petite vérole bénigne ou confluente, ne pouvant n’en plus décider dans ce moment, sinon qu’il est hors d’état de sortir de son lit sans risquer d’en périr. C’est ce que j’affirme sincère et véritable et que foi y doit être ajoutée ; délivré le présent certificat au Chastelar ce premier pluviôse an 5 de la R Française.
Eyriaud Bechemores off D. S. ».
Boulestin se transporte au domicile de Lagarde à Boisbernard afin de trouver Lambert « y étant et parlant au citoyen Lagarde, avons fait une exacte perquisition et recherche de la personne dudit Lambert, tant dans ladite maison que grange et écurie, sans avoir pu le rencontrer … nous avons interpellé le citoyen Lagarde de nous dire et déclarer où est ledit Lambert, son domestique, nous a répondu qu’il était parti de chez lui depuis huit jours et ne savoir où il est, interpellé de signer a dit n’être de besoin … ».
Deux Pluviose
Philippe Fontaneau, âgé de dix sept ans, laboureur au Bouchage est interrogé. Il fut à la messe de minuit, il arriva à Teyjat une demie heure avant la messe, en attendant la messe il resta chez le curé, il n’a pas eu connaissance de l’arrachage de l’arbre et n’y a pas aidé et ne connaît personne qui ait porté les débris dans la basse cour du curé. Duchassaing qui manque décidément d’humour le gratifie d’un mandat d’arrêt.
Guinot Prieuret, dit Virage, dix sept ans, laboureur au chef-lieu, fut aussi à la messe, il ne sait pas que l’arbre a été abattu, « qu’il aurait été passé sa soirée dans ladite nuit chez le nommé Gouillette … » , il ne peut pas connaître les auteurs du délit puisqu’il était chez Gouillette, mais « le fils de la jeannette de Chaufour et le fils de la nommée Matetoinne de Boisseuil, nommé Souridaud vinrent demander audit Gouillette une hache ; et qu’ils disaient pour vouloir employer à couper l’arbre de la Liberté et qu’ils se repentaient de ne pas en avoir pris une de chez eux, que ledit Gouillette aurait répondu qu’il n’en avait pas, qu’aussitôt l’un et l’autre s’en retournèrent en disant que puisque ledit Gouillette ne voulait pas leur prêter ladite hache, ils allaient encore se rendre auprès dudit arbre de la Liberté ». Le six, n’a-t-il pas aidé à couper l’arbre vers trois ou quatre heures de l’après midi , Bien sur que non car ce jour là il était à Javerlhac où il resta toute la journée et il ne se retira pour rentrer à Teyjat que vers quatre heures et demie ou cinq heures. Bien entendu il a droit à un mandat d’arrêt.
Pierre Fontaneau dit Laina, vingt neuf ans, laboureur Chez Galier arriva à Teyjat une heure avant la messe, il vit qu’on secouait l’arbre « que cette circonstance fixa son attention et le porta à s’arrêter à une distance peu éloignée de l’arbre … il vit le fils de chez Tanpetit qui tenait une lanterne … le nommé Labit, le nommé Sourideau, le fils de la Jeannette, le nommé Lambert, domestique dudit Lagarde et le fils de chez Petit Jean qui tenaient une barre de bois à l’aide de laquelle ils tentaient de renverser l’arbre … ». Il n’a pas aidé au forfait. Cette belle franchise lui vaut quand même un mandat d’arrêt.
Trois Pluviose
Deuxième interrogatoire pour Guinot Prieuret, dans la maison d’arrêt de Nontron, cette fois il a ouï dire que l’arbre avait été arraché mais il ne sait pas par qui, il n’a pas participé car il était chez Gouillette et le six à Javerlhac.
Même chose pour Philippe Fontaneau qui, lui aussi, a ouï dire que l’arbre avait été arraché mais il ne sait pas par qui, il ne sait pas qu’il a été coupé le lendemain, il ne sait pas qu’une partie en a été portée dans la cour du curé et il n’a participé à rien.
Pierre Fontaneau est interrogé dans les mêmes conditions, il confirme ses déclarations de la veille.
Duchassaing suspecte fortement Eyriaud, l’officier de santé de Javerlhac, de complaisance à l’égard d’Andrieux Fauconnet. Il commet donc le juge de paix du canton de Javerlhac pour « se présenter et transporter au village du Châtelard commune de Teyjat et au domicile dudit Andrieux Fauconnet pour, en présence et assisté de telle personne de l’art qu’il est autorisé à nommer d’office, faire procès verbal de l’état actuel de la personne dudit Andrieux Fauconnet et notamment s’il est légitimement empêché, pour cause de maladie d’entreprendre aucun voyage sans exposer sa vie … ».
Six Pluviose
Quatre mandats d’arrêt sont lancés contre Pierre Taraud, de Chez Boine, Pierre Soudat plus jeune, métayer de la veuve Bernard, de Chaufour, Chambart, domestique du citoyen Lagarde, de Boisbernard, Pierre Geissou, métayer de Jean Bounithon, tous prévenus d’être les auteurs de l’arrachage de l’arbre de la Liberté.
Huit Pluviose
Le juge de Nontron, accompagné d’Eriaud Bechemore, se rend chez Andrieux Fauconnet, ils s’adressent à sa mère, Catherine Bernard, qui leur dit que son fils est au lit. L’officier de santé constate alors qu’il a la rougeole ou petite vérole, qu’il n’a pas de fièvre et estime qu’il pourrait faire le voyage de Nontron sans « exposer sa vie ».
Neuf Pluviose
Boulestin tente d’exécuter les mandats d’arrêt du six. Il est toujours accompagné de son escorte de gendarmes et se rend chez Lagarde qui lui dit que son domestique est absent et qu’il ne sait pas où il est et « qu’il y avait plus de dix jours qu’il est parti de chez lui ». Le groupe se rend ensuite chez les trois autres inculpés et trouve les portes fermées, ils interpellent les voisins pour savoir où se trouvent leurs clients mais personne ne les a vus. Deuxième coup d’épée dans l’eau !
Dix Pluviose
Acte de renvoi devant un jury spécial des accusés François Lage, dit Labit, Mathieu Dijoux, Elie Duport, Jean Aufort, Pierre Saule, Mathieu Fauconnet, Philippe Fontaneau, Guinot Prieuret, dit Virage, Pierre Fontaneau, dit Laina, détenus en la maison d’arrêt de Nontron, Lambert, domestique dudit Lagarde, Pierre Tarraud, Pierre Soudat, Pierre Geissou et Chambart, autre domestique de Lagarde, contumax. Il sont accusés de délit contre révolutionnaire.
Onze Pluviose
Andrieux Fauconnet semble avoir survécu à son voyage jusqu’à Nontron où il est interrogé ce jour. Il se rendit à la messe de minuit qui commença « tout aussitôt où il fut arrivé ». Comme il l’a déjà dit il se rendit directement à la messe mais « en passant il aperçut un groupe de monde qui entouraient l’arbre de la Liberté que même il observa qu’on le secouait ». Il n’a reconnu personne « étant pressé de se rendre au commencement de la messe ». Bien entendu il n’a participé à rien. Duchassaing qui doit être dans un de ses bons jours le remet en liberté.
Treize Pluviose
Pierre Dartiague porte les convocations aux jurés pour le « dix sept du présent mois, jour de ci-devant dimanche prochain à dix heures du matin ».
Quatorze Pluviose
Dartiague, décidément infatigable, porte les convocations à comparaître à Jean Bonithon, dit Jeannot, Antoine Gauthier Desplanes, marchand, Thomas Filhoux, Jean Besse, Marie Marcelly, épouse de Jean Bonithon, Marie Bonithon, fille, Guillaume et Elie Filhoux, tous du chef-lieu de Teyjat. Ils doivent se présenter le dix sept pluviôse « à l’effet de faire leur déclaration sur les faits sur lesquels ils seront interrogés ».
Quinze Pluviose
Dartiague retourne à Teyjat pour convoquer une nouvelle série de témoins : Pierre Marquet, fils aîné demeurant au Châtelard, Pierre Lapouge, de Boisbernard, Reytier Lagrange, notaire public, de Chez Boine, Jean Bonithon fils, maréchal Chez Galier, Martial Nadaud, de Chez Galier, Jeanne Lapouméroulie, épouse de Jean Bonithon et Georges Lamoureux, de Chez Galier.
Dix sept Pluviose
Le jour de gloire est arrivé et l’on procède au tirage au sort des jurés, on dépose seize bulletins dans l’urne et l’on tire les noms de : Lafarge, Boyer, Menestrier, Lescure père, Gessard, Laterrière fils, Dumas père, Feuillade, homme de loi et Grolhier, receveur. Le citoyen Gessard propose une « excuse légitime » et l’on pourvoie à son remplacement par le « citoyen Boyer, notaire public … appelé par le sort à remplir les fonctions de juré spécial à la place du citoyen Gessard … ». La liste officielle des jurés est publiée à la suite :
1° Pierre Grolhier père, receveur.
2° Boyer, notaire.
3° Jean Ribadeau Dumas père.
4° Pierre Saute Lescure père.
5° Feuillade Laterrière fils, homme de loi.
6° Feuillade, aussi homme de loi.
7° Léonard Boyer fils.
8° Jean Lafarge.
« Tous demeurant au chef-lieu de la commune de Nontron ».
Lecture de l’acte d’accusation de Duchassaing, datant du onze pluviôse, qui se termine ainsi: « C’est pourquoi les jurés spéciaux auront à poursuivre, s’il y a lieu … contre les susnommés à raison du délit mentionné non prescrit ».
Le jury donne sa réponse à la suite : « La déclaration du jury est oui il y a lieu contre Jean Fauconnet, non il n’y a pas lieu contre Mathieu Dijoux, François Lage dit Labit, Elie Duport, Mathieu Fauconnet, Pierre Saule, Jean Aufaure dit de Chez Petit Jean, Philippe Fontaneau, Pierre Fontaneau, Guinot Prieuret dit Virage, Lambert, Chambart, domestiques du citoyen Lagarde, Pierre Tarraud, Pierre Soudat et Pierre Geyssou. Nontron le dix sept pluviôse an cinquième de la république française une et indivisible ».
Le même jour la délibération du jury est communiquée à Duchassaing par Grolhier, le président du jury. Duchassaing, qui doit avoir du mal a accepter la décision, fait alors un long résumé de l’affaire et conclut « que le dit Jean Fauconnet, métayer du citoyen Joubert en la commune de Teyjat, âgé de trente cinq ans, taille de cinq pieds, cheveux et sourcils noirs, marqué de la petite vérole, front ovale, yeux enfoncés, détenu en la maison d’arrêt de l’arrondissement de Nontron, sera conduit directement en la maison de justice du tribunal criminel du département de la Dordogne à Périgueux … ». L’ordonnance est signifiée à Jean Fauconnet dès le lendemain par l’infatigable Dartiague qui en laisse copie au prévenu ».« entre les deux guichets de ladite maison en parlant à sa personne à quatre heures du soir » Les gendarmes conduisent Jean Fauconnet à Périgueux le 21 pluviôse.
Vingt deux Pluviose
Interrogatoire de Jean Fauconnet devant François Suchet au tribunal criminel de Périgueux. A la question de savoir si en attendant la messe il était dans ou hors l’église il répond qu’il était dehors, il passa près de l’arbre de la Liberté, était-il sur son chemin « oui » ; la réponse n’est pas habile car il avait précédemment répondu non à cette question lors de son interrogatoire du 17 nivôse, ce qui n’échappe pas au questionneur, ce à quoi il répond « que sans doute il se trompa quand il fit une pareille réponse au directeur du jury ». Il n’a vu personne autour de l’arbre et Suchet, sans doute en veine d’humour, lui demande si c’est à cause de la grande obscurité de la nuit, Fauconnet ne se trouble pas et dit « non, j’en passais si près que malgré l’obscurité j’aurais pu voir des personnes qui auraient été auprès de l’arbre. N’aviez vous pas une lampe allumée dans une lanterne ? Oui je l’avais prise pour éclairer mes pas et ceux d’un petit enfant que j’emmenais avec moi ». Lorsqu’il est passé près de l’arbre, il le vit presque abattu et il entendit dire que le surlendemain il avait été « entièrement abattu et coupé au sortir de vêpres par le fils du sonneur de cloches et celui de Jeannot ». Cet interrogatoire sera le dernier avant le jugement.
En dehors de l’aspect anecdotique de l’incident, qui ressemble plus à un chahut qu’à une conspiration, il est intéressant de détailler les questions qui seront posées à ce dernier jury. Elles font apparaître une certaine paranoïa du complot qui semble propre à ces années de la révolution :
« 1° Est-il constant que l’arbre planté par les citoyens de la commune de Teyjat … a été arraché, renversé et abattu ?.
2° Est-il constant que cet arbre a été coupé avec une hache ?
3° Jean Fauconnet est-il convaincu d’être l’un des auteurs de l’arrachement, renversement et abattement de cet arbre?
4° Jean Fauconnet est-il convaincu d’être l’un des auteurs du coupement de cet arbre?
5° Jean Fauconnet est-il convaincu d’avoir aidé et assisté les coupables de l’arrachement, renversement et abattement de l’arbre dont il s’agit dans les faits qui ont facilité l’exécution de ces actes ?
6° Jean Fauconnet est-il convaincu d’avoir aidé et assisté les coupables du coupement dudit arbre dans les faits qui ont facilité l’exécution de ces actes ?
7° Cet arbre était-il le signe de la Liberté ?
8° Existent-il en France des conspirations et complots contre la sûreté intérieure et extérieure de la république tendant à favoriser ses ennemis extérieurs, à armer les citoyens les uns contre les autres et contre l’exercice de l’autorité légitime ?
9° Jean Fauconnet avait-il agit en cela dans l’intention de favoriser les conspirations et complots contre la sûreté extérieure et intérieure de la république ; de favoriser les projets des ennemis extérieurs d’icelle ; de la troubler par une guerre civile en armant les citoyens les uns contre les autres et contre l’exercice de l’autorité légitime ? ».
Dix sept Ventose (7 Mars 1797)
Le jury spécial de Périgueux rend ses réponses, il ne répond d’ailleurs qu’aux six premières questions laissant de côté l’aspect symbolique de l’arbre et les questions concernant un éventuel complot. Décidément Teyjat avait une importance considérable pour que la transformation en bûches de Noël de son arbre de la Liberté mette la République Française en danger. Les réponses sont oui aux deux premières questions, on ne peut nier les faits, et non aux questions 3,4,5 et 6. Jean Fauconnet est donc acquitté.
Conclusion
De cette longue procédure, qui mobilisa toute l’énergie de Duchassaing, deux huissiers, des gendarmes, le tribunal de Périgueux, il ressort que l’arbre de la Liberté a bien été arraché puis coupé, mais que personne n’est coupable. Une bonne partie des habitants de la commune a vu son train-train perturbé par les déplacements à Nontron, de solides inimitiés se sont sans doute nouées à la suite des divers témoignages, mais la vie a repris son cours.
Nos Bonithon, qui semblent plutôt soutenir les idées nouvelles si l’on en croit leur engagement dans la gestion municipale, sont probablement scandalisés par les faits, c’est pourquoi ils sont parmi les premiers à les dénoncer. Un grain de sable va cependant venir bloquer ce bel élan civique, en effet, Martial, qui n’a que huit ans, participe avec d’autres garnements à la coupe finale de l’arbre. Une partie de l’arbre fut ensuite portée dans la cour du presbytère par diverses personnes dont Jean Bonithon et Martial Bonithon dit Carier, tous deux fils de Jean. La tête de l’arbre fût récupérée par d’autres habitants dont Petit Pierre Geissoud, métayer de Jean Bonithon dit Jeannot. Il semble que l’arbre obstruait le passage et que la coupe qui suivit l’arrachage avait pour but de rétablir le chemin, mais qui a donné l’ordre de le faire ? La question reste sans réponse, il est peu probable que les trois gamins, Martial Bonithon, Martial Nadaud et Petit Cri aient agit de leur propre chef, d’autant plus que les restes de l’arbre sont ensuite dégagés par des adultes. Mais devant le tribunal il n’est plus question d’avouer quoi que ce soit, les choses prenant alors une ampleur inquiétante.
Pour terminer sur une note humoristique, remarquons que Martial, qui maniait si bien la hache dans sa première jeunesse, exercera ensuite quelques temps le métier de taillandier. Son expérience de l’an V lui avait sans doute ouvert des horizons inconnus.
A l’occasion de la seconde phase des travaux de l’église, qui comprend la réfection du sol et la mise en place d’un dallage (novembre 2011), de nombreux ossements sont mis à jour. C’est l’occasion de s’intéresser à la coutume qui consistait à enterrer les morts dans l’église.
L’inhumation dans les églises remonte au haut Moyen Âge. L’âme d’un corps placé dans l’église était supposée aller plus vite au paradis. Les places les plus prisées étaient situés au plus près du choeur, de même que dans le cimetière situé autour de l’église, on se disputait les places le plus près de l’abside.
Réservée, à l’origine, au haut clergé, la place dans l’église fut ensuite accordée aux nobles, fondateurs de l’église. Puis des paroissiens, bienfaiteurs de l’église, obtiennent la possibilité d’avoir une tombe familiale.
Il arrivait aussi que l’hiver, le sol gelé ou la neige empêchât de creuser la fosse, le recours était alors l’inhumation dans l’église.
Il semble que vers la fin du XVIIème siècle, la coutume se démocratisa en ce sens qu’il suffisait de payer une certaine somme à la fabrique (gestionnaire des ressources matérielles de la paroisse) pour obtenir ce droit.
Ceci entraîna probablement des abus et en 1776, un édit de Louis XVI interdit cette pratique pour des raisons évidentes de salubrité.
Au XVIIIème siècle, les actes de décès de Teyjat mentionnent toujours le lieu d’inhumation, église ou cimetière. Au XVIIème, le lieu n’est généralement pas précisé, il s’agit implicitement du cimetière et les inhumations dans l’église semblent exceptionnelles. Néanmoins, le mauvais état des registres et la qualité médiocre des photographies mises en ligne (ci-contre , une page de 1672) rendent les conclusions hasardeuses.
Voici pour St Pierre ès liens de Teyjat une liste de personnes enterrées dans l’église (cette liste n’est pas exhautive). On y relève beaucoup d’enfants en bas âge.
Merci à Bernard Bonithon et au site Perigen (http://perigen.fr/index.php) qui ont mis en ligne la transcription de nombreux actes d’état civil, ce qui facilite grandement les recherches.
8/3/1698
Labrousse X de sexe masculin, fils de Joseph de Labrousse, sieur de Brognac, enterré dans l’église.
12/9/1699
De Labrousse Marie, 6 jours, fille de Louis, sieur de Vaubrunet « inhumée dans l’église bien quoyque le dit Sieur de Vaubrunet n’y ait pas droit de sépulture qu’en payant les droits de la fabrique »
20/9/1699
De Labrousse Louis, 2 ans, fils de Louis, sieur de Vaubrunet « inhumé dans l’église bien quoyque le dit Sieur de Vaubrunet n’y ait pas droit de sépulture qu’en payant les droits de la fabrique »
11/12/1699
De Labrousse Jeanne, 2 ou 3 ans, fille de Joseph, sieur de Braugnac, inhumée dans l’église en payant la fabrique.
29/6/1700
Bonithon Jean 40 ans « inhumé dans l’église sans que ledit Boniton y ait droit de sépulture, mais son frère a promis aux fins dudit enterrement, sans conséquences, de donner dix livres pour la fabrique de ladite église. »
14/9/1700
De Labrousse Marie « inhumée dans l’église quoi que le dit sieur de Vaubrunet n’y ait pas droit de sépulture qu’en payant les droits qui appartiennent à la fabrique »
26/12/1701
De Labrousse Madeleine, 2 mois, fille de Joseph, sieur de Brognac, inhumée dans l’église.
23/9/1702
De Labrousse Marguerite, fille de Louis, sieur de Brognac, inhumée dans l’église en payant 5 livres pour la fabrique.
28/9/1702
De Labrousse Jean, 80 ans, inhumé dans l’église.
3/10/1702
De Labrousse Marguerite, 18 mois, fille de Jean, procureur d’office, inhumée dans l’église moyennant 5 livres que son dit père a payé pour la fabrique.
7/10/1702
De Labrousse Françoise, 25 ans, fille de Mathieu, sieur du Mazet, « inhumée dans l’église moyennant la somme de 10 livres que le sieur de Brognac, son frère, m’a donnée pour les besoins de la fabrique ».
29/10/1702
Bonithon X fille de Bonithon Charles, maître chirurgien, inhumée dans l’église sous la promesse que le dit Sr du Galier a faite de vive voix de donner cinq livres pour la fabrique.
20/1/1706
Bernard Jeanne, 65 ans, « inhumée dans l’église quoiqu’elle n’y eut pas droit de sépulture mais ses fils ont promis de donner à la fabrique les dix livres qu’on a coutume de donner pour ce sujet à la fabrique de ladite église »
2/9/1706
De Labrousse Marie, 1 an, fille de Jean, sieur de Laudonie, inhumée dans l’église en présence de ses plus poches parents.
17/3/1707
Bernard Anne, 72 ans inhumée dans l’église.
26/6/1708
De Labrousse Marie, épouse de Mathieu, sieur du Mazot, inhumée dans l’église.
18/1/1709
De Labrousse Etienne, 5 jours, fils de monsieur Delabrousse de Broignac, inhumé dans l’église.
2/10/1710
De Labrousse Louis, 50 ans, sieur de Vaubrunet, inhumé dans l’église.
27/10/1713
Bounithon Françoise, 4 mois, fille de Bounithon Jean, enterrée dans l’église.
11/4/1714
Masfrand Marie, 25 ans, femme de Jean de Labrousse, inhumée dans l’église.
7/2/1716
De Labrousse Madeleine, fille de Jean, sieur de Laudonie, inhumée dans l’église.
7/3/1718
De Labrousse Jean, 23 ans, sieur de Chauffour, inhumé dans l’église.
12/4/1719
De Labrousse Mathieu, 90 ans, sieur du Maret, « inhumé dans l’église par ma permission. »
23/11/1725
Basset Joseph 1 an et 5 mois, fils de Basset François, sieur des Rivailles, inhumé dans l’église, devant l’autel de la Vierge.
28/6/1730
Bonithon Elie, 35 ans, inhumé dans l’église.
30/6/1730
Bonithon Charles, maître chirurgien, inhumé dans l’église.
15/2/1732
De Labrousse Antoine, 8 ans, sieur de Brognac, inhumé dans l’église.
12/7/1732
Basset (des Rivailles) Jean, 70 ans, inhumé dans la chapelle de la vierge.
23/9/1732
Labrousse Marguerite « épouse de monsieur de Brognac », inhumée dans l’église.
15/10/1734
De Labrousse Marguerite, 4 ans, fille de Joseph, sieur de Mirebeau, inhumée dans l’église.
8/3/1736
De Labrousse Joseph, 84 ans, sieur de Brognac, inhumée dans l’église.
26/9/1736
Duverneuil Marie 4 mois, inhumée dans l’église.
22/10/1736
De Lapouraille Charles, 70 ans, maître chirurgien, inhumé dans l’église
29/10/1736
De Lapouraille Pierre, sieur de la Sonde, inhumé dans l’église.
6/10/1737
Macary Pierre dit Petate, 45 ans, inhumé dans l’église.
22/9/1739
De Verneuil Marie, 2 ans, fillle de Elie, sieur de Sauveroche, inhumée dans l’église.
21/10/1739
De Labrousse Marie, 2 ans, fille de Joseph, bourgeois, inhumée dans l’église.
13/9/1740
Ruben Marie, 66 ans, inhumée dans l’église.
13/3/1741
Bonithon Marie, 68 ans inhumée dans l’église.
6/9/1741
Bonithon jeanne, inhumée dans l’église.
9/12/1741
De Labrousse Paulin, fils de Joseph, inhumé dans l’église.
17/5/1742
Ruben Joseph, 48 ans, bourgeois, sieur de Laulandie, inhumé dans l’église.
26/5/1742
Labrousse François, 40 ans, sieur de Laudonie, inhumé dans l’église.
28/6/1742
Basset François, sieur des Rivailles, 52 ans, inhumé dans l’église.
2/6/1743
De Labrousse Marie, femme de Basset François, sieur des Rivailles, inhumée dans l’église.
26/9/1743
Gulpice Anne, fille de Jean, bourgeois," inhumée par moi soussigné dans l’église".
29/10/1743
De Labrousse Marguerite, fille de Joseph, bourgeois du village de Vaubrunet, inhumée dans l’église.
1/5/1746
Jalaniat Jean, 40 ans, inhumé dans l’église.
13/1/1747
De Labrousse Catherine, 3 ans, fille de Joseph, sieur de Mirebeau, bourgeois du village de Vaubrunet, inhumée dans l’église.
14/9/1747
Macary Marie, 4 ans, fille de Pierre, inhumée dans l’église.
24/10/1747
De Labrousse Jean, fils de Joseph, bourgeois du village de Vaubrunet, inhumé dans l’église.
17/5/1748
Macary Jeanne, 15 ans, fille de Pierre, inhumée dans l’église.
29/1/1750
De la Bassethie Jean Félix, 69 ans, inhumé dans l’église.
1/6/1750
Basset Emery, 3 mois, fils de Basset Pierre, avocat en parlement, bourgeois du Forestier, inhumé dans l’église.
27/12/1753
Artiguié Isaac, curé de Teyjat, « son corps a été enterré dans l’église de Teyjat, devant l’autel de la chapelle Notre Dame »
6/2/1754
Basset Jeanne, 1 mois, fils de Basset Pierre, inhumée dans l’église.
15/6/1757
De Larret Antoine, 26 ans, sieur de Bonombre, inhumé dans l’église en payant les droits à la fabrique.
15/2/1759
Bourrinet Arnaud, 59 ans, laboureur, inhumé dans l’église en payant les droits à la fabrique.
30/9/1759
Basset des Rivailles Louis Antoine, inhumé dans l’église.
15/6/1760
Macary Léonard, 70 ans, inhumé dans l’église en payant les droits de la fabrique.
22/11/1760
De Glangetas Anne, 37 ans, femme de Sallat François, inhumée dans l’église en payant les droits de la fabrique.
28/6/1761
De Verneuil Magdeleine, 4 jours fille de de Verneuil Jean, bourgeois, inhumé dans l’église ayant payé les droits à la fabrique.
13/7/1761
Ruben Marguerite, 26 ans, fille de Joseph, sieur de Laulendi, inhumée dans l’église en payant les droits à la fabrique.
8/1/1762
Macary Jeanne, 75 ans, inhumée dans l’église en payant les droits de la fabrique.
31/3/1763
Verneuil de la Peyre Jean, 62 ans, inhumé dans l’église en payant les droits de la fabrique.
22/10/1763
De Labrousse Pierre, 2 ans, fils de Benoît, bourgeois, inhumé dans l’église en payant les droits de la fabrique.
17/12/1763
Verneuil Elie, 8 ans, fils de Jean, bourgeois, inhumé dans l’église en payant les droits de la fabrique.
27/12/1763
Verneuil Jean, 6 ans, fils de Jean Ignace, bourgeois, syndic fabricien, inhumé dans l’église en payant les droits de la fabrique.
30/1/1765
Macary Pierre, 71 ans, inhumé dans l’église en payant les droits de la fabrique.
26/4/1767
Macary Antoinette, 87 ans, inhumée dans l’église en payant les droits de la fabrique.
15/5/1767
Basset des Rivailles Pierre, 49 ans, avocat, enterré dans l’église en payant les droits de la fabrique.
11/2/1771
De la Peyre Jeanne, 28 ans, inhumée dans l’église en payant les droits de la fabrique.
10/12/1771
De Labrousse Marie, 1 an, fille de Joseph, bourgeois, enterrée dans l’église sans les droits de fabrique sur certificat signé Bardenas, curé de Soudac.
3/5/1772
Macary Antoinette, 5 ans, fille de Macary Antoine, enterrée le soir pour cause de corruption, dans l’église en payant les droits de fabrique.
25/3/1775
Louis de Labrousse, 62 ans, prêtre et curé de la Chapelle st Robert, inhumé dans l’église.
2/6/1777
Basset des Rivales Antoine, 26 ans, inhumé dans l’église en payant les droits de la fabrique.
Les fresques de l’autel de la nef sud. Passer la souris sur l’image et cliquer pour voir les détails
Les fresques de l’autel de la nef nord dit “autel de la Vierge”. Passer la souris sur l’image et cliquer pour voir les détails
Tout autour de l’église, la litre funéraire reprend l’écu à trois tours qui, peint ou sculpté, se retrouve dans plusieurs églises de la région : St Barthélémy de Bussière, le Bourdeix, St Estèphe, Pluviers, Bussière-Badil. C’est celui des familles Hélie de Colonges et Hélie de Pompadour, les seigneurs du Bourdeix, dont dépendait Teyjat. Le blason se lit : d’azur à trois tours d’argent maçonnées de sable deux et un. Les trois tours représenteraient les châteaux de Lastours, Pompadour et Hautefort. L’écu est représenté surmonté de la couronne de marquis et entouré du collier des chevaliers de l’ordre de St-Michel (ordre de chevalerie créé par Louis XI en 1469).
Au dessus de la porte latérale côté sud, les armoiries sont complétées par deux lions rampants. Des peintures très similaires sont présentes dans les églises de Bussière-Badil et St Barthélémy de Bussière.
Rappelons d’abord que la célèbre favorite de Louis XV, née Jeanne Poisson, n’a rien à voir avec la famille Hélie de Pompadour. C’est le roi qui lui fit don en 1745 du domaine de Pompadour et du titre de marquise, alors tombés en deshérence.
A qui appartenaient ces armoiries?
On lira avec intérêt l’analyse que fait M. Daniel Zwilling des armoiries de l’église de St-Barthélémy-de-Bussière qui sont très semblables à celles de Teyjat sur le site : http://perigordvert.wifeo.com/a-propos-des-armoiries-dans-leglise.php
Parmi les Hélie de Colonges, qui ont précédé les Pompadour comme seigneurs de Teyjat, on trouve des chevaliers de St Michel mais aucun marquis.
Il nous faut donc chercher parmi les membres de la famille de Pompadour ceux qui avaient le titre de Marquis et qui étaient chevaliers de St-Michel mais auparavant, un petit rappel sur les ordres de chevalerie s’impose.
L’ordre de St-Michel
En 1469, Louis XI crée l’ordre de St Michel dans le but non avoué de contrecarrer l’influence de son rival le duc de Bourgogne qui distribuait la prestigieuse toison d’or. Au départ, le nombre de chevaliers était limité à 36 mais rapidement, on compta près de 500 membres et le prestige de l’ordre en fut terni. C’est ce qui, en 1578, conduisit Henri III à créer un nouvel ordre de chevalerie, l’ordre du St Esprit. Il fallait d’abord être chevalier de St Michel pour pouvoir devenir chevalier du St Esprit, c’est pourquoi on appelait les chevaliers de St Michel Chevaliers de l’ordre du roi et ceux du St Esprit Chevaliers des ordres du roi.
Le collier de l’ordre de St Michel
D’un poids de 200 écus d’or (ce qui ne le met pas à la portée de toutes les bourses!), le collier se composait de 23 coquilles St-Jacques en or reliés par 23 lacs d’amour en or. Au centre, un pendentif relié à l’une des coquilles représentait St-Michel terrassant le dragon.
Si l’on se réfère à la généalogie simplifiée des Pompadour, nous trouvons cinq personnages qui portaient le titre de marquis:
1/ Jean de Pompadour dit Jean III, marquis de Pompadour, qui épousa Marie de Rochechouart en 1640 et fut reçu chevalier des ordres en 1661.
2/ Son fils, Jean François de Pompadour, marquis de Rochechouart
3/ N. Hélie de Pompadour, marquis de Laurière, frère ainé de Philibert, tué au siège de Thionville en 1639.
4/ Philibert Hélie de Pompadour, né vers 1612, qui devint marquis de Laurière à la mort de son frère ainé et qui épousa en 1645 Catherine de Ste Maure; il fut reçu chevalier des ordres en 1663.
5/ Son fils Léonard Hélie de Pompadour, marquis de Laurière
Généalogie simplifiée des Pompadour
Remarque: certains se font appeler de Pompadour et d’autres Hélie de Pompadour mais il s’agit bien de la même famille.
Philibert Hélie de Pompadour, titulaire des armoiries?
Parmi ces 5 marquis, seuls deux d’entre eux, Jean III de Pompadour et son cousin germain Philibert Hélie de pompadour furent chevaliers des ordres du roi. Ce sont donc les deux candidats qui restent en course comme titulaires des armoiries de l’église.
Avec Daniel Zwilling, nous accordons notre préférence à Philibert, plus attaché à notre région par sa mère Charlotte de Fumel qui était héritière du Bourdeix.
Une question demeure cependant : pourquoi les armoiries ne représentent-elles que le seul collier de l’ordre de St-Michel alors que Philibert était chevalier des deux ordres? Il est possible que les armoiries aient été peintes alors que leur titulaire n’était que chevalier de St Michel et pas encore chevalier du St Esprit mais il était fréquent que les deux nominations soient simultanées. Par ailleurs, nous n’avons pas jusqu’ici trouvé trace de la nomination de Philibert comme chevalier de St Michel.
Alors, il nous faut admettre qu’il reste une part d’incertitude.
Il ne faut peut-être pas complètement écarter l’idée que Jean Hélie de Pompadour, le père de Philibert, puisse être le titulaire des armoiries. Il était chevalier de St Michel et par son mariage avec Charlotte de Fumel, il hérite des terres du Bourdeix : il serait logique qu’il aie voulu marquer de ses armes les églises des paroisses nouvellement acquises mais… il n’était pas marquis! A-t-il pu y avoir erreur sur la couronne, usurpation ou anticipation d’un titre convoité?
Pour en savoir plus sur Philibert Hélie de Pompadour et sa famille
Philibert Hélie de Pompadour est né vers 1612
Selon Nadaud, il fut tonsuré en 1623 et nommé par le roi à l’abbaye de Grandmont en 1637. Il résigna à son frère Gabriel le prieuré de Nontron. A la mort de son ainé (1639), il devint marquis de Laurière et de Ris, seigneur du Bourdeix, baron de Nontron, Piégut, St Estèphe, Augignac, Teyjat…
Il fut conseiller d’état, maréchal des camps et armées du roi, sénéchal du Périgord (1672) et toute la province entémoigna beaucoup de satisfaction (gazette).
Il mourut au château de Nontron le 26 juin 1683 et la bourgeoisie de cette ville porta le lendemain enterrer son corps au Bourdeix.
Il avait épousé en 1645 Catherine de Sainte-Maure.
A 17 ans, Catherine de Sainte-Maure avait été mariée au marquis de Lénoncourt, de 15 ans son ainé, qui fut tué en 1643 au second siège de Thionville. Veuve sans enfants, elle se remarie à peine un an plus tard avec Philibert Hélie de Pompadour. Elle ne se plait pas à la cour et préfère une vie plus austère dans son château de Laurière.
Elle décède dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1677 d’un débordement du cerveau et l’évènement est relaté dans le registre BMS par le curé de St-Michel-Laurière:
Le premier mai a été porté le corps de la défuncte Madame dans notre église où M l’abbé de Grandmont a faict l’office. Y ont assisté les sieurs prieurs de Folles, Bersac, Arrènes; les sieurs curés de Jabreilles, Saint Sulpice, Saint Pierre de Fursac. Les sieurs Chassaignaud, Tunloup, Pasquet, Saint-Martin, Peyrichon, Ramigeon et moy avons porté ledit corps à sa chapelle…….LaCoste?, Couturier et mon frère. Ont porté le drap mortuaire les Srs Marsiat, LaVillatte, La Rivière et Sazeyrac… Ont encore assisté audit convoi Me Ruben et le P. Bernardin. On a donné 40 livres par aumône et quantité de pains, s’étant trouvé 320 pauvres.
Le trois de juin M l’Intendant de Limoges appelé … est venu voir Monsieur.
Le 13 de juin Monsieur a fait conduire sur un brancard porté par deux mulets le corps de Madame dans l’église de Bersac.
Le 14 on l’a conduite, partie par mulets, partie du chemin dans une charrette, à St Junien où elle repose dans l’église des Cordeliers.
Le 15 on l’a conduite au Bourdeix où le soir même on la mit dans le sépulcre. Ont assisté quantité de personnes.
Le couple a eu 3 enfants dont Léonard Hélie de Pompadour qui hérite du titre de marquis de Laurière et qui fut comme son père gouverneur et grand sénéchal du Périgord. Nadaud nous dit pudiquement qu’il vendit en 1720 la terre de Laurière aux Blondeau de Limoges. La raison en est qu’il se ruina au jeu . Saint-Simon dans ses mémoires, explique comment, en rachetant les dettes de jeu de Léonard, un laquais parvenu devint Abraham Peyrenc de Moras, acquéreur des terres et des titres du marquisat de Laurière.
source:
http://saintsulpicelauriere.wordpress.com/le-marquisat-de-lauriere/
Le 100ème anniversaire de la “grande guerre” est l’occasion de nous pencher sur les poilus de Teyjat morts au cours de cette guerre et peut-être de corriger certaines erreurs ou omissions.
Nous disposons de plusieurs sources d’information:
Le tableau ci dessous met en évidence certains manques, oublis ou erreurs, en particulier sur le monument aux morts où manque Dufaud Jean. Sur ce même monument figure Fauconnet P. alors qu’il s’agit très vraisemblablement de Fauconnet Jean.
Delage Louis est inscrit sur le monument aux morts et sur la stèle de l’église, alors qu’on ne le trouve pas sur l’état civil de Teyjat. D’après la date de décès mentionnée sur la stèle, il s’agit d’un Louis Delage né à Augignac, habitant St Estèphe. A-t-il habité Teyjat? (voir note en bas de page).
Dujaud Jean figure sur le livre d’or comme natif de Teyjat à la date du 12 juillet 1892, mais il n’est mentionné nulle part ailleurs. Après recherche dans l’état civil de Teyjat, il s’agit en fait de Dufaud Jean, dont on trouve effectivement la fiche sur “mémoire des hommes”. Il manque sur le monument aux morts comme sur la stèle.
Beaucoup d’erreurs et de manques sur la stèle de l’église. Manquent Brudieux Henri, Chaumette Jean, Dufaud Jean, Fauconnet Jean, Forestier Jean et Rougier Pierre. Virouleau Angel est inscrit au lieu de Viroulaud Maurice, Donzeau René au lieu de Donzeau Gabriel, Labrousse Pierre au lieu de Labrousse André mais nous savons que les prénoms d’usage n’étaient pas toujours ceux de l’état civil. Morrelet François, qui figure sur cette stèle, est introuvable. Il existe bien un Morrelet Jean, de Soudat, mais sa date de décès (25 février1915) ne correspond pas.
Rougier Dauphin n’est pas mort à Soisson en mars 1915, mais à Carency en mai 1915. Outre l’erreur sur le prénom, Viroulaud Maurice n’est pas mort en Serbie mais en Grèce.
Ci-dessous, les fiches individuelles du site “mémoire des hommes” http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
Ci-dessous, les données extraites des registres d’état civil de Teyjat:
Chaumette Jean, adjudant du 7ème RI, né au Bourdeix le 11 septembre 1886, MPLF entre Villers-Helon et Parcy-Tigny (Aisne) le 30 mai 1918 au cours du combat. Déclaré décédé le 2 mai 1921.
Donzeau Gabriel Pierre, caporal du 52ème RI, né à Teyjat le 17 mai 1894, MPLF à Hartmanns-Weilerkopf le 19 avril 1915. Déclaré décédé le 13 octobre 1921.
Fontaneau Pierre Marcel, soldat au 50e RI, né le 23 mars 1888 à Teyjat, MPLF devant Thélus (Pas de Calais) le 25 septembre 1915. Tué à l’ennemi sur le champ de bataille.
Labrousse André, soldat à la 3ème Cie de mitrailleuses du 107ème RI, né à Teyjat le 6 février 1891, mort à Bras (Meuse) le 1er juin 1916 à 7h du matin d’éclats d’obus reçus alors qu’il se trouvait dans la tranchée.
Lachaize Pierre, soldat au 34ème RI, né le 26 mars 1892 à Javerlhac, tué au combat le 5 mai 1917 à Craonne (Aisne). Déclaré décédé le 25 janvier 1922.
Lasnier Pierre, 100ème RI, né à Etouars le 13 février 1893, MPLF le 28 août 1914. Déclaré décédé le 14 octobre 1920.
Pélissier Elie, soldat au 37ème RI, né à Teyjat le 12 février 1891, MPLF le 31 août 1914 aux Alleux (Ardennes) sur le champ de bataille.
Petit Julien, 4ème corps d’armée, 130ème RI, 5ème Cie , né à Braugnac, commune de Teyjat le 2 juillet 1894, MPLF le 9 juillet 1916 au combat de Thiaumont, commune de Douaumont (Meuse).
Rougier Dauphin, soldat 2ème classe au 226ème RI, 22ème Cie , né le 12 octobre 1879 à Teyjat, MPLF sur le territoire d’Ablain St Nazaire (Pas de Calais) le 18 mai 1915. Tué à l’ennemi.
Rougier Pierre, 54ème bataillon de chasseurs à pied, né à Busserolles le 16 février 1891, fils de Rougier Léonard et Bernard Marguerite, disparu le 24 octobre 1914 à Laventie (Pas de Calais), déclaré décédé le 31 janvier 1920.
Virouleau Maurice, soldat à la 9ème Cie du 175ème RI, né le 21 février 1894, MPLF des suites de ses blessures à Rosna (Macédoine grecque) le 17 septembre 1916.
En conclusion, Pour des raisons inconnues, un soldat “mort pour la France” pendant la grande guerre (Dufaud Jean), a été oublié sur le monument aux morts de Teyjat. Il serait opportun de réparer cet oubli avant la commémoration du 100e anniversaire de l’armistice le 11 novembre 2018.
En revanche, Delage Louis, né à Augignac et habitant St Estèphe, ne semble pas avoir de raison d’y figurer (voir note).
note (6/4/2015): Les recherches de M. Thierry Restoin sur Lussas-et-Nontronneau et sur Augignac nous apprennent que Louis Delage s’était marié à Teyjat en 1905 avec Louise Poupy et que probablement, son épouse était revenue à Teyjat après son veuvage.
M. Restoin nous apprend également que François Morrelet, né à Augignac, s’était marié en 1906 à Tetjat avec Anne Mousnier et qu’il figure aussi sur le monument aux morts d’Augignac. Par ailleurs, Henri Brudieux, né à Teyjat, s’était marié à Lussas en 1913 avec Anne Mazerat et il figure aussi sur le monument de Lussas.
14/12/2015: Les Archives de Dordogne viennent de mettre en ligne les registres matricules des soldats périgordins des classes 1887 à 1921. C’est l’occasion d’en savoir un peu plus sur ces poilus teyjacois qui ont laissé leur vie au cours de cette guerre de 1914-1918.
Par rapport à la liste donnée dans le livre d’or ci-dessus, plusieurs registres matricules sont introuvables: ce sont ceux de Delage Louis, Rougier Pierre et Rougier Dauphin, et Dufaut (mentionné par erreur Dujaud) Jean. Par contre, on trouve un Dufaud André, né à Teyjat le 13 juin 1890, blessé le 6 avril 1915, titulaire d’une pension d’invaliditéà 20% par suite de ses blessures.
Ci-après les registres matricules de Brudieux Gabriel, Chaumette Jean, Donzeau Gabriel, Fauconnet Jean, Fontaneau Pierre, Glangetas André, Jardrin Jean, Labrousse André, Lachaize Pierre, Lasnier Pierre, Pélissier Elie, Petit Julien, Viroulaud Maurice.
Le presbytère de Teyjat
Curé de teyjat de 1745 à 1775, Joseph Nadaud fut un érudit et un historien important du Limousin (Teyjat appartenait alors au diocèse de Limoges).
Parmi ses oeuvres:
La belle écriture fine et la signature du curé Nadaud dans les registres paroissiaux
Joseph de Verneilh Puyraseau est lié à l’histoire de Teyjat par sa fille Mathurine de Verneilh qui épouse Antoine François Pabot du Chatelard (le frère du maire de Teyjat Georges Antoine Pabot du Chatelard).
Antoine François décède assez jeune (avant 1817) et baron Joseph de Verneilh Puyraseau qui habite le château de Puyraseau à Piégut-Pluviers séjourne souvent à Teyjat après le veuvage de sa fille.
Juriste de formation, Franc-maçon, avocat, il adhère au mouvement révolutionnaire et fonde la société révolutionnaire de Pluviers dont il sera le premier maire, puis président du Tribunal de Nontron.
Élu député à l’assemblée législative, il siège parmi les modérés. Nommé Préfet de la Corrèze, puis du nouveau département du Mont Blanc (actuelle Savoie), il devient en 1804 directeur du Ministère de l’intérieur. En 1808, Il est chargé d’examiner le projet de code rural de 1807. Ce projet sur le modèle du code civil se caractérisait par sa modernité : la liberté des assolements était proclamée, les droits de parcours et de vaine pâture étaient supprimés. Le fermage devenait de fait le seul mode d’exploitation autorisé.
Le décret impérial du 19 mai 1808 décide de l’examen du projet par des experts nommés par les préfets. Ces observations furent rassemblées et publiée par Joseph Verneilh-Puyraseau :
Observations des commissions consultatives sur le projet de Code rural, recueillies, mises en ordre et analysées, avec un plan de révision du même projet en vertu d’une autorisation de Son Excellence le Ministre de l’Intérieur, Paris, Imprimerie impériale, 1810-1814, 4 tomes.
Mais les discussions sur le Code rural traînent en longueur et celui-ci ne verra jamais le jour. Seul un Code forestier fut publié, en 1827, devant l’urgence causée par les dégradations des futaies.
Joseph de Verneilh Puyraseau servira ensuite tous les régimes jusqu’en 1830.
A la fin de sa vie, il rédige Histoire politique et statistique de l’Aquitaine, ou des pays compris entre la Loire et les Pyrenees, l’Ocean et les Cevennes. (Paris: M.P. Guyot ; Ponthieu, 1822-1827, 3 tomes) et publie ses mémoires (mes souvenirs de 75 ans, Limoges 1836) où il relate ses rencontres avec le pape Pie VII, Napoléon et d’autres grands personnages de l’époque ou ses amis : Maine de Biran.
Ses petits-fils Félix l’archéologue et Jules, le dessinateur élève de Viollet le duc ont largement contribué à faire connaître les monuments de la Dordogne.
La famille de Verneilh Puyraseau blasonnait « d’argent à trois palmes de sinople mouvantes d’un croissant de gueules, au chef de même chargé de trois étoiles d’argent. »
Louis Agard de Roumejoux en 1865, alors que son régiment tient garnison à Paris, portant ses décorations et le schako, orné de l’aigrette blanche, signe distinctif du chef de corps.
Remerciements à M Patrick Esclafer de la Rode qui nous a communiqué beauoup de ces ces informations sur le général de Roumejoux.
Né le 20 décembre 1809 à Bussière-Badil. Son père Pierre Agard de Roumejoux, avait été anobli par lettres patentes du 24 décembre 1825.
C’est le frère de Marie-Thérèse de Roumejoux, épouse de Georges Pabot du Chatelard.
C’est aussi l’oncle d’Anatole de Roumejoux, historien et archéologue, fondateur de la SHAP, qui nous a laissé de précieux carnets de dessins d’architecture sur la Dordogne, récemment acquis par les Archives et la Bibliothèque de Périgueux.
Elève de l’école de Saint Cyr, il est nommé Sous lieutenant le 1/10/1832 au 27e RI, Lieutenant le 30/5/1837, Capitaine le 30/1/1841.
En avril 1843, il rejoint le 2e bataillon d’infanterie légère d’Afrique et à compter de cette date, va servir 9 ans en Algérie. Il s’y distingue en 1846 dans les engagements des 10 et 11 mars contre Bou Maza au pied de l’Ouarsennis. Il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur en août de la même année.
Il est promu Chef de bataillon le 21/4/1852 et est nommé au 2e régiment de la Légion étrangère.
En aout 1852, il passe au 74e régiment d’infanterie, puis il embarque pour la campagne d’Orient en mai 1854, son régiment étant affecté à la division Forey. Embarqué en mai 1854, le régiment occupe la Grèce durant un mois, puis débarque à Varna le 30/6/1854. Après avoir souffert du choléra, il débarque le 15 septembre en Crimée. Lors de la bataille de l’Alma, le 74e RI intervient au centre de la ligne sur la position du télégraphe et n’a que 3 blessés dans la bataille. Suivant l’armée russe sans se presser, l’armée française fait le siège de Sébastopol, le régiment s’établissant à la gauche de la ligne. Lors de l’automne et de l’hiver 1854, le 74e Ri est engagé dans plusieurs actions du siège, en particulier le 5/11/1854, le commandant Agard est blessé légèrement à l’oeil droit et au front par des éclats de pierre.
Le 15 janvier 1855, à 2 heures du matin, le 2e bataillon est attaqué violemment par une colonne ennemie forte de 400 hommes environ et parvient à repousser l’ennemi au corps à corps au prix de 17 tués et de 23 blessés. L’historique du régiment relate : “Le commandant Agard de Rouméjoux paya lui aussi vaillamment de sa personne. Il fut grièvement blessé d’un coup de baïonnette au moment où, monté sur la dernière banquette, il encourageait ses hommes à faire courageusement leur devoir”. Son dossier de légion d’honneur mentionne que ce coup de baïonnette lui traversa la poitrine de part en part.
Il est cité à l’ordre général de l’armée comme ayant fait preuve d’une bravoure remarquable dans l’engagement et est promu officier de la Légion d’Honneur.
Lieutenant Colonel le 14/3/1855, au 72e régiment d’infanterie. Quittant la Crimée le 7/5/1855, il retourne en Algérie.
Promu Colonel le 30/12/1857 au 27e RI, il commande le régiment durant neuf ans, notamment en Italie. Il est promu Commandeur de la Légion d’Honneur le 12/3/1862.
Il est promu Générale de brigade le 21/12/1866 et il est mis à la tête de la subdivision de l’Aveyron à Rodez, puis d’une brigade du camp de Lannemazan, puis à l’été 1869, une brigade du camp de Chalons. Au déclanchement de la guerre de 1870, il exerce des fonctions territoriales dans l’Aveyron et il n’obtient pas de commandement actif.
Il est placé dans la section de réserve en décembre 1871. A compter de cette date, il réside à Teyjat, au Chatelard, chez sa soeur Marie-Thérèse, qui vient de perdre son mari Georges Pabot du Chatelard.
En 1896, il demande - sans l’obtenir - le grade de grand officier de la légion d’honneur.
Il meurt deux ans plus tard au Chatelard le 27 septembre 1898 et il est enterré dans le cimetière de Teyjat.
Le journal l’union nontronnaise relate l’évènement :
Malgré le mauvais temps et les difficultés de communication, une foule très nombreuse où toutes les classes de la société se trouvaient confondues, tenant à manifester leurs sympathies tant pour les familles du glorieux décédé que pour l’armée - cette vieille armée qui nous console un peu des scandales du jour - avait tenu à rendre à celui qui fut un brave soldat de la Patrie, les derniers devoirs…
L’office fut chanté par MM les curés de Teyjat, Bussière, Javerlhac, Piégut, Busserolles et St-Martin-le-pin.
Au cimetière, discours de M le commandant du Maroussem :
… Après avoir vécu en soldat, il est mort en chrétien… Le général de Roumejoux va rejoindre dans la sépulture de sa famille, son beau-frère, le capitaine du Chatelard, dont je suis heureux de rappeler le souvenir… Lui aussi avait été un bon soldat; il avait fait partie de ces cohortes légendaires qui parcoururent l’Europe à la suite du grand empereur…
Ses services étaient beaux, sa carrière fut modeste, car il eut, comme tant d’autres hélas, le malheur d’être un de ces soldats que la politique a brisés.
Reposez en paix, mon Général! Nous sommes fiers d’avoir la garde de vos deux tombes qui nous rappellent l’une Austerlitz et Iena, l’autre Magenta et Solférino! Et quand nous voudrons dire à nos enfants le glorieux passé de notre histoire, nous leur dirons aussi que là, au milieu de nous, dans cet humble cimetière de village, dans la sépulture de cette famille si sympathique à tous, reposent deux soldats des plus belles années qu’ait eue la France…
Remerciements à M Jean-Philippe Durand-Pabot du Chatelard qui nous a fourni cette biographie https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Beynac
Pierre Antoine Marie Joseph de las Escuras, dit Joseph de Beynac, est né au Chatelard à Teyjat le 8 octobre 1863. Sa vie assez tumultueuse fit l’objet d’un roman Roquemaure, tiré de ses récits de chasse.
Acte de naissance de Joseph de Beynac
Joseph de Beynac est le fils de Jean-Baptiste, comte de Beynac, lieutenant de louveterie et d’Isabelle Pabot du Chatelard. La noblesse de la famille de Las Escuras de Beynac est pontificale par bref du pape Clément XIII donné à Avignon le 5/06/1759. La famille de Beynac était propriétaire du château de Beynac, commune de Saint-Saud (Dordogne).
Il épouse Caroline Kirkpatrick de Closeburn, nièce de l’impératrice Eugénie de Montijo et de l’empereur Napoléon III. Ils n’auront pas d’enfants.
Élevé dans l’art de la vénerie par son père, lieutenant de louveterie, dès son plus jeune âge, Joseph de Beynac voue une passion débordante pour ce sport. Il deviendra l’un des plus grands maîtres d’équipage en France de 1882 à 1936.
Tout d’abord de 1882 à 1891 avec un équipage de 35 bâtards poitevins il prend 57 loups, 126 sangliers et 18 chevreuils. En 1892 il fusionnera son équipage avec celui de M. Lajoux à Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne). En 1911 il reforme un équipage de 40 bâtards du Haut-Poitou.
Ses territoires de chasse sont les forêts de La Rochebeaucourt, d’Horte, de la Braconne et de nombreux territoires privés entre Angoulême, Périgueux et Mareuil-sur-Belle.
Le comte de Beynac est également un dandy célèbre à Paris au début du XXe siècle. Il est l’ami ou le frère de cœur du baron Robert de Nexon et du Marquis de Jumilhac. Tous les trois sont les amis, confidents et “protecteurs” d’Adrienne Chanel et de Gabrielle Chanel.
Le comte de Beynac était de ces aristocrates aux solides attaches terriennes, aux vigoureuses moustaches, passionné de chasse à courre, et pourvu de cette pointe d’extravagance qui, tout en faisant de lui un personnage, constituait, aux yeux de ses familiers, l’essentiel de son prestige. Jamais on n’entendait parler des mots, des collections ni même des châteaux du comte de Beynac, moins encore de sa fortune, mais toujours de son, accent et de son originalité. Et si l’on se répétait quelque anecdote le concernant, c’était pour mieux mettre en valeur son pittoresque : M. de Beynac était ce Nemrod qui venait avec sa meute de forcer non point un cerf mais un loup, le dernier que l’on ait vu en Limousin; M. de Beynac était ce joueur qui, d’un seul coup de dés, avait gagné quatre danseuses du Casino de Paris à quatre de ses camarades, et qui, pour fêter sa victoire avait embarqué les demoiselles dans son break, puis, chantant à tuetête et en patois, avait fait remonter les Champs-Elysées à tout son monde, au grand galop de ses quatre anglo-normands; M. de Beynac, enfin, était ce gaillard qui, à quelque temps de là, ayant aussi joué ses chevaux et les ayant perdus, s’était vu contraint de regagner sa province à pied … ce qu’il avait fait comme en se jouant.
Tel était l’homme qui s’était épris d’Adrienne.
Plus qu’au trois quarts ruiné, il avait trouvé en la personne de son meilleur ami – le marquis de Jumilhac – une sorte de mécène, toujours prêt à lui faciliter ses frasques à condition d’y être associé. L’un et l’autre, tout en courtisant Adrienne, servaient de mentors au fils d’un châtelain de la région. Fort joli garçon, le jeune homme était déjà bon chasseur et excellent cavalier. En ce domaine ils n’eurent rien à lui apprendre. Mais ils s’attachèrent à le guérir du sérieux provincial. Sachant faire son profit de l’expérience de ses mentors, le jeune homme était devenu en peu de temps un club-man d’une élégance ébouriffante.
C’était donc un trio d’admirateurs qui se disputaient la compagnie d’Adrienne.
S’il ne faisait nul doute qu’en sa qualité d’aîné, c’était au comte de Beynac qui revenait le rôle de protecteur en titre, il ne semblait pas aussi évident qu’il fût le seul favori.
http://charenteperigord.canalblog.com/archives/2016/05/15/33816669.html
Madeleine Isabelle Pabot du Chatelard, mère de Joseph de Beynac
Article de presse relatant le mariage de Joseph de Beynac avec Mlle de Kirckpatrick.
Journal Le sport universel illustré, 1927
Né à Piégut-Pluviers le 10 mai 1865, fils de Pierre Bourrinet, propriétaire ; il fit ses premières études à l’école de Piégut et entre à l’école normale de Périgueux en 1880. Il en sort en 1883 et exerce aussitôt à Busserolles en tant qu’instituteur adjoint.
Il y rencontre son épouse Marie Chamois et s’y marie le 5 avril 1888. Il est appelé à la direction de l’école de Teyjat en 1893 et ne la quittera que pour prendre sa retraite en 1924.
Pierre Bourrinet ne ménage ni son temps, ni ses efforts pour remplir cette mission qu’on pourrait presque comparer à un sacerdoce puisqu’il fait non seulement la classe aux enfants mais donne aussi des cours du soir aux adultes, organise des conférences et des séances de projection, se préoccupe de la sécurité et de la santé des enfants, intervient pour maîtriser les épidémies et assister les malades. Tout cela lui vaudra plusieurs récompenses : médaille des épidémies en 1905 pour héroïsme civique, officier d’académie en 1912.
Comme instituteur, il a laissé le souvenir d’un maître dévoué mais exigeant et sévère qui s’efforçait de pousser ses élèves au maximum de leurs capacités. Franc maçon.
Travailleur infatigable, il assumait aussi le secrétariat de mairie et les recensements.
A partir de 1897, il organise des cours d’adultes et des conférences populaires l’hiver, jusqu’à 4 soirées par semaine. Il en paie lui-même les frais de chauffage et d’éclairage jusqu’en 1907, date à laquelle il se décide à en demander le remboursement au conseil municipal.
En 1901, il organise une souscription qui réunit la somme de 130F pour ouvrir une bibliothèque et acheter une lanterne à projections pour développer l’instruction des adultes des deux sexes.
Ses vacances et les loisirs qu’il lui reste, il les consacre aux fouilles et aux recherches sur l’histoire des premiers hommes.
En 1903 (date attestée par un courrier envoyé au sous-préfet de Nontron le 16 août 1907), il fouille l’abri Mège.
Acte de naissance de Pierre Bourrinet
Le 1er avril 1906 à l’initiative de M Pabot-Chatelard l’ancien préfet, M Bourrinet est félicité par le conseil municipal pour sa conduite pendant une épidémie:
« …l’instituteur de Teyjat M Bourrinet a eu pendant l’épidémie de grippe infectieuse une conduite méritant tous les éloges et on ne saurait trop le louer de ce bel exemple de solidarité sociale qu’il a donné à tous, [le conseil] s’associe unanimement aux paroles de M Pabot-Chatelard, félicite chaleureusement M Bourrinet du dévouement et du courageux exemple qu’il a montrés pendant l’épidémie, signale tout particulièrement sa belle conduite aux pouvoirs publics et à ses chefs directs… »
La même année, il fait des fouilles à la grotte des Grèzes, à 5 km de Teyjat. Il y recueille une belle industrie moustérienne, et mettra plus tard en évidence ces
« burins moustériens » considérés jusqu’alors comme des déchets de taille.Après sa retraite, P. Bourrinet se fixe à Périgueux et continue ses fouilles dans la région de Brantôme, notamment à la Tabaterie, commune de la Gonterie-Boulouneix, en y associant son gendre Pierre Darpeix.
Il décède « après de longs mois de souffrance » le 25 août 1931.
Homme politique né à Nontron le 19 juillet 1904.
Docteur en droit, il exerce la profession d’avocat et entre sous l’occupation au cabinet de Pierre Cathala, ministre des finances, mais rejoint la résistance en 1944. Il commande en 1944 une compagnie de l’Armée secrète dans le maquis alpin. Intégré à la 1ère armée française, il fait campagne en Allemagne en 1945.
Élu député radical de Dordogne en 1951, réélu en 1956, maire de Nontron en 1953, 1959 et 1965, 1971, conseiller général de Mareuil puis de Nontron, il fut plusieurs fois secrétaire d’état (forces armées) sous la IVème république, dans les gouvernements Edgar Faure, Guy Mollet, et Bourgès Maunoury.
A la mairie de Nontron où il exerce quatre mandats consécutifs, il se heurte à Georges Bonnet. Sa carrière politique se termine en 1977 alors qu’il est battu aux municipales par la liste conduite par René Join.
Apparenté à la famille Pabot du Chatelard (voir la généalogie de la famille Pabot du Chatelard) il fut longtemps propriétaire du manoir de Braugnac à Teyjat où il passa sa retraite après s’être retiré de la vie politique. Il y meurt le 13 janvier 1989.
La famille Pabot est originaire de Limoges. L’une de ses branches se fixe dans le Périgord, à Javerlhac et à Teyjat où elle prend le nom de Pabot du Chatelard.
Le premier porteur de ce nom semble être Jean Pabot du Chatelard du Bousquet, né en 1665.
La famille Pabot du Chatelard est donc liée à l’histoire de Teyjat du XVIIème au début du XXème siècle, ainsi qu’à l’histoire des demeures du Chatelard, de Braugnac et du Forestier.
Trois maires de Teyjat en sont issus. Héritiers d’une longue tradition de serviteurs de l’état sous tous les régimes, les Pabot du Chatelard, en leur nom propre ou par leurs alliances, ont donné des maires, militaires, députés, préfets, ministres… (voir la généalogie ci-dessous).
Le blason de droite, le plus ancien « d’azur au chevron d’argent accompagné de 3 mondes du même et croisettés d’or» date du moyen âge et il est présent depuis l’origine de la famille Pabot à Limoges.
Celui de gauche « d’azur aux 6 besants d’or posées 3,2 et 1 » que l’on trouve dès la fin du 18e est celui pris par la famille établie au Chatelard pour se différencier des cousins de Braugnac.
Cette généalogie non exhaustive ne fait apparaître que les personnalités les plus illustres et celles liées à l’histoire locale.
Beaucoup de ces personnalités ont vécu à Teyjat, ou y ont passé une partie de leur enfance ou leurs vacances et y sont restées attachées.
Aubin Pabot du Chatelard de la Morinie (1690 - †1766), époux de Marie de Labrunie
(1715 - †Teyjat 1782) , époux de Marguerite Deschamps du Puy, achète le fief du Chatelard en 1748
Jacques Pabot du Ch. (1753, Marval – †1826, Braugnac paroisse de Teyjat) (1)
Antoine François Pabot du Ch. (1782, Javerlhac – † avant 1817) (2)
François Xavier Pabot du Ch. (1809, - †Piégut ?) procureur du roi, conseiller à la cour de Limoges (3)
(1837 - †1929, Soudat), préfet (4)
Emilien Pabot du Chatelard (1861-1931) qui aura de Marie Redon :
Jules-Pierre Pabot du Chatelard (1892-1974) époux de Paulette Moreau d’où :
Jean-Marie Pabot du Chatelard, décédé.
Marie-Térèse Pabot du Chatelard, d’où descendance.
Lucie Pabot du Chatelard, d’où descendance.
Pierre Pabot du Chatelard, médecin. Chef de la branche actuelle, d’où descendance.
Mathilde Pabot du Chatelard épouse de Maurice Montigny, député de la Sarthe, Régent de la Banque de France,
d’où descendance familles Montigny, de la Genière…
Louise Pabot du Ch. (5)
Marthe Pabot du Ch. (1862 - †1928) Epouse André Picaud (1851 – 1905), maire de Nontron
Emma Picaud (1880 - † ?) Epouse Georges Laforest (1881 – 1964)
(1904, Nontron – †1989, Nontron), député, maire de Nontron
Suzanne Laforest épouse de Roger Marbeck
Nicole Marbeck, épouse de Guy La Tour, propriétaires actuels de Braugnac.
Georges Marbeck, écrivain.
Raymond Picaud, maire de Cannes de 1945 à 1947 d’où descendance familles Picaud, Barton-Smith
Antoine Théodore Pabot du Ch. (1810, - †Piégut ?), directeur des douanes
(1790, Teyjat – †1871, Teyjat), maire de Teyjat (6)
épouse du comte romain Jean-Baptiste Las Escuras de Beynac
(1832, Teyjat – †1911), maire de Teyjat (7)
Daniel Roger Henry Jean Guy Edgard Pabot du Chatelard, maire de Teyjat (8)
Yvonne Pabot du Ch. (1874, Gené – †1960, Teyjat) (9)
(1) Jacques épouse en 1782 Catherine de Jalanihat, fille de François de Jalanihat, seigneur de chez Joly à Javerlhac.
(2) Epouse Mathurine de Verneilh Puiraseau, fille de Joseph de Verneilh Puiraseau (1756-1839) député
(3) Procureur du roi, conseiller à la cour de Limoges. Il fait reconstruire en 1871 le manoir de Braugnac, sur une base plus ancienne. Il épouse Marthe Alodie Lageon-Bourdeau, soeur du Président de la cour de Limoges et nièce d’ Maire de Limoges, Garde des Sceaux sous Charles X et Pair de France sous la Monarchie de Juillet.
(4) Epoux de Emma Cramaille (d’où descendance) et en secondes noces de , peintre de talent, propriétaire et restauratrice du château du Forestier.
(5) Epouse Alfred Cathala, polytechnicien, dont Pierre Cathala, plusieurs fois ministre sous la IIIème république et l’occupation et Jean, professeur de Médecine et Académicien. D’où descendance familles Cathala, Jacomet, Maury, Schlumberger, Bastin, Dotler, Seince…
(6) Capitaine au 131ème régiment de ligne, a fait toutes les campagnes de l’empire jusqu’en Russie, chevalier de St Louis, maire de Teyjat (de 1848 à 1864 ?), marié à Marie-Thérèse Agard de Roumejoux, soeur du général Louis-Côme Agard de Roumejoux, décédé au Chatelard.
(7) Maire de Teyjat. Marié à Anne Marie d’Estriché de Baracé, héritière d’une puissante et vieille famille d’Anjou qui apporte au Chatelard toutes ses transformations (dans la deuxième moitié du 19e) et une mode de pierre blanche et d’ardoise qui lui donne son aspect actuel.
(8) Maire de Teyjat et dernier propriétaire du Chatelard (jusqu’en 1930); épouse Céline Brudieux.
(9) Dernière représentante de cette branche; habitait le Forestier, en face du château. Cette branche est encore représentée par les femmes suite au mariage de Isabelle Pabot du Chatelard (l’une des filles de Georges-Antoine et de Marie Thérèse de Roumejoux) avec Jean-Baptiste Las Escuras, comte de Beynac : familles de Rolland, Isoard de Chenerilles, Poêze d’Harambure, Hachette, Salles…
Georges Alexandre et son fils Georges Antoine Juste Pabot du Chatelard, tous deux maires de Teyjat et leur signature, telle qu’elle apparaît sur les registres de Teyjat
On trouvera dans cette page une liste alphabétique (non exhaustive) d’habitants de Teyjat dont les patronymes apparaissent pour une raison ou une autre dans les comptes rendus municipaux ou d’autres actes officiels. Les registres d’état civil n’ont pour le moment, pas été exploités.
NB : Omission du prénom, nom et prénom identiques, surnom à la place du prénom, confusion entre nom et prénom, même personne citée avec des prénoms différents quand elle en a plusieurs, variantes d’orthographe, difficulté de lecture des manuscrits sont des causes d’erreur ou d’imprécision.
Si vous identifiez des erreurs, ou si vous êtes en mesure d’apporter des précisions, merci de me les signaler.
Aufort Elie, ex militaire, caporal de la garde nationale en 1814.
Aupi (ou Aupy) Jean, du Forestier, Aupi Jean, de Braugnac, Aupi François, de Quillat et Aupi Pierre de Beaumont, membres de la garde nationale en 1814.
Arnaud Démartial, de Boisseuil, membre de la garde nationale en 1814.
Baisse Jean, du Forestier, membre de la garde nationale en 1814.
Bardoulat Mathieu conseiller en 1876, 1884, habitant Boisseuil.
Barret Aristide conseiller en 1861, 1871.
Basset de Rivailles (ou Desrivailles) Louis Antoine , propriétaire du Forestier, y décède en 1759.
Basset Desrivailles Antoine, propriétaire du Forestier, adjoint, puis maire de 1812 à 1830. Se fait aussi appeler Desrivailles de Basset.
Basset Desrivailles Pierre, frère du précédent, prêtre réfractaire émigré de 1793 à 1802, curé de Pluviers
Bernard, patronyme très répandu à Teyjat, sans qu’on puisse affirmer qu’ils sont tous de la même souche. Bernard Henriette, demeurant à Caillaud, épouse en 1794 Lidonne François, meunier à Varaignes. Bernard Andrieux (dit ‘Picotte’)mentionné comme officier municipal en 1793, décédé en 1808. Avec son frère Bernard François dit ‘Bajou’, il détient à cette époque une grande partie du hameau de Caillaud.
En 1823, un autre Bernard ‘Picote’ est conseiller. Il s’agit probablement de Bernard Jean, fils aîné du précédent, né en 1775.
Bernard Pierre, de chez Gourjout et Bernard François, du Chatelard, membres de la garde nationale en 1814.
En 1838, on retrouve ‘Bernard aîné dit Bajout’ comme membre du conseil. Les 2 fils de Bernard Jean, tous deux prénommés André se partagent l’héritage en 1836.
Bernard André ‘ainé’ et Bernard Léonard, conseillers en 1840.
Bernard Etienne conseiller en 1871, 1878, 1884, habitant Caillaud.
Bernard Marguerite, épouse du maire Donzeau Pierre Adrien.
Boismenut officier municipal en 1795.
Boissière, propriétaire à Vaubrunet, conseiller en 1828.
Bonithon Jean et Bonithon François Accusés d’avoir assassiné leur frère Guilhem, ils sont condamnés au supplice de la roue en 1753.
Bonithon Carier, au bourg, membre de la garde nationale en 1814.
Bonithon Baptiste fait partie des ‘gros contribuables’ en 1816.
Bonithon Martial, conseiller en 1823. Bonithon Jean, de chez Gaillé, sergent de la garde nationale en 1814, propriétaire, conseiller en 1838.
Bonithon Jean, maréchal au bourg, père de Bonithon Pierre, conscrit de le classe 1881.
Les Bonithon appartiennent-ils à la même famille que les Bounithon ou Bounython attestés à Teyjat dès le XVIIème siècle ?
Bosselut François, habitant la Borie, conseiller en 1825, décédé en 1828.
Bounithon ou Bounython, ancien Patronyme de Teyjat. Bounithon Etienne est curé de Teyjat en 1682. En 1683, Beaumont appartient à Bounython Pierre.
Brousse Jean, de Bouère, membre de la garde nationale en 1814.
Brudrieux Jean-Julien, né à Lussas, maréchal, ouvre un débit de boisson exceptionnel au bourg à l’occasion de la fête patronale en 1880, café qui devient permanent en 1881.
Campot Jean, à Lauterie, membre de la garde nationale en 1814.
Catounnaut Jean, à Bouère, membre de la garde nationale en 1814.
Cazenave Henry, instituteur en 1849.
Chalard Pierre conseiller en 1871, adjoint en 1884 habitant au bourg.
Chaulet Jean, de Bouère, et Chaulet Jean de Chauffour, membres de la garde nationale en 1814. Chaulet Jean se plaint en 1815 d’un vol, d’argent, de chanvre et de laine par un nommé Girou Garene.
Chevalarias Simon, conscrit de la classe 1881, chez le Mège.
Chevreuse (de) Jacques La famille de Chevreuse est propriétaire du fief du Chatelard du XVème au XVIème siècle. En 1590, Jacques vend le fief au seigneur du Bourdeix.
Cheyrade Michel est sieur de Beaumont en 1748.
Coussit François, de Braugnac, membre de la garde nationale en 1814.
Coussy propriétaire en 1834.
Coututier Jean, au Bouchage, membre de la garde nationale en 1814.
Danède, instituteur en 1858. Dapien François, maire et officier public en 1795.
Dapien Morfrand est conseiller en 1820. Dapien François , adjoint en 1848. Dapien Antoine, conseiller en 1878,1884, habitant chez Gourjout.
Delage Jean, du Forestier, membre de la garde nationale en 1814.
Desmartaut François, de chez Gourjout, membre de la garde nationale en 1814.
Desmoulin François, ex militaire, de Caillaud, caporal de la garde nationale en 1814. Autre Desmoulin François, membre de la garde nationale en 1814.
Desmoulin Foricou (il s’agit probablement d’un surnom), conseiller en 1867.
Demoulin ou Desmoulin Antoine conseiller en 1871, 1878, 1884.
Desmoulins conseiller en 1835 Donzeau Jean, conseiller en 1871.
Donzeau Pierre conseiller en 1871 et Donzeau Adrien, adjoint en 1876, maire en 1884 sont une seule et même personne, habitant Caillaud. Son fils Donzeau Jean, conscrit de la classe 1881.
Dubuisson Pierre, au Chatelard, membre de la garde nationale en 1814.
Duchier curé en 1818.
Dumaine curé en 1820.
Dumoulin Bernier, propriétaire en 1816.
Dupuis Masfrand Pierre, lieutenant de la garde nationale en 1814.
Escars (d’) ou Des Cars François Seigneur de la paroisse de Teyjat au XVème siècle d’après Laugardière. Sa fille Suzanne épouse Hélie de Pompadour en 1536.
Fauconnet Méri, de Beaumont, Fauconnet Pierre à la Rondée, Fauconnet François au Chatelard, Fauconnet Jean à Chauffour, Fauconnet Pierre à Boisseuil, Fauconnet Jean à Braugnac, Fauconnet Andrieux, au Chatelard, membres de la garde nationale en 1814. Fauconnet Mathieu conseiller en 1871. Fauconnet Jean, propriétaire au Chatelard en 1876. Fauconnet François, conseiller en 1878, habitant Boisseuil.
Février Broussout, au bourg, membre de la garde nationale en 1814.
Fleurat Jean-Baptiste, adjoint en 1833.
Forestier Jean, au Chatelard, membre de la garde nationale en 1814.
Forestier Pierre, conseiller en 1961. Forestier Elie, tuilier, conseiller en 1878, 1884, habitant Boisbernard.
Garine Léonard, charpentier, se fait remarquer en 1819 en état d’ivresse par se propos anti-royalistes.
Gaultier Nicolas sieur de Jomelières, acquiert le fief du Chatelard en 1619. Gautier (ou Gauthier) Jean conseiller en 1823. Gauthier Pierre, conseiller en 1878, 1888, habitant le Forestier.
Girou Garene, du Chatelard, accusé en 1815 de vol d’argent, chanvre et laine au domicile de Jean Chaulet.
Grasset Pierre, à Boisbernard, membre de la garde nationale en 1814.
Grelet Antoine, contrôleur de la monnaie à Limoges, achète en 1787 le domaine de Braugnac.
Grellier Pierre, du Forestier, membre de la garde nationale en 1814.
Jalanihat (de) Catherine, fille de François de Jalanihat, seigneur de chez Joly, épouse en 1782 Jacques Pabot du Chatelard.
Jarjavaille, fermier, occupant les bâtiments du presbytère, accusé de dégradations en 1830.
Labrousse ou de Labrousse Importante famille de Teyjat et du Nord-Périgord, originaire de Nontron.On ne sait pas s’ils ont les mêmes ancêtres communs. Beaucoup d’entre eux ont porté le même prénom de Jean, ce qui ne facilite pas les identifications. Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, les Labrousse possèdent la plus grande partie de la paroisse de Teyjat. En 1636, un Jean de Labrousse est sieur de Brognac, conseiller du roi et vice-sénéchal du Périgord. En 1677, Louis de Labrousse est sieur de Vaubrunet, fief qu’il cède en 1705, Joseph de Labrousse est sieur de Braugnac. En 1705, un Jean de Labrousse est curé de Teyjat. En 1708, un autre Jean de Labrousse est sieur de Boisseuil et un autre ( ?) Jean de Labrousse sieur de Laudonie. En 1732, Labrousse François, sieur de Laudonie, est sévèrement blessé lors d’une rixe à Reyjat. En 1763, Joseph de Labrousse, ancien officier d’infanterie, est sieur de Vaubrunet. En 1767, Pierre de Labrousse, fils de Pierre de Labrousse et de Jeanne Aupy demeurant au Chatelard, épouse à Varaignes Marguerite Tamisier. Son frère Vincent de Labrousse épouse en 1776 Elisabeth Tamisier. En 1787, Benoit de Labrousse vend Braugnac à Antoine Grelet. Labrousse François (1732-1802) , écuyer, est sieur de Vaubrunet. Sa fille Labrousse Marie Jeanne, née en 1776, épouse Jean Guy de Corgnol, marquis de Rochebertier. Labrousse François, 45 ans et Labrousse François, 47 ans, du Forestier, Labrousse Pierre et Labrousse Paul de Vaubrunet, membres de la garde nationale en 1814. Labrousse Mirbeau, conseiller en 1820 Labrousse Elie, conseiller en 1830.
Lachand (ou Lachaud) instituteur en 1881.
Lacroix (de), Raymond curé de Teyjat en 1775 (il remplace l’abbé Nadaud), son neveu Lacroix Benoit lui succède en 1789 ; il tient le premier registre officiel d’état civil.
Lagrange Victor fait partie des ‘gros contribuables’ en 1816. Lagrange Reithier Thibaut, sous-lieutenant de la garde nationale en 1814, conseiller en 1835 ouvre une tuilerie et un four à chaux dans sa propriété de Boisbernard, près du chemin de Chauffour à Piégut.
Lapouge Jean, de Beaumont et Lapouge Henry, de Chauffour, membres de la garde nationale en 1814. Laveyssière, conseiller en 1825.
Légère, instituteur en 1867, organise des cours du soir pour adultes.
Lidonne François meunier à Caillaud en 1790. Lidonne Emile, conseiller en 1878.
Macary Pierre né le 5 octobre 1764, agriculteur, adjoint, nommé brièvement maire en 1815 pendant les 100 jours, maire en 1830. Macary François, fils de Pierre, est conseiller en 1815. Macary Charles, conseiller en 1866.
Marandat Jean à Malibas, membre de la garde nationale en 1814.
Marchapt Jeanne 70 ans, indigente, prise en charge par la commune en 1874 pour être hospitalisée à Nontron.
Masfrand maire en 1795. Masfrand Léonard, au bourg, membre de la garde nationale en 1814.
Maureau Julien, à Caillaud, membre de la garde nationale en 1814.
Maury François, propriétaire, adjoint en 1828.
Mazeau Elie, adjoint en 1830, maire en 1833. Mazeau François, adjoint en 1860.
Mège Elie, tailleur de pierre, entrepreneur, conseiller en 1814. Mège Jean ex militaire, caporal de la garde nationale en 1814 et Mège ‘fils’, tambour de la garde nationale en 1814. Mège Jean conseiller en 1871. Mège Pierre, conseiller en 1878, 1884, habitant chez Gaillet.
Moulaud P. fait partie des plus imposés en 1840.
Mounier Elie, de Beaumont, Mounier Pierre Dieu de chez Gaillé et Mounier Antoine de Chauffour, membres de la garde nationale en 1814.
Nadaud Joseph Curé de Teyjat de 1745 à 1775, érudit et historien, il écrit à Teyjat une grande partie de son œuvre.
Nadaud Martin est cité comme officier municipal en 1793.
Rien n’indique un lien de parenté avec le précédent. Nadaud Louis (parfois orthographié Nadeau) est adjoint en 1795. S’agit-il de la même personne que Nadaud Martin ?
Nadaud Martial fait partie des ‘gros contribuables’ en 1816.
Nicot Jeanne, nourrice, femme de Garène Antoine, recueille un enfant abandonné en 1822.
Pabot (du Chatelard) Jean acquiert le fief du Chatelard en 1748.
Originaire de Limoges, cette branche de la famille Pabot se fixe à Teyjat où elle prend le nom de Pabot du Chatelard
Pabot-Chatelard Jacques est conseiller en 1815.
Pabot du Chatelard Antoine François, adjoint en 1835, maire de 1848 à 1870 ( ?)
Pabot du Chatelard François Xavier, né en 1809, conseiller à la cour de Limoges, fait reconstruire le manoir de Braugnac.
Pabot du Chatelard Georges Antoine, (1832-1911) conseiller en 1878, 1884, maire
Pabot-Chatelard Emilien, (1861-1931), petit-fils de François Xavier, conseiller en 1888, habitant Braugnac.
Parlant Jean à Chauffour, membre de la garde nationale en 1814.
Pélissier Pierre, conseiller en 1849.
Perot Jeantil fait partie des plus imposés en 1849.
Perrot descendant des Labrousse est propriétaire de Vaubrunet en 1888. Il s’agit probablement de Perrot Léon, organisateur de la pétition de 1871. En 1876, un Perrot ‘de Veaubrunet’ est conseiller.
La même année, Perrot Alfred (est-ce la même famille ?) est félicité pour sa conduite pendant la défense nationale.
Picarau fait partie des plus imposés en 1840.
Pigariat Germain à Caillaud, membre de la garde nationale en 1814.
Pompadour (de) Hélie Seigneur de la paroisse de Teyjat ayant succédé aux d’Escars d’après Laugardière.
Puyargues Curé de Teyjat en 1658.
Richeboeuf à Chauffour, membre de la garde nationale en 1814.
Robert Louis Auguste conseiller en 1884.
Ruben Jean Par son mariage avec Guillaumette de Labrousse au XVIème siècle, le fief du Forestier passe des Labrousse aux Ruben.
Saint-Sauveur Lidone fait partie des plus imposés en 1840.
Salat Legendre fait partie des ‘gros contribuables’ en 1816.
Salviat François Antoine Curé de Teyjat en 1717.
Sinnard Elie conseiller en 1871.
Tamisier, marchand à Teyjat en 1861.
Thibaut Bernard 27 ans et Thibaut Bernard 37 ans de Malibas, membres de la garde nationale en 1814.
Urtelle Annet détient de 1722 à 1741 le fief du Chatelard.
Valeix Pierre conseiller en 1888, habitant Chauffour.
Vallade Jérémie fait partie des plus imposés en 1840.
Vedey, curé en 1849.
Vergnon Marie décédée au bourg le 20 février 1877 fait un legs de 200F destiné à l’achat d’un chemin de croix pour l’église.
Verneilh Puyrazeau (de) Joseph (1756-1839) Député, rédacteur du projet de code rural, il séjourne fréquemment à Teyjat après le mariage de sa fille
Mathurine de Verneilh avec Antoine François Pabot du Chatelard.
Verneuil Benoit officier public en 1794, maire en 1808. Verneuil Etienne à Caillaud, membre de la garde nationale en 1814.
Viguiers, instituteur en 1834.
Vignaud Jacques conseiller en 1871
L’usage du surnom est tellement répandu dans notre région qu’il se substitue souvent au prénom et parfois même au patronyme dans de nombreux actes officiels.
Comme le patronyme fixé au moyen-âge, le surnom peut provenir d’une déformation du nom ou du prénom, du lieu de provenance, d’une particularité physique, d’un trait de caractère. Il peut s’agir aussi d’un autre prénom. Comme le patronyme, le surnom se transmet parfois de génération en génération.
Il faut remarquer que le surnom est l’apanage quasi exclusif des hommes. Pour les femmes on emploiera tout au plus un diminutif.
Le surnom subit souvent des modifications d’orthographe liées à une transcription phonétique.
Voici une liste de surnoms de Teyjat ou des proches environs relevés au hasard des actes officiels. Certains sont particulièrement savoureux.
Bailliarger
Bajout
Bardaud ou Bardon
Baudrier
Belle fleur
Berde
Bernou ou Bernoud (pour Bernard)
Beyrame
Biaroux
Biroche
Biry
Blanchou
Boisleau
Boismenut
Boureille
Bouvy
Brenier
Broussou
Brunet
Bujor ou Bujou
Carier
Celin
Chambige
Cousy
Dauphin
Dutailleur
Faure et le petit Faure
Fauricou ou Foricou
Fiéré
Finesse
Fontaine
Francillou (pour François)
Frisat
Gaderat
Galoche
Girgondet
Grand ou le Grand
Jacquillou (pour Jacques)
Jeannot, Janot, Jeandinet ou Jeantou (pour Jean)
Joubert
La cave
Labi ou Labit
La Gire
La Grille, Grille ou Grillou
Laina
Lambertin
Lapen ou Lapain, Grand Lapen, Petit Lapen
Le soldat
Leaigre
Léaudou (pour Elie)
Le chat
Léobon
Lou Negro
Lubi
Marquet
Martiale, un des rares surnoms féminins
Martillou
Mattelou (pour Mathieu)
Ménager
Méric (pour Emeric)
Mondou
Moulichou
Moureau
Negrite ou Negrette
Palais
Perrilhoux
Petit cri
Piarette (pour Pierre)
Pichon
Picote ou Picotte
Pinchette, un des rares surnoms féminins
Piolée
Pique Pérou (Picpérou est un hameau de Javerlhac)
Pradelle ou la Pradelle
Rampiant
Refou
Rejayat
Ribadeau
Ricappu
Roland (pour Laurent)
Romanet
Sardine
Soudat (commune voisine de Teyjat)
Sourdeau
Talo d’âne coleu
Tant petit
Tejazat
Tiennillou (pour Etienne)
Tonnerre
Tubi
Virage
Teyjat et sa région offrent de nombreuses possibilités de randonnées pour tous les niveaux à pied ou à VTT.
Voici un circuit d’une promenade que j’affectionne particulièrement.
Circuit court (un peu plus de 4 km). Le parcours est agréable et permet de découvrir le bourg et ses sites préhistoriques, et deux hameaux intéressants: le Forestier et chez Gourjout.
Départ de la place de l’église où il est possible de garer la voiture.
Le portail du XIIème de l’église, bien qu’abimé, conserve quelques éléments décoratifs intéressants.
Empruntez la petite route qui monte vers ‘les planes’ . Vous passez devant l’entrée de la grotte de la mairie et le musée Bourrinet qui occupe le site de l’ancienne mairie.
Le musée est ouvert tous les jours en juillet-août de 14h30 à 18h30 (10h à 12h et 14 à 18h le samedi).
Si vous vous intéressez à la préhistoire, une visite s’impose. http://www.grottedeteyjat.com
Teyjat est un haut lieu de la préhistoire, mondialement connu des spécialistes pour la “pointe de Teyjat”, pointe de flèche en silex caractéristique de la fin du magdalénien.
La grotte ne se visite que les samedis de juillet-août et seulement sur rendez-vous mais vous pouvez accéder au site de l’abri Mège: redescendez vers l’église que vous longez par la gauche auprès de la falaise. L’abri se trouve un peu en hauteur, face à la salle des fêtes.
Reprenez la route vers les planes. En vous retournant, jolie vue sur le bourg. Sur la droite, en hauteur, le hameau de chez Gaillé.
Après 300 m, prenez le chemin sur votre gauche.
Vous dominez maintenant le bourg de Teyjat et vous apercevez à gauche le clocher de l’église qui émerge au dessus des vignes.
Sur la gauche apparaît le hameau de Caillaud. Le chemin se poursuit vers le Forestier, tantôt sous bois, tantôt avec de belles échappées sur la vallée de la Marcorive.
Il emprunte l’itinéraire autrefois très fréquenté de l’ancien chemin qui reliait Teyjat à Varaignes. Le chemin est agréable à parcourir en toutes saisons mais les couleurs et la lumière sont particulièrement belles à l’automne.
Un peu avant le Forestier, le chemin rejoint la route goudronnée. Prenez à droite et jetez un coup d’oeil au ‘château’. Cette ancienne demeure date du XVIIème siècle. Elle fut la propriété des Desrivailles. Bien que très remanié et enrichie d’apports architecturaux anachroniques, la demeure garde un charme certain. Vous pouvez monter jusqu’au hameau tout proche du Forestier où subsistent des maisons et granges anciennes puis revenir sur vos pas et traverser la Marcorive.
Sur la gauche, l’étang artificiel des Charpes.
Empruntez à droite un chemin en pente raide qui monte chez Gourjout.
Le chemin passe devant des maisons anciennes et un ensemble de bâtiments restaurés. A la croisée de la route, remarquez la jolie porte ancienne surmontée d’un blason malheureusement illisible. Poursuivez sur la droite jusqu’à une ferme qui conserve un important pigeonnier, puis revenez sur vos pas en empruntant la route goudronnée. Jolie vue sur le hameau du Forestier. Prenez sur la droite le chemin qui s’enfonce sous bois, puis à gauche à l’embranchement, le chemin qui redescend vers la Marcorive.
Le chemin traverse la rivière à gué. Une charmante passerelle en pierre permet aux piétons un passage à sec.
Ensuite, le chemin rejoint la route qu’on emprunte vers la droite pour rejoindre le bourg de Teyjat.
Abri Mège
Abri sous roche où les fouilles ont livré de nombreux objets et outils du magdalénien dont le célèbre et énigmatique bâton percé dit ‘de Teyjat’.
Angeas (les)
Lieu-dit du cadastre nord-est de la commune.
Arbre de la liberté
Chêne planté au début de la révolution comme dans la plupart des communes à l’époque, sur la place du village devant l’église. A Teyjat, l’arbre symbole fut coupé dans la nuit de Noël 1796 (nuit du 4 au 5 nivose, an V de la république). A l’époque, on ne plaisantait pas avec les symboles de la République et le forfait a donné lieu à une enquête approfondie qui envoie comparaître une quizaine d’accusés devant un jury spécial à Nontron . Voir l’article de Marcel Belly dans les « cahiers de la Chapelle st Robert » n° 8.
Par la suite, un autre arbre fut replanté puisqu’on apprend que l’arbre ‘dit de la liberté’ fut officiellement abattu sur ordre du maire le 11 mars 1816 et ‘réduit en planches à l’usage de l’écurie du presbytère.’ (voir l’article de M. Bonithon).
Auterie (l’) ou Lauterie
Hameau près du Chatelard. Peut désigner un lieu sur une hauteur.
Barancourt ou Barancou
Lieu-dit près de l’ancien passage à niveau du chemin de fer (barrière 19), en contrebas de chez Gourjout.
Le terme « barrancou » désigne un ravin. L’endroit est effectivement assez escarpé.
Bâton de Teyjat
Sous ce nom est connu un bâton en bois de cerf d’époque magdalénienne, percé et gravé de figures d’animaux, découvert en 1908 par P. Bourrinet.
La signification des 'diablotins figurant sur le bâton demeure énigmatique.
L’original est conservé au musée de St Germain en laye.
Voir la page sur la grotte et le musée.
Baudrières (les)
Lieu-dit du cadastre, à l’ouest de Caillaud.
Un acte de 1809 (succession de Andrieux Bernard) nous apprend que cette pièce d’une contenance de 6 arpents était constituée de terres cultivables et de vignes.
Baysses (les)
Besseyra (du celte betteus, latin betula) désigne un ensemble de bouleaux.
Beaumonds (les)
Lieu-dit du cadastre, est de Braugnac.
Beaumont
Hameau au sud-est du bourg, après Laudonie.
Francisation de bel mont (belle colline)
Le domaine appartient à Pierre Bounython (ou Bonnython) en 1683, puis à Pierre Cheyrade en1692. Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, il passe à la famille Labrousse qui se trouve alors posséder une grande partie de la paroisse de Teyjat (Laugardière).
Le hameau comptait 25 habitants en 1820.
Beaumont (terres de)
Lieu dit du cadastre, au sud du hameau de Beaumont (actuel karting).
Beaumont (pré de)
Lieu dit du cadastre, nord de Beaumont.
Bellevue
Lieu-dit du cadastre près de Boisbernard. Tuilerie…
Bellevue est aussi le nom d’une ferme isolée sur le territoire de Varaignes, en limite de Teyjat.
Bevudevinet (la)
Lieu-dit du cadastre, nord de Bouère.
Biche (la)
Lieu-dit du cadastre, en limite de Varaignes, près de la fontaine Ste Marguerite.
Bois Macon
Lieu-dit du cadastre, partie des bois de Braugnac.
Boisbernard ou Bosbernard
Hameau de Teyjat vers Etouars.
Orthographié ‘Beaubernard’ sur le cadastre de 1825, le hameau comptait 48 habitants en 1820.
Boisbernard (près de)
Lieu dit du cadastre, sud-ouest de Boisbernard.
Boisseuil
Hameau de Teyjat, au sud-est du territoire, en limite de Javerlhac.
Il existe en haute Vienne une commune qui porte ce nom (en occitan : Boissuélh).
En 1708, Jean de Labrousse, est seigneur de Boisseuil. Il quitte Teyjat en compagnie de François de Labrousse, seigneur de Lavergne, pour aller servir le roi (Louis XIV) en tant que garde du corps (Laugardière).
Boisseuil comptait 33 habitants en 1825.
Boisseuil (ruisseau de)
Ancienne appellation du Merlançon, ruisseau affluent du Bandiat qui coule aujourd’hui de façon intermittente.
Borderies (les)
Lieu-dit du cadastre, est de Beaumont.
Une borderie est une petite métairie.
Borie (la)
En Périgord, la borie désigne simplement une métairie ou une ferme isolée.
Ferme isolée en limite de Varaignes, après le Bouchage
Bouchage (le)
Peut désigner une haie ou des buissons.
Ferme isolée en direction de Varaignes.
Bouère
Désigne une mare boueuse.
Hameau à l’est du bourg, en direction de Boisbernard.
Bouère (les landes de)
Lieu dit du cadastre, sud de Bouère.
Bouère (les essarts de)
Essart : terrain défriché, prêt à être mis en culture.
Bourg
Le bourg de Teyjat regroupe comme il se doit les édifices incontournables de la commune française (autrefois de la paroisse) : mairie, église, école et monument aux morts. Il n’est pas pour autant et de loin le principal ‘village’ de la commune au niveau de sa population. En 1820 par exemple, le bourg ne compte que 33 habitants pour 739 sur la commune. A la même époque, le Forestier compte 79 habitants, Chauffour 77, le Chatelard 64, Boisbernard 48, Caillaud 44.
Bourrinet : voir ‘espace muséographique’
Brandeaux (les)
Lieu-dit du cadastre, au dessus de chez Gaillet.
Les brandes sont des terres incultes où poussent les bruyères et les genêts.
Braugnac (ou Brognac)
Hameau de Teyjat en direction de Soudat.
Intéressant manoir.
Au XVIIème siècle, le domaine appartient à la famille Labrousse parmi lesquels Jean de Labrousse, seigneur de Brognac, conseiller du roi et vice-sénéchal du Périgord.
En 1787, Benoit de Labrousse de Brognac vend le domaine à Antoine Grellet, contrôleur de la monnaie à Limoges (Laugardière).
Ensuite, le domaine devient la propriété de François Xavier Pabot du Chatelard (1809, - †Piégut ) procureur du roi, conseiller à la cour de Limoges, qui fait reconstruire le manoir en 1871.
La propriété passe ensuite chez les Laforest, puis les La Tour, tous descendants des Pabot du Chatelard par des lignées maternelles.
Braugnac comptait 39 habitants en 1820.
Brillantes (les)
Terroir du coteau sud de la Marcorive, près du bourg.
Brugeaud
Terre à labour qui joint le grand chemin, mentionnée dans un acte de 1809.
Buches (les)
Peut désigner une terre où le bois a été coupé.
Caberne (la)
Lieu-dit du cadastre, nord-est de Beaumont.
Syn. de caverne.
Caillaud
Hameau de Teyjat, situé sur une hauteur qui domine le Marcorive.
Son nom vient peut-être de caillou (pierre).
Vers 1830, la famille Bernard est propriétaire de la plus grande partie du Hameau. A cette époque, André Bernard dit ‘Picotte’ est conseiller municipal.
Les « cahiers de la chapelle st Robert » n° 11 décrivent les occupations de ce propriétaire-cultivateur de Caillaud (article de O-A Plazer).
Caillaud comptait 44 habitants en 1820.
Cailloux (les)
Lieu dit du cadastre, sud-est de Chauffour.
Cane (la)
Lieu dit du cadastre, sud-est de Chauffour.
En Dordogne, caneba désigne une bonne terre ou une chènevière.
Caqueynes (les)
Lieu dit du cadastre, nord de Bouère.
Cassas (les)
Lieu dit du cadastre, ouest de Chauffour.
Plusieurs étymologies possibles : causses, lieu planté de chênes ?
Causses (les)
Lieu-dit du cadastre, terres boisées à la pointe nord de la commune.
Terre ou plateau calcaire et sec.
Cavailles (les) ou les Cavailler
Lieu-dit du cadastre, près de Lauterie.
Ce toponyme évoque des chevaux.
Chapelaux (les)
Lieu-dit du cadastre, terres du coteau sud le long de la route de Teyjat au Forestier.
Charbandes (les)
Lieu dit du cadastre, entre le bourg et Bouère.
Charpes (les)
Lieu-dit près de Gourjout et du Forestier (emplacement de l’étang).
Charpe est synonyme de charme (arbre).
Ce coteau nord est assez escarpé, ce qui pourrait proposer une autre étymologie.
Chatanière (la)
Lieu dit du cadastre, nord de Boisseuil.
Désigne probablement une châtaigneraie.
Chatelard (le)
Syn. de château.
Manoir et hameau de Teyjat, en direction de Soudat.
Le domaine comportait aussi un moulin sur le Pontet (commune de Soudat).
Au XVème siècle, le fief est la propriété de la famille Chevreuse qui vend en
1590 au seigneur du Bourdeix.
En 1619, le fief est revendu à Nicolas Gaultier, sieur de Jomelières, écuyer.
De 1722 à1741, le fief appartient à Annet Urtelle, puis à partir de 1748, à
Jean Pabot. (Laugardière, monographie de la ville et du canton de Nontron)
Le château est reconstruit ou en tous cas profondément remanié dans la
seconde moitié du XIXème siècle par Antoine Georges Pabot du Chatelard
(1832-1898), maire de Teyjat et son épouse Anne Marie d’Estriché de Baracé.
Cette héritière d’une puissante et vieille famille d’Anjou a apporté au Chatelard
toutes ses transformations et une mode de pierre blanche et d’ardoise dotée
d’une certaine douceur angevine…
Il restera dans la famille Pabot du Chatelard jusqu’en 1930.
Le Chatelard comptait 64 habitants en 1820.
Chatelard (les grandes pièces du)
Lieu dit du cadastre, ouest du Chatelard.
Chauffour
Hameau de Teyjat en direction du Bourdeix.
Son nom fait probablement référence à un four à chaux.
Chauffour, un des plus importants villages de Teyjat, comptait 77 habitants en 1820.
Chauffour (terres de)
Lieu dit du cadastre, nord de Chauffour.
Chaumes (les)
Lieu dit du cadastre, ouest du Forestier, en limite de Varaignes.
Chaume : friche ou terrain herbeux.
Chaveroche
Lieu-dit du cadastre, près de Boisbernard, Chaveroche est aussi une commune de Corrèze. Son nom viendrait de Cavarupe (roche creusée).
Chez Bouenne
Lieu-dit du cadastre ; terres qui dominent le bourg au nord-ouest.
Les toponymes « chez », fréquents dans la région, sont apparus fin XIVème – début XVème. Ils font suite à la nouvelle répartition des terres après la guerre de cent ans.
Chez Gourjout (ou Gourjou)
Hameau au sud de Teyjat.
Un crâne trépané de l’époque néolithique y a été découvert. Les traces de cicatrisation montrent que le patient avait survécu au moins quelques mois à l’intervention.
Gourjout comptait 30 habitants en 1820.
Chez Gaillet (ou Gaillé)
Hameau de Teyjat qui domine le bourg au nord.
Chez le Mège
Ferme isolée près de Caillaud.
Il y avait autrefois 2 fermes, il n’en subsiste qu’une qui n’est plus occupée.
En vieux français, un mège est un médecin généraliste autodidacte, botaniste, alchimiste et un peu sorcier (on dirait aujourd’hui un guérisseur).
Cimetière (au)
Lieu-dit du cadastre près du bourg.
Claud (le)
Clau ou claud désigne un champ clos ou un bois.
Claud des Landes
Lieu dit du cadastre, est de Boisbernard.
Tuilerie près de Bellevue, sur la D.93
Clauds (les)
Lieu dit du cadastre, nord de Boisbernard.
Clauds de Bourbon (ou Bourdon ?)
Lieu-dit du cadastre, terres en partie boisées, est de Vaubrunet.
Clédières (les)
Lieu-dit du cadastre, terres en prairie, près des planes.
Cloches
voir église.
Colons (terres des)
Lieu-dit du cadastre, est de Chauffour. Colonisateurs ou pigeons ?
Combeau (le)
Combeau ou combau désigne un bas-fond.
Combles (les)
Lieu-dit du cadastre, terres en partie boisées près du Forestier haut. Combele : ancien français : petit vallon.
Cornette (la)
Désigne un coin, une pièce de terre angulaire. La Cornette est effectivement une pièce de terre triangulaire qui jouxte la D. 92.
Coupe (la)
Lieu-dit du cadastre, près de Gourjout (au dessus de l’étang). Espace où le bois a été coupé ?
Courades (les)
Lieu-dit du cadastre, près du Forestier. Syn. de coudraie : lieu planté de coudres (coudriers).
Courdenelle
Lieu-dit du cadastre, au sud de Caillaud.
Courria (la)
Terre près des Penauds.
Cousset
Fief situé en partie sur Teyjat, en partie sur Varaignes.
Le seigneur en porte le nom. Il a sa chapelle avec sa litre et ses tombeaux dans l’église de Bussière-Badil. Le fief du Cousset appartenait à partir du XVème ou XVIème siècle à la famille de Marendat (Laugardière, « Monographie de la ville et du canton de Bussière-Badil).
Cros du sable (le)
Bois qui longe la D.92 près du Chatelard.
Le toponyme cros se rapportant à une excavation, faut-il y voir une carrière de sable ?
Croix du Chatelard
Terre en grande partie boisée au sud du Chatelard.
Dolmen (ou demi-dolmen)
« Ce demi-dolmen, dit pierre plate, est en granit du pays et placé dans une vigne appartenant à M. Féraud. Il a 1m82 de longueur, 1m55 de largeur et 0m35 de hauteur. Le cercle qui figure au centre est-il primitif ? Aux alentours, on trouve des fragments de silex travaillé. »
(bulletin de la société historique du Périgord, 1879).
Situé entre le Chatelard et Vaubrunet, près de la D.92, à peu près au point culminant du secteur (221m), ce dolmen a été débité en morceaux vers 1900 et transporté à quelques dizaines de mètres de son emplacement primitif. Les morceaux alignés en bordure du bois sont encore visibles.
Eglise
Elle date du XIIème siècle pour ses parties les plus anciennes (porche, sud de la nef). Quatre travées voutées d’ogives sont du XVIIème siècle et les quatre travées nord sont du XVIème et XIXème. La statue de St Roch daterait selon Jean Secret du XVIIIème siècle.
A l’initiative du curé Mounier, le clocher flèche a été ajouté en 1905 devant le portail du XIIème.
L’église de Teyjat est consacrée à Saint Pierre-es-Liens. D’après la tradition, l’apôtre Pierre emprisonné à Jérusalem, fut miraculeusement délivré par un ange qui brisa ses fers. Plus tard, emprisonné à Rome par Néron, il fut libéré par des geôliers qu’il avait convertis. L’église St Pierre aux liens de Rome conserve les chaînes de ses deux prisons, qui se sont miraculeusement soudées ensembles quand elles ont été réunies.
La libération miraculeuse de St Pierre justifie la consécration d’un certain nombre d’églises « St Pierre-es-liens » et une fête spécifique le 1er août (la St Pierre proprement dite se fête le 29 juin). Cette date correspond à la fête du dieu gaulois Lug et il semble que l’on trouve beaucoup d’églises St Pierre-es-liens sur d’anciens sites consacrés à ce dieu gaulois.
On demande à St Pierre-es-liens de “délier” la fièvre et la rage. Pierre est aussi le patron des moissonneurs qui sont eux-mêmes des lieurs de gerbes.
D’importants travaux de réparation et de restauration ont été entrepris en 2010-2012. Voir la page qui leur est consacrée.
Voir également page consacrée aux fresques et au mobilier de l’église.
Ce modeste dessin de l’abbé Brugière vers la fin du XIXe siècle est la seule représentation que nous connaissions de l’église avant la construction du clocher. Une question vient à l’esprit : Pourquoi n’a-t-il pas représenté les contreforts? Tout prouve pourtant qu’ils étaient présents:
Cette petite cloche, d’après l’abbé Lecler serait datée de 1558.
Dans un article publié en 1901 dans un bulletin de la Société Historique e t archéologique du Limousin, il y lisait:
Espace muséographique Pierre Bourrinet
Du nom de l’instituteur de Teyjat qui mit à jour les gravures de la grotte de la mairie, l’espace muséographique présente l’ensemble pariétal de la grotte soit une cinquantaine de figures animalières (bisons, aurochs, ours…) et le mobilier découvert à l’abri Mège, site voisin de la grotte. Gravures et mobilier sont présentés dans le cadre d’un parcours thématique évoquant la vie quotidienne des derniers chasseurs-cueilleurs magdaléniens et d’une projection vidéo.
Le musée inauguré en 1999 est ouvert tous les jours en juillet-août de 14h30 à 18h30 (10h à 12h et 14 à 18h le samedi). Malheureusement, la plupart du mobilier trouvé sur les sites de Teyjat se trouve, soit au musée de St Germain en Laye, soit à l’étranger.
Etang d’Assat (ruisseau de l’)
Ruisseau limitrophe de la commune de Soudat qui forme le Crochet après son confluent avec le Pontet.
Farge neuve
Lieu-dit du cadastre, en contrebas de chez Gourjout, à proximité de Forgeneuve (haut fourneau et forge de Javerlhac) située juste de l’autre côté du bandiat.
Fayolle (la)
Lieu-dit du cadastre, en limite de Javerlhac.
Terre plantée de Fayards (hêtres)
Fayolle (la petite)
Lieu-dit du cadastre.
Terre plantée de Fayards (hêtres)
Fayoulaux (à)
Lieu-dit du cadastre, sud de Caillaud.
Terre plantée de hêtres ou terre appartenant à un dénommé Fayoulaux ?
Fon Preurite
Lieu-dit du cadastre, près de Boisseuil.
Fon ou font fait référence à une source ou une fontaine.
Fond de Rampiand
Lieu dit du cadastre, près de Boisseuil.
Rampan désigne le buis en Périgord.
Fons de Galeix
Lieu-dit du cadastre, à l’ouest de Caillaud.
Fons peut désigner un lieu marécageux, ce qui s’appliquerait bien à ces terres situées près de la Marcorive.
Font de chez Gayllet (le)
Terres boisées à l’est du Forestier haut.
Font Queyroux
Lieu-dit du cadastre, près de Boisbernard.
En toponymie, queriou désigne un petit chemin, queyrie une carrière.
Fontaine (la)
Terres située près du ruisseau de l’étang d’Assat. Une source y est présente.
Fontaine de Jupin
Figure dans un acte de 1809. Pièce de terre située à la Rondée (pré haut et pradelle)
Fontaine sainte Marguerite
Fontaine miraculeuse en limite du territoire de Varaignes. Elle figure encore sur la carte IGN au 1:25000e.
La « fontaine » est en fait un trou ou stagne un peu d’eau. Perdue au creux d’un vallon, elle fut fort fréquentée dans le passé mais garde encore ses adeptes comme en témoignaient encore il y a quelques années les restes de vêtements ou de poupées accrochés aux branches environnantes. Sainte Marguerite est la patronne des femmes enceintes.
On y vient de fort loin pour boire de l’eau et demander la guérison des douleurs rhumatismales.
A Varaignes, au lieu dit du sourbier, il existait en 1615 une chapelle rurale dédiée à Ste Marguerite. (Laugardière)
Aujourd’hui, la retenue d’eau construite à proximité a ôté quelque peu le charme et le mystère de cet endroit.
La fontaine Ste Marguerite a fait l’objet d’un article de M Jean Maudet dans « les cahiers de la Chapelle St Robert » n°2.
Font vieille
Lieu-dit du cadastre, partie des bois de Braugnac.
Forestier (le) ou le Forestier bas
Hameau à l’ouest de Teyjat. On peut y voir un intéressant manoir du XVIIème qui bien que très remanié, a gardé un charme certain.
Le fief appartenait, au XVIème siècle, à la famille Labrousse, puis à la famille Ruben, de Nontron (Laugardière).
Au début du XIXème siècle, le manoir était habité par la famille Desrivailles de Basset ; Antoine Desrivailles fut maire de Teyjat de 1812 à 1830.
Vers 1907, il passe dans la famille Pabot du Chatelard.
Alpinien Juste Pabot du Chatelard (1837 - 1929), préfet, épouse en seconde noces de Justine Peltier, peintre de talent, propriétaire et restauratrice du château.
Le château est vendu en 1955.
Forestier haut (le)
Hameau à l’ouest de Teyjat en contre-haut du précédent, aujourd’hui complètement abandonné et envahi de broussailles ainsi que les chemins qui y accédaient. D’importantes constructions agricoles en très mauvais état sont encore visibles.
Fosses (les)
Terres en fond de vallon en dessous du Chatelard.
Fromental
Lieu-dit du cadastre, sud-est de Chauffour.
Fait clairement référence à une terre à froment.
Fromentas (les)
Lieu-dit du cadastre, sud de Braugnac.
Même étymologie que fromental.
Gouffre (le)
Lieu-dit du cadastre, partie des bois de Braugnac, près des Planes. Ce toponyme fait-il référence à un trou profond ?
Grand Agnou
Lieu-dit du cadastre près de Boisseuil.
Grand chemin (le)
Mentionné dans plusieurs actes et comptes-rendus, désignerait l’actuelle D.93
Mareuil – Piégut. Le grand chemin est aussi un lieu-dit du cadastre, partie des
bois de Braugnac.
Grand bois (le) ou le grand bos
Mentionné comme bois de châtaigniers dans un acte de 1809.
Granda vigna (la)
Lieu-dit du cadastre sud de Laudonie.
De l’ancien occitan “vinha” (latin vinea)
Grandes pièces du Chatelard
Terres à l’ouest du Chatelard.
Grands fous (les)
Lieu-dit du cadastre, terres en partie boisées au nord de Vaubrunet.
Grangers (les)
Lieu-dit du cadastre, ouest de Bouère.Grange désigne aussi bien la grange proprement dite que la ferme.
Grenouilles (les)
Lieu-dit du cadastre, tuilerie près de Bouchardières .
Grésilles (les)
Lieu-dit du cadastre, près de Boisseuil.
Grèse, grésis désignent des friches pierreuses, pâtures à moutons.
Grotte de Caillaud
La grotte est constituée d’un long et étroit boyau d’une longueur de 510m qui passe sous le hameau de Caillaud.
En partie remplie d’eau, on peut y voir des gours (sortes de cuvettes calcaires naturelles) qui abritent des nyphargus (petites crevettes aveugles d’un blanc translucide). La grotte de Caillaud constitue une réserve biologique exceptionnelle mais aucune trace d’occupation humaine n’y a été découverte.
La grotte a été explorée par E. Casteret en 1937 et un relevé topographique a été effectué par le spéléo-club de Périgueux en 1959.
Beaucoup de concrétions ont malheureusement été vandalisées.
Voir aussi la page consacrée à la visite de la grotte de Caillaud.
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Grotte de la mairie
Voir la page complète qui lui est dédiée.
Voir aussi le lien: http://www.grottedeteyjat.com
Jarissade (la)
Lieu dit du cadastre, en limite du Bourdeix.
Jarissado désigne en Périgord une cépée de chênes.
Jarre nègre
Lieu dit du cadastre. Petite ferme isolée près de Caillaud.
Jonne casse
Lieu dit du cadastre, sud de Chauffour
Peut-être déformation de ‘joncasse’ : végétation de joncs ou de roseaux, ce qui n’est pas incohérent avec la situation de cette terre près du Merlançon.
Karting
Circuit du Périgord de Teyjat.
Une piste de 1230m x 8m aux normes internationales, homologuée F.D.K, située sur les terres de Beaumont.
La Chapelle Robert au Forestier (chemin de)
Ce chemin figure sur le cadastre de 1825. Le chemin partait de la route d’Angoulème à Nontron et rejoignait le Forestier haut.
La Chapelle Robert à Piégu (chemin de)
Ce chemin figure sur le cadastre de 1825. L’actuelle D92 a repris son tracé.
La Clède à Piégu (chemin de)
Lac Fargeas (le)
Lieu-dit du cadastre, partie des bois de Braugnac, près du Forestier haut. Il n’y a jamais eu de lac à cet endroit, il faut chercher ailleurs l’origine de ce toponyme.
Laudonie
Hameau sur une colline dominant le bourg, au sud-ouest.
Qualifié de repaire dans un acte de 1691, appartient en 1708 à Jean de Labrousse (Laugardière).
En 1732, un procès oppose François de Labrousse, sieur de Laudonie, à Jean Bonithon, sieur de Pradelle (AD24 cote B381). Les faits sont relatés en détail dans « les cahiers de la Chapelle St Robert » n° 24 (Article de Bernard Bonithon).
Lauterie ou l’Auterie
Peut désigner un lieu sur une hauteur.
Petit hameau de 2 fermes près du Chatelard.
Lavergne
Lieu-dit du cadastre, prés et bois en limite de Javerlhac. Lavergne est aussi un hameau d’Etouars.
Référence à un endroit planté d’aunes (vergnes) ?
Lavoirs
De nombreux lavoirs sont encore visibles sur le territoire de la commune :
Au bourg, face au presbytère
En bas du forestier
En contrebas de Beaumont
Entre Le Chatelard et Lauterie
…
Lescluse
Lieu-dit du cadastre, est de Bouère.
Petit canal ou plutôt ici, partie de terrain close.
Lyrages (les)
Terres boisées près du Chatelard.
Malibas
Hameau constitué de deux grosses fermes dont une en exploitation.
Maneyre (la)
Lieu-dit du cadastre, terres boisées en limite d’Etouars.
Marcorive (ou Marcourive)
Ruisseau qui prend sa source à Etouars, au hameau de Lacrète et qui traverse Teyjat avant de rejoindre le Bandiat en aval de Forgeneuve. Autrefois réputé pour ses écrevisses, on y pêche encore truites et « gardèches ».
Malgré son débit modeste, le ruisseau a longtemps été un obstacle aux communications. Avant la construction des ponts, les passages à gué étaient souvent impossibles l’hiver à cause des débordements du ruisseau et de la boue qui rendait le chemin impraticable dans le fond de la vallée.
Doit-on dire le ou la Marcorive ? On trouve le plus souvent Marcorive au masculin (le Marcorive) mais bizarrement Marcourive est généralement féminin.
Maurandie (la)
Lieu-dit du cadastre, au sud du bourg. Quelques maisons récentes y sont construites.
Meillaud
Lieu-dit du cadastre en limite de Soudat et du ruisseau de l’étang d’Assat.
Mer de fer
Lieu-dit du cadastre, nord-est de Bouère.
On trouve sur ce site une terre noire et de nombreux morceaux de machefer qui témoignent d’une ancienne activité de production de fer. Des débris de tuiles romaines également découvertes à proximité laissent penser qu-il pourrait s’agir d’un fourneau gallo-romain.
Minerais (les)
Pourrait faire référence à une mine de minerai de fer située près de Barancourt et qui figure sur la carte de Cassini.
On trouve aussi la trace de la concession d’une mine de manganèse, annulée en 1928.
Moulin de Teyjat
Lieu-dit du cadastre qui fait référence à un ancien moulin, aujourd’hui disparu, qui se trouvait sur la Marcorive en contrebas de Caillaud, un peu en aval du pont actuel. Le moulin était alimenté par une retenue d’eau et un bief dont on devine encore le tracé.
Le moulin figure sur la carte de Cassini et sur le cadastre de 1825 où par erreur, le Marcorive est appelé ruisseau de l’étang d’Assat.
Moulin de Crochet
Ancien moulin situé sur la Marcorive, en limite du territoire de Teyjat mais sur la commune de Varaignes, donc très près du confluent avec le Bandiat (mentionné par Laugardière dans « Monographie de la ville et du canton de Bussière-Badil)
Mourands (les)
Figure dans un acte de 1809 (vigne « d’assez bonne qualité »).
Mourands (fond des)
Terre et vigne dans un acte de 1809.
Pays blanc (le)
Lieu dit du cadastre, nord de Boisbernard.
Il s’agirait d’une terre argileuse de couleur claire d’assez mauvaise qualité, qui devient d’un gris clair presque blanc en se desséchant.
Péchet (le)
Lieu-dit du cadastre, sud de Vaubrunet.
Pelades (les)
Lieu-dit du cadastre, en limite de Varaignes.
Le toponyme pelade désigne un endroit dénudé et stérile. Ces terres sèches et calcaires sont couvertes de genévriers et de chênes rabougris.
Peladiers
Lieu-dit du cadastre, nord-est de Malibas.
Probablement même étymologie que les Pelades.
Penauds (les)
Ferme isolée près de la D.92
Petite Forêt (la)
Lieu-dit du cadastre en limite de javerlhac.
Nom d’une ferme isolée dont ne subsiste qu’un hangar agricole, sur le territoire de Javerlhac.
Picharonne (la)
Pièce de terre qui figure dans un acte de 1809.
En gascogne, picharrot désigne une source jaillissant des rochers.
Picheteau (le)
Lieu-dit du cadastre, partie des bois de Braugnac.
Pierre plate
Voir dolmen
Pierre des morts
Parfois appelée “Pierre d’attente des morts”, “Pierre aux morts”
ou encore “Reposoir”, on peut voir cette pierre devant l’église de
Teyjat. Rares sont les églises qui ont conservé la leur.
Pourtant, l’usage de ces pierres était, semble-t-il largement répandu,
et pas seulement en Périgord.
A quoi servaient donc ces pierres?
Avant la généralisation du corbillard, le défunt était transporté sur
une charrette, un tombereau, parfois même à dos d’homme, jusqu’à l’entrée
de l’église. Cette pierre servait à recevoir le corps du défunt, enfermé
dans son cercueil, ou, pour les plus pauvres, dans un cercueil provisoire,
le cercueil des indigents, en attendant le curé.
A son arrivée, le curé bénissait le corps qui était ensuite transporté
dans l’église pour la cérémonie, puis inhumé dans le cimetière.
On peut observer sur toutes ces pierres comme sur celle de Teyjat
une croix gravée.
Certaines portent aussi des inscriptions. Il n’est pas
impossible que la pierre de Teyjat porte une date et une inscription qu’un
examen plus minutieux permettrait peut-être de déchiffrer. à suivre…
La pierre de Teyjat est en grès, elle mesure 2,10 m de longueur, 0,50 m
de largeur et de hauteur d’où une masse évaluée à 1 400 kg.
Merci à Jacky Gélis, pour ses précieux renseignements sur les anciens rites
funéraires et les “pierres des morts”.
Pisse Roussine
Lieu-dit près de Beaumont.
Pisse, du verbe pissar (jaillir, ruisseler) désigne une source ou un filet d’eau sortant de roches, et roussine pourrait faire référence à un fossé ou un ruisseau. On pourrait traduire « la source du ruisseau ».
Il pourrait s’agir aussi d’une eau roussie par la présence de minerai de fer.
Plaisance
Lieu dit du cadastre, limitrophe du Bourdeix.
Planes (les)
Ensemble de bâtiments agricoles inoccupés au nord du bourg.
Planes désigne simplement des terrains plats.
Plantier (le)
Lieu-dit du cadastre, sud de Braugnac.
Plantier désigne un lieu planté de vignes (charente).
Pradelle (la)
Pradelle : forme diminutive de prat (pré)
En 1732, un procès oppose François de Labrousse, sieur de Laudonie, à Jean Bonithon, sieur de Pradelle (AD24 cote B381).
Par la suite, en 1753, « Jean et François Bouniton, dit Pradelle, du bourg de Teyjat, furent rompus vifs à Bordeaux le vendredi… pour avoir étranglé leur frère » (les cahiers de la Chapelle St Robert n° 24, Article de Bernard Bonithon).
Pradelles (les)
Forme diminutive de prat ; en général, mauvaises prairies, qui donnent peu de foin.
Pré de Leyssard
Lieu-dit du cadastre, sud de Boisbernard.
Pré de Penot
Lieu-dit du cadastre, est de Chauffour.
Pré du roc
Lieu dit du cadastre, limitrophe du Bourdeix.
Pré Roussine (le)
Lieu dit du cadastre, sud de Bouère.
Prés du pont
Lieu-dit du cadastre, près de Malibas. De quel pont s’agit-il ?
Quillac
Hameau en partie sur Teyjat et en partie sur Varaignes.
Rauges (les)
Lieu-dit du cadastre, sud-ouest de Vaubrunet.
Rivailles (les)
Lieu-dit du cadastre, partie des bois de Braugnac.
Rondée (la) ou la Ronde
Rondée ou rondeau : rangée de vigne.
Orthographié Larondeix sur la carte de Cassini.
Un acte de 1809 (succession de Andrieux Bernard) nous apprend que cette pièce était pour partie couverte de châtaigniers mais « mal garnie » et pour partie en prés d’assez mauvaise qualité.
Ruisseau de l’étang d’Assat
Le ruisseau sert de limite entre les communes de Teyjat et Soudat. Il devient le Crochet après son confluent avec le Pontet.
Sabas
Lieu-dit du cadastre (bois près du Chatelard).
Y a-t-il un rapport avec Saint-Sabas ?
Sables (les)
Lieu-dit du cadastre. Terres en grande partie boisées près des Penauds.
Sables de l’Auterie
Lieu-dit du cadastre, est de l’Auterie.
Saint Roch
Un autel de l’église de Teyjat est dédié à ce saint auquel on faisait des offrandes pour obtenir la guérison des enfants atteints de maux d’entrailles (Laugardière).
L’église conserve une statue de St Roch du XVIIIème siècle.
Saint Pierre-es-Liens
Voir église.
Seyribette
Lieu dit du cadastre, entre Chauffour et Boisseuil.
Terre nègre
Lieu-dit du cadastre
Désigne une terre noire, peut-être liée à la présence de minerai de fer.
Terre rouge
Un acte de 1809 (succession de Andrieux Bernard) nous apprend que cette terre était constituée de chaume et de vieille vigne « presque perdue ».
Teyjac à Javerlhiac (chemin de)
Ce chemin figure sur le cadastre de 1825. Le chemin contournait par la gauche le hameau de Caillaud.
Teyjac à Piégu (chemin de)
Sur le cadastre, ce chemin passe par Boisbernard. Une variante mentionnée dans les registres communaux désignée ‘du bourg à Piégu’ passe par Bouère, Malibas, la Tuilerie et mesure 3500m dans sa partie communale.
Teyjac au Bourdeix (chemin de)
Ce chemin figure sur le cadastre de 1825. Le chemin aujourd’hui bitumé passe par Laudonie et Beaumont. Appelé aussi chemin du bourg à Nontron, il mesure 3400m dans sa partie communale.
Tournefort
Lieu-dit près de Bouchage. Le chemin rural qui tourne à angle droit lui a-t-il donné son nom ?
Trimouils (les)
Lieu-dit du cadastre, nord-est de Bouère.
Trois Pécoux (les)
Lieu-dit du cadastre, partie des bois de Braugnac, près des Planes.
Tuilière (la)
Lieu-dit du cadastre situé près de la tuilière de Ribiéras (Etouars).
Varaigne à Teyjac (chemin de)
Ce chemin figure sur le cadastre de 1825. Il passait sur la crête dominant le Marcorive et par le hameau du Forestier haut.
Le chemin existe encore et constitue une promenade fort agréable; la partie qui rejoignait le Forestier haut est maintenant impraticable.
Vaubrunet
Hameau au nord de Caillaud.
Depuis le XVIIème siècle, ce fief appartient à une branche de la famille Labrousse, de Nontron (Laugardière).
Marie Jeanne Julie Labrousse, née à Teyjat le 27 avril 1776, fille de François Labrousse (1732-1802), écuyer et seigneur de Vaubrunet, épouse en 1804 Jean-Guy de Corgnol, marquis de Rochebertier.
Il y avait 30 habitants à Vaubrunet en 1820.
Venaux (les)
Lieu-dit du cadastre, nord-est de Bouère.
Vertoules (les)
Lieu dit du cadastre, sud de Chauffour.
Villa (la)
Lieu dit limitrophe de la D75 Angoulème-Nontron et de la commune de Varaignes.
Il existe à Teyjat une construction insolite, connue des chasseurs mais peu connue des habitants eux-mêmes car perdue au milieu des bois: il s’agit du pont de Chambige (ou de la Chambigeaude). C’est une construction rustique, en pierre, constituée d’un assemblage “à sec” de gros blocs de grès.
En découvrant ce site, on ne peut manquer de se poser des questions:
Ce qui frappe d’emblée lorsqu’on découvre ce pont, c’est la dimension des blocs de pierre qui ont servi à le construire. On ne peut que s’interroger sur les raisons d’un tel choix. Il est vrai que la pierre ne venait pas de loin: on peut encore deviner un peu au dessus du pont, le site d’où la pierre a été extraite. Il s’agit d’une sorte de grès rougeâtre.
Les blocs sont appareillés sans mortier et évoquent certaines constructions antiques, plus exactement la technique utilisée pour édifier les dolmens, si bien que certains n’hésitent pas à faire remonter la construction de ce pont au moyen âge, voire à l’époque gauloise et pourquoi pas, à l’époque des mégalithes (3500 av JC)?
Ce n’est pas l’avis de Pierre Pélissier qui rapporte cette histoire:
A une époque indéterminée mais pas très lointaine (les personnes qui ont raconté cette histoire à Pierre Pélissier auraient aujourd’hui environ 120 ans), une veuve, la mère Chambige, aurait fait construire le pont pour permettre un accès plus facile à ses prairies (aujourd’hui boisées) situées de l’autre côté du ruisseau.
Le ruisseau en question, petit affluent du Marcorive, n’est qu’un bien mince filet d’eau, mais il a creusé en cet endroit argileux, près du lieu-dit Pisse Roussine, une sorte de gorge étroite profonde de deux à trois mètres, impossible à franchir pour un attelage.
Pour sortir le foin de ses prairies, le ruisseau obligeait la mère Chambige à faire un long détour et à passer sur les terres des voisins, ce qui provoquait de continuelles difficultés.
Désirant éviter ces inconvénients à ses enfants, plutôt que de leur laisser un héritage, elle décida d’utiliser les économies de toute sa vie à la construction de ce pont.
Cette histoire est plausible mais elle pose d’autres questions:
Les archives sont malheureusement muettes et ne permettent pas d’apporter des réponses à ces questions.
Le pont ne figure pas sur le cadastre de 1826, pas plus qu’on ne trouve trace d’un quelconque chemin qui aurait pu passer à cet endroit. A cette époque, les terres alentour, bien qu’en pente, étaient des terres labourées.
Si ce pont est de construction ancienne et était établi sur un chemin de quelque importance, ce chemin aurait donc été abandonné et oublié déjà en 1826 ? Ceci plaiderait en faveur d’une construction relativement récente du pont.
Pour autant, le fait que ni le pont , ni aucun chemin d’accès ne figurent sur le cadastre de 1826, ne signifient pas nécessairement que le pont n’existait pas.
La question de la “technologie” du pont reste ouverte. Le pont semble démesuré pour le passage d’une simple charrette à foin; il paraît avoir été conçu pour supporter de très lourdes charges. On peut penser à des convois de minerai de fer, des minières étant exploitées dans les environs depuis l’époque gallo-romaine.
Quant à l’origine du nom Chambige, on ne trouve pas ce patronyme dans les BMS de Teyjat et, par ailleurs, Chambige est un patronyme très rare, dont l’origine semble-t-il, se situe en Corrèze. D’après les estimations du site linternaute, il n’y aurait que 33 personnes à porter ce nom en France (2009). En revanche, on trouve mentionné dans les BMS de Teyjat, à la date du 18 brumaire an VII (8 novembre 1797) Jean Laurand, dit Chambige, 35 ans, charpentier habitant Chauffour. Or le pont de Chambige n’est pas très éloigné de Chauffour.
Il s’agirait donc vraisemblablement d’un surnom. Ceci ne nous aide pas à retrouver la trace de cette mystérieuse mère Chambige ni à déterminer l’âge de cette construction si atypique.
Par ailleurs, on peut mentionner aussi un lieu-dit “chez Chambige” sur la commune de Vayres, près de Rochechouart. Chambige, qui signifie courbe ou cintré désigne aussi un type d’araire à timon recourbé mais ceci ne nous éclaire pas sur notre pont!
Un peu de technique:
Le pont ne possède pas de voute. Il est constitué de gros blocs de pierre disposés verticalement sur lesquels reposent 5 pierres alignées disposées transversalement en formant la base du tablier. Ce mode de construction fait penser de façon troublante aux assemblages de pierres qu’on trouve par ailleurs dans les dolmens.
Le tablier a une épaisseur totale d’environ 1,80 m.
L’ouverture pour le passage de l’eau a une largeur d’environ 1 m à la base et une hauteur de 1,20 m.
L’une des plus grosses pierres verticales a une longueur de 1, 40 m, une épaisseur de 0,50 m et elle dépasse de 1, 20 m au dessus de l’eau. Si on suppose qu’elle est enfoncée de 0,50 m dans le sol, son poids doit donc approcher les 3 tonnes.
La largeur du pont est de 3,30 m, sa longueur d’environ 7 m.
Une construction menacée?
Comme on le voit sur les photos ci dessus, les pluies de l’hiver dernier ont accumulé des branches et matériaux divers en amont du pont, obstruant presque le passage de l’eau. Il serait très dommage qu’une prochaîne crue, en bouchant le passage de l’eau, ne risque d’endommager, voire de détruire ce pont qui a surement beaucoup de choses à raconter.
Avis aux spécialistes!
Les premières matrices matrices cadastrales de Teyjat, établies en 1791 et récemment retrouvées dans les archives de la mairie de Teyjat, révèlent l’existence à Chauffour, d’une certaine Catherine Monmerle, épouse de Laurent Chambige.
Cette Catherine Monmerle possédait 5 propriétés, la première (B 757) est une terre de 0,53 ha au lieu dit “les Buissons”, la deuxième (B 832) est une maison à Chauffour. Quant aux 3 autres propriétés, nous n’en connaitrons pas la nature, l’état de la section B (de Chauffour) est incomplet. Tout ce qu’on peut en dire d’après le montant du revenu de ces parcelles, c’est que ce n’étaient pas des surfaces importantes.
Les recherches d’état civil sur “Chambige” étant infructueuses et forts de ces renseignements, en faisant une recherche sur “Monmerle”, nous retrouvons l’acte de mariage de Catherine Monmerle et de Simon Laurent dit Chambige, le 5 février 1771 à teyjat.
Comme nous le supposions, Chambige n’était pas un patronyme mais un surnom.
(merci au passage au site Internet Perigen.fr qui facilite beaucoup les recherches généalogiques sur la Dordogne)
Il ressort de cette découverte que l’histoire racontée par Pierre Pélissier prend de la consistence. Catherine Monmerle, épouse de Simon Laurent dit Chambige, est décédée le 17 octobre 1828. Si c’est bien elle qui fit construire ce pont, nous pouvons donc en dater la construction au début XIXème.
Nous pouvons continuer de rêver à un pont fait par les néolithiques, les gaulois ou les hommes du moyen-âge mais la réalité pourrait bien être plus prosaïque.
Ribault de Laugardière Monographie de la ville et du canton de Nontron Libro-Liber 1991 (réédition)
Ribaud de Laugardière Monographie de la ville et du canton de Bussière-Badil Libro-Liber 1991 (réédition)
collectif Les cahiers de la Chapelle st Robert Publication de l’association de sauvegarde de la Chapelle st Robert
collectif Chroniques nontronnaises Publication du GRHIN
Delluc/Rousseau/Dellu Connaître la préhistoire en Périgord Sud-ouest 2001
collectif Bulletins de la SHAP (Société Historique et Archéologique du Périgord)
Magne Christian Au temps où le Périgord-Limousin-Angoumois canonnait en Atlantique CPIE 2004
Peyronnet E. Les anciennes forges de la région du Périgord Delmas 1958